A ma connaissance, deux choses sont infinies: l’espace, et la bêtise humaine.
Mais en ce qui concerne l’espace, je n’ai pas encore réussi à le prouver.
Albert Einstein
Cette exergue fonde philosophiquement la nouvelle discipline intellectuelle, transversale et ouverte, que j’entends explorer, avec vous, via cette Zenvo ST1.
Bien entendu, il serait vain de rechercher les origines d’une formulation aussi fondamentale, tant l’ensemble de la culture occidentale porte en germes la réflexion stupidologique.
De Bugatti jusqu’à Ferrari, ces dernières décennies nous ont offert une large moisson d’engins archétypiques parfois très fins, parfois moins, souvent pas du tout, mais où toujours on retrouve le scandale de la bêtise au front bas…, car ces “choses” roulantes (voire à-peu-près roulables), finalement, sont souvent le résultat des refoulements d’aspirations diverses de leurs géniteurs réciproques… et ce dans une grande partouze profondément déguelasse…, sans aucun intérèt autre que de créer n’importe quoi pour ramasser un maximum d’argent… avant de refiler les bébés (qui en sortent après 9 mois d’imbécilités “designées“) avec l’eau du bain…, à d’autres illuminés en mâle (gag !) d’adoptions mécaniques, sous forme de machines-à-laver roulantes (toutes quasi-semblables), destinées à une sorte d’aristocratie du néant, une dictature de faux-sages (et faux-culs), se qualifiant de non-bêtes, un puits sans fond qui nourrit en nourissant (sic !), la majorité des oeuvres automobiles… (j’ai écrit au plus court, désolé…) !
En effet, comment accepter la stupidité…, autrement qu’en sortant du lot commun… et ce dans une société basée sur la fausse égalité de tous les citoyens ?
Cette question politiquement explosive ne peut pas être abordée publiquement sans danger… et les terribles expériences, au gré du temps qui passe, montrent qu’une stupidité non reconnue ne peut mener qu’à la catastrophe !
Pour preuve, la crise que nous traversons et qui a ébranlé toute l’industrie automobile, qui pourtant continue à s’en branler…
Pour autant, la patrie d’Andersen qui ne possède pas de constructeurs généralistes comme la Suède avec Saab et Volvo, n’entend pas en rester là.
C’est un manufacturier Danois baptisé Zenvo qui a décidé de relever le défi de créer une supercar plus puissante que la célèbre Bugatti Veyron.
Une création totalement inutile, particulièrement dans la période de crise que nous sommes censé subir, alors que le monde de l’automobile est occupé à se casser la G… de magistrale façon et que les oies oient ; “tout électrique ou mourir“…
Dotée d’un V8 de 7 litres, la Zenvo ST1 développe, selon son concepteur, pas moins de 1.104 ch soit 103 ch de plus que la Veyron, qui ne savait déjà pas quoi faire de toute cette cavalerie !
D’ailleurs les caractéristiques de cette automobile extraordinaire sont globalement bluffantes : un 0 à 100km/h en 3 secondes… et une vitesse maximale de 375 km/h !
Selon les loustics de Zenvo, la ST1 peut parcourir le Danemark d’un bout à l’autre en 18 minutes.
Pour quoi faire ?
Avec ce résultat… 18 minutes pour traverser le Danemark…, je pouffe rien que de l’écrire, il n’est personne qui ne soit intimement convaincu, même s’il le tait, même s’il se le cache, que la bêtise des autres est un énorme problème pour chacun !…
Peut-être faut-il rechercher ici la genèse de tant de sociétés plus ou moins secrètes, de clubs privés, voire de sectes : leur but essentiel n’est-il pas finalement de ne pas protéger leurs membres de la bêtise générale ?
Pourtant, pourtant, pourtant…, il me faudra bien y arriver, on n’échappe pas à cet effet fondamental : “on est toujours le con de quelqu’un” !
