2011 BMW 328 “Hommage”…
Comme chaque année, BMW profite du célèbre Concours d’inélégance de la Villa d’Este (gag !) pour présenter un concept-car aussi futile que débile et inutile, sauf pour la vanité de la marque… et pour 2011 c’est ce roadster qui s’inspire de la 328 lancée en 1936…, tout en reprenant de nombreux éléments de style du concept Vision Connected-Drive présenté à Genève.
“Imaginée pour célébrer le 75ème anniversaire de ce modèle qui a marqué l’histoire de BMW…, peu d’œuvres dans la création d’automobiles atteignent l’intensité du design de la 328 “Hommage”, véritable mariage du style et de la technicité, de la nostalgie et du futurisme ! En 1936, BMW présentait sa 328, une voiture sportive simple, d’apparence classique, mais furieusement efficace, c’est elle qui en est l’inpiratrice ! On y retrouve d’ailleurs tous les ingrédients qui feront la réputation de la marque dans la période d’après-guerre, à savoir, des masses équilibrées, un 6 cylindres en ligne et un indicible plaisir de conduite ! La BMW 328 est toujours considérée comme la plus réussie et la plus belle voiture de sport des années 1930″…
Karl Baumer, directeur général de BMW Group Classic, ne s’est pas gardé de tomber dans une vision très manichéenne de l’engin…, qui n’a, en réalité, rien de cosmique…, dans le sens ou cette BMW 328 “Hommage” est bardée de défauts difficiles à supporter : maniaquerie maladive des détails que le “génie-allemand” n’excuse pas…, égocentrisme nombriliste de la marque…, incompréhension profonde de la crise économique planétaire…, pulsions violentes et irréfléchies du design…, besoin permanent de reconnaissance et de considération…, personnalité “borderline” ou “bipolaire”…
Et pourtant cette œuvre que Karl Baumer qualifie d’essentielle, pourrait effectivement s’avérer d’une surprenante actualité (malgré quelques archaïsmes idéologiques)… et mériterait une réédition plus accessible à des budgets modestes.
J’espère que ce modeste article diffusé sur le Web contribuera à ce projet.
Karl Baumer ne parle d’ailleurs pas autrement de cette BMW 328 “Hommage” que comme un “poème-mécanique” (peut-être au sens antique du terme), “intégrant les forces mêmes de la vie, une vie terriblement hostile, parsemée de douleurs et de morts, mais dont les élans du cœur de chaque homme, la volonté permanente de tirer de chaque chose l’essence même de la beauté, permettent d’en dégager la lumière la plus sublime… et d’atteindre une sorte d’équilibre, d’épanouissement, sans doute difficile à comprendre pour qui n’a pas expérimenté le caractère constructif et essentiel de la souffrance vécue, vaincue et dépassée”.
Cette BMW 328 “Hommage”, si elle s’inscrit dans une forme stricte qui mélange l’ensemble des design des BMW “Z”, navigue, selon Karl Baumer “aux frontières du mystique”, sans doute une manière initiatique de donner par l’exemple, une leçon de vie, de courage et de sagesse…, aux clients habituels de BMW…
Malgré les immenses tragédies qu’a connu l’industrie automobile allemande, l’existence entière de BMW serait donc, à suivre la ligne tracée par ce Führer…, un chef d’œuvre auréolé de regrets magnifiques, de sentiments purs et de réalisations épiques, tels les moteurs équipant les chasseurs Focke-Wulf de la Luftwaffe nazie durant la guerre 39/45… ainsi que les fameux diesel qui motorisaient les U-Boot.
Vous pardonnerez mon cynisme implacable (mais dépourvu de toute haine)…, car je me dois de tracer avec précision les égoïsmes hypocrites et les sourdes manipulations qui sont le lot quotidien des acteurs du monde de l’automobile : ententes politiques, ambitions sordides, principes sociaux d’écrasement d’autrui…, rien n’est épargné aux gnous dans la déchéance qu’il peuvent y connaître et le rôle social auquel ils doivent se soumettre…
Il y a là une ambiguïté étrange et un peu malsaine.
La rhétorique même de la marque n’aide pas à dissiper ces ambiguïtés.
La forme “poétique” d’une automobile austère ne sied guère à la rigueur factuelle dont elle devrait se parer. J’y ai décelé quelques troublantes maladresses de design (répétitions rapprochées d’idées semblables, gimmicks ampoulés, éléments construits de guingois), dont il est difficile de faire la part d’arbitraire, d’expérimental et la part d’amateurisme ou de maladresse réelle dans la réalisation d’un hommage à une icône, qui est considérée comme étant un jalon dans l’histoire de l’automobile.
Fritz Fiedler et Rudolf Schleicher, sont les designers qui ont construit cette BMW 328 “Hommage”, deux artistes-techniciens, qui, dit-on dans le cénacle “refusent toute compromission avec la médiocrité”… et qui en conséquence monnaient chèrement leurs engagements auprès des puissantes relations qui gravitent autour d’eux, où l’appartenance à l’élite doit être compensée par des menus services sous le manteau et d’interminables mondanités avec des personnes pas toujours très saines mais influentes.
Leur style irrégulier, parfois incohérent, peut agacer d’autant plus que là aussi, aucune preuve flagrante ne peut faire pencher la balance, entre l’éventualité d’un design expérimental et celle d’une lacune cruciale en maîtrise technologique.
