2010 Mercedes-Benz SLS AMG…
– Dès que mon pied droit s’enfonce sur la pédale d’accélérateur, mon rythme cardiaque s’accélère au rythme des révolutions moteur et je m’engloutis dans le siège, gracieuseté du colossal couple de 479 lb-pi… de la Mercedes-Benz SLS AMG… Dès le premier long virage, je sens la voiture se placer en position de recherche de vitesse ; elle est prête à beaucoup plus. Gauche, droite, petite ligne droite, le moteur rugit. Autre virage à droite, accélération, ligne droite, j’enchaîne les mouvements avec aisance, sans jamais devoir me battre avec la bête. La direction est légère, précise… et fournit exactement ce qu’il faut comme sensation pour dicter la conduite à suivre. Modifiant peu à peu les réglages, j’installe la SLS en mode sport, utilisant un des trois modes de réglage du contrôle d’antipatinage…, je peux alors me permettre quelques demi-dérapages précis, histoire de pointer la voiture dans la bonne direction. Puis surgit le véritable challenge….
– Allez vous faire f… avec votre “véritable challenge” à-la-con… Je voudrais passer à table, la faim me tiraille, car je sais que j’ai plus de chance avec vous d’avoir une épitaphe qu’une autobiographie…
– Arrivée rapide, freinage agressif à l’aveugle et direction précise pour franchir les deux courbes avec grâce. La SLS enfile les défis sans jamais rechigner et en demande davantage. Quelques virages, ligne droite, et le tout recommence, l’expérience de cette machine hors-normes relève de la grâce. Une fois le défi relevé, la Mercedes SLS fait ses preuves sur les routes. Bien entendu, le pilote que je suis a aussi apprécié rouler le long de la mer, sous le regard admiratif des centaines de badauds qui regardaient passer la voiture.
– Vous dites n’importe quoi… Vous n’êtes qu’un journaleux à la petite semaine tels ceux qui pullulent dans des centaines de magazines tous aussi débiles les uns que les autres car vouant un culte désuet et primaire pour les bagnoles, sans même prendre du recul pour faire état des réalités… La vie rêvée se venge de tout ce qu’elle n’a pas pu, de tout ce qu’elle n’a pas voulu quand la misère a frappé à sa porte… Il y a certains refrains auxquels je ne peux pas vraiment échapper, du bac à sable et ses luttes des classes par textile interposé… aux séminaires des pions interchangeables travaillant pour une quelconque entreprise, en ce compris vos folies automobiles…
– Alors écoutez religieusement ma bonne parole qui vous veut du bien, sociabilisez-vous, que diable ! Laissez-vous pénétrer…
– Tout est sexuel a dit Freud… Jadis, je recherchais le calme et le recul d’une vie d’ascète sans embrigadement ou de l’une de ces misanthropies humanistes, force est de constater que ce monde du rendement à tout prix n’est pas configuré pour moi. Je ne suis jamais rentré dans le rang des rebelles sans causes… ni accepté d’être pénétré par des amitiés biodégradables et des amours prépayées…
– Vous manquez de la naïveté nécessaire pour apprécier la gagatisation de l’humain…
– Je me suis rappellé, par flashs, en me baladant hier dans les rayons consuméristes d’une galerie marchande, comment, au nom du partage et de l’hypocrisie, ma génitrice m’a inconsciemment appris à soudoyer mon prochain, l’innocence cela n’existe pas, enfin il n’y a pas de place pour elle dans la loi populaire d’un prêté pour un rendu, ceci s’applique à la perte de la virginité morale de tout un chacun-chacune…, que ce soit un jouet, un jus de pomme ou une automobile…
– Donc ma nouvelle histoire automobile vous indiffère par avance…!
