2010 Lamborghini Murcielago LP640
Pour que GatsbyOnline soit totalement éclectique, il doit traiter de sujets très divers, éventuellement un peu racoleurs…, j’ai donc noté quelques idées sur divers thèmes à venir : Une course de caisses à savon à l’ile de Pâques, le devenir du tuning au Soudan, le macramé en Serbie, les danses folkloriques O.N.U.siennes, la simulation numérique féminine par éléments finis à restaurer, la philosophie Hongroise contemporaine, la gastronomie polonaise, les pires films kazakhs d’avant-guerre, les séries américaines copiées sur des mangas japo-niais à la mode…
En attente de réaliser ces articles qui révolutionneront ce site-web, je comble un énième manque vital dans l’histoire de l’automobile inutile une avec le test exclusif d’une Lamborghini Murcielago LP640 jaune que j’ai eu le déshonneur de conduire le mois dernier, pendant deux jours, pour aller de l’aéroport de Clermont-Ferrand à la mégalopole qu’est Mende en Lozère (12.000 habitants).
J’ai voulu réaliser cet essai de la même manière que l’utilisation que la plupart des gens ont de leur ordinateur : je n’ai pas voulu connaître les entrailles de la voiture que de manière subjective et fumeuse…, voulant simplement que ça marche en faisant une confiance raisonnablement aveugle aux gens qui l’ont construite, les consignes et modes d’emploi se devant d’être limpides.
La ligne, la gueule…, rien à dire, c’est une voiture pas trop moche, mieux qu’une Logan, moins bien qu’une Pagani Zonda.
En fait, le look de cette Lamborghini est plutôt accessoire, moi je suis dedans quand je conduis !
Finitions intérieures : rien à dire, la dose habituelle de cuir et de plastique des bagnoles de sport banales d’aujourd’hui…
Le démarrage fut sans histoire, j’ai réussi à trouver assez facilement les manettes pour mettre le siège à ma taille…, pour le surplus, j’ai noté dans mon agenda : “Pas de problème pour la prise en main du véhicule”.
Après quelques Mojitos, je n’ai plus le vocabulaire suffisant pour mettre par écrit, avec finesse, ce qui concerne la tenue de route, sauf que j’ai également noté dans mon même agenda (page suivante) : “La Lamborghini m’a vaillamment emmené de Clermont-Ferrant à Mende durant deux heures et demi, d’abord d’une autoroute peu encombrée… puis d’une bonne route de montagne tourniquant gentiment sous une météo idéale ; elle tourniquait à gauche (resp. droite) quand je tourniquais le volant à gauche (resp. droite)… et les freins répondaient…, je ne l’ai pas cassée, bref ce qu’on attend d’une voiture”…
Un essai positif donc…
Quant à la puissance du moteur (essence, si, si !), elle m’a suffit largement pour monter jusqu’à la vitesse maximale autorisée sur l’autoroute.
Ne me demandez pas plus de détails techniques à ce sujet…, comprenez en effet que je suis de plus en plus malmené dans mon usage du temps, celui de voir, mais aussi celui d’écrire…, je me retrouve donc là, c’est-à-dire ici…, en plein milieu d’après-midi, à devoir rendre des comptes et ça m’ennuie !…
Quand cette anomalie et ce déséquilibre seront rétablis, ce retard me semblera surement symptomatique de la frénésie d’écrire mes ressentis dont le rythme finit par me dépasser.
Déjà, après quelques jours de conduite à bord de cette Lamborghini, je suis comme largué.
Ne voyez pas ça comme un aveu de faiblesse, d’échec, mais plutôt comme un constat, qui, faute de m’émouvoir, me permet d’être ici, derrière mon écran d’ordinateur.
Et là, soudainement, j’ai le temps d’écrire…, je me démobilise pour revenir ici, et revenir sur hier.
Tiré du contexte, c’est finalement un ordre juste, il n’y a plus de précipitation, presque pas en tout cas.
Et il m’est soudainement difficile de vous préparer à ce qui va suivre !
En bref…, c’est une épouvantable et barbare automobile…, si bien que je ne regrette presque pas d’avoir le temps de pouvoir écrire et transmettre mes expériences à fleur de peau pour contribuer à ce que moins de gens en achètent une, c’est ma contribution écologique à la préservation des espèces et du monde…
Inaccessible en matière d’intelligence, cette Lamborghini n’est en effet qu’un gadget, un jouet grandeur nature pour grands enfants demeurés, qui s’anime, agonise… et termine en apothéose en brûlant mes rapports passionnés avec l’automobile en général…, parce que que je souffre avec cet objet.
En cela, l’histoire d’amour avec elle est effrayante, c’est celle d’un amour mortifère…
Quel corps prend cet amour ?
Quelle incarnation ?
C’est une veine romantique, la plus authentique, la plus violente aussi, car elle transcende l’urgence qui cohabite avec l’agonie…, ce déséquilibre constant des corps avec les autres, titubants et instables, pathétiques !
Ils sont symptomatiques de la folie qui se persuade de la démesure et de l’irréel.
Nombreuses sont les fissures, les failles qui font et défont le mythe que la Lamborghini représente pour certains…
Elles apparaissent discrètement ou frontalement quand tout se fragilise…, les espoirs s’y engouffrent, les douleurs en jaillissent.
