2011 Aston-Martin Cygnet, un p’tit “collector”…
La Cygnet c’est un carrosse Aston-Martin au départ d’une citrouille Toyota…
Grâce à Charles Perrault la citrouille qui devient un carrosse, est associée à Cendrillon : “Quand elle fut ainsi parée, elle monta en carrosse, mais sa marraine lui recommanda sur toutes choses de ne pas passer minuit, l’avertissant que, si elle demeurait au bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille, ses chevaux des souris, ses laquais des lézards et que ses vieux habits reprendraient leur première forme”…
Est-ce que Toyota a dit cela à Aston-Martin avant de débuter la production limitée de la Cygnet-iQ ?
Pourquoi la Cygnet est-elle citrouille ?
Parce que c’est un légume de saison…, que c’est une IQ qui a changé de tenue pour se la jouer Aston Martin avant que minuit arrive… et parce que les pontes de Toyota et Aston Martin étaient certains que dès la fin de la même année, la Cygnet serait la voiture “Must” et “branchée” que toutes les maîtresses et épouses de possesseurs d’Aston Martin, recevraient en cadeau…
Equipée du “fabuleux” L4 de 1329 cm3 développant 98 chevaux/123 Nm pour une Vitesse maxi de 170 km/h et un 0 à 100 km/h abattu en 13.4 secondes…, l’Aston Marin Cygnet affichait en 2011… et affiche toujours actuellement (2017)… des temps difficile à égaler entre les boutiques Hermès et Gucci !
Chic et branchée, la iQ est un brin plus grande que la Smart, mais elle a l’immense avantage de proposer deux places supplémentaires…, avec elle, les boss du mix Aston Martin/Toyota étaient certains d’avoir développé une petite puce capable de venir mettre des bâtons dans les roues de la carrière commerciale de la Smart !
Enfin, presque !
4 places dans moins de 3 mètres de long, cela tenait du prodige pour une voiture répondant aux normes de sécurité 2011 !
Pour réussir à caser quatre sièges dans la petite iQ, Toyota a eu recours à une série de petites astuces qui, au final, font la différence…. quoique, évidemment, le volume du coffre est plutôt réduit, voire nul avec quatre personnes à bord…
La planche de bord est asymétrique et nettement plus creusée du côté passager, ce qui permet d’implanter le siège droit plus en avant et donc, d’optimiser la place pour le passager arrière.
En revanche, le malheureux assis derrière le conducteur doit de préférence, présenter un gabarit pour le moins compact…
Autres mesures prises : l’amincissement du dossier des sièges, un boîtier de chauffage nettement plus compact, un réservoir placé sous le conducteur…
Pour la Toyota citrouille iQ, devenue Aston-Martin carrosse Cygnet, c’est un nouveau moteur essence de 1L3, affublé d’un système Stop&Start, qui lui permet de consommer un minimum en zone urbaine.
Pétillant…, il mugit dans un crépitement typique !
Accouplé à une boîte 6, il anime la petite iQ-Cygnet avec aisance.
Avec 170 km/h en pointe, il étonne son monde !
Ses reprises sont épatantes de vivacité et s’il tire fort, il le fait en silence !
Clairement, il donne des aptitudes de mini Aston-Martin à la petite puce nippone.
Sur autoroute, en sixième, il cruise aux alentours de 2.200 tr/min, en silence et tout en sirotant au goutte à goutte !
Elle se joue des sinuosités, braquant ultra court, avec un empattement aussi serré, on se doute bien que la iQ-Cygnet est la reine des créneaux et autres parcours de slalom…, de quoi transformer les parcours urbains en jeu d’enfant lorsqu’il s’agit de se faufiler dans la circulation.
Un vrai bonheur !
Sur routes sinueuses, l’iQ-Cygnet régale de par son aptitude joyeusement sur-vireuse en entrée de virage !
