On est frappé par le vide du luxe !
On ne compte plus les boutiques de luxe, les galeries d’art et les salles d’exposition de voitures méga-coûteuses qui ferment leurs portes.
Les grands couturiers se cassent la gueule après s’être f… de celle des autres…
Et ceux et celles qui tiennent le choc voient avec surprise leur clientèle faire profil bas, sortant de ces anciens hâvres de béatitude comme de sex-shop’s crapuleux…, un rapide coup d’oeil à gauche, à droite… et hop…
Le bling-bling est dépassé…, quoique n’exagérons rien…
N’empèche que…
Oui…, les stars et leurs clones continuent de dépenser à tout va, mais de manière soi-disant “économiquement correcte“…, par respect des victimes de la crise : les pauvres gnous agonisants.
Tous les marchands, souvent plus snobs que leur clientèle, pincent les lèvres avec la crise que nous traversons actuellement, éprouvant de la peine à concéder que leur navire prend l’eau.
Les salons et shows de bazars de luxe (et autres faldabahs) ont beau publier des communiqués de presse enthousiastes, les exposants y enregistrent un recul de 80% de leur chiffre d’affaire.
Le réflexe “conservateur“… et le budget limité… sont typiques des périodes de crise…, pourtant souvenez vous…, en 1992, le marché de l’art et des voitures de collection s’était effondré…, tout le monde pleurait, c’était la grande “cata“… et un an plus tard : tout valait deux fois plus cher !
Le Krach de 1929 avait provoqué la faillite de quantité d’affaires…, des Chagall, Maurice De Vlaminck, Max Ermst, Miro, Zadkine, et Chiriko se vendaient pour l’équivalent de 100 euros… et les voitures de grand luxe qui valent actuellement des centaines de milliers d’euros, voire des millions… ne trouvaient alors pas d’amateurs à l’équivalent de 1.000 euros !
C’est dire que…
Que…
Que les crises font autant de victimes que de gagnants !
Il y a là comme un délire…
En temps de crise, le luxe s’éloigne pour les uns et apparaît comme une valeur refuge pour d’autres.
Le positionnement d’un produit de luxe n’est pas sans ambiguïté…, une marque doit affirmer sa personnalité et en même temps, elle doit pouvoir s’appuyer sur les marques concurrentes.
Les Ferrailleries ont besoin des Porscheries pour se positionner dans le néant intellectuel absolu du secteur des voitures de luxe…, tout comme Maybach a besoin de Rolls Royce et Bentley…, tout comme Louis Vuitton a besoin de Hermès et de Gucci pour pleurer…
La débâcle financière dont on est loin d’avoir vu la fin, servira-t-elle d’électrochoc au monde du luxe ?
Il y a actuellement un ralentissement très net de la consommation qui touche de plus en plus le haut de gamme.
Les revenus moyens qui peuvent encore s’offrir “des petits plaisirs” de temps en temps choisissent avec plus de discernement : les montres de grandes marques plutôt que les modèles “show off“…, les vrais diamants plutôt que les pierres semi-précieuses….
Il y a encore des gens qui mettent un frein à tout, mais il y en a d’autres qui souhaitent se détourner des investissements financiers out en se faisant plaisir.
La fin d’une décennie d’années bling-bling est l’occasion pour les acteurs du luxe de se recentrer sur l’essentiel.
Le monde du luxe et les marchés boursiers ne vivent définitivement pas au même rythme.
Plus que tout autre secteur, le luxe doit prendre conscience des limites à ne plus dépasser !
Ma conférence de ce jour doit ressembler à une belle robe sur une jolie femme, suffisamment longue pour couvrir le sujet et suffisamment courte pour attirer l’attention.
J’ai souhaité aborder ce sujet pour mieux aider à comprendre les aspirations de chacun dans le grand bouleversement de la société moderne dont nous faisons partie intégrante.
Nous construisons toutes et tous nos vies de façon différente, parfois au singulier, parfois au pluriel, mais toujours à la recherche d’un idéal.