A cause de la conscience et même de l’inconscience d’un paquet de fric perdu à presque jamais suite à l’achat d’une Lamborghini…, le marché de ses engins en seconde, troisième et quatrième mains (sic !) se délite avec la crise… et parce que certains, comme moi, osent écrire et diffuser leurs ressentis dont les souvenirs persistent dans le prolongement de l’existence de ceux (et celles) qui me lisent, au-delà de tout, plus que de raison…
La Lamborghini porte ces failles sur elle, comme autant de cicatrices qui sont palpables et remémoratives. Ce sont aussi les nôtres, ces quelques choses que nous partageons de gré ou de force avec les illusions.
C’est une histoire d’amour fou, vécue comme une douleur lancinante, comme un nœud au cœur.
La jonction d’un univers automobile à un autre fait de bric et de broc…, n’est pas aussi limpide qu’une construction faite de briques et de béton… ou des ponts font la jonction et empêchent la mise à nu dans un ailleurs improbable.
C’est un pur vecteur pour l’échappée, un moyen de quitter le monde, d’en sortir.
L’aspect général dégage aussi une force implacable, la couleur jaune est omniprésente, dans ce qu’elle a de vive, de frontale…, elle laisse libre cours à beaucoup d’interprétations auxquelles il est tentant et dangereux de se frotter.
Cette œuvre, première voiture de la marque fabriquée sous la direction d’Audi à qui Volkswagen avait confié la marque italienne en 1998, dessinée par Luc Donckerwolke, visait à concurrencer la Ferrari 575M sur le segments des super-sportives.
La ligne hésite entre l’inconséquence puérile et la révolte pré-pubère…, rien d’étonnant à ce que la phrase : “Bon Dieu qu’elle m’excite cette salope !” (autres traductions possible) s’affiche encore dans les chambres de boutonneux puant le foutre rassis… entre les posters (les postérieurs) de moult créatures propices aux épanchements nocturnes.
Le nom Murciélago (chauve-souris en espagnol), évoque celui d’un taureau célèbre pour avoir résisté à 24 coups d’épée lors d’une corrida en 1879… on ne sait s’il fut pensé par rapport aux futurs clients devant subir les assauts financiers des divers entretiens…
La Murciélago, sortie en 2002, succédait à la Diablo dont elle reprenait le moteur V12 dont la cylindrée était augmentée à 6,2 L.
Celui-ci développait 570 chevaux.
Une version roadster dite Barchetta de la Murciélago est apparue au printemps 2004, tandis que la seconde génération de Murciélago est apparue en 2006 avec la LP 640-4 et sa version roadster, la cylindrée avait été augmentée à 6,5 L pour une puissance de 640 chevaux.
Une série spéciale appelé LP 650-4 Roadster a vu ensuite le jour ainsi qu’une version ultra-sportive, la LP 670-4 SV, en automne 2009.
Le principal enseignement de ce monstre réside dans l’impossibilité de marquer l’histoire du design tout en descendant totalement sa vitre à l’approche d’une gare de péage, l’ouverture de la glace ménageant un espace à peine supérieur à l’interstice entre les cuisses de Nafissatou Diallo (pour rester dans la vague DSK)…
Notez également qu’en dépit de la présence judicieuse d’une marche arrière, celle-ci n’aidait en rien le conducteur, puisque jeter un œil vers l’arrière revenait à regarder sa télévision à travers la fente d’une boîte aux lettres.
Mais je vais rester indulgent, personne n’a jamais acheté une “(censuré)” pour aller faire provision de cholestérol chez Lidl.
De passage à une station-service, j’ai cédé à la tentation d’acheter quatre numéros bradés du magazine Nitro, numéros vieux d’un an mais évidemment pas périmés vus les sujets abordés (gag !), et lorsque j’ai voulu les ranger dans ma valise dans le coffre : impossible d’ouvrir !
J’ai dû m’y reprendre à quatre ou cinq fois, refermer la voiture avec la télécommande, la rouvrir… avant de réussir à accéder au contenu du coffre.
Le cirque a recommencé presque à chaque fois que j’ouvrais ce bazar.
Je n’ai jamais compris la logique…
Même gag sur le bouchon à essence, je ne sais pas comment j’ai réussi finalement à l’ouvrir.
Là aussi il doit y avoir une astuce à comprendre que mon cerveau déformé, ne pouvait plus inférer.
Pour me consoler, je me suis dit que quelque part cela m’aiderai à comprendre le désarroi d’un habitué de Windows que l’on jette sans préparation sur Linux !
Faut-il brûler les ingénieurs et stylistes de chez Lamborghini pour ces lacunes ?
Nul besoin tant leurs idées sont déjà fumeuses !
Ces “artistes” en vue ou non qui écument les revues à la mode, les mondanités où l’on s’exhibe et les expos intello-masturbatrices, vivent perchés dans une dimension parallèle… et la réalité bassement concrète de leurs concepts n’engage que les cobayes qui les subissent.
Bon point : la mélodie des échappements : on devient vite fou et il faut l’être pour conduire ce bazar !
Autre reproche : la jauge à essence est riquiqui…, on sait grosso modo si le réservoir est bien plein ou pas trop plein…, pour une estimation fine de la consommation on repassera.
Le surlendemain, au retour, gros pépin…, la nuit tombe vite… et : “putain de putain…, ils sont ou les phares ?”… (Je veux dire le machin-truc-bidule-chouette qui permet de les allumer, je suis tout de même capable de trouver instantanément les phares d’une voiture, c’est facile c’est toujours à l’avant sur les bords.)
J’ai mis deux minutes à trouver le bouton, à tâtons…
Ce qui s’en est suivi est un gros crash…
Au final : c’est une voiture que je n’achèterais probablement pas, voire jamais…, mais sur laquelle je ne cracherais pas si on me la donnait…, évidemment !