2009 Veritas RS III…
Veritas odium parit. Acta est fabula…
Mythique marque automobile des années ’50, Veritas, qui a vu le jour à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, était alors un tout petit constructeur de l’Allemagne de l’Ouest, spécialisé dans les voitures de sport motorisées par un 6 cylindres BMW.
Elle fut créée par trois employés de BMW qui voulaient construire la voiture de sport de leur rêve.
75 voitures furent construites avant que la compagnie ne fasse faillite en 1952.
Recréer une marque disparue n’est pas une idée innovatrice, loin de là…, les références au passé dans le stylisme automobile sont maintenant usuelles.
Les designers s’y réfèrent même souvent, comme pour appliquer à nouveau une recette éprouvée, susciter des émotions latentes inhérentes à l’antérieur.
La société allemande Vermont AG réinterprète ainsi depuis 2008 la barquette de compétition Veritas des années ’50.
Cette automobile extraordinaire, néo-rétro, est proposée au choix (et selon les possibilités financières des cibles visées) avec deux motorisations BMW, un V8 4.2L de 480 chevaux et un ébouriffant V10 5.5L issu de la M5 de 605 chevaux.
Le bolide, sans assistance électronique de conduite, est ainsi sensé offrir des sensations à l’état pur…
Doté d’un châssis tubulaire et d’une carrosserie en carbone-Kevlar, son poids n’excède pas 1175kg.
Départ arrêté, l’engin, équipé du V10 de 605 chevaux, atteint les 100 km/h en 3,2 secondes et affiche une vitesse de pointe de 347 km/h.
S’attaquer au néo-rétro est… et sera… toujours une activité hasardeuse.
La complexité réside dans la réinterprétation qui peut, quelquefois, s’avérer maladroite, voire caricaturale…, comme le Pickup cabriolet Chevrolet SSR… et le Hot-Rod Plymouth-Chrysler Prowler…, ainsi que la VW Beetle-Käfer-Cox-Coccinnelle…, sans oublier la Mini !
Le risque n’a cependant pas empêché la société allemande Vermot de tenter quelque chose qui n’inspire aucune sobriété.
A priori, l’engin n’est pas d’une beauté déconcertante.
Le caractère tortueux de ses flancs, qui sont tous deux crevassés à outrance… et les petits déflecteurs rivetés sur leurs parties inférieures (avec le V10), troublent l’homogénéité.
La grille striée située aux confins de l’éléphantesque capot, ainsi que les phares taillés en pointe (avec ou sans perspex de protection, au goût de l’acquéreur) laissent également perspex…., euh… perplexe.
Cependant, lorsque l’on regarde la RS III de l’arrière, on découvre une pureté de ligne insoupçonnée, qui n’est pas étrangère à son inspiration originale : les voitures de course des années ’50…, entre autres : la mystique Jaguar C-Type… et la mythique Mercedes 300SLR Roadster, toutes deux d’une beauté intemporelle.
L’entreprise a, en fait, puisé dans son passé façonné d’un fait d’armes important : la Veritas est devenue, en 1951, la première écurie d’origine germanique à s’inscrire au championnat de Formule 1 constitué un an auparavant.
D’abord présentée en 2008 comme prototype au Grand Prix de Monaco, la Veritas RS III sera finalement produite à partir de janvier 2010 dans les ateliers du constructeur, situés tout près du circuit du Nürburgring.
Avec un prix de base de 348.000 euros, on peut véritablement parler d’opulence…
L’engin dont je survole le fond avec ma légèreté légendaire… et dont j’aborde, ici, mon ressenti… est tellement décalé, grotesque, pachydermique et dinosaurien…, hors de prix également, ainsi que totalement inutile, voire inutilisable de manière quotidienne, même épisodiquement… (sic !)…, que mon objectivité se retrouve confrontée à une série d’interrogations dont les non-réponses créent des questions… qui elles-mêmes sont les réponses d’un sujet d’autant plus épineux qu’il faudrait que j’arrive à écrire de manière plus ou moins objective…, ce qui est à la fois, chez moi, une seconde nature…, mais aussi le prétexte plus où moins idéal pour vous rappeler ici, quelques réflexions objectivement désabusées…
Depuis que j’ai vendu ma maison d’édition Chromes&Flammes et me suis mis “en retraite”, je suis resté très loin de la grande presse magazine, ce qui m’a préservé des abus et des compromissions qui sont le lot quotidien des journaleux qui s’abaissent à accepter des cadeaux en échange d’un article !