Cet idéal qui peut se forger à travers nos origines, nos éducations religieuses ou civiques devient un fil directeur pour lequel nous avons souvent du mal à parler.
Le mot luxe vient du latin “luxus” origine non négligeable du mot qui veut dire “somptuosité excessive et ostentatoire“…, quelque chose de mauvais goût.
Nous voilà déjà avec une évolution si l’on sait que cela veut aussi dire profusion, abondance ne dit-on pas (un luxe de précautions, un luxe de végétation)…
La “nécessité” vient du latin “nécessitas” et définit le caractère de ce dont on ne peut se passer, à considérer comme indispensable voir vital.
La Nécessite est une divinité allégorique, fille de la Fortune, elle-même déesse de la Fatalité…
L’idée de luxe est liée à tout ce qui est d’un grand prix mais dont la nécessité n’est pas absolue : je peux par exemple si je suis milliardaire, m’offrir le luxe d’une Rolls Royce Phantom Coupé, telle celle qui illustre cet article, mais je pourrais tout aussi bien rouler en Smart sans que ma capacité à me déplacer en automobile en soit atteinte ; circuler en Rolls n’est donc pas une nécessité.
Ainsi donc, mon sujet soumis à votre réflexion, pose le problème de la raison d’être de l’indispensable.
Est-ce un luxe théorique, c’est à dire dont on peut par conséquent faire l’économie ?
Est-ce au contraire une nécessité fondamentale de l’existence humaine ?
A travers les époques, la notion de luxe a évolué.
Son appréciation en fonction des régimes, des économies et des technologies s’est modifiée.
Même si l’industrie du luxe n’a été reconnue comme telle que très récemment, la production et le commerce du luxe existent depuis l’aube des civilisations.
Les premiers bijoux, certainement l’une des expressions premières du luxe, datent de plus de 5.000 ans avant J.C (qui n’a jamais existé)…
Le luxe représente une approche hétérogène jusqu’au développement de marchés de masse avec la révolution industrielle.
Le luxe a joué un rôle important dans les anciennes sociétés et dans leurs activités économiques, il suffit de citer ici les pyramides, tombeaux des Pharaons ensevelis avec leurs trésors.
La quête du luxe a pris aussi un immense essor avec la découverte de nouveaux continents, sources de métaux rares, de pierres et de bois précieux, d’essences exotiques, qui ont été habilement transformés en parures, en parfums, en vêtements et en mobiliers exceptionnels.
C’est cependant seulement à partir de la Renaissance qu’une distinction assez claire a été faite entre le luxe et l’art, ou plus précisément entre les arts mécaniques relevant du travail des artisans et les beaux-arts, oeuvres des artistes.
L’artisan peut faire des objets communs, mais le côté utilitaire de son travail n’est pas en conflit avec son contenu esthétique.
L’industrie du luxe est l’héritière de tous ces artisans qui, au cours des siècles, ont développé des savoir-faire originaux pour produire des objets étroitement associés à la beauté.
Grâce à l’habileté manuelle et à la recherche d’une esthétique supérieure, il se faisait qu’une armoire passait du statut d’un simple mobilier à celui d’une commode sculptée par Baccio Pontelli (1450-1495) et qu’un récipient d’eau ordinaire était transformé en une potence “Queen’s Ware“, créée par Josiah Wedgewood (1730- 1795).
A noter que dans les temps anciens, il s’agissait plutôt d’une démarche féminine et qui perdurera sous la forme actuelle de la mode.
Le luxe devient plus tard machiste et sera l’apanage des religions et des gouvernements.
La démarche est souvent la même : dès qu’une société s’organise, se hiérarchise et possède le temps et la possibilité financière correspondante, le processus de mise en route des dépenses non nécessaires se déclenche.
Le développement du luxe s’accélère dans les sociétés libérales récentes en Europe et aux États-Unis alors que son développement n’est réservé dans les états en voie de développement qu’aux couches possédantes.
