2010 Shelby GT500 “Super Snake“…
L’icone américaine absolue, Carroll Shelby, remet le couvert d’un plat mille fois servi, mais toujours avalé avec plaisir, comme un bon vieux Chili con carne épicé jusqu’à plus soif… La demande soutenue pour une Shelby GT500 “Super Snake” a en effet conduit Carroll Shelby à se lancer dans un nouveau programme commercial, consistant à transformer un nombre limité de Ford Mustang Shelby GT500s 2010… pour en faire des “Super Snake’s“…
Le bestiau s’annonce à 630 chevaux, mais, moyennant finance, la puissance peut être de 725 chevaux. L’exclusivité permettant une tarification en rapport (c’est à dire très élevée), est assurée par la promesse que peu de “Super Snake’s” seront construites à l’usine Automobile Shelby à Las Vegas, ce qui vous en conviendrez, ne signifie strictement rien d’autre qu’un appel à dépenser son argent dans une affaire qui ne manquait pourtant pas à la quiétude de tout un chacun…, qui plus est sans certitudes… et un homme sans certitude est semblable à une femme sans certitude, les deux démontrant alors une forme de désillusionnement ravageur assez émouvant ! Voir et entendre, ensuite (mais voir et entendre, avant, n’aurait rien changé)… un Carroll Shelby bateleur en quète de commandes, fut, pour moi, un choc salutaire, dans le sens ou il m’a ôté toute illusion sur le genre humain, qui est un genre trop souvent peu recommendable, que je ne vous recommande donc pas de cotoyer…, si possible !
“Je suis très fier de cette voiture“, m’a déclaré Carroll Shelby…, ce qui m’a stupéfait de tant de génie et de modestie…, “au cours des 12 derniers mois, mon équipe à travaillé dur pour fabriquer une série limitée de Super Snake GT500 nées sur ma piste d’accélération et sur le circuit du Las Vegas Motor Speedway. Ford Racing et Shelby Automobiles ont créé une GT500 encore plus agressive disposant d’un choix de deux “packages” moteur, cette Shelby sera le sommet de la génération actuelle des muscle cars“…
Amy Boylan, Président de Shelby Automobiles a ensuite pris le temps de me dire : “Alors que la GT500 stock-base est une belle voiture, les amateurs sérieux savent qu’ils peuvent venir pour modifier leur Shelby“… Le genre de phrase creuse qui ne veut rien dire mais que les journaleux recopient pour “faire plaisir” à celui (ou celle, ça arrive) qui l’a dite. Les discours finalement ne servent qu’à faire croire aux discoureurs qu’ils sont importants, alors que tout le monde s’en moque, attendant impatiement l’ouverture du buffet… L’abondante documentation suffisait à éclairer les ignares sur cette voiture, le message étant que la 2010 Ford Shelby GT500 “Super Snake” est la voiture qui manque à ceux qui ne savent plus à quoi rêver… C’est là que j’ai compris que la version “Super Snake” n’était qu’un kit “usine” à placer sur une Shelby GT500…, un kit “tuning” en quelque sorte, constitué des éléments ci-après :
• Un Ford Racing Pack comprenant des amortisseurs à réglage dynamique, des ressorts surbaissés, des barres stabilisatrices et des ridigificateurs de châssis, ainsi qu’une barre anti-écartement des tourelles de suspension avant.
• Un Ford Racing Supercharger produisant plus de 630 chevaux et 590 lb-pi de couple. Un autre compresseur permettant au moteur de dépasser 725 chevaux est également disponible.
• Un système d’échappement Borla.
• Une boîte 6 vitesses à transmission manuelle de 3,73:1 en rapport de pont arrière.
• Un set de jantes Shelby conçues par Alcoa en 20 pouces.
• 4 freins à disques ventilés Baer à 6 pistons refroidis par des conduits de ventilation spécifiques.
• Diverses pièces de carrosserie, dont le capot avant en fibre de verre selon un design unique Shelby GT500 “Super Snake“.
• La signature “Shelby Super Snake” sur la boîte à gants plus les bandes spécifiques Cobra optionnelles.
• Un lettrage “Shelby” sur le coffre arrière, sur les appuies-tête (brodés)… et les tapis.
Le prix du forfait HP 630 est de 29,495 $ et celui du forfait HP 725 est de 33.495 $, incluant l’installation mais pas la voiture… qui doit impérativement être une Shelby GT500 cataloguée à 79,670 $… qui sera répertoriée dans le registre officiel Shelby…
Non que je l’aie réellement souhaité, disons plutôt que je l’ai concédé… Paisiblement. Sûrement. Probablement un peu trop, ce qui était déjà fort suspect mais qui n’a pas été suffisant pour me faire discerner la nature de mon impair. Quoi qu’il en fût, il fallait tout de même me rendre à l’évidence, qu’essayer encore de pénétrer le cercle des choses bien faites était une démarche trop vaine, semée d’embûches inextricables, parsemée de gens et de circonstances qui m’en empêchaient à intervalles réguliers. Je suis fait pour les engrenages huilés, les approfondissements lumineux qui débloquaient logiquement les situations, les entreprises brillantes et bien menées de bout en bout. Je ne fais pas dans le foireux et le bancal, c’est ma méthode par défaut certes, mais une méthode.
Sachant anticiper mes dérives vers les malformations, les évènements hybrides d’une demi-teinte suspecte, je ne m’en étonne plus depuis un certain temps : ma route devient tordue, disloquée, elle en grince par lassitude.
