2011 HMC Hidalgo SLK…
L’art du tango Suisse de la carrosserie, se perpétue avec la firme Helvetic Motor Company : HMC, qui a transformé une Mercedes SLK 55 AMG dans le style d’un véhicule des années ’30. Chistof Würgler, le patron de cette firme est un malin qui a imaginé se lancer dans une bonne affaire. Alors, il a acheté une Mercedes SLK AMG avec l’idée d’en faire une automobile extraordinaire qui se revendrait quatre à cinq fois plus cher… Je Swisse pas là de quoi en faire tout un fromage !
Sauf que :
-Le “truc” était à-priori assez simple : utiliser des panneaux en polyester formant une sorte de clone de Bugatti Atalante et les repositionner en place des éléments de carrosserie d’origine, tout en conservant un maximum de la voiture “donneuse” : une Mercedes SLK 55 AMG neuve valant 110.000 francs Suisses (90.000 €uros) !
– La SLK est un cabriolet à toit rigide escamotable que Christof Würgler a utilisé pour créer un coupé sans décrochement de ligne au niveau du coffre…, le système ingénieux et complexe de la Mercedes SLK ne servant ici dès-lors strictement à rien, ce qui est une réelle stupidité technique allié à un manque d’imagination pour réaliser un coupé-cabriolable (découvrable)…
– Pour créer une sorte de voiture des années ’30, qui ressemble effectivement à une voiture des années ’30, il est impératif de modifier l’empattement… ce qui est complexe avec un moteur avant-propulsion arrière, car il faut avancer le train roulant avant…et c’est là que l’affaire commence à coûter un pont (d’or)…
Sans même voir la voiture “pour de vrai”, aussi magnifiques soient les finitions et matériaux, il me parait indécent de vouloir commercialiser cet engin en l’état… Christof Würgler a malheureusement fait l’impasse sur la possibilité d’utiliser la fonction coupé-découvrable, ce qui est dommageable au niveau commercial et il a considéré que l’impératif d’allonger l’empattement, même s’il nuirait au coût de revient de l’excellente affaire qu’il avait en tête, ne devait pas l’empêcher de mener son projet à terme, voulant sans nul doute se prouver à lui-même qu’aujourd’hui, un Suisse pouvait recréer un style de carrosserie sur base d’une des meilleures automobiles allemande.
– L’empattement n’a toutefois pas été suffisamment augmenté, la calandre devait être au niveau de l’axe des roues avant pour obtenir une esthétique irréprochable…
– Comme la voiture de base est une SLK, il fallait retravailler le design pour que la HMC Hidalgo soit un Coupé-cabriolable (découvrable)…
Point…
Informé de ce miracle Suisse, j’ai résolu de me rendre à Zurich Kleinandelfingen, un joli patelin Suisse ou avait été fabriqué cette automobile Suisse…, en attente qu’une production Suisse en très petite série paie Christof Würgler en retour… J’ai pensé que je pourrais bien rigoler en me baladant jusque là.
Je Swisse parti le jeudi matin à neuf heures, avec une heure de retard parce que je ne m’étais pas réveillé. Je pensais arriver sur le coup de dix-neuf heures mais, je suis arrivé à cinq heures du matin. Je n’ai pourtant fait qu’une pause dans un village pas terrible mais pas trop moche tout de même, vu qu’ayant été bombardé durant la seconde guerre mondiale, les huiles locales au pouvoir avaient fait ce qu’elles avaient pu pour lui conserver une apparence honorable.
Mais bon, il faut dire que j’avais l’œil rivé sur le GPS, l’heure c’est l’heure ! Après, j’ai quitté la Champagne pour entrer en Lorraine via la N4 toute pourrie, bordée d’éoliennes laides et bourrée de nids de poule sur lesquels mon Prowler Prune rebondissait dangereusement. Comme l’autoradio ne marchait pas, j’ai chanté (faux) plein de trucs de ma grosse voix grave. Arrivé en Suisse, je me Swisse arrêté dans une charmante bourgade frontalière, j’y ai trouvé une super place et Swisse sorti, pas rasé et habillé en dégueulasse vu que j’étais pas venu pour jouer le Jolicoeur dans les restos huppés. Je me Swisse alors baladé pour trouver un resto correct. A un moment, je Swisse passé devant un rade…, un resto Franchouille : “Chez Marcel”… A l’intérieur il y avait quelques tables avec des Suissesses et même que quand je Swisse passé devant, elles avaient leur regard rivé sur moi, toutes excitées.