Ce qui était considéré comme un luxe hier peut par son développement de masse ou par l’évolution du mode de vie devenir au quotidien une nécessité.
La question se pose-t-elle ?
Le luxe n’est sûrement pas une nécessité puisque chacun d’entre nous, peut vivre sans superflu, ni ostentation… mais alors, le luxe correspond-t-il bien aux mêmes critères pour tous ?
Si le luxe est relatif et qu’il correspond à un ensemble coûteux et superfétatoire, ce n’est évidement pas une nécessité.
Le luxe est relatif, mais la nécessité reste entière.
Le luxe n’assure pas le bonheur humain mais la nécessité détruit jusqu’à l’essence même du bonheur.
La Fontaine (1621-1695) écrit au 17 ième : “Que la Fortune vend ce qu’on croit quelle donne“…
Une autre caractéristique du luxe est sa cyclicité, laquelle touche plus fortement en cas de récession.
La clientèle aisée est moins touchée par un ralentissement économique, les décisions d’achat sont néanmoins freinées et reportées.
Le luxe n’étant pas une nécessité, il est l’une des premières dépenses à être affectée.
Il est aussi possible que durant des périodes de plus grande austérité, le luxe apparaisse moins comme le symbole d’une réussite sociale, mais plus comme une insulte à l’endroit de ceux qui sont exposés à de réelles et importantes difficultés.
Souvenons-nous ces dernières années la discrétion qui était de règle concernant les signes extérieurs de richesse.
Il n’est pas inopportun de rappeler ici que, au cours de son histoire, le luxe a été alternativement condamné, assimilé aux pires des turpitudes, puis exalté comme le fruit des capacités créatrices d’une nation !
Durant les périodes de moindre croissance, les comportements changent et la reconnaissance de valeurs plus traditionnelles se fait jour : redécouverte des plaisirs simples, le déjeuner sur l’herbe, les produits naturels, la solidarité et l’amitié.
A plusieurs reprises, le législateur s’est cru obligé de définir les frontières entre ce qui pouvait être considèré comme un produit ou une consommation de luxe.
Dans la Rome antique, on prit des lois somptuaires qui, comme leur nom ne l’indique pas, avaient pour objet de restreindre le luxe.
La loi Française du 31 décembre 1917, portant sur les impositions de certaines marchandises, sur la consommation de boissons et d’aliments particuliers ainsi que sur certains établissements dits de luxe, témoigne de la non nécessité du luxe au travers de ces objets, consommations ou établissements.A noter qu’un luxe de précautions peut-être une nécessité.
Mais l’objet de luxe qui correspond à des goûts recherchés ou coûteux et non à des besoins nécessaires pourrait être l’antithèse de la nécessité.
Diderot (1713-1784) a écrit : “Le luxe ruine le riche, et redouble la misère des pauvres“…
Mais comment imaginer un instant vivre son existence sans penser a une parcelle de différence, d’amélioration du quotidien à un moment de bonheur pris à la vie et qui parfois peut ne rien représenter pour son voisin.
Dans ce cas le luxe est certainement une nécessité.
Le luxe n’est-il pas cette notion relative propre à tous qui est parfois d’accéder à l’inaccessible en se transposant dans un monde qui n’est pas le sien.
Dans ce cas, le luxe symbolise le rêve et la volonté de l’atteindre et se traduit différemment en fonction de sa condition et de ses aspirations.
L’engouement d’un grand nombre pour les tabloïds, notamment concernant les fastes des familles royales ou des stars du cinéma correspond à une nécessité absolue de se projeter dans un univers de luxe.
Ce comportement permet de vivre cette vie rêvée par procuration.
Pour les premiers, cette vie est la représentation de leur statut, pour les seconds, c’est la démonstration que leur rêve peut être vécu.
Ce luxe est accepté implicitement par le plus grand nombre comme une nécessité.