– Après le chômage de masse et la sélection génétique à l’embauche par sélections statistiques, les beaufs accèdent enfin à la vie active et ses vicissitudes faites de machines à café et de traîtrises promotionnelles, ils rêvent qu’un jour ils pourront acquérir une automobile extraordinaire, mais l’attrait de la copulation effénée qui est dans leurs gènes et la crainte de rester seuls… font qu’en place d’une sportive 2 places, voire mieux encore, d’une Smart City coupé ludique, économique et pratique…, ils vont s’endetter durablement pour une familiale 4 portes, voire un break ou un monospace qu’ils auront éternellement des difficultés à parquer… Avec suffisamment de cicatrices dans le dos, mon expérience m’a prouvé que, de l’usine automobile en périphérie urbaine, aux studios de création importateurs de cocaïne, en passant par la radio associative et ses idéologies pacifistes…, mieux vaut être hétéro-flexible que dominateur, car la machine n’aime pas les exceptions, elles se nourrit des exemples…
– Comment arrivez-vous à philosopher au départ de mon envie de vous narrer mon bonheur d’avoir conduit la nouvelle Mercedes-Benz SLS AMG ?
– Sûrement à l’instant où le verbe avoir a pris le pas sur le verbe être ! L’automobile de luxe occille en boîtant entre le proxénétisme supposé et la prostitution avérée…, beaucoup d’argent dépensé pour n’en avoir que quelques miettes d’action…, avec l’obligation d’acquérir une plus grande place de parking… L’ambition, je ne suis pas contre…, ceci étant, le cannibalisme automobile industriel…, très peu pour moi ! Mais quelques cabrioles désintéressées voire volages au nom de la culture d’entreprise Mercedes-Benz, de la cohésion sociale des travailleurs syndiqués de AMG, ainsi que pour le plaisir de voir une lueur lubrique dans votre regard…, pourquoi pas !
– Vous êtes souvent catalogué comme un utopiste intégriste et un cynique psychotique…
– Il faudrait savoir à la fin !
– J’ai, pour mon plus grand malheur et celui de mon banquier, plus de passion que de raison, je prends les gens comme ils sont et non pas pour ce qu’ils font, c’est une erreur de casting peut-être pour celui qui confond instinct de conservation et plaisir terrestres.
– J’ai parfois peur en voyant ceux qui ont réussi, selon leurs résidences secondaires, leur Mercedes et leur égo atteint d’éléphantiasis, souvent trop dilaté pour en profiter, jamais repus de cette boulimie de petit pouvoir ou grand manque affectif, toujours à trouver des témoins ou des victimes pour se mettre en scène jusqu’à la mise en bière pour la plupart… et la glorification sur plaque dans une rue sordide pour les plus magnanimes.
– J’en conviens, mais à bien y réfléchir vu le peu de temps qui m’est imparti dans cette loterie mondiale sans gagnants, je préfère bêtement être à la merci de l’inconnu… Laissez-moi vous conter ma joie d’avoir piloté cette Mercedes.
– Il y a certains refrains auxquels je ne peux pas vraiment échapper… Allez-y…
– Inutile de préciser que le long capot, le style agressif et allongé à l’avant, attire l’attention sur cette Mercedes.
– Un phallus motorisé en quelque sorte… Seul bémol, la partie arrière semble plutôt sortie d’un plus mauvais rêve que l’avant… et donne moins de personnalité à l’ensemble.
– Mais on l’oublie rapidement. Difficile donc de ne pas savourer le confort, le silence de l’habitacle et les multiples systèmes et accessoires embarqués destinés à faciliter la vie à bord. Après tout, il s’agit quand même d’une Mercedes-Benz… et parmi les plus impressionnantes. Toutes ses qualités rendent la Mercedes-Benz SLS AMG totalement exceptionnelle. Elle obéit au doigt et à l’oeil et représente une véritable bénédiction à conduire. Elle pardonne même les erreurs de pilotage et trace presque elle-même sa propre voie sur les routes, gracieuseté de ses nombreux systèmes embarqués. En fait, malgré toute sa grâce, il n’y a que le prix qui est démoniaque !
– En avoir plein les yeux, c’est sûrement plus important qu’en avoir dans la tête ou même dans le pantalon, du moment que la simulation est parfaite. Quant aux systèmes embarqués destinés à faciliter la vie à bord…, l’expérience m’a démontré que lorsque ces bidules tombent en panne, ça coûte un pont d’or et des mois d’immobilisation avec souvent un procès à la clef qui lui va durer des années… Laissez tomber, c’est un bazar de maso fabriqué par des sados de la pire espèce ! Le tarif horaire de réparation de leurs bricoles BDSM est au même niveau qu’une passe chez une péripapétitienne sadique, dans les deux cas votre porte-feuille en prend un solide coup… et vous aussi !
