2011 Joss JP1, l’artisanat Aborigène…
Une super-car australienne…, le monde entier y a cru, même les Aborigènes qui ont fêté l’évènement à leur manière : avec des pets sonores répétitifs…, c’était un évènement tellement rare qu’il fallait prendre le temps de l’observer pour en saisir la substantielle moelle…, pensez-donc, l’Australie, pays des 1000kms Bathurst et des Holden Commodore (HSV) compressées…, un pays qui a la taille d’un continent et qui donne l’impression d’être taillé pour la haute vitesse : climat sec, grandes étendues propices à l’évasion… et des routes à peine parsemées d’embuches… si ce ne sont les nids de poules surnommés là-bas les trous de kangourous…
S’il existe bien un pays où rouler vite pourrait être une évidence, c’est bien là bas…, sauf qu’il n’y existe pas de longues bonnes routes interminables, ni de “grand” constructeur national, à part Holden qui n’a jamais conçu aucun de ses véhicules, filiale de GM oblige… qui par ailleurs a fermé ses portes…
Entre les Ford importées en grand nombre et les Holden-GM, l’affrontement en Australie a souvent tourné au pugilat : les Holden-GM Commodore SS V-Series d’un côté et les Ford Falcon XR6 turbo de l’autre, les deux constructeurs proposant avec elles, chacun un modèle de plus de 360 chevaux… avant de, l’un et l’autre, disparaître totalement….
C’est une sorte de conte absurde, amoral, une métaphore sanglante et grotesque, ou le public béat, éructe, beugle, crache… et se torture les méninges…, arborant la vaste propension inhumaine au souffle du Mal.
Les deux marques caricaturaient chacune la damnation dévorante vers laquelle l’individu australien se dirigeait à grands pas, un couteau à la main, la bave aux lèvres et du sang sur la gueule…, une farce tragicomique-gore, qui a révélé tout le dérisoire d’une quête à la puissance, se confrontant à l’horreur des hommes, prisonniers constamment de leurs pulsions baroques, aux règles viciées… et de leurs envies extrêmes, jamais satisfaites !
Ce fut aussi un cauchemar terrible, peuplé de tourments et de châtiments, le public se réveillant pour se rendre compte que tout l’irréel était réel…, ou qu’il dormait encore, en plein nouveau cauchemar… et ce fut en finale, un massacre décomplexé et harassant !
Il faut avoir le cœur bien accroché et ne pas avoir vraiment froid aux yeux aux pays des kangourous, pour pouvoir aller jusqu’au terme de ces odyssées meurtrières qui forment le quotidien des gens du cru…, une lutte “à mort” des australiens “Blancs” et des aborigènes “quasi noirs”, contre eux-mêmes, au dehors, au dedans et parfois dans l’habitacle de leurs autos, mâchoires entre-ouvertes, yeux rouges… et anus se lâchant dans la violence physique et psychologique en des pets diaboliques : “Sous la boucherie, le drame humain”…
L’homme automobile australopithèque, perdu dans le bush, s’en sort plutôt mal, écharpé sans pitié, en petits morceaux…, au cœur d’une société déliquescente qui paraît uniquement faite de chasseurs de crocodiles-Dundee…, de violeurs de kangourous…, d’australo-bipèdes cannibales (manger du kangourou est dément, moins pire pourtant que certains qui raffolent d’un Koala en brochette)…, la sauvagerie australienne, laissée à la vulgate, s’y déchaîne d’un coup sans épargner personne… et tout ça finalement ne sert presque à rien, ce ne sont que des pitreries, parfois brillantes (souvent non), des gigues macabres, des festins voluptueux de démons avides de chair et de sadisme, jamais repus.