Pour ne prendre que l’exemple de la culture, elle est souvent un luxe pour une grande partie de la population alors que tous s’accordent à la considérer comme une nécessité.
C’est pour cela, qu’à grands frais, l’état promeut toutes les formes de cultures, par l’intermédiaire des musées, des bibliothèques, des opéras, des théâtres…
Si l’on décidait brutalement que le luxe n’est pas une nécessité, ne verrait-on pas l’état désinvestir dans ce domaine et nos concitoyens se détourner plus encore de la culture ?
Le luxe répond à des besoins fonctionnels de l’individu, mais il satisfait en priorité des émotions et des rêves, par des objets qui ont des qualités esthétiques, hédonistes et symboliques.
Les produits de luxe se situent au-delà de leur usage purement fonctionnel ; ils projettent des styles de vie des expressions diverses de la beauté et de l’harmonie, lancent les modes, qui plus tard s’étendront aux productions de masse.
Suivant les époques et les courants, les sensibilités sont différentes.
Voltaire écrit en 1736 dans la satire en vers intitulé “Le Mondain“, et où sont prônés le luxe et les élégances dont s’entichait la société de son temps : “Le superflu, est chose très nécessaire“…
La Fontaine disait : “Il n’y a d’indispensable que les choses inutiles“…
Nous mettons l’accent sur le caractère d’authenticité, d’originalité, de rareté relative, d’exécution raffinée, de somptuosité et de fiabilité de l’objet, pour ne citer que quelques propriétés parmi beaucoup d’autres, dont l’une au moins serait le prix.
Le luxe, est une manière de vivre caractérisée par de grandes dépenses et une abondance de biens superflus.
Nous parlons beaucoup en terme d’images dans notre société et l’objet rare n’est plus toujours la pierre rare, belle et unique dite “précieuse” mais l’image que l’on se donne ou que l’on souhaite donner.
La jeunesse s’identifie à travers la musique ou les marques de vêtements pour mieux correspondre à une société d’images et de médias !
Le luxe de nos jours n’est-il pas de savoir vivre l’instant présent, prendre le temps, savoir dire non et vivre de ses passions, choisir le moment ?
Un grand nombre de choses que nous considérons comme nécessaires ne sont finalement que du luxe.
A quand le luxe de première nécessité ?
Il faut être très prudent dans la réponse à la question de savoir si le luxe est une nécessité.
La nécessité fait parfois la loi, c’est le cas dans les sociétés primitives qu’elles soient antédiluviennes ou actuelles.
Pendant toute l’évolution de l’humanité la nécessité de survivre aux conflits, aux éléments naturels défavorables est permanente.
Le simple aliment est une nécessite pour la jeune mère qui veut sauver de la famine son enfant.
Le mot survivre prend une autre dimension avec la nécessité de se nourrir manger, de procréer, d’être protégé, d’avoir chaud.
Si le riz n’est pas un luxe en Somalie, le caviar à Paris n’est pas une nécessité.
Dans les deux cas les denrées sont rares mais l’une d’entre elle correspond à une nécessité absolue !
Si l’on répond oui, on risque de voir certaines personnes réclamer le remboursement par la Sécurité Sociale de toute dépense de luxe.
Ne risquons-nous pas non plus de voir des petits malfrats plaider l’acquittement en soutenant qu’ils étaient dans l’état de nécessité quand ils ont brisé la vitrine d’un bijoutier de la Place Vendôme pour s’emparer de tous les bijoux qui y étaient présentés ?
N’a-t-on pas à redouter que l’État, considérant que le luxe est une nécessité, ne se lance dans une grande politique de travaux nationaux pour la production d’objets de luxe ?
Serait-on bien inspiré si les consommateurs de luxe se faisaient désormais appeler des nécessiteux ?
Que dire des files d’attentes que l’on verrait bientôt s’allonger sur les boulevards devant un centre de distribution non plus de soupe mais de luxe populaire ?
