2010 Corvette Grand-Sport Roadster…
Le marché automobile est en berne, ce n’est pas une nouvelle fraîche… mais c’est une nouvelle quand même…, General Motors, plus que jamais au bord de la faillite à cause de la baisse des ventes, de sa mauvaise gestion et de son refus de s’orienter vers la commercialisation à grande échelle de voitures électriques (souvenez-vous de la destruction des fameuses EV1)…, va miser sur la réédition d’une des Corvettes parmis les plus célèbres : la Grand-Sport… et cela, pour relancer les ventes…
Pas bêtes les américains, car, s’il y a bien un segment qui ne connait pas la crise, c’est celui du luxe et du superflu.
Pour ma part, toute honte bue, j’ose écrire que pour ceux (et celles…, ne soyons pas misogynes) qui en ont (encore) financièrement les moyens…, c’est le moment d’acquérir un mythe pourvu d’un bon gros V8… et de s’éclater à son bord avant que tout le grand machin se déglingue totalement !
En fait…, ça fait 10 ans que je le dis et que je l’écris…, sans rencontrer véritablement l’enthousiasme des foules ébahies !
La Corvette Grand-Sport est une édition spéciale de la mythique voiture américaine.
La première Grand-Sport de l’histoire a vécu de 1966 à 1969 dans une série limitée de 125 exemplaires destinés à la compétition.
En 1996, ce patronyme est apparu dans le catalogue sous la forme d’une édition limitée à 1000 exemplaires de Corvette’s bleues avec deux bandes rouges sur l’aile gauche.
Pour 2010, les deux bandes sont blanches et la peinture est rouge.
Cette nouvelle Corvette Grand Sport prend la place de la ZR1 et ne sera pas diffusée en série limitée.
Elle se cale donc entre la C6 (modèle de base) et la Z06.
La Corvette Grand Sport reprend le moteur LS3, ce V8 LS3, emprunté à la C6, affiche 437 ch (321 kW) et 575 Nm.
Mais, avec l’option d’échappement bi-mode, la puissance gagne 5 ch pour atteindre 442 ch (325 kW).
Les rapports de boîte ont également été redéfinis, tout comme le rapport de pont, ainsi, la Corvette gagne 0,2 secondes au 0 à 100 km/h.
Cette version reprend aussi les boucliers et les ailes de la Z06, ses écopes avant et arrière sont plus grandes… et elle chausse des roues spécifiques de 18 pouces à l’avant et 19 pouces à l’arrière qui accueillent les freins de la Z06, tandis que les suspensions et la barre antiroulis sont retravaillés pour offrir plus de fermeté.
Véritable mythe de l’automobile américaine, la Corvette fait valoir depuis des années son look sportif très profilé, un style reconnaissable au premier coup d’œil, d’autant que cette C6 Grand-Sport est la plus aérodynamique (coefficient de 0,28) jamais produite par General Motors.
Bien que modernisé, l’arrière de l’auto conserve son côté extravagant avec toujours ses 4 feux ronds typiques… et sa quadruple sortie d’échappement.
Dotée d’un énorme capot et d’un poste de pilotage très reculé, cette Corvette donne l’impression d’être très imposante, mais en réalité, ses 4,43 m de long (pour 1,84 m de large et 1,24 m de haut) font d’elle une auto aussi compacte qu’une Porsche 911.
Enfin, petite nouveauté par rapport à la C6 de 1ère génération, sortie en 2004, ses pneus Goodyear Extended Mobility autorisent le roulage à plat.
Point faible des américaines, la finition intérieure.., Corvette l’a bien compris… et propose donc sur cette version un habitacle en net progrès bien plus raffiné qu’auparavant, avec du cuir sur les contre-portes, le tableau de bord et la console centrale.
Cette dernière, toujours orientée vers le conducteur, bénéficie en outre d’un encadrement en carbone.
Si le volant, ajustable en hauteur et en profondeur, apparaît un peu grand pour une sportive, les confortables sièges baquet se positionnent eux électriquement (à l’exception des dossiers, toujours manuels) et permettent de régler à votre guise lombaires et, chose rare, le maintien latéral.
