2010 Impérator by DC-Design…
Le monde des automobiles de très grand luxe, peut être défini comme un domaine quasi tabou dans lequel on ne sait jamais de quoi l’on parle ni si ce que l’on dit est vrai…
Lassé des chiffres définissant des “valeurs”…, écœuré des symboles et des démonstrations au point d’écrire que ce monde, peuplé de vanités plus que d’humilités (sciences par excellence de la rigueur), ne sert à rien…, j’entends vous faire comprendre en profondeur ce qui le caractérise.
Les énoncés commerciaux des automobiles rares et inconnues ou mythiques (car en réalité ce sont de simples épiciers comme bien d’autres qui cherchent à faire un max de pognon sur le dos d’imbéciles vaniteux richissimes…, sont en effet formulés en un langage qui entend éliminer toute ambiguïté, mais qui est volontairement ambigu…, rendant les questionnements logiques en déductions dont les raisonnements vaudront de toute façon pour une infinité de faits, dont personne ne saura jamais quelles sont toutes les choses à propos desquelles ces raisonnements pourraient s’appliquer… et peuvent donc se dispenser d’un lien avec la réalité au sens ordinaire et empirique du terme, pourvu que ce que les gens racontent à leur sujet, soit correctement démontré.
Derrière ma boutade, en apparence provocatrice, se cache donc une profonde interrogation sur la nature de la vérité en automobile de haut de gamme : Pour atteindre une rigueur sans égale, les constructeurs/ vendeurs d’automobiles rares et très chères, ont renoncé en partie à l’idée de vérité entendue comme adéquation à l’expérience et au monde pour se contenter de la validité formelle de leurs raisonnements sur la valeur de ce qu’ils cherchent à vendre.
Le vrai apparent est ce qui est payant…
Dans une perspective pragmatique, la valeur attribuée à une automobile chère, qui plus “très très chère”, tout comme à n’importe quoi est considéré (plus souvent à tort qu’à raison) comme “une œuvre d’art”… est vraie si elle est rentable…
Ce qui conduit au cynisme !
Elle n’est même pas incompatible (cette valeur attribuée) avec la croyance qu’il existerait un paradis…, car ayant compris que Dieu était une idée payante, tout un chacun constructeur/vendeur dans l’Âme d’une automobile “hors de prix”, pense que c’est la valeur la plus haute attribuée à une automobile “hors de prix” qui en justifie la valeur…
Dans le même schéma, vous doutez de la vérité d’une vision politique, d’un programme économique, d’un système de valeurs ou encore d’une croyance religieuse ?
Soyez pragmatique : évaluez-les à l’aune de leurs conséquences pratiques.
Elles seules, sont le critère du vrai-attribué…
De même qu’une loi scientifique n’est vraie que si elle a des applications techniques fécondes, la très haute valeur attribuée n’est vraie que si elle est prosaïquement rentable, opératoire, profitable, bref payante. Rentable à la fois pour le constructeur-vendeur, pour les intermédiaires (souvent margoulins de nature)… mais aussi pour le richissime pigeon a qui, nectar final, on fait croire qu’il en tirera profit puisqu’il achète “une œuvre d’art” numérotée…
Ok, ok, il y a effectivement beaucoup de filouteries là-dessous dans le sens des retours d’ascenseur, pots-de-vin et dessous (affriolants) de table, ainsi que blanchiment d’argent noir (je vais rectifier ce racisme en écrivant “argent sale”)…
Le vrai-attribué consiste donc simplement dans ce qui est avantageux…, de même que le juste consiste simplement dans ce qui est avantageux pour notre conduite…, car même Dieu est une chose dont on se sert.
Vous êtes choqué ?
Vous rejoignez le camp des nombreux détracteurs du capitalisme sauvage, réduisant cette pensée à l’illustration de tout vendeur d’œuvres d’art (et d’automobiles de collection) : opportuniste, individualiste, cynique et décomplexé.
Peut-on souscrire à une conception “perspectiviste” et “utilitariste” de la vérité ?
Celle-ci n’est-elle pas, comme le répétait Platon en fustigeant le relativisme des sophistes, d’ordre métaphysique plutôt qu’empirique ?
Pire, accepter qu’on vous oblige à accepter ces “vérités” ne permet-il pas de cautionner un acte immoral, pourvu qu’il ait des conséquences avantageuses ?
La lâcheté morale est ainsi née du culte exclusif de l’infâme dieu Succès, dans le sens bassement mercantile.
C’est dans l’horizon nietzschéen du nihilisme occidental qu’il faut repenser à la vraie valeur des choses et des gens.
Dieu est mort, pour autant qu’il eut existé, emportant préventivement dans son tombeau la vérité révélée et le cortège de certitudes sur lesquelles va se bâtir notre civilisation.