D’une manière générale, on peut dire que les journaleux sont des collectionneurs de parapluies, le cadeau le plus usuel offert par les irresponsables des relations publiques…, tandis que les journalistes ne collectionnent que leurs bons articles réalisés avec talent et savoir-faire…
Une distinction (et ce n’est pas une grande distinction, quoiqu’un diplôme de crétinerie devrait être instauré pour célébrer les pires)…, doit en effet être faite entre les journalistes et les journaleux…
A titre d’exemple, dans la grande presse…, PPDA était un journaleux n’ayant pas hésité à créer de faux interview dans sa chambre d’hôtel 5 étoiles, notamment celui de Fidel Castro…, tandis que Charles Enderlin qui n’hésitait pas à risquer sa vie pour réaliser des reportages en Palestine (au péril de sa vie et de sa réputation)…, est un journaliste.
A titre d’exemple dans la sous-presse, il vous suffit de lire en troisième avant dernière page, ou en bas du sommaire logé quelque-part dans les 10 premières pages…, les “cartouches” littéraires annonçant les heureux contributeurs du magazine prétendument spécialisé que vous aurez alors en main…, la liste est trop longue pour être publiée…
Au tout début de la presse automobile, il fallait de la passion pour faire des essais, mais…, avec le temps passant, ces passionnés se sont rendu compte de trop de choses les concernant tout autant que concernant les voitures…qu’il valait mieux ne pas divulguer, sous peine de voir péricliter leur gagne-pain en même temps que l’industrie automobile !
Les essayeurs passionnés sont donc, par réaction (ce qui correspond par ailleurs à l’arrivée des avions à réaction remplaçant les avions à hélices, gag !)…, devenus de sacrés déconneurs.
Car il en fallait, de la déconne pour continuer à s’extasier, année après année, sur des engins toujours plus ceci ou cela, mais qui n’étaient que des boîtes avec 4 roues…, de moins en moins passionnantes… (c’est vraiment peu dire concernant, par exemple, les Renault 8 et Simca 1300)… et de plus en plus chères, jusqu’à l’absurde d’une Bugatti Veyron à 1.500.000 euros.
Passionné-déconneur…, mauvais cocktail.
Je vous l’écrit sans ambages, c’est mon cas, d’autant que ce n’est pas mon “boulot” !
Un bon et vrai journaliste devrait détester l’objet de son boulot (ou tout du moins les automobiles foncièrement stupides et robotisées depuis leur conception jusqu’à la fin de leur fabrication…), devraient l’indifférer…, pour que précisément sa passion et son enthousiasme ne viennent pas obscurcir son ressenti (son jugement ), lui-même mis à mal par les arrangements publicitaires et les cadeaux pour services rendus…
On me reproche dès-lors d’être, dans mes articles, blasé et rabat-joie, déjanté et caustique…
C’est une forme de défense contre toutes ces soi-disantes “nouveautés”…, toutes plus stupides qu’inutiles qui sont commercialisées à des prix de plus en plus stratosphériquement indigestes, qu’on fourre entre les pattes des gnous…, pubs à l’appui, intox du paraître en sus…, positionnement faussement stratégique en prime… et dont il faut que les médias causent (ils sont payés pour… et les journaleux leurs sont redevables de tant de largesses et de cadeaux… qu’il serait inimaginable que quiconque de cette caste d’amis d’amis d’amis… crache dans la soupe)…
Une VW-Bugatti Veyron de 1000 chevaux décorée en Bling-bling Vuiton, couleur caca-d’oie et purée de marron vanillé, moche et ridicule…, ouais, bon, bof…, outre que je ne “connasse” aucun milliardaire qui accepterait de payer 1.500.000 euros pour devenir un homme-sandwich roulant en gag publicitaire à l’effigie d’une marque de sacoches…, elle devait changer quoi dans la vie des gens lambda qui paniquent de perdre leur travail, qui stressent de l’exécuter sous les ordres stupides de petits chefs…, pour autant qu’ils aient un job…, en quel cas ils se crèvent pour en avoir un, pour ensuite s’en rendre malade de conneries de tous styles…
Une vie de cons, inutile, lobotomisante…
Elle va changer quoi, dans leur vie, la Bugatti Veyron de 1000 chevaux ?
Rien…
D’ac !
C’est quoi, la suite ?
La Véritas ?