Adage convenu, jugé indispensable à toute bonne éducation, mais aussi évacuation trop commode d’une vérité bien encombrante, où l’on retrouve Einstein par la bande (ce n’est pas sexuel), ou en tout cas une inédite forme de relativité.
Car si, de même que le temps et l’espace dépendent de l’observateur, la bêtise et l’intelligence sont des notions dénuées d’absolu, car, quelle compréhension, quelle intelligence du monde pouvons-nous espérer ?
C’est donc avec l’immense plaisir de celui qui ouvre une fenêtre vers un nouveau paysage que je vous invite cordialement à vous prendre la tête avec cet article déjanté concernant la crème du pot des conneries roulantes, à savoir la Zenvo ST1…, dont la lecture, parfois ardue, ne doit pas vous décourager.
Car si vous vous sentez un peu à côté de la plaque (c’est une expression), désorienté par certaines phrases, un peu stupides, pour tout dire (mais ça, c’est pas nouveau), cela ne pourra que vous apporter la satisfaction de vous savoir établi au coeur du sujet !
Le design automobile Danois commencerait-il, au moment ou la fin de l’automobile approche…, à acquérir une renommée internationale grâce aux singulières voitures de prestige (souvent inutiles et parfois ridicules), proposée par Henrik Fisker, dont un exemple, beau mais hilarant à la fois, vous a été présenté dans GatsbyOnline (vous n’avez qu’à chercher…) !
Auteur de diverses automobiles extraordinaires (sic !), telles que la BMW Z8 ou les Aston Martin DB9 et autre V8 Vantage (je re-pouffe !), Monsieur Fisker a depuis créé deux marques éponymes : Fisker Coachbuild, tout d’abord qui produit en petite série des Mercedes SL et BMW Série 6 recarrossées…, et Fisker Automotive qui va sortir en 2009 la première berline de prestige 100% électrique répondant au doux nom de Karma.
Il est aujourd’hui clair que seule une approche systémique est applicable à un problème complexe… (c’est l’ABC !)… et depuis Edgar Morin nous savons aussi que tout problème est au final complexe.
Aussi la stupidologie automobile ne se considère certainement pas comme la discipline de la résolution des questions que je viens d’évoquer.
Sans pour autant verser vers une approche littéraire ou philosophique, mes commentaires se veulent avant tout un examen critique des bases même de toute catégorisation sociale, politique, existentielle, voire inconsciente qui voit de la stupidité dans certaines créations automobilistiques, ainsi que dans l’être censé les acheter les yeux quasi clos….
Mais il n’est pas question de se perdre en vains mots !…
La rigueur indispensable aux sciences humaines doit mener la danse…, ainsi, peut-être, par un cheminement à rebours de celui de la science dure par excellence, la stupidologie automobile forte de sa supra-mollesse nous permettra-t-elle d’entrevoir une sorte d’état quantique de l’être, partant de son observation macroscopique, c’est à dire sociale et individuelle (ce n’est pas une phrase interrogative).
Tel est selon moi, le noble horizon, toujours fuyant, mais ô combien exaltant, de la Zenvo ST1.
La Zenvo ST1 gagne un autre pari, assez difficile, sur le segment des supercars inutiles, dans la mesure où elle copie à peu près toutes les lignes des modèles de la concurrence.
On a affaire ici à un ersatz de Ferrari Enzo, de McLaren et de Porsche Carrera GT mitonné de Lamborghini et de Corvette…, le tout transcendant chacune vers une sublimination exacerbée du déjà-vu quelque-part tout en étant innovant…, une réelle prouesse, facturée, il est vrai, assez cher !…
La Zenvo ST1 réussit de la sorte à imposer à nos yeux éblouis de tant d’audace (sic !), un design différent mêlant à la fois l’agressivité et l’élégance d’un hippopotame rendu furieux…
Remarquez, pour vous en convaincre…, les habiles jeux de prises d’air sur le capot et les boucliers ainsi que les reliefs sculptés sur les flancs.