Cette crise des fondements, qui marque en profondeur notre ère (traduisez par “enculade”), s’accompagne d’une grave crise de confiance.
Si la vérité n’est pas une et universelle, mais plurielle et relative, comment continuer à croire et à agir ?
Sans confiance, pas de risque et sans risque, pas d’action…
Ce que Nietzsche appelait : Le néant de volonté, cette inertie du vouloir qui conduit à la démission intellectuelle, à la capitulation morale et à l’inaction.
Le pragmatisme se présente ici comme l’ultime recours face à cette tétanisation de la volonté.
Davantage qu’une philosophie, il est une méthode d’évaluation qui permet de clarifier nos choix pour libérer notre énergie : La vérité complète est la vérité qui donne de l’énergie et livre des batailles.
Elle peut à ce titre être qualifiée de payante, non parce qu’elle rapporte gros mais parce qu’elle sauve du désespoir en offrant une rédemption à nos libertés atrophiées.
Le pragmatisme est en effet un outil de création propre à secouer notre léthargie en offrant des points de repère à la croyance, au jugement et à l’action.
Ainsi, dans une perspective pragmatiste, il peut être payant de croire : Refusez de croire, et vous aurez raison, car vous périrez irrémédiablement. Mais croyez, et vous aurez encore raison, car vous serez sauvé. Par votre confiance ou votre méfiance, vous rendez vrai l’un ou l’autre des deux univers possibles.
Lorsque le matérialisme automobile mène à une esthétique de vie, à une philosophie épicurienne, lorsque le choix d’un “déplaçoir” ouvre les yeux sur un monde de recherche quasiment stoïcienne…, ce n’est plus un way of life, c’est de l’utopie, c’est Napoléon au pont d’Arcole, Bonaparte au Garigliano…, en un lieu où l’on se rend compte que la nécessité peut amener de saines réflexions…
Et dans le choix d’un nouvel attribut de type signe extérieur de richesse, une vraie réflexion s’impose, pourquoi pas une philosophie ?
À notre époque on nous vend plusieurs choses dans une Rolls Royce, une Bentley, une Maybach, toutes quelconques : du confort, de l’espace, de l’économie parfois, mais rarement l’essentiel, car il ne se fabrique plus : le caractère.
Regardez autour de vous, bien peu nombreuses sont les automobiles de très grand luxe ou de sport qui ont vraiment du caractère, du charme, une personnalité affirmée.
Je me passerai des lieux communs, une voiture, même de grand luxe, est faite pour rouler.
La plus belle hypocrisie est que les voitures modernes sont à l’automobile ce que la production en matière de beurre est à la matière grasse d’avant guerre, les moins chères en sont la margarine les autres sont pasteurisées et n’auront pas le goût que l’on leur connaissait auparavant.
Je m’apprête donc à entrer dans ce cercle vicieux, cette caste qui refuse la moutonnerie organisée en tant que progrès.
Bref voilà la doctrine : Rouler classe !
Tu ne rêves pas, toi, lecteur assidu, que tu sois milliardaire cupide, tycoon d’affaire vérolé, péripatéticienne du show-bizz…, dans une époque toute vouée à l’efficacité si ce n’est à la performance, une fraction d’irréductibles se plaisent à continuer de penser leur mode de vie cool, stylé (dans une esthétique qui leur est propre) et surtout, surtout détaché (voire décalé).
Cette doctrine pour être efficace doit s’appliquer à toute chose.
J’ai dans cette recherche trouvé un appui à mes penchants, une automobile pour soutenir ce défi.
Trêves de teasing, les sages reconnaitront L’Impérator, créée par le bouillant Dilip Chhabria de DC-Design, en Inde.
Cette Impérator n’est pas sectaire, l’éclectisme y prime, évidemment.
Sans risquer de me tromper, cette voiture n’est ni basiquement utile, ni fadement performante…, parce qu’exclusive, pionnière, pleine de caractère.
Bref c’est avant tout de folie dont je parle.
Je ne vous saoulerais pas plus de mon tout nouvel enthousiasme pour ce concept, mais lorsque je constate l’existence de ce genre d’engin, je suis optimiste quand à la continuation de la folie des hommes…
Car à y regarder de plus près, elle ne représente pas un investissement matériel immense, à peine quelques centaines de milliers d’euros, (presque un million tout de même, soyez pas radins bande de fauchés), une paille pour tout milliardaire tel que toi, ami lecteur !
Et avec cet investissement, tu rouleras en Chapeau melon et bottes de cuir, en Le Saint ou encore en je m’appelle Bond, James Bond.
Il te faudra néanmoins pouvoir de temps en temps la conduire…, une sorte de cérémonie qui remplacera avantageusement la messe du dimanche matin.