Certains comme Jean-Loup Nory ont préféré se défoncer dans l’alcool et s’en retrouver suicidés…, plutôt que survivre misérablement en œuvrant dans des magazines de pingoins aux mains d’imbéciles surfant sur les vagues “branchées” parisiennes, en y écrivant (mal) tout et son contraire pour s’en finir retraités, comme un certain que je “connasse” bien… qui pensait s’en aller finir ses jours dans les “keys” de Floride avec une réplique plastique de Cobra beauf… et un Chopper démodé couleur grenouille…, un Jacky’touch sans morale… et bien il n’a pu rester pour une sombre histoire d’armes importées pour parfaire sa retraire, reviendou donc en franchouille…
Il serait intéressant d’arriver à savoir pourquoi les journalistes-essayeurs, les vrais d’avant…, ont été remplacés par des journaleux-testeurs, collectionneurs de parapluies-cadeaux qui ne s’ouvrent que sur leurs faces de rats hypocrites…
Ce qui me passionne actuellement, à son exact inverse…, c’est de transformer en “informatique”, un journalisme de réflexion, pas de la retranscription arrangée, cadeaux à la clé !
Rencontrer des créatifs, discuter avec des dingues qui, l’espace d’une interview, me font toucher du doigt leur passion…, arriver à comprendre un montage complexe et l’expliquer à d’autres… et pas seulement un montage technique, mais aussi le montage intellectuel d’une automobile, c’est à dire son pourquoi et son comment…, ce qui inclus de pouvoir rire des “ceusses” qui vont tomber dans le piège de “l’égotisme”, comme la totalité des Ferraristes et des inventeurs du fil à couper le beurre qui se pâment de conneries, la bouche en cœur, devant le classicisme d’une Tataguar (la firme Jaguar a été rachetée par la firme Hindoue Tata)… ou d’une Mafiaston-Martinsky, d’une Rollswagen ou d’une Bmwentley….
Entre nous, toutes leurs salades, leur créations…, c’est monstrueusement casse-couilles
Cela n’a aucun intérêt en soi.
Alors un véhicule industriel, une recette de cuisine, pour moi c’est du pareil au même.
Ce qui est passionnant, c’est la petite étincelle de génie, le bidule sympa, la manip’ intelligente.
Les journaleux-testeurs ne sont pas comme moi… et c’est dommage : s’ils étaient journalistes avant tout, ils vous feraient sans doute partager plus de choses.
Mais ce sont avant tout des collectionneurs de parapluies-cadeaux…
Le métier de journaliste-essayeur est pourtant l’un de ceux qui suscite le plus de fantasmes…, leurs lecteurs imaginent plein de trucs dans le style des aventures de Tintin.
Un journaliste, un vrai…, c’est avant tout un concentrateur et un filtre en même temps qu’un découvreur et un enquêteur… qui rassemble des données, les filtre et les restitue avec une analyse…
Rien de plus.
C’est pour cela que Charles Enderlin, un véritable journaliste, a vécu tant d’emmerdements…, alors que le journaleux qui recopie les communiqués de presse gouvernementaux sans commentaires, sans se poser de questions, ni en poser… peut espérer devenir secrétaire ministériel, après avoir été invité dans tous les voyages des chefs d’Etats…, tout frais payés, première classe partout !
Si Charles Enderlin existe encore, il est en sursis…, il n’y a plus de Bob Woodward dans la presse : les sujets actuels ne s’y prêtent plus.
Les “scoops” sont exclusivement des modèles présentés une semaine avant tout le monde : pas de quoi s’en réveiller la nuit… et quand j’écris “présentés”, ce sont des photos réalisées par les constructeurs, volontairement floues et de mauvaise qualité pour faire croire qu’elles ont été “volées” par un journaliste qui a planqué, tel un paparazzi, durant 6 mois devant l’entrée secrète de l’usine, camouflé derrière un buisson d’épines ardent…
Pourtant, ils nous concernent tous au premier chef, mais ces émissions-articles-enquêtes demandent du temps… et le temps, c’est de l’argent.
Les vraies infos, comme la tenue de route pas terrible (de la Veritas par rapport à une Lotus Elise)… ou les ratés de conception (de la Veritas, encore, quoique ceux de la VW-Bugatti-Veyron sont bien pires)…, ne sortent plus, ou alors uniquement dans l’extraordinaire émission TopGear de la BBC (la version franchouille est comparativement “franchouille”… je tente encore de regarder, après 20 minutes je zappe).