La réponse négative à la question posée n’est pas plus facile.
Les synonymes sont nombreux : faste, magnificence, pompe, apparat, ostentation, vie mondaine, somptuosité, richesse, opulence, vie princière, grand train, grande vie, vie de pacha, vie de seigneur, profusion, multiplicité, abondance.
On aime le luxe, on fait étalage du luxe, on vit dans le luxe, on a des goûts de luxe, on étale son luxe.
Quelquefois, on présente un luxe de détail.
Si l’on met les produits de luxe dans les produits de première nécessité, on va nécessairement avoir une augmentation des salaires.
En effet, le SMIC est assis sur une liste de produits considérés comme étant nécessaires.
C’est dire que lorsque les salaires augmentent, les produits de luxe deviennent encore plus chers, devenant de plus en plus chers… et augmenteront corrélativement les salaires, qui eux-mêmes, à leurs tours, augmenteront le prix des produits de luxe, qui eux-mêmes… etc.etc…
On a donc à faire à une spirale infernale et cette spirale infernale doit absolument être évitée.
Il y a pire : la déflation !
C’est à dire que les gens achetant de moins en moins, les vendeurs finissent par baisser les prix de leurs marchandises, ne fusse que pour thésoriser…
Si les acheteurs potentiels n’achètent toujours pas, les vendeurs continuent de diminuer leurs prix… et si les acheteurs n’achètent toujours pas croyant que ce sera encore moins cher dans quelque temps…, les prix finissent par représenter moins que la valeur de fabrication, d’ou la nécessité de fabriquer dans des pays à moindre coût…, ce qui en finale appauvrit le pays des acheteurs potentiels… et donc les consommateurs…
Et donc, dans les deux dérives ci-avant explicitée qui mènent au désastre, puisqu’il me faut conclure, je le dis : oui le luxe est une nécessité !
Il correspond à la part de rêve et d’illusion dont nous avons tous besoin.
Il est souvent loin des contingences matérielles, ostentatoires ou superflues, il est tout simplement une composante de l’homme.
Comment imaginer un instant, ne pas approcher par la pensée la réalisation des rêves les plus fous si ceux-ci se matérialisaient on parierait de luxe.
Mais sans cet imaginaire, de quoi serait fait le quotidien : d’une monotonie sans espoir ?
Le luxe peut ne pas se consommer mais tout simplement s’approcher ou se vivre dans l’espace temps.
Le temps notre bien le plus précieux.
Prendre du temps sans le perdre, donner du temps tout en le gagnant, c’est un idéal : lutter avec ou contre le temps pour le dominer ou l’habiter, c’est un combat.
Ce combat que mènent ou subissent beaucoup d’occidentaux paraît typiquement moderne.
Mais à n’est pas entièrement nouveau.
Il est millénaire et il touche aux fibres centrales de l’existence, au sens de la vie et de la mort.
Donner du temps pour une action, pourrait paraître un luxe pour celui qui ne s’engage jamais mais est pourtant et certainement une nécessité pour celui qui reçoit le bénéfice de cette action dans un moment où la solidarité des démunis doit jouer entre eux.
Il faut un règlement, dans tous les sens du mot, une fin de non recevoir sans aucune adaptation, avec un trait au bas de la note énergie pour éviter de se retrouver dans une impasse.
L’Homme est capable de se dépasser, de dépasser son quotidien, de dépasser son imaginaire, dans la nécessité ou dans un choix rendu nécessaire…, il est aussi capable de permanence, d’assiduité dans une activité librement choisie…, alors… il faut favoriser les créatifs !
Est-ce un luxe de choisir son activité et son travail et son rythme de travail ?
Les caractéristiques de ces activités : un libre choix dicté par un besoin et une aptitude, ainsi qu’une débauche d’énergie non comptée pour arriver au résultat escompté.
Le bénéfice : une satisfaction personnelle et parfois un gain d’argent en non-dépense et une expérience accrue.