Imagine : la belle Bethsabée t’attends, fiévreuse après le coup de fil qu’elle vient de recevoir de toi.
Du bord de sa fenêtre elle te guette.
Elle t’attends et au lieu de te voir sortir (péniblement) d’une vulgaire Lamborghini Gallardo (voire d’une Ferrari 599)…, habillé en Mylord portant veste de tweed, mocassins en chaschlick mercerisé et un indispensable couvre-chef dont je te laisse le choix…, tu pourras la piloter engoncé dans un tee-shirt trop grand et un short trop court, des chaussures de randonnée et un bob Ricard (mais non je ne force pas le trait) !
Voilà c’est la nuance entre un plouc, même milliardaire… et quelqu’autre Homo peu ou prou Erectus.
Bref, si tous les milliardaires plus ou moins dynamiques, se donnaient le mot pour rouler plaisir, s’ils adoptaient un tant soit peu de style, non seulement ils se feraient moins chier mais surtout on se marrerait vachement plus.
Il faut aussi penser à la valeur d’exemple que ce genre de changement sociétal pourrait occasionner, optimisme, ouverture du chakra, plénitude du Karma, avalanche d’endorphines dans le cortex, bonheur.
Je vois déjà arriver des esprits chagrins pour me dire que ça coûte cher en carburant… et c’est vrai, mais ça peut être compensé en passant de deux boîtes de cigare Cubains par jour à un Partagas D4 par semaine.
Et que les milliardaires qui ne fument pas, ne boivent pas et ne se sentent pas un tant soit peu épicuriens se rassurent, ils se plantent…
Ah le voilà le deuxième rideau d’empêcheurs de carburer en rond, ils vont me dire que ça pollue… et c’est pas faux, sauf que bon nombre de bagnoles hyper chères comme la Bugatti Veyron sont, soit inconfortables, soit bruyantes, soit elles vous grillent les arpions ou le cul… et que par conséquent on passe pas des plombes dedans par plaisir.
Enfin un peu quand même mais bon, hein, si c’est pour lutter contre la guerre dans le monde !
Sans rire, il me semble qu’écologiquement parlant il est plus propre de rouler dans cette Impérator que de dépenser de l’énergie à rouler en Ferrari 599.
J’attends les Ferraristes atrophiés du cortex…, on peut se défier dans la grand-rue devant le Café du commerce de Maranello…, il y a trop d’un tifosi de base dans cet article, j’en ai déjà mangé au goûter, de ceux-là.
D’un point de vue purement philosophique n’est-il pas beau de vouloir à tout prix insérer dans la fonction purement utilitaire qu’est celle de se transporter, une touche de classe, au moins de charme, voire, soyons fous, de charisme.
Cette démarche est tellement utile, tellement indispensable qu’elle devrait être obligatoire… et surtout élargie à tous les domaines de la vie.
Nous sommes si nombreux à être les sujets d’une existence qui défile trop vite à nos yeux, dans un cadre qui ne nous sied même pas vraiment.
Je ne vois qu’un remède, recentrez votre existence, redonnez-lui du goût.
Je suis faible, je viens d’atteindre l’illumination, ne me sauvez pas d’un si doux endoctrinement, je suis faible mais je…, c’est bon !
Brûlons la vie par les deux bouts, mais avec coolitude, messieurs…
La philosophie du design de Dilip Chhabria pour cette Impérator, était simplissime : L’objectif était d’assumer un rôle de leadership et d’assurer à chaque propriétaire une position de leadership !
Cet engin surréaliste est la création d’un nouveau segment, un 4X4 baroudeur sexy et sensuel.
Les idées de Dilip Chhabria découlent (selon ses dires) de la Formule 1, avec une touche complémentaire d’inspiration de la silhouette de la Ferrari Enzo qui serait devenue un SUV…
Le plus compliqué a été de conférer une allure de super voiture à cet engin monstrueux en raison de sa configuration moteur central !
Le 1,66 m de hauteur est visuellement démenti par son profil et par ses jantes de 28 pouces de diamètre !
Les portes sont à ouverture en “ailes de mouette”, encapsulant les 4 sièges dans une ambiance de Lear-Jet, avec des systèmes d’éclairage LED avant et arrière complexes, une installation audio-vidéo avec moniteurs TV individuels pour tous les sièges !
Toute l’instrumentation est numérique et peut être personnalisée selon la taille, la disposition et la configuration.
Empattement : 3398 mm
Garde au sol : 275 mm
Longueur : 5201 mm
Hauteur : 1659 mm
Largeur : 2076 mm
Porte à faux avant : 1104 mm
Porte à faux arrière : 699 mm
Moteur : 6,0 litres V12 TDI
Roues de 28 pouces