Les journaleux, passent leur temps en voyage “de presse” dans des hôtel quarante-douze étoiles à l’autre bout du monde, à rouler sur des pistes nickel-chrome sur des engins réglés aux petits oignons.
3 jours en Malaisie, 4 jours en Australie, 2 jours en Espagne…
Ouais, bon, bof !
C’est pas pour ça que les voitures “testées” consomment réellement le litre et demi de moins au cent, ou qu’elle tiennent mieux le parquet… comme l’a demandé le bonhomme des relations publiques en remettant le parapluie-cadeau au solde du voyage au Brésil au Hyat Regency Hôtel 5 étoiles “all free”…
Les quelques voyages de presse que j’ai pu faire étaient sympas quand même…, m’enfin le journaleux aurait passé 1 heure au téléphone avec la bonne personne, son article pré-écrit aurait été publié quand même…
Les voyages de presse, c’est juste un emballage.
Traités comme des VIP (que les journaleux ne sont pas), ils ont vite fait de “choper” la grosse tête et de se prendre pour “quelqu’un”.
Généralement, ils redescendent vite sur terre et finissent tous par écrire une bêtise, à se planter dans le nom d’une personne, à se gourer dans des explications vaseuses…, alors qu’ils sont juste là pour raconter un histoire déjà toute prête sur DVD à des types qui payent pour la lire.
L’humilité est trop rare dans ce métier…, les journaleux méprisent leurs lecteurs, rejoignant ainsi le régiment des petits cons de la téloche.
A part Le Canard Enchaîné, je ne connais pas de journaux ou de magazines grand public qui ne vivent pas sans publicité.
Si encore un journal ne vivait que par ses abonnés…
Même Métro : même en le donnant, ils arrivent à se faire du fric (tant bien que mal, mais ni mieux ni moins bien que France Soir, par exemple).
Et quand la pub pointe sa gueule quelque part, elle pourrit tout sur son passage.
Même un journaliste ”pro”, a très difficile de se maintenir à l’écart de la direction commerciale.
Quand il traite de sujets de fond comme les délocalisation à l’étranger ou la fluctuation des cours du jus d’orange en tube, c’est assez facile….
Quand c’est un constructeur qui lui prête la voiture qu’il essaye, ça devient plus dur d’en faire abstraction !
Parce que Honda, Béhème, Pirelli, Michelin, Mercos, Pigeot… et tout les autres, sont ceux qui permettent aux médias ou œuvrent les journalistes et journaleux…, de signer leur chèque en fin de mois.
L’idéal, ce serait de ne rien devoir du tout à ces gens, pour qu’ils ne puissent pas avoir de prise sur la rédaction.
C’est ce que je faisais du temps de mes magazines Chromes&Flammes, Calandres, Top Wheels etc etc…
Oui, mais comment essayer des voitures, alors ?
En demandant gentiment aux lecteurs de prêter les leurs ?
Et quand les autos ne sont pas encore arrivées en concession ?
Et lorsqu’il s’agit d’une Veritas RSIII ?
Vous savez toutes et tous, chers “tousses” qui venez me lire, que je m’amuse entre-autres choses à vous présenter des automobiles extraordinaires, hors-normes et souvent déjantées…, arrivant à obtenir la narration déjantée d’un journaliste ami se faisant passer pour un journaleux lors d’un voyage offert pour venir essayer (tester) une nouveauté automobile…, ce fut le cas pour cette Veritas…
Après cette petite intro, voici donc mon point de vue sur la Veritas RSIII !
J’ai passé les trois dernières heures en classe Economy d’un A320 pourrave. En classe Economy ! Ils se foutent de ma gueule ! Je vais la leur assassiner, leur Veritas… A l’aéroport, je galère pour les bagages….
Heureusement, Patrick, mon photographe peut m’aider à trimballer mes valbondes. Je suis chargé : j’ai fait changer mon billet pour pouvoir passer le week-end ici : pas tous les jours que je peux passer 4 jours aux frais de la princesse dans un hôtel 5 étoiles. J’ai mollement dit que je voulais payer le reste du séjour à l’hôtel, mais heureusement la chargée de communication de Veritas a insisté pour tout régler.
Tant mieux…
A la sortie de l’aéroport, la boîte chargée des relations presse a cru bien faire en affrétant des limousines…, je déteste les limousines…, j’ai la gerbe au bout de 5 minutes dans ces bagnoles…, enfin…, au moins y a un mini bar…, mais je sens que je ne vais pas trop en profiter : il y a un type du marketing de qui tient absolument à taper la tchatche avec moi…, il appelle ça faire du “networking”.