Toujours est-il que volontairement ou non, ce style incertain, parfois improvisé, participe, d’une certaine manière, à la fascination que peut susciter la voiture.
Cette imprévisibilité renforce la sensation que les différents éléments de la carrosserie possèdent des défauts presque aussi passionnants que leurs qualités.
Le poids nominal brut du véhicule est de 780 kg.
Afin de traduire l’idée d’une construction légère, de grandes parties de l’extérieur et de l’intérieur de la BMW 328 “Hommage” sont en fibre de carbone de plastique renforcé (CFRP)…, alors que dans l’ancien temps, les ingénieurs BMW étaient favorables à l’aluminium et au magnésium, matériaux considérés alors comme offrant le meilleur rapport entre le poids et la stabilité.
Le tissu de fibres de haute résistance est plus léger que l’aluminium, mais aussi plus stable.
Partout où ce matériau a été utilisé sur la BMW 328 “Hommage”, il est également visible.
De cette façon, la voiture reflète non seulement le principe de construction légère fonctionnellement, mais aussi visuellement.
De nombreux détails sont inspirés de la course automobile, par exemple, le pare-brise légèrement asymétrique qui présente un évidement au milieu.
En même temps, il marque les domaines dans lesquels le pilote et le co-pilote sont assis.
En outre, quatre sangles en cuir large se trouvent sur les flancs du capot.
Ce détail était autrefois considéré comme un attribut très sportif.
Les phares de la BMW 328 Hommage rappellent les projecteurs intégrés dans les ailes présentés sur la BMW 328 d’avant-guerre.
L’interprétation de ces phares ronds a été traduit intelligement en quatre éléments tels quatre morceaux d’une tarte, transparents et rétro-éclairé par LED.
Entre eux, en croix, la reprise des bandes en autocollant noir qui étaient apposées sur les phares, symbolise ce qui était utilisé sur les projecteurs dans le sport automobile.
Autour des quatre réflecteurs en un (4 en 1), un anneau lumineux souligne la conception circulaire de chaque projecteur individuel.
Les roues en deux parties en alliage léger, présentées sur la BMW 328 “Hommage” sont une interprétation très particulière de la configuration des trous caractéristiques des jantes d’origine.
Un écrou papillon chromé noir, portant l’emblème BMW, en complète la version contemporaine.
Grâce à l’utilisation de fibre de carbone à l’intérieur de la BMW 328, le principe de “superposition dans la conception”, affiche des formes qui prennent des fonctions peu claires.
Vu de dessus, un design légèrement asymétrique du capot et du pare-brise souligne la position décalée du pilote.
Le contraste entre la fibre de carbone cool et le brun chaleureux du cuir, caractérise l’intérieur.
Le cuir est exceptionnellement doux, les sièges ont un motif “couture” de haute qualité.
Le tableau de bord épuré est équipé de deux iPhones situés dans des supports spéciaux qui assument des fonctions d’affichage supplémentaire pour le pilote et le co-pilote.
Ils sont intégrés dans un boîtier en aluminium qui imite le design des chronomètres classiques… et fonctionnent comme chronomètres pour mesurer les temps au tour.
En commençant cet article, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si court.
Je voulais juste passer mon temps, sur lequel je me répands déjà suffisamment comme cela.
J’ai parfois l’impression qu’écrire des automobiles n’est qu’une façon détournée de parler de moi-même. Ça n’est pas tout à fait vrai.
Mais je suis de plus en plus fasciné, avec le temps, par la façon dont les évènements ont pu me modeler, me révéler à moi-même.
Je ne m’exhibe que pour mieux montrer à quel point je n’aurais pas été l’homme que je suis sans eux.
Il y a chez moi le regret d’avoir réalisé trop d’aventures cela trop tard… ou de les avoir vécues trop tôt, de n’avoir pas su écrire les réalités à temps.
Il m’a fallu une heure pour sortir ce texte de moi, soixante minutes (environ) d’écriture non-stop, pour rédiger ce texte que j’ai voulu à la fois réaliste, le plus fidèle possible, et en même temps poétiquement proche de la tragédie théâtrale.
Il ne s’agissait pas seulement de vider mon sac, il s’agissait aussi d’utiliser cette souffrance atroce pour tenter, à défaut peut-être de réussir, d’accoucher d’un moment intense de mauvaise littérature.
Il y a là le terreau d’un véritable délire, peut-être verra-t-il le jour d’ici quelques jours.
J’écris “peut-être”, car même si j’en suis libéré, tout cela est encore extrêmement douloureux.
Expliquer et décrire cette BMW inutile car pur produit marketing en préparation de la future Z5 a été émouvant, mais somme toute stupide, l’impression de retrouver une vieille bagnole perdue de vue depuis longtemps, et de la retrouver redessinée, pathétiquement immortalisée par le souvenir.
Mais la faire mourir une nouvelle fois, vivre ces moments atroces qu’il me fallait pourtant écrire jusqu’au bout, a été d’une extrême jouissance pour moi… sachant que mon texte va faire sombrer certains d’entre-vous dans les pires moments de dépression que vous avez vécu depuis longtemps.
Je rassure les autres : j’en suis sorti meilleur que je n’y étais entré, vous devriez faire pareil !
Il me reste à remercier tous ceux qui sont allés jusqu’au bout de cette lecture.
Je sais qu’ils en ont partagé, d’une certaine manière, le chagrin extrême… et ça en est d’autant plus bouleversant que ce chagrin n’est pas le leur, même s’il est, hélas, universel !