– Il y a quelques années, lors du lancement de la nouvelle version de la Mercedes-Benz SL AMG 6.3, j’étais attablé durant un dîner avec l’un des dirigeants de la division haute performance de Mercedes-Benz.
– Pourquoi me racontez-vous cela, au fait ? J’ai déjà vu le film : “Diner de cons“…, c’est une resucée ?
– C’est pour faire la conversation !
– Ah ! Oui ! C’est bien… Ca va meubler le temps qui passe. Et ? Quoi vous est-il arrivé ? Des conneries ?
– Ce dirigeant de chez Mercedes-Benz se disait satisfait de leur nouveau moteur V8 de 6,2 litres qu’AMG venait de sur-développer, ainsi que de la nouvelle transmission à rapports ultra rapides. Toutefois, il m’annonçait, avec un sourire en coin, que ses ingénieurs travaillaient à la mise au point d’une voiture qui serait exclusivement une réalisation d’AMG… et que ce faisant, ce nouveau modèle serait nettement plus poussé sur le point technologique, en plus d’être le plus léger et plus performant que tout ce que la gamme Mercedes-Benz pouvait offrir.
– Il avait bu beaucoup de vin, je suppose, car ce que vous m’en dite est asez difficile à comprendre… Je suppose que la Mercedes SLS AMG était cette voiture ? C’est une devinette au suspense hallucinant, là !
– Moi, j’aime les anciennes. Une des plus légendaires voitures dans l’histoire de l’automobile est la Mercedes- Benz 300 SL qui a été développée dans les années ’50 pour participer à des courses comme la Targa Florio et les Mille Miglia. Ces épreuves étaient disputées sur les routes empruntées par les voitures de tourisme et nécessitaient des bolides à la fois résistants, agiles et puissants. La 300 SL a connu une prodigieuse carrière en compétition et rapporté diverses victoires, mais, elle possédait en outre une silhouette spectaculaire à nulle autre pareille pour l’époque. En plus, les ingénieurs avaient dessiné un bas de caisse très haut et également très large afin d’assurer la plus grande rigidité possible.
– Vous en avez eu une ? Vous en possédez une ? Où est-ce du rêve ?
– J’ai toujours rêvé de cette voiture !
– Economisez, car les moins chères en bon état sont au demi-million d’euros… Et en prime, vous achetez un bazar… Mais aucun propriétaire de 300SL ne vous l’avouera jamais, sinon il contribuerait à la destruction d’un mythe mité, rendant sa voiture chérie invendable, sauf à des sourds illétrés… Le châssis en “birdcage” empêchait l’utilisation de portières traditionnelles, vous parlez d’une avancée technologique… C’est du flan ! Cette Mercedes a toujours été un pavé… Qui plus est la conduire est éprouvant, c’est un sauna sur roues. Elle a été mal pensée, il y fait bouillant en hiver et en été c’est pire.
– C’est pour contourner la difficulté technique du bas de caisse important à cause du châssis en multi-tubes, que les ingénieurs avaient inventé des portes en forme d’aile de mouette qui s’ouvraient verticalement et qui donnaient à la voiture une silhouette vraiment particulière.
– Au fil des années, nombreux ont été les ‘tuners‘ qui ont repris ce type de portière… Même John De Lorean a copié le style, pas par besoin technique, mais pour attirer les mouches… Bricklin aussi a créé un fer à repasser avec des ailes de mouettes…
– Mais aucun d’entre eux n’a réussi à proposer quelque chose d’aussi classique ! Malgré la difficulté de la tâche, c’est ce à quoi les ingénieurs d’AMG se sont attaqués pour créer une sorte de nouvelle 300SL !