Vous trouvez ça un peu con d’arriver en Suisse… et d’aller bouffi dans un resto Franchouille ? En grand connaisseur des femmes et ethnologue patenté, j’en ai vite déduit quantité de choses grivoises, mais ces détails intimes ne vous regardent pas vraiment. J’avoue qu’effectivement, c’est un peu comme aller manger une choucroute sur le vieux port à Marseille ! Le resto était très cher pour une simple entrecôte qui n’avait rien de lyonnaise. On m’a amené une assiette immense avec un drôle de morceau de barbaque tout moche accompagné de patates à l’eau ornées d’un bouquet de persil. Moi, j’aime pas trop le persil alors je l’ai lourdé dans l’assiette de la Suissesse qui était assise à côté de moi. Elle avait commandé des rognons et semblait satisfaite et mangeait avec sa serviette accrochée autour du cou. Mais bon, comme je vis en vieux célibataire, dès qu’on me sert un plat, je Swisse content parce que ça me change de mes boîtes de saucisses-lentilles de chez Carrefour !
Déjà, elle n’était pas saignante mais naze. J’aime la viande, mais j’ai tiré la gueule devant mon entrecôte ! Et puis, elle n’avait pas de goût cette entrecôte !
On aurait dit de la viande bouillie. A un moment j’ai songé à tout faire renvoyer en cuisine mais je ne l’ai pas fait parce que j’étais en Suisse. Alors j’ai bouffi ma viande merdique. Ça devait être du bœuf ukrainien élevé du côté de Tchernobyl, une race spéciale à trois pattes et deux têtes dopée à l’isotope radioactif, le genre de merde qui doit filer la leucémie ou un truc grave et fait péter les compteurs Geiger dès qu’on en a bouffi dix grammes.
Et les patates à l’eau ne rattrapaient rien. Putain que c’était mauvais ! Je ne connais pas la recette mais si la taulière cherche un nom, qu’elle les appelle “pommes de terre stalag”, parce que c’est ce qu’on devait servir dans là-bas ! En revanche, le vin rouge était très gouleyant, il avait un goût de petit Bourgogne tout en étant aussi léger qu’un vin de Loire. Enfin, c’est ce que j’ai trouvé mais je ne suis pas œnologue, je bois ce qu’on me sert. Comme je suis assez traine-cul, j’ai décidé de prendre un dessert. Putain, il m’a fallu attendre une plombe ! Comme je me demandais où était passé le petit personnel, j’ai vu que la serveuse était derrière moi, tranquillement assise sur les genoux d’une des Suissesses en train de fumer sa clope et de lui faire des mamours. En fin observateur, j’en ai déduit qu’elle devait être lesbienne pour préférer rouler des pelles en public plutôt que de bosser. Je ne le saurais jamais vraiment !
Vu que je Swisse super délicat du foie, j’ai opté pour le café gourmand, parce que j’imaginais que ce serait bon et que je me lécherais ensuite les doigts.
On m’a proposé soit des pâtisseries industrielles soit un café gourmand. En fait, c’était pas terrible. Il y avait juste un morceau de gâteau au chocolat d’une densité extraordinaire, le genre de truc qui pèse sur l’estomac toute la journée et un petit bol de glace au yaourt un peu aigre. Après l’entrecôte Tchernobyl et ses pommes de terre stalag, je n’ai rien dit parce que je trouvais que c’était dans la note. Mais la Suissesse qui avait bouffi ses rognons tirait la gueule.
En plus elle avait des fringues bizarres à la mode et une coupe de cheveux étrange ! Ça devait être les ravages de la tektonik. Je ne sais pas, je ne suis plus assez jeune pour connaître toutes ces modes. En tout cas elle avait un air salace !
Alors, je Swisse parti. Je serais bien restés tranquille à tiser comme un goret, mais il me fallait reprendre la route. Les Suissesses me voyaient déjà passer la nuit là au dessus du resto et pourquoi, pas… m’établir… Comme je ne pouvais pas non plus passer ma journée à mater les gonzesses, j’ai levé le camp sous une pluie battante. J’ai traversé des tas d’endroits dont je ne me souviens pas et je Swisse arrivé à Zurich Kleinandelfingen…, un endroit propret peuplé de gens accueillants. Je me serais cru dans la Clinique de la forêt noire, une super série médicale low cost qui passait quand j’étais plus jeune, tellement ça ressemblait à l’Allemagne. Sauf que les gens parlaient Suisse mais avec un accent allemand !