Quelles sont les conditions de cet enthousiasme : être libéré des soucis et du temps… : subir sa vie par nécessité ou la vivre et la partager est-ce une notion de luxe ?
S’étirer dans ses draps tard dans la matinée quand bon vous semble est certainement un luxe.
Le luxe étant aussi ancien que les sociétés humaines, sa disparition est donc des plus improbable, tant les désirs et les rêves des hommes et des femmes, pour plus de beauté, de magie et peut-être d’illusion, sont sans doute indéracinables.
La Bruyère (1645-1696) disait : “Après l’esprit de discernement, ce que y a au monde de plus rare, ce sont les diamants et les perles“.
Faut-il en conclure que l’esprit de discernement est un luxe ?
Est-il bien vrai que les diamants et les perles passent après l’esprit de discernement ?
Je ne répondrai pas à mes propres questions…, me contentant de vous “offrir” un bref commentaire sur la Rolls Royce qui illustre cet article et qui symbolise le luxe à l’état pur.
S’encanailler dans la dignité…
Depuis la disparition de la Corniche en 1987, Rolls-Royce ne comptait plus de coupé dans sa gamme.
Très inspiré par le Concept Car 101 EX, ce nouveau dérivé de la Phantom vient combler ce vide avec majesté.
Dans l’histoire de Rolls-Royce, la formule “Coupé” a été utilisée avec parcimonie.
Seul Bentley, depuis son rachat par la noble marque en 1936, se réservait ce privilège.
Après la séparation des deux blasons en 1998, il fallait bien que Rolls-Royce conçût une descendance aux coupés Corniche et Camargue des années ’70.
La voici donc : Rolls Royce a pris le temps de maturer ce nouveau modèle.
Il est vrai que la marque est placée si haut dans la hiérarchie automobile qu’elle n’est pas soumise aux impératifs de renouvellement et de nouveauté du commun des constructeurs.
La ligne du nouveau mastodonte orné du Spirit of Ectasy n’est une surprise pour personne puisqu’il reprend trait pour trait les lignes du Concept 101 EX présenté au Salon de Genève 2006.
On retrouve donc les portes à ouverture antagoniste, le capot en acier brossé et la voluptueuse ligne de caisse.
A l’intérieur, le ciel de toit éclairé par des centaines de fibres optiques peut être commandé en option.
Quatre personnes auront le privilège de se lover dans les sièges.
Rolls Royce a tenu à assurer la dignité des passagers arrière en leur réservant une place “suffisante“.
“Suffisante” est également la puissance du moteur.
L’ancienne coutume maison qui consistait à en dissimuler le chiffre n’a plus cours : le V12 6.75 litres affiche 460 ch et 720 Nm de couple comme dans la berline.
Voilà qui lui permet de s’assurer des performances tout aussi “raisonnables” avec un 0 à 100 km/h abattu en moins de 6 secondes et une vitesse de pointe naturellement limitée à 250 km/h.
Il ne faudra pas attendre de ce nouveau coupé une sportivité échevelée.
Ce n’est pas sa vocation et, avec 2.5 tonnes sur la balance, une certaine tenue sera requise au volant.
Néanmoins, Rolls-Royce n’hésite pas à annoncer une agilité accrue.
Les ressorts et les amortisseurs ont été légèrement affermis et des barres anti-roulis de plus forte section ont été montées.
Un bouton “Sport” sur le volant fait son apparition : il permet une gestion plus sportive de la boîte de vitesse et de la réponse d’accélérateur.
La facture de ce joli jouet dépasse les 500.000 €.
S’il vous reste encore quelques euros après avoir signé le chèque, je vous recommande le ciel de toit éclairé par des centaines de fibres optiques, ce qui donne l’illusion d’avoir un ciel constellé d’étoiles (15.000 euros) ainsi que le choix d’une des 44.000 couleurs offertes, pour 20.000 euros, par le service personnalisation de la marque…
Snob, n’est-il pas !
Galerie Photos