– C’est du business qui joue sur la corde sensible du passé, il n’y a rien là d’innovant ! Pas besoin de s’y connaître en voiture classique pour que n’importe quel nostalgique constate que cette nouvelle venue possède une étrange ressemblance avec sa légendaire doyenne, la 300SL et, comme la nouvelle est proposée deux à trois fois moins cher, je vous parie un Mojito que presque tous les possesseurs d’une 300SL vont acheter une SLS AMG… ainsi que les “ceusses” qui rêvaient d’acquérir une vraie 300SL mais qui ne disposaient pas de 500.000 euros pour une vieille saloperie pour masochistes…, tandis que 250.000 à crédit, leasing, passe-passe sociétaire avec paradis fiscaux hors taxes…, là c’est jouable pour certains irréductibles… Il en reste ! Mais je suis certain que plusieurs auraient aimé voir et avoir en perspective, quelque chose d’un peu plus original.
– Je dois admettre qu’au début, j’étais un peu déçu par la présentation extérieure de la voiture, m’attendant à une automobile véritablement extraordinaire et spectaculaire.
– Il arrive parfois dans la vie que l’on ait une quasi-illumination… suivie d’une déception apocalyptique…
– Lorsque la voiture s’est avancée vers moi, tous phares allumés, que ses ailes se sont ouvertes comme celle d’un ange, j’ai compris que j’avais ce genre d’illumination… En fait, je la regardais de face… et pour la première fois en vrai, la toute nouvelle Mercedes-Benz SLS AMG et ses légendaires portières en ailes de mouette, mais l’effet était presque le même. Et une fois derrière le volant, la SLS s’est avérée être une véritable bénédiction pour mon égo !
– Elle s’est avancée vers vous ? Etes-vous certain que ce n’est plutot pas vous qui vous êtes avançé vers elle ? De toute façon, elle est faite pour ça…
– Pour quoi est-elle faite pour ça ?
– Pour attraper les gogos dans votre style… Soyez objectif ! Tout comme pour le design de la carrosserie, l’habitacle est un mélange de composants modernes inspirés du passé, c’est kitch !
– Même s’il s’agit d’une voiture de très haute performance, le confort n’a pas été oublié. Les sièges offrent un support latéral nettement supérieur à ce que l’on retrouve chez les meilleures sportives, mais ils sont également confortables avec un excellent support pour les cuisses et le bas du dos. La planche de bord est relativement dépouillée alors que seules des ouïes de ventilation circulaires se retrouvent sur sa partie frontale. Des cadrans, séparés par un centre d’information à affichage numérique, sont regroupés dans un petit module servant à les abriter des rayons parasites et du soleil. Le centre de commandes principal se retrouve sur la très large console placée entre les deux sièges.
– Je suppose qu’on y retrouve, entre autres, divers boutons ?
– Oui ! Les boutons servant à commander les modes de passages des rapports, le bouton de démarrage, celui servant à actionner le déflecteur arrière ainsi que le gros bouton central servant à régler la plupart des fonctions de la radio et du système de navigation…, tandis que la climatisation est gérée par des commandes placés dans la partie inférieure de la planche de bord.
– Je suis loin d’être en extase de tout cela…
– Même si cette console se veut pratique, elle est massive et empiète sur l’espace réservé aux occupants. Je souligne au passage que le dégagement pour les jambes du passager est moindre que celui du conducteur ! Est-ce une erreur de calcul ou y a-t-il un impératif technique à ce point important ?
– Je n’en sais fichtre rien… Je me suis contenté de rêver devant la voiture…
– Vous ne savez même pas ou se trouve la batterie et si c’est simple de remplacer les bougies… C’est pourtant l’ABC pour estimer la véritable ingénieurie de cette voiture et pour estimer ce qu’il en sera des frais d’entretien… Vous êtes bien un journaleux, vous, putain…
– Bien entendu, la qualité des matériaux est hors pair et il en est de même de la finition.
– Mais il faut plus que cela pour en faire une voiture d’exception…
– En premier lieu, il aurait été facile aux ingénieurs des deux parties de prendre la plate-forme de la SL actuelle, de la rendre plus rigide, de l’alléger quelque peu et le tour aurait été joué.