Faut être radin pour ne pas offrir un café à un mec qui a fait six-cent-cinquante bornes pour venir voir une Mercedes SLK 55 AMG recarrossée en engin des années ’30… En effet, j’ai été bien reçu mais on ne m’a même pas offert un café ! Je m’en f…, je me vengerais en mettant une évaluation adéquate ! Et puis, pas un rat dans le bled, pas âme qui vive, tout était fermé ! Ça me changeait de la France et des femmes accortes ! Y’avait juste une mémère qui servait de préposée à l’hôtel. Mais bon, elle n’entrait pas dans mes critères…, j’aime les quadragénaires à gros seins plutôt que les octogénaires à l’accent guttural. Ça se discute pas ! Ensuite, je Swisse allé dormir… Le lendemain matin, vers 9h30 il ne pleuvait plus à verse… et je Swisse allé jusque chez Christof Würgler.
Dès que j’ai vu la HMC Hidalgo, majestueusement alanguie le long de la chaussée, avec son long capot sculptural qui étonnait les passants, j’ai tout compris à l’affaire…, seul le grondement du V8 Mercedes AMG pouvait rappeler que l’esprit des années ’30 était transcendé par la technologie actuelle !
La HMC Hidalgo m’a rappelé l’âge d’or de la carrosserie : Bugatti, Talbot, Hispano-Suiza…, presque un art perdu, parce que l’apparition, dans le triomphe technologique des années ’50, des carrosseries autoporteuses, a sonné le glas des carrossiers de “haute couture”, habillant les châssis.
Les carrossiers vont rapidement soit s’astreindre à des travaux de personnalisation, soit vont s’intégrer totalement dans le processus de fabrication, puisque les automobiles nouvelles pour simplifier le processus de construction, ne disposeront plus de châssis séparé, celui-ci faisant partie intégrante de la voiture…
“Pas de conception assistée par ordinateur et pas de soufflerie ! Il y a un faux-châssis pour augmenter l’empattement et supporter l’essieu avant, car il était nécessaire pour le look général, de modifier l’emplacement du moteur et de la colonne de direction. Tout a été réalisé à la main et à l’œil. Des moules en céramique ont été utilisés pour la fabrication des composants en carbone et en fibres de verre, combiné avec le reste de la carrosserie de la Mercedes. 6.000 heures de travail ont été nécessaires pour mener à terme la fabrication de cette Hidalgo…, le TÜV allemand a donné sa bénédiction pour l’immatriculation en Allemagne”…, c’est le bonjour que m’a adressé Christof Würgler…, la HMC Hidalgo m’est donc apparue n’exister, que parce son coût de fabrication devait s’accommoder d’un prix conséquent pour payer les frais de fabrication…
“C’est un juste prix pour un tel bijou de l’automobile”, m’a affirmé Chistof Würgler…,HMC Motor Company a été fondé dans le but de créer des chefs-d’oeuvre exceptionnels pour les amateurs d’automobiles extraordinaires. Une équipe d’experts de divers secteurs spécialisés dans l’automobile m’ont aidé à concevoir et construire une automobile exceptionnelle de haute performance et d’un design intemporel d’artisanat de haut niveau. Un personnel hautement qualifié et expérimenté et les plus modernes techniques de production offrent toutes les conditions requises pour la réalisation des désirs les plus individualistes. Ce processus garantit que chaque Hidalgo reflète le style personnel de son propriétaire. L’élégance qui prévaut dans ma création, n’est pas seulement influencée par le monde de la mode, de l’architecture et du mobilier contemporain, mais aussi par le monde fascinant des automobiles extraordinaires. C’est le même esprit qui a fortement influencé les carrossiers les plus créatifs des années ’30. Ils ont été les grands couturiers du rêve automobile. A l’époque il était de coutume d’acheter un châssis roulant de grande marque, et de le faire vêtir d’une carrosserie extravagante suivant les souhaits d’une clientèle exigeante et internationale. Le plus bel artisanat et l’art des maîtres célèbres ont produit une grande variété de créations extrêmement élégantes, alliant des courbes et des formes à couper le souffle. Cette philosophie a conduit à certaines des plus belles voitures de tous les temps, comme l’Atalante de Bugatti, conçue par le fils d’Ettore : Jean Bugatti… et les Talbot-Lago de Figoni et Falaschi à Paris. Cette combinaison extravagante de style et de classe, combinée avec la technologie fiable et haut de gamme de la Mercedes SLK 55 AMG, est maintenant l’oeuvre de HMC”.
Il espère obtenir une homologation sans crash test coûteux, afin de lancer une fabrication en petite série pour satisfaire les trois passionnés suisses qui se sont manifestés et sont prêts à y investir environ 460.000 Francs Suisses. La HMC Hidalgo n’est toutefois pas de la performance pure, mais de la relaxation et du plaisir de conduire. Il est certain qu’avec un tel verbiage, un voyage le long de la Grande Corniche de Monte Carlo à Nice, ou le long de la Costa Amalfitana va devenir une véritable expérience onirique ! Il est impossible de la décrire en un seul mot, si ce n’est “style”. Vu sous tous les angles de vision, elle remue des émotions nouvelles, c’est effectivement une automobile d’exception, comme créée dans les années ’30, mais par des artisans actuels, leaders dans les dernières technologies disponibles. Cette combinaison plus ou moins subtile produit un mélange fascinant.