Les Danois ont peut-être attendu longtemps (et même qu’il ont dépassé la limite), d’avoir une voiture de prestige nationale…, mais avouez que ça valait le coup !
Le constructeur n’a pour le moment prévu que 15 uniques modèles : “dont quelques-uns partiront en direction du Golfe“… m’a affirmé le responsable des relations publiques en m’offrant un parapluie pour que je l’écrive !
Rien n’est moins sur !
Il faut dire qu’au prix de 2.154.800€, plus TVA et plus taxes diverses (un régal), les clients ne seront pas légion…
Malgré une cinquantaine à son zénith, ma passion pour l’automobile trouve son écho dans de tout petits détails comme ceux qui ont émerveillé ma jeunesse.
De voir par exemple une simple porte de garage s’ouvrir sur une housse d’un rouge étincelant portant un signe hiéroglyphique inconnu, est pour moi une source de curiosité quasi enfantine.
Comme si j’allais déballer un cadeau de Pâques à Noël !
Et quel cadeau en ce beau samedi de janvier…, puisque la dite housse enveloppait, l’indescriptible Zenvo !.
Je ne suisse pas loin, ici, de la mystique la plus absolue malgré un rire difficilement contrôlable à l’examen du bestiau, comme une preuve qu’aucun des champs du savoir et de la recherche humaine ne me paraît à priori exclu ou digne de mépris.
Tout fait ventre, depuis les mathématiques, dont le maintenant fameux théorème de Gödel ouvre une réflexion fascinante sur les rapport entre rationalité et imbécilité…, jusqu’aux techniques de propagande commerciales maquillées sous la dénomination de communication et qui jouent si ouvertement sur la bêtise de leur (coeur de) cible, puisque, osons-le, com-mu-niquer, n’est-ce pas niquer-les-cons ?
J’ai eu beau (et bon) fouiller dans les tréfonds de mon vocabulaire, je ne suisse pas arrivé à trouver les mots pour décrire une telle voiture.
D’ailleurs, en est-ce bien une, ou une sorte de connerie roulante qui aurait mystérieusement atterri sur cette planète.
Chose certaine, la Zenvo ST1 n’est ni une voiture sport ni une voiture de course mais probablement le nec plus ultra de l’automobile inutile.
On ne peut pas la trouver laide ou belle : elle est simplement spectaculaire.
Bien sûr, les badauds sont surpris, sinon atterrés qu’une voiture de plus de 2.154.800€ plus TVA et taxes diverses, soit aussi dépouillée : pas d’appareil de radio, pas de glaces à commande électrique, pas de verrouillage des portes, ni même de tapis.
Mais qu’est-ce que c’est ?
Une voiture dont le seul but est d’être la plus chère au monde, sous prétexte qu’elle serait la plus rapide (18 minutes) pour traverser le Danemark…, rien de plus, rien de moins.
Mais qui donc rêve de traverser le Danemark en 18 minutes ?
Et qui donc rêve tout simplement d’aller au Danemark ?
Et même s’il vous prenait envie d’en acheter une, vous pouvez en faire votre deuil.
Désolé…, produite à seulement 15 exemplaires , la spectaculaire Zenvo ST1 a été réservée aux meilleurs clients et amis de la marque… (comment ont-ils fait pour avoir autant d’amis en si peu de temps, qui plus est très fortunés ?)…
Comme tous les modèles à tirage limité, la Zenvo est, aux yeux des journaleux qui peinent à s’acheter une Twingo basique malgré la remise “presse” du constructeur en échange de la publication des communiqués de presse…, déjà une voiture de collection dont la valeur initiale s’est déjà considérablement appréciée. Offerte à 2.154.800€ plus TVA et taxes, elle se revendrait déjà à plus de 4 millions selon certains magazines qui en espèrent, en publiant de telles conneries au milieu d’autres toutes aussi jouissives…, un voyage de 8 jours tout frais payés au Danemark pour aller en casser une)…
Ici et là dans l’habitacle, de petites plaques font état du statut de ce modèle unique : date de construction, date d’expiration (à consommer d’urgence), les limitations de garantie et la signature de Zenvo qui est sûrement un pseudonyme…, croyez-moi…
Après ce très bref inventaire, je me suis familiarisé avec l’environnement.