– Mais quand on recherche l’ultime voiture de sport, il fallait en faire davantage pour justifier un prix de 250.000 euros, non ?
– Les ingénieurs ont développé un tout nouveau châssis en aluminium de type spaceframe faisant appel à différents types d’aluminium afin d’obtenir la légèreté nécessaire ainsi que la rigidité voulue. Il faut souligner qu’en plus du châssis, la plupart des éléments de la carrosserie sont également réalisés de ce même matériau.
– Spaceframe…, c’est bien là un faux nom savant pour impressioner les beaufs… Quand je regarde les éclatés techniques, ça ressemble bien plus à un enchevètrement de tôles pliées et de tubes de toutes dimensions soudés ! On est bien loin du beau châssis “Birdcage” d’une Lamborghini Countach ou de la vraie Mercedes 300SL… Interrogé quant à l’absence de pièces en fibre de carbonne sur cette voiture, le Dr Frank Emhardt, l’ingénieur en chef de tout ce projet, m’a souligné que la différence de poids entre ces deux matériaux n’est pas si importante qu’on serait porté à le croire et que l’aluminium possède plus d’avantages… Sans doute pensait-il aux avantages financiers à la construction, mais aussi aux ponts d’or que vont coûter aux clients les remises en état en cas d’accident, car pour remettre ce bazar en état, ça va être joyeux !
– Je ne me suis pas posé la question…
– Ca ne m’étonne pas de vous, les journaleux n’oseraient pas émettre la moindre critique, même objective, de crainte de ne plus être invités aux prochains essais-presse… Sans compter qu’alors, s’en serait fini des cadeaux ! C’était quoi cette fois-ci ?
– Vous êtes odieux… Les cadeaux entretiennent l’amitié ! Les PR (relations presse et publiques) sont désintéressés et offrent des cadeaux sans compter…
– Ca commence par des parapluies…, puis c’est la valse des blousons et des sacs de voyages avec en prime, les voyages qui vont de pair… Et en finale, tout l’article et les photos sont pré-machés dans un ordinateur portable offert en pré-gratitude… Rien de tel que de payer d’avance pour obliger le réceptionnaire à être redevable…
– Vous crachez dans la soupe !
– Un brouet infame, je pisse même dedans… Vous n’êtes que des putes !
– J’en reviens au châssis de la Mercedes SLS AMG ?
– Allez-y, au point ou j’en suis, ce n’est pas ça qui va m’émouvoir, je suis certain d’avance que vous allez me dire que c’est une sorte de capsule spatiale indestructible et de poids plume… Je baille d’ennui !
– L’ensemble résulte effectivement en une espèce de capsule en alu entourant les occupants. Les éléments de la suspension sont eux aussi réalisés en aluminium. Comme le moteur est en position centrale avant, cela a permis d’obtenir 47 % à l’avant et 53 % à l’arrière.
– Le moteur choisi est le V8 de 6,3 litres. Une voiture de cette soi-disante lignée aurait du être équipée d’un V12 !
– Le moteur V8 6,3 litres est le meilleur de la gamme… et développé par AMG, ce V8 a encore été amélioré. Sa puissance est maintenant de 571 chevaux. En raison de la légèreté de la voiture, le rapport poids puissance est de 2.84 kg/hp ce qui lui permet de boucler le 0-100 km/h en 3,8 secondes et d’atteindre une vitesse de pointe de 317 km/h. Puisque ce moteur est monté en position centrale avant, la transmission a été placée à l’arrière et il s’agit d’une transmission à double embrayage qui est reliée au moteur par l’entremise d’un tube de rigidification dans lequel tourne l’arbre de transmission en fibre de carbone. Ceci permet d’obtenir une lien rigide et très léger en même temps. La nouvelle transmission à double embrayage à sept rapports se démarque par des changements de vitesses excessivement rapides, moins de 100 millisecondes dans le mode sport. Le conducteur peut choisir quatre types de réglage de la transmission : “C” pour efficacité contrôlée, “S” pour sport et “S+” pour Sport Plus et enfin “M” pour le mode Manuel.