C’était un peu inquiétant.
“L’intérieur est réalisé sur mesure, magistralement artisanal et fini avec du cuir et des boiseries. Ici aussi. Un juste prix pour un tel bijou de l’automobile. HMC Motor Company a été fondé dans le but de créer des chefs-d’œuvre exceptionnels pour les amateurs d’automobiles extraordinaires. Une équipe d’experts de divers secteurs spécialisés dans l’automobile m’ont aidé à concevoir et construire une automobile exceptionnelle de haute performance et d’un design intemporel d’artisanat de haut niveau. Un personnel hautement qualifié et expérimenté et les plus modernes techniques de production offrent les conditions requises pour la réalisation des désirs les plus individualistes. Ce processus garantit que chaque Hidalgo reflète le style personnel de son propriétaire. L’élégance qui prévaut dans ma création, n’est pas seulement influencée par le monde de la mode, de l’architecture et du mobilier contemporain, mais aussi par le monde fascinant des automobiles extraordinaires. C’est le même esprit qui a fortement influencé les carrossiers les plus créatifs des années ’30. Ils ont été les grands couturiers du rêve automobile. A l’époque il était de coutume d’acheter un châssis roulant de grande marque, et de le faire vêtir d’une carrosserie extravagante suivant les souhaits d’une clientèle exigeante et internationale. Le plus bel artisanat et l’art des maîtres célèbres ont produit une grande variété de créations extrêmement élégantes, alliant des courbes et des formes à couper le souffle. Cette philosophie a conduit à certaines des plus belles voitures de tous les temps, comme l’Atalante de Bugatti, conçue par le fils d’Ettore : Jean Bugatti… et les Talbot-Lago de Figoni et Falaschi à Paris. Cette combinaison extravagante de style et de classe, combinée avec la technologie fiable et haut de gamme de la Mercedes SLK 55 AMG, est maintenant l’oeuvre de HMC”… m’a dit Christof Würgler… et il est parti…
Tout son charabia m’a paru d’autant plus inquiétant que le prix qu’il demande pour son auto, 460.528 francs Suisses, c’est environ 380.000 €uros au départ de Suisse…, ce à quoi il est obligatoire d’ajouter 10% de droits de douane pour provenance hors CE plus la TVA… et les frais de procédure d’homologation…, ce qui place la HMC Hidalgo au prix d’une Rolls Royce Drophead Coupe convertible et à presque deux fois le prix d’une Mercedes SLS Cabriolet !!!
Mais bon ! J’étais tout content que ça n’avait duré qu’une heure… Sur le retour je n’ai pas arrêté de chanter à tue-tête des trucs idiots comme à l’aller, ma grosse trogne de tueur éclairée d’un bon sourire, me disant que j’allais retourner faire du tourisme sexuel à la frontière Suisse. Après tout, c’était moins loin que la Thaïlande.
Christof, je t’envoie un mot depuis mon ghetto…
C’est un message envoyé par Texto…
J’ai le cœur gros, le moral à zéro…
J’aimerais acheter ton auto…
J’ai envie de ton Hidalgo…
De connaître les joies du rodéo…
Je voudrais snober tous les Bobo’s…
En roulant dans ta belle Hidalgo…
J’irais faire un tour au Balajo…
Apprendre les premiers pas du tango…
Au début, il me faudra y aller mollo…
L’important, c’est de garder le tempo…
J’irais faire la tournée des grands restos…
Oublier le métro et le boulot…
J’embrasserais les belles sous les braseros…
En vibrant sur les rythmes latinos…
Je leur caresserais le bas du dos…
J’ai besoin de ton auto, elle me rends dingo…
C’est tell’ment plus beau, la vie en Hidalgo…
C’est aussi grisant qu’un air de tango…
La tête pleine de rêveries érotiques, j’ai fait une pause pour prendre de l’essence. Comme il y avait un restaurant Croquade ouvert 24H24, j’y ai bu un café Suisse et remangé. Et puis, après, ben…, je peux pas tout vous écrire…, sachez seulement que je Swisse rentré sain et sauf, la tête pleine de souvenirs !
Putain, dire qu’en une journée je me Swisse tapé la Suisse, sans en faire un fromage, pas comme ces voyageurs à la con qui se sentent obligés de faire des documentaires chiants dès qu’ils posent un pied ailleurs ! Enfin, peut-être qu’après un tel périple, je vais me sentir l’âme Suisse !