C’est le volant qui a accaparé d’abord toute mon attention, suivi des deux seuls véritables instruments qui sont le compte-tours et l’indicateur de vitesse étalonné jusqu’à 400 km/h.
Un seul regret : le klaxon à air qui permet aux cons de se faire reconnaître et respecter… a été remplacé par un avertisseur bon marché qui pourrait avoir été emprunté à une quelconque Chevrolet Corvette (en même temps que le moteur)…
Encore là, on a voulu sauver du poids en laissant de côté le petit compresseur qui alimente ce klaxon.
Quatre grosses buses de ventilation servent à acheminer l’air du climatiseur, un luxe obligatoire dans une voiture où l’on est pratiquement assis sur un moteur bouillant.
À ce propos, je prends place dans des sièges moulés spécialement pour un nain… et qui s’ajustent manuellement.
Partout où je pose mon regard, le plastique est omniprésent, se prolongeant même jusqu’au bas du pare-brise.
La visibilité avant est remarquable, là où ça compte…, et pitoyable vers l’arrière.
Mon pied gauche est appuyé sur le repose-pied et mon droit a le choix entre les deux grosses pédales métalliques, l’une pour l’accélérateur et l’autre pour les freins.
La boîte à six rapports fait en effet fi de l’embrayage grâce à son système électro-hydraulique qui permet de changer les rapports en quelques secondes si on le désire (gag !).
Bref, que l’essentiel, rien de superflu.
J’effleure le bouton “Start” et le moteur prend vie… est-ce bien le V8 de la Corvette qui vaut 60.000 euros toutes options et TVA compris… avec toute sa cavalerie et un simple compresseur ?
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Le bruit au ralenti est discret…, on croirait écouter un off-shore en pré-chauffe…
Quand on roule à 3000 ou 4000 tr/min sur la route, le bruit augmente, démonstration que la logique est ici respectée !…
On ne soupçonne toutefois pas ce que ce moteur a dans le ventre (double sens)…
À plein régime, le moteur retrouve son tonus et sa sonorité n’est pas loin d’un Dragster.
Il suffit de regarder la grosseur des disques de freins à travers les jantes pour savoir que la Zenvo ST1 est capable de ralentir aussi vite (sinon plus vite) qu’elle peut accélérer.
Pas surprenant que le 100-0 km/h soit l’affaire de 33,2 mètres.
Je mentirais si je vous disais que j’ai poussé cette voiture à la limite en ligne droite et en virage.
“Une Zenvo ST1 n’est pas le genre de voiture que l’on prête à “Quelqu’un” sans risquer une nuit d’insomnie“, m’a dit sans rire Mister Zenvo (qui je le répète doit être un pseudonyme)… “et encore moins à un chroniqueur automobile, si expérimenté soit-il“.
Son propriétaire qui a préféré garder l’anonymat, m’a demandé que l’on traite son oeuvre d’art sur roues avec tout le respect dû à son rang.
Surtout qu’elle n’affichait que 1.458 kilomètres au compteur.
Son voeu a été exaucé et le mien un peu aussi.
Mais il y aura une prochaine fois !
Façon de faciliter une seconde rencontre, mais aussi façon de marquer que, ici comme ailleurs, la bétise humaine est un puits sans fond…
Chaque quète vers une improbable intelligence dans l’automobile (excepté la Smart… et là je suis objectif, quoique là-bas et ailleurs aussi…), fait découvrir un terrain nouveau dont les structures spécifiques ne peuvent recouper exactement celles que percevra un autre point de vue…
A plus !