– C’est bien compliqué tout ça…
– Je termine ce tour de la mécanique en soulignant la présence d’un différentiel autobloquant, de freins en céramique optionnels et également d’un système de contrôle de dérapage latéral pouvant être réglé en trois modes distincts. Dans le premier mode, le réglage normal intervient plus rapidement qu’avec le mode sport qui permet une conduite fort agressive avant que le système entre en action et finalement il est possible de le désactiver complètement. Les ingénieurs responsables du développement de cette fusée sur roues affirment que la consommation moyenne est de 13,2 litres au 100 km en conduite normale. Et suite à un essai de plus de 350 km sous différentes conditions d’utilisation, c’est exactement la consommation que j’ai obtenu.
– Dans la majorité des cas, la consommation d’essence est le cadet des soucis des acheteurs potentiels d’un tel bolide.
– A fond de train, c’est vrai que cette belle moyenne franchit allègrement la barre des 20 litres aux 100 kms…
– C’est sans doute un réel bonheur d’effectuer un plein tous les 250 kms !!! Et à chaque fois, devoir se contorsionner pour le seul plaisir d’avoir des portières en ailes de mouette, c’est grotesque ! A l’époque ou était commercialisée la 300SL “Gullwing”, il y avait des pompistes pour faire le plein, ça justifiait ces portes !
– Il est certain qu’on ne prend pas place à bord d’une voiture dotée de portières verticales comme avec une auto conventionnelle. Mais après une ou deux entrées et sorties, j’ai trouvé la bonne technique.
– Un détail au passage, il n’y a pas de vide-poche dans le bas des portières !
– S’ils étaient présents, leur contenu se viderait chaque fois qu’on ouvre la porte !
– Le vide-poche est remplacé par une poignée de fermeture qui sera difficile à atteindre pour les personnes de petite taille.
– Ceci dit, les sièges offrent un excellent support latéral et sont ajustables de toutes les manières tandis que la position de conduite est bonne en raison d’un volant réglable en hauteur et en profondeur.
– J’ai à peine mis mon popotin derrière le volant que j’ai soudain perdu toute envie d’admiration. Car dès que j’ai pénètré à bord, j’ai su que les conditions de sortie prêteraient à rire…
– La SLS lance ainsi un défi à son conducteur : maîtrise-moi, dit-elle…
– Je m’en passe très bien ! Verser dans le masochisme alors qu’on a déboursé 250.000 euros, c’est fort de café…
– What else… ?
– Bien que je l’avoue, je n’ai pas eu trop de difficultés à prendre place, ce ne sera pas le cas de quelques-uns… et unes…, spectacle garanti !
– Une fois installé en position de conduite, le moteur est mis en marche à l’aide d’un bouton placé sur la console centrale… et sa sonorité est gutturale, mais juste ce qu’il faut. Sur la route, la SLS se dirige au doigt et à l’oeil, la suspension est ferme mais pas trop tandis que la direction n’est pas trop assistée, ni trop ferme et ce à toutes les vitesses.
– Évidemment, c’est presque au ras du sol que l’on se dépose… et le moindre regard vers l’avant montre un long, très long capot qui n’en finit plus.
– Ce que j’ai le plus apprécié est le fait que l’accélérateur est bien dosé.
– Souvent, avec les accélérateurs “drive-by-wire”, c’est trop ou pas assez.
– Dans le cas de cette AMG, c’est progressif et linéaire.
– Il est donc facile de rouler dans la circulation urbaine sans avoir à se concentrer pour ne pas y aller par secousses sacadées.
– Oui, c’est du bonheur…
– La visibilité est perfectible…
– Ce n’est pas un problème puisque les rétroviseurs extérieurs sont de bonnes dimensions. Les multiples réglages de tout acabit favorisent une installation solide et assurée, enveloppante littéralement, tellement tous les réglages peuvent être modifiés. Et parce que l’on est à bord d’une Mercedes, la qualité de finition et la finesse des matériaux nous font un peu oublier que l’on se retrouve aussi à l’intérieur d’une bête de race.
– Un oubli qui revient au galop dès que l’on démarre le moteur.