Networking mon cul…, ce que je voudrais, c’est qu’on me laisse pioncer peinard.
Bah… je le laisse causer… et je répond par des onomatopées en mode “interview en pilotage automatique”…
J’avais raison : c’était un traquenard…, ils nous ont prévu une soirée animée avec courses de kart et bowling…, il paraît qu’il faudra faire des équipes et qu’il y aura des trucs à gagner à la fin.
Premier prix : un GPS.
J’m’en fous, j’en ai déjà un que j’ai “oublié” de rendre au constructeur…, qu’est-ce que je m’emmerde…, il est où, le bar ?
Le lendemain matin, évidement, ça commence dès huit heures…, j’ai à peine le temps d’avaler mon 3e café qu’on nous enfourne à nouveau dans une limousine…, direction le circuit. J’en profite pour terminer ma nuit.
Rrrrrrrrrrrrrr, rrrrrrrrrrrrrrr, rrrrrrrrrrrrrrrrrrrr….
C’est le bruit qui m’a réveillé…, on est arrivé et l’ingénieur fait chauffer la Veritas…
J’ai mal au crâne : va pas falloir me faire suer ce matin…, je vais expédier fissa cet essai et retourner à l’hôtel m’offrir un petit massage avant de filer à la piscine.
Nouvelle conférence, technique, celle-là…, on nous explique en long, en large, en travers et de 3/4 arrière les bidules de l’engin… et, personnellement, je m’en tape : tout est dans le dossier de presse.
J’en profite pour reluquer la chargée de com’…, mouais, à défaut de mieux…
J’ai envie d’être parmi les premiers à essayer le bestiau pour pouvoir écrire tout ça peinard avant midi.
Manque de bol, tout a déjà été planifié…, je suis programmé à 10h 30.
Une heure à poireauter en attente que les chefs de Veritas font tourner simultanément sur la piste une vieille Veritas de 1948 et la nouvelle Veritas RSIII de 2008…
Pffffff !
Du coup, j’en profite pour aller faire du plat à la chargée de com’.
Elle me jette…, une mal baisée, sans doute…, tant pis, je me consolerai avec le câble ce soir…
10h 40…, j’ai toujours pas pu rouler dans la Veritas…, un débile s’est pris un gros volume dès le 3e virage… et ça a tout décalé…, y a des pas doués, dans la profession.
10h 45, enfin…, je démarre sec… et je me positionne dans un petit gauche facile en dévers où je vais pouvoir angler comme un porc sans risquer de me mettre au tas…, je me lance.
1er tour peinard, histoire de prendre mes marques…, je ne sens pas trop le train avant, bizarre.
2e tour, je commence à attaquer…, ça va mal finir, leur histoire…, dans le petit gauche, je sors le grand jeu… crrrRRRRR BLAM… et meeerdeee…, c’est une supercar terrifiante sortie de l’imagination d’un mangaka…, cadre tubulaire, fibre de carbone partout jusqu’aux commandes de clignotants…
La Veritas est un véhicule complètement fou, rare et destiné à la frime sur circuit, ou à l’entrepôt dans des garages hautements gardés !
Cette bête au visage ravageur atteint 295 km/h grâce à une mécanique de BMW V8 4.2L de 480 chevaux…, la transmission passe par une 7 rapport SMG Drivelogic, mais une option “manual” en six rapports existe.
Niveau confort, c’est une 1+1…, le passager est complètement négligé au profit de l’instrumentation et du look néo-retro de la bestiale.
Les optiques “type-tubes” sont magnifiques, ils éclairent le visage déjà mauvais d’une lueur machiavélique…, franchement, voir débarquer une telle “gueule” dans votre rétro doit faire froid dans l’intercooler !
Une version “clubsport” existe, encore plus chère et encore plus rare, elle est équipée d’un Brabham Racing de BMW M5 V10 de 5.5L, de plus de 605 chevaux…, de “série” (10 tout au plus), la bête tape alors le 100 kilomètre/heure en 3.2s grâce à 520Nm de couple à 5000 t/m et atteint 247 km/h…
Même le prix fait franchement peur : il faudra 340.000€ pour accéder au privilège de conduire un démon sorti de l’enfer. In Germano Veritas !