Côté équipement de série, la C6 Grand-Sport propose notamment un autoradio avec lecteur de CD compatible MP3 avec haut-parleurs Bose, une climatisation bi-zone automatique, l’affichage tête haute de la vitesse, des vitres et rétroviseurs électriques, un régulateur de vitesse, l’ouverture des portes main libre, le démarrage sans clé, le contrôle de la pression des pneus, des phares au xénon et un système de navigation DVD à écran tactile.
Enfin, aussi surprenant que cela puisse paraître, la C6 Grand-Sport possède un coffre très spacieux.
Bien que ce ne soit pas une nouveauté, mettre en route une sportive, sur simple pression d’un bouton, fait toujours son petit effet, surtout lorsqu’il s’agit d’un V8 6.2 de 437 ou 442 ch (325 kW en version échappement bi-mode)…, c’est l’occasion d’apprécier la sonorité très rauque de ce moteur en aluminium et de jeter un œil à ses caractéristiques techniques.
Héritant de l’appellation LS3, ce dernier est à la fois plus gros et plus puissant que le précédent 6.0 de 404 ch de la C6.
Grâce à un alésage plus généreux et à l’utilisation de nouveaux pistons, il gagne en nervosité et en performances à hauts-régimes.
En chiffres, cela se traduit par un couple de 586 Nm, 306 km/h en vitesse de pointe et surtout à peine 4,5s pour passer de 0 à 100 km/h, avec la boîte manuelle à 6 rapports…, soit, à peu de choses près, des performances équivalentes à celles d’une Porsche 911 GT3 !
A l’usage, en revanche, plus le temps de compter…, le V8 pousse fort, très fort même, et qui plus est sur tous les rapports.
Grâce à son énorme couple, la C6 jouit d’incroyables reprises et accepte de se relancer en 4ème, à seulement 50 km/h.
Un vrai bonheur !
Mais si les dépassements sont une réelle partie de plaisir, que dire des démarrages ?
Chaque accélération franche vous plaque littéralement contre le dossier de votre siège.
Une façon, s’il en était, de vous rappeler que vous êtes à bord d’une voiture d’exception, aussi sportive que bourrée de caractère.
Dès lors, votre seule envie est d’atteindre le prochain feu ou, mieux encore, le prochain péage, afin de goûter aux joies du départ-arrêté.
L’occasion de mettre les gaz et d’apprécier un temps soit peu les performances de votre monture.
Le plaisir est de courte durée, tant la barre des 130 km/h est atteinte rapidement.
Mais qu’importe, ces quelques secondes vous en ont mis plein la vue… et c’est bien là le principal.
Des défauts ?
Oui, bien sûr, on en trouve toujours.
Le levier de vitesse aurait, par exemple, mérité un débattement moins important, tandis que les progrès réalisés en matière d’insonorisation ont eu pour effet de calfeutrer un peu trop le bruit du moteur dans l’habitacle.
Avec sa puissance transmise aux seules roues arrière, la Corvette C6 Grand-Sport aurait pu s’avérer très difficile à prendre en main…
La réalité est bien différente.
Proche des standards européens, la C6 Grand-Sport hérite d’un comportement très sain, dû en grande partie à la rigidité de son châssis, mais aussi au travail réalisé sur ses suspensions, ressorts, amortisseurs et barres stabilisatrices…, de quoi lui permettre de tailler la route avec grande précision et d’avaler les courbes sans la moindre prise de roulis.
Un exploit inconcevable pour une américaine, il y a encore quelques années !
Ceci étant, la C6 Grand-Sport est loin d’être avare en sensations.
Malgré l’ABS, l’antipatinage et le correcteur de trajectoire, l’arrière de l’auto donne régulièrement l’impression de légèrement glisser, lors des fortes accélérations.
Rien de bien méchant, mais assez tout de même pour nous faire comprendre qu’il ne vaut mieux pas se priver de ces aides à la conduite…
56 ans après la naissance de la première Corvette, cette nouvelle C6 Grand-Sport parvient à concilier habilement charme américain et exigences européennes.
Avec son V8 LS3, la C6 Grand-Sport rivalise avec une Porsche 911 GT3 vendue 114.812 euros.
Alors que, tenez-vous bien, cette Corvette ne vaut que 65.850 euros.
A ce prix, l’américaine ne semble avoir aucune rivale… : quasi 2 Corvette pour une Porchette, à performances égales, c’est cadeau !
C’est là son vrai point fort et c’est, sans doute, ce qui devrait lui permettre un plus grand succès que par le passé.
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