– Avec des freins ultra puissants, un moteur qui assure des accélérations capable d’impressionner les plus blasés, la SLS n’a aucune difficulté à négocier les routes les plus sinueuses.
– Bref, que l’on flâne sur les grands boulevards, qu’on circule à vitesse plus élevée sur les autoroutes ou qu’on négocie une route parsemée de virages, la SLS est toujours à la hauteur de la tâche, c’est ça que vous alliez me dire, je suppose ?
– Lorsque j’étais assis au volant, blotti dans le siège, j’étais le plus heureux des hommes…
– Sans doute, mais vous y profitiez d’une visibilité, avouons-le, intimidante parce que limitée !
– Quoi qu’il en soit, les systèmes électroniques d’assistance au pilotage sont d’une grande efficacité.
La transmssion, réglée en mode “S+” a une efficacité impressionnate, rétrogradant avec le fameux “blip” à chaque passage des rapports inférieurs. La voiture étant équipée de freins en céramique et carbone dont la puissance est hors norme, leur résistance à l’échauffement est aussi impressionnante. Sans oublier la rigidité de la plate-forme.., par contre, si les pneus Continental se sont bien acquittés de leur tâche, j’aurais préféré des Pirelli P-Zero plus appropriés.
– Les ingénieurs de Mercedes-Benz ont placé le moteur en une position plutôt inusitée : très bas dans la baie moteur, il se loge presque à la hauteur des disques de freins… C’est bien pour la tenue de route, mais pour les interventions mécaniques, c’est pas génial, là, non ?
– C’est pour assurer l’équilibre de cet assemblage délicat, comme on le fait en monoplace F1, grâce à l’utilisation d’un carter sec à l’image des autres allemandes sportives. Les ingénieurs de chez Mercedes-Benz ont ainsi réussi à abaisser le centre de gravité, facilitant du même coup l’équilibre de la bête. Le moteur V8 de 571 chevaux de la SLS est une véritable bénédiction. Avec aussi peu d’inertie qu’une authentique voiture de course, il monte rapidement en régime et fait entendre un vrombissement inoubliable, une pure consécration pour un journaliste.
– Pour un journaleux… Les vrais journalistes sont aux premiers plans des guerres et autres évènements planétaires, ce sont de vrais baroudeurs, ne confondez pas les genres et les transgenres ! La SLS étant la première voiture totalement conçue par la division AMG, les ingénieurs avaient habillé d’une carrosserie de Dodge Viper tous les composants lors de leur développement, histoire de ne pas éveiller les soupçons. Ca fait tout bizarre cela… On se serait attendu qu’ils utilisent une SL voire une SLR, mais pas une Dodge Viper… C’est sans doute ça qui leur donne ce petit air de famille à l’arrière…
– Cette nouvelle Mercedes-Benz AMG ne se contente pas d’offrir une silhouette appelée à faire un classique de ce modèle, ses prestations sur la route sont également dignes de passer à la légende.
Et si ces détails vous intéressent, la voiture sera disponible au printemps 2010 pour 250.000 euros.
– Gardez les clés…
– M’enfin ! Pourquoi ?
– Une question de principe ! J’ai la vie que je pneu, ma tique… J’ai un spectacle à la place du cœur qui joue jusqu’à disparaître de ma mélancolie… Je ne suis qu’un homme complexe avec un plan simple, une ligne de vie définie que j’accepte d’une main et que je refuse simultanément du bout des doigts, sans la retenir vraiment lorsque qu’elle claque la porte pour sa propre échappatoire, ailleurs, sans plus personne à blâmer, à connaître, à décevoir… J’attends d’avoir l’avis des autres pour me dire que seul le mien compte, perdu que je suis entre la postérité périssable et une psychanalyse non remboursée, la vacuité du moment présent et l’impossibilité de l’infini… Je ne la sens pas, votre Mercedes SLS AMG… J’ai passé le temps de l’esbrouffe et du paraître… Je n’ai plus envie de payer autant pour en réalité acheter des emmerdements…: les taxes…, les amendes diverses en ce compris les pertes de point au permis et la confiscation de celui-ci…, l’assurance qui de toute façon en cas de sinistre n’indemnisera qu’après des années de procédure et de mauvaise-foi…, des hectolitres d’essence hors de prix…, les tracasseries administratives, fiscales en tête…, l’insécurité avec ses lots de dégradations, vol, car-jacking…, les soucis de parking…, les embouteillages…, les frais de maintenance et d’entretiens…, la perte financière abyssale lors de la revente qui ne sera pas facile… Qu’ils aillent tous se faire fourrer profond entre-eux…
– Il n’y a plus rien qui vous fasse bander ?