Le contrôle de stabilité ne mérite que des éloges, d’autant que sur autoroutes, elle se révèle infiniment plus stable qu’une Smart…
Bien évidemment, on reste très éloigné de la stabilité et des performances d’une Aston-Martin V12, ce qui au regard de l’empattement, aurait tout de même été étonnant !
Toutefois, pas de quoi s’alarmer outre mesure, l’ensemble se montre nettement plus tolérant qu’une Smart ! L’insonorisation est épatante et permet d’envisager des trajets sur longues distances.
Confort…, bon, évidemment, ça secoue un peu à l’intérieur, la suspension étant assez ferme.
La position de conduite est bonne, tout comme l’ergonomie, même si j’ai assez bien cafouillé avec les réglages radio !
Mais, j’en viens directement au sujet brûlant : l’habitabilité !
Aucun souci pour les deux passagers avant.
S’installer à l’arrière, derrière le conducteur, relève par contre de la véritable mission impossible, à moins que la nature ait oublié de vous affubler d’une paire de jambes !
Autre possibilité, un conducteur aux jambes très courtes, ce qui autorise alors un passager arrière aux jambes du même format !
Si le passager avant avance suffisamment son siège, ce qui est rendu possible par la planche de bord creusée devant ses genoux, il est tout à fait possible d’installer un troisième larron…, mais, plaisanteries mises à part, les places arrières sont faites pour de jeunes enfants, ou des animaux de compagnie ou des sacs Vuitton, Hermes et autres…, c’est une voiture de shopping “High-Class” qui n’était pas franchement donnée aux normes 2011 : entre 30.000 et 60.000 euros selon les options… à comparer au prix neuf 2011 d’une Toyota iQ, soit 12.100 € en version de base pour la version essence et 15.295 € en version 1L3…
Avec la Cygnet, certains propriétaires d’Aston-Martin étaient et restent actuellement à l’heure des choix.
Oui, ceux ne comprenant pas ce qui les retient vraiment à leur grosse Aston-Martin et n’osent pas passer franchement à la mobilité douce :
– Et si je virais franchement ma DB4 ? Une petite voix, me le dit depuis un certain temps…
– Faudra choisir, la Cygnet ou les transports en commun.
– Du calme ! Et pourquoi pas les deux ? Ce n’est pas chocolat ou noisette ! Les deux ensemble c’est bien meilleur !
– En fait vous vous cherchez des excuses pour éviter de choisir précisément.
– Je ne suis pas un accro du bitume pourtant je découvre peu à peu que ma relation avec la bagnole n’est pas simple.
– Comme tant d’autres conducteurs !
– Oui, j’aime mon Aston DB4 pour sa ligne, sa légende…, mais maintenant, je déteste cette voiture pour toutes sortes de raisons pratiques qu’on connaît : embouteillages, parking, écologie, bruit, fric, danger etc…, mais d’un autre côté elle me procure un délicieux sentiment de bonheur lorsque je m’imagine être James Bond….
– Pénible contradiction !
– J’entretien avec ce gros tas de ferraille un rapport d’amour-haine qui tourne au cauchemar tant je me sens dépendant d’elle !
– Voilà ! C’est dit et combien libérateur !
– Oui, je viens de reconnaître publiquement mon addiction à la bagnole !
– Bravo! Belle prise de conscience! Et après ?
– Je vais me débarrasser de mon carrosse, j’ai vu qu’à l’achat d’une petite voiture, comme l’Aston-Martin Cygnet, on avait droit à une prime… Je vais donc liquider ma DB4 et acheter une Cygnet !
– Eh ! Oh … ! Il n’est pas encore minuit !
– Ok, après elle redeviendra citrouille mais d’ici là…
– Vous gagnerez au change… Elle est bien plus pratique, fidèle servante, garée juste là !
– Quelle couleur choisir ?…J’y penserai demain.
– On va pas attendre, je vais vous proposer une affaire, je vous échange votre vieille DB4 contre une Cygnet de première main…