Retour, je râle sec auprès de la chargée de com’ : depuis le début je sentais pas le train avant…, je suis sûr qu’ils ont surgonflé le pneu avant gauche.
Heureusement, ils ont un gonfleur et je peux reprendre la piste…, mais je bloque : impossible d’attaquer à nouveau dans ce fameux gauche.
Faut se magner, il me reste seulement quatre tours…, de toute façon, si les photos sont moches, c’est pas de ma faute.
En tous cas, cette Veritas est une daube sans nom… et on me propose de continuer l’essai avec la seconde Veritas RSIII…
Ah ! Bon ! Il y en avait une seconde ? OK ! Je repars…
C’est du pareil au même, sauf que c’est le pneu droit qui est surgonflé…, les feux arrières sont différents, limite plus beaux… et il y a des caches transparents sur les phares…
Ah ! Bon ! Ok ! Et elle est configurée en monoplace…, la belle affaire… Ok, je rentre fissa, j’ai soif !
Ca y est, séance terminée.
Ouf ! Je vais pouvoir souffler.
C’est à ce moment là que j’ai vu qu’on remettait ça cette aprème… et zut !
Derechef, je me met à boîter. Gagné ! Au bout de 2 minutes, un type de chez Veritas me demande si ça va…, je lui répond que j’ai un peu mal à la cheville à cause de l’accélérateur trop dur….
Il me propose de voir un kiné, ce que je refuse en lui disant que ça va passer, mais que la prochaine séance se fera peut-être sans moi.
Il repart en trottinant, et moi je file.
En sortant, je continue de faire semblant d’avoir mal à la cheville.
Evidemment, l’attachée de com’ se rue sur moi et se répand en excuses, me proposant même un entretien exclusif avec elle pour me consoler.
Ca me saoule, mais j’accepte, non sans avoir fait semblant d’être très touché par sa proposition…, après tout, je vais peut-être pas devoir me contenter du câble ce soir…
Elle est barbante au possible, elle répond toujours à côté des questions…, bien la peine de faire tout un cinoche.
Bah, au pire je ferai un petit encadré genre “Trois question à… “…
Je m’isole pour pondre mon papier. Qu’est-ce que je vais mettre ? Ouais… “In vino Veritas” Hipssss ! : les lecteurs de GatsbyOnline vont adorer : “Nouveau modèle complètement redysigné” (c’est comme ça que ça s’écrit ?)… gna gna gna “ultra-élitiste” (ouais, très bon ça)… gna gna gna… “missile à bitume” (‘tain, chuis en forme)…, les chiffres, pas oublier les chiffres (tu parles si on s’en tape, mais j’ai rien d’autre à dire), gna gna gna “encore plus radicale”… (ouais, ouais), gna gna gna “la sportive de l’extrême”… gna gna gna “très stable en entrée de courbe tout en restant agile”… “attendons l’essai routier pour nous faire une idée plus précise de ce Spoutnik en vente libre exclusivement chez Veritas”, point final.
Cool ! C’est terminé. Il ne me reste plus qu’à peaufiner les photos sur l’ordi reçu en cadeau l’année passée chez Ferrari.
Patrick me les montre : pas terrible.
Tant pis, j’arrange ça avec Photoshop… et j’ajoute de la fumée : ça impressionne les lecteurs.
Je vais revoir l’attachée de com’ et lui demande s’il est possible de revenir à l’hôtel : “ma cheville…, un peu mal au dos…, toussa”…
Elle tire la tronche, mais elle finit par appeler un tacos.
Arrivé là-bas, je file au resto…, pas question de se laisser abattre…
Veritas odium parit. Acta est fabula… >>
14 h… direction les cabines de massage…, ensuite, la piscine.
18 heures : les journaleux rentrent…, la nana de la com’ se jette évidemment sur moi et s’enquiert de ma petite santé…, j’en profite pour lui sortir un bobard monumental à propos d’un vieille chute lors de la première édition du Paris-Dakar…, les baroudeurs, ça fascine toujours.
Le lendemain matin, les autres prennent le chemin de l’aéroport…, Patrick aussi.
Je balance mon papier par email à moi-même avec un double en CCC à GatsbyOnline, je passe un coup de tube là-bas pour voir si tout roule… et hop j’ajoute les photos recadrées sur Photoshop !
Retour au plumard.
Cette aprème, je vais faire un tour à la plage…, j’espère que la prochaine fois l’essai se déroulera en Australie…, le sud franchouille c’est pas terrible finalement…