– Oh ! Que si…
– Quoi donc ?
– La perspective de jouir…
– Ahahahahahahahahahahahahahahah !
– Ahahahahahahahahahahahahahahah ! Allez, venez, je vous offre un Mojito au bar du coin…
Si l’on peut faire à peu près n’importe quoi d’un animal (et je pense aux beaufs et aux chameaux)… avec de la nourriture, on obtient bien plus encore d’un humanoïde avec le concours d’un bon communiquant…, je pense ici aux publicités de Mercedes-Benz souhaitant une bonne année 2010 au public, via une mise en scène simplissime ou un personnage Duplo (marque de jouets en plastique) est bouche-bée à l’arrivée d’une SLS saumon métal qui déploie ses portes en ailes de mouette…
C’est du plus haut ridicule !
Rendre sexy le fascisme, faire d’un ancien militant d’extrême droite le messie de la gauche unie, élever la merde en boîte au rang de mets gastronomique ou vendre une voiture d’origine nazie à la plus grande communauté juive au monde…, il n’y a rien d’impossible aux génies de l’entube mercatique (mercantile est plus correct, mais peut-on l’être vis-à-vis des singeries qu’on nous débite ?)…, qui n’ont aucun scrupule à nous prendre pour de vrais cons.
C’est pour cela que, bien sûr, les subtilités du langage publicitaire télévisuel échappent quelque peu aux frustres gens qui évoquent la merde sans pincette.
Alors que vous vous complaisez dans les lieux et noms communs pour appeler un chat un chat, le communiquant (le publicitaire disait-on avant que les temps évoluent), met toujours une majuscule à la Marque qu’il représente, dût-elle vendre de la Merde c’est des…
De même, lorsque le péquin parle benoitement d’une Mercedes, le communiquant parle, lui, de “la marque à l’étoile qui brille au firmament du monde de l’automobile de race”…, sans l’article indéfini préalable…, élevant par là un stupide amalgame de tôles et de plastiques divers au rang de STAR !
Cela ne signifie pas que les petites gens qui baptisent Mercedes leur fille ou leur chienne, soient plus communiquants que communi-cons…, car le communiquant se réclame d’une élite de camelots surdiplômés qui maîtrisent l’euphémisme commercial à un tel niveau qu’ils ne se résigneraient jamais à parler de la Mercedes SLR McLaren “d’effroyable bide” mais “de très confortable marge de progression en terme de ventes”…, sinon “d’incompréhension du public envers un produit trop ouvertement avant-gardiste”.
Son habileté à faire passer des “voitures un peu moins dégueulasses” pour des “voitures propres”… n’a d’égale que votre naïveté à croire qu’une Prius est inoffensive pour la planète.
Bien sûr, des échecs, pardon, des revers… qui rendent plus fort, le communiquant en a connus. Si le “lemon” de la Volkswagen a fait mouche, la “poire” de la R14 à fait un four.
Et la petite Yugo n’a pas reproduit le coup de la bête à bon Dieu en Amérique, preuve que le sommateur oublie parfois d’être con.
Sauf qu’il n’a aucune mémoire et n’en veut même pas au communiquant qu’il vénère au point d’acheter le livre de Séguéla.
“Quel bonheur que les masses ne pensent pas”, disait ce communiquant de cauchemar qu’était Hitler !
Mais ne cherchez pas à suivre la fulgurance de concepts trop abscons, car le communiquant aura toujours une longueur d’avance sur vous.
N’en jetez plus !
Voilà bien la preuve, aurait conclu Desproges, qu’une civilisation sans communiquant est aussi inconcevable qu’un poisson sans bicyclette !
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