Bien sûr, je suis fatigué de tout cela, des empêcheurs de singulariser en rond, des mes mises au banc continuelles que la vie ne manque jamais de prononcer par manque de conformisme, de bon-sens, de savoir-vivre, mais le séparatisme né de cette opposition de style considérée comme originelle, a joué de ses charmes, de ses atours prometteurs… et j’ai finalement accepté cette condition que j’avais à moitié conçue tant mon désir de ne ressembler à personne d’autre qu’à moi-même était grand. Je suis sans doute plus proche de vous que je ne le voudrais, c’est un mal que je tolère par l’oubli. Par l’ingestion de psychotropes à dose récurrente, également. De Mojito aussi… J’ai changé l’inexactitude de mes aspirations en dégoût, en déni. Et je ne suis pas trop mauvais en cette matière…
Le mépris, c’est comme l’alcool : quand on y est, on en sort très difficilement et avec de nombreuses séquelles…, quand on veut en sortir d’ailleurs.
Comme toutes les bonnes choses… Moi, je suis satisfait de mes erreurs, celles me concernant, celles concernant les autres. Absolument pas en vertu d’une peu crédible remise en question ou d’un profit futur engendré par le recul pris, non, vraiment pas, car rien ne prouve que j’en apprendrai quelque chose au final et ma route s’en trouvera un peu plus tordue encore, ce qui me permet de ne pas voir derrière les virages et d’envisager des pronostics de hors-piste assez réalistes. Sinon, c’est moins intéressant, évidemment !
S’abuser est une activité passionnante, je ne suis jamais vraiment convaincu de quoi que ce soit puisque tout acquis peut être soit le fruit d’un constat tendant vers l’objectivité, soit celui de mon auto-conditionnement, dans des proportions à peu près égales. C’est l’aventure. Mes extrapolations mènent toutes à une remise en cause de quasi tout, par le large périphérique de ce qui est devenu ma conviction, ma voie Appia. Toute volonté émanant de ma personne trouve en conséquence son opposé, à savoir les structures humaines et leurs nombreuses annexes. Excusez du peu !
Je ne veux pas ici exprimer mon autre ressenti envers cette auto, un ressenti pourtant puissant en regard des péremptoires et tout aussi absurdes individus qui ont pour habitude de propulser leur “Quand on veut, on peut” et leur “Il suffit de s’en donner la peine pour réussir“… aux quatre vents. Les adages populaires, à l’image de leurs auteurs ou de toute autre entité, sont inaptes à faire permuter ce qui est ancré en chacune de mes initiatives : le goût de la perfection, comme la fin d’une bouteille de bière avant le saut final dans une corbeille… La haine et la déconsidération chronique ont la peur pour origine, beaucoup le savent et y trouvent la justification de certains actes et idéologies extérieures, actuelles ou passées. A défaut de l’avoir vécu !
L’appréhension de l’Homme est envers l’existence la moindre des politesses et malgré ma bienséance, en l’occasion, j’y adhère complètement.
La confiance est une anomalie comportementale, un abandon caractérisé qui se rappelle généralement à votre bon souvenir qu’elles que soient votre expérience et votre capacité à la relativisation. Ayez peur et sombrez, ou faîtes le choix de la témérité face à un adversaire qui n’attend que ça pour vous réduire plus encore. Il n’y a d’autres alternatives. L’absurdité, et plus globalement le non-sens, est une épaule utile : elle absorbe les incompréhensions même si elle manque cruellement de conversation. Je l’ai intégrée à mon mode de réflexion comme d’autres se dirigent par réflexe vers la cafetière, le matin. Moi, je bois un Cappuccino Nescafé au réveil, d’où la différence de posture. Je vous prescris de renoncer à certains de vos rêves et de vous couvrir en assurances annuelles pour éviter le pire en toutes choses…, j’essaye aussi de discuter avec des fonctionnaires qui n’ont aucune idée de ce que je peux représenter fiscalement, j’entretiens également l’espoir morne de faire publier mes textes par l’intermédiaire d’éditions souterraines voire de localisation indéterminée, car je n’ai plus rien à prouver. Je regarde autour de moi et j’écris ce que je vois et ressens. Comme je l’ai toujours fait. J’aime ce que je conçois, une sorte de tendresse apaisée et rassurante que j’entretiens pour ce que je fais exister de mes mains : des images des textes, des idées, des icônes… qui trouvent preneurs en toute occasion et en tout lieu, principalement gratuitement sur GatsbyOnline, je ne cesse de le souligner pour éviter que les autres l’oublient, l’humain étant très tête-en-l’air. Mes idéaux sont clairs : j’offre un univers au parallélisme flagrant tout en créant la scission, en retour je m’octroie la jouissance et l’autosatisfaction, une batterie constante et durable, capable de traverser plusieurs systèmes solaires si fixée sur une sonde oblitérée de l’ultime lettre grecque ! La continuité se charge du restant, des aléas, des soubresauts de joie factice, des spasmes chrétiens latents, des nihilismes divers. Du vide et du relief.
Et malgré tout cela, malgré mes certitudes et incertitudes mêlées, vous pouvez me croire sur parole, je n’échangerais pas ma Smart pour rien au monde, surtout après avoir roulé tout mon saoul en Shelby GT500 “Super Snake“… On s’habitue à tout, principalement lorsque tout provient de soi et que l’on se considère à hauteur de la perception de sa propre valeur…, mais on ne s’habitue jamais aux bêtises des autres… C’est-à-dire comme tout le monde.
Et c’est tout à fait désespérant.