Les frontières de la folie se sont ainsi ouvertes sans prévenir, intangibles et sans plus de limites à de pleines transfigurations, car et on en revient à l’automobile australienne, aucun autre constructeur n’a jamais véritablement proposé une super-car rivale aux Ferrari et autres Lamborghini avant qu’arrive Joss…
Si la Nouvelle-Zélande s’était récemment dotée de la Hulme Can-Am afin de venir défier les super-cars européennes et américaines (l’engin s’est perdu dans la jungle), la grande île voisine qu’est l’Australie restait encore pauvre en la matière, le pays des Kangourous n’étant pourtant pas étranger aux cylindrées généreuses et mécaniques de gros calibre, sans toutefois jamais donner naissance à une super-car digne de ce nom…, jugez par vous même ce dont il s’agit… (si le lien n’aboutit à rien, c’est que la société n’existe plus) :
www.auskitcar.com : Cette entreprise fondée dans les années 1990 est spécialisée dans les répliques de Hot-Rods sur base de Nissan 620 et 720…
www.bulletcars.com : Cette firme commercialise des autos complètes extrapolées de la Mazda MX5 équipées de V8 Ford compressés de 500cv…
www.bolwellcarcompany.com : La Bolwell Nagari est une berlinette équipée d’un 3L5 V6 Toyota de 295cv, facturée 145.000€…
www.Carbontech.com.au : La Redback Spyder est une sorte de barquette équipée d’un V8 Chevrolet de 450cv…, le prix de base est de 236.000€…
www.classicrevival.com.au : Spécialisée en fabrication de répliques d’AC Cobra, de Ferrari GTO, cette firme commercialise la CR4 Sports, un Speedster équipé d’un 2L Honda de 216cv, pour le prix de 50.000€…
www.amx07.com : Sous le nom de Custom Automotive Restyling, cette firme re-stylise la Mazda MX5 en lui greffant un bloc avant complet imitant l’Aston Martin Vanquish…
www.devauxcars.com : Une réplique d’une Delahaye mâtinée de Delage des années trente, équipée d’un V8 Holden de 360cv…, un article en a été fait dans www.GatsbyOnline.com
www.drbsportscars.com : DRB vend des kits de Cobra et de GT40, à partir de 10.600€ hors mécanique…
www.elfin.com.au : Au départ cette société fabriquait des voitures de course…, actuellement elle commercialise une réplique de la Lotus Seven ainsi que des roadsters et coupés Elfin Streamliner qui ont été présentés dans la section automobile de GatsbyOnline.com il y a quelques années…
www.gforcesportscars.com.au : Basée à Perth, cette société fabrique des répliques d’AC Cobra en Kevlar…
www.python.com.au : Depuis 1970 cette firme construit des répliques de Cobra, les prix débutent à 73.000€…
www.holden.com.au : La gamme se compose de 12 modèles qui se vendent de moins en moins bien…
www.notasportscars.com : Depuis les années ’60, cette société produit la “Fang”, un croisement entre une F1 d’époque et une Super Seven…
www.Roaringforties.com.au : Dans la province de Victoria, cette firme s’est spécialisée dans la construction de répliques de GT40 équipées d’un V8 Ford de 600cv, pour un prix de 80.000€…
www.rcspeedsters.com.au : Cette petite fabrique artisanale construit une réplique de Porsche 356 sur base des trains roulant et du moteur-boîte de la Porsche Boxter…
www.skelta.com.au : Étrange et laide automobile Targa sur base Honda S2000, équipée d’un compresseur volumétrique…
www.werkzcars.com : Depuis 1999, Andrew Keller commercialise des copies de Porsche 917 et 906…
www.joss.com.au : Ce projet date de 1996 et est soi-disant arrivé à maturité avec la supercar Joss JP1, une berlinette qu’on pensait enterrée dans l’œuf jusqu’à ce qu’elle resurgisse le 1er juillet 2011 lors du salon “Australian International Motor Show” (AIMS).
Matthew Thomas a fondé JOSS Developments en 1996, nommant son entreprise d’après le nom d’un célèbre mineur d’or de Gippsland, Victoria…., huit ans plus tard, en 2004, le rêve de Matt de créer une vraie hypercar est devenu réalité lorsque la JOSS JT1 a été révélée au salon automobile de Melbourne…, la presse locale a pris d’assaut le stand car il y avait là une supercar australienne construite et conçue pour affronter les poids lourds italiens qui n’avaient qu’à bien se tenir, l’Australie allait mettre le pâtée à Ferrari…
Au cœur de la voiture de sport surbaissée qui ressemblait à toutes et n’importe laquelle auto “sportive” des années 2000, se trouvait un V8 américain en alliage de 6,8 litres relié à une boîte de vitesses Porsche à cinq rapports, la puissance était évaluée à 328kW/570Nm avec seulement 940kg d’auto, l’accélération devait donc être rapide…. et une rumeur est née selon laquelle cette voiture réalisait le 0 à 100 km/h en moins de trois secondes et snobait le 400 mètres départ arrêté en 11,9 secondes, la vitesse maximale étant au delà de 300 km/h.
Cependant, Matt et sa JOSS JT1 ont disparu le lendemain de cette foire, sans laisser d’adresse et ce jusqu’en fin 2011, période ou Matt a re-surgi de nulle part, affirmant que la supercar australienne était encore en vie…, la JT1 effectivement a fait une apparition dans un certain nombre de jeux de course, tels que Forza Motorsport et Project Gotham Racing… et, fort des misérables royalties payées par ces jeux qui utilisaient l’image de la JT1, Matthew Thomas à affirmé que son plan était de lancer la production de la Joss JP1 en 2013 avec un prix de 580.000 $…, un prix qui reflétait les changements révolutionnaires par rapport au concept original…
Selon Matt, le moteur, encore un V8, devait provenir d’Europe, de Mercedes AMG (le fournisseur réel n’a jamais été révélé) et la transmission devait provenir d’Albins, la même compagnie qui fournissait des boîtes de vitesses à des équipes de course universellement connues et réputées (qui ?)…
Seulement 25 Joss JP1 allaient être construites chaque année, des productions annuellement limitées, renommées Vanguard…, mais au moment où 2013 est arrivé… rien… il en fut de même en 2014…, puis en 2015…
L’explication donnée après des semaines de tentatives de discussions, était qu’un important investisseur s’était retiré du projet, laissant Matt sans le financement nécessaire pour aller de l’avant avec ses plans…, c’était une catastrophe nationale !
Matt s’est toutefois, ensuite tourné vers un financement Australien via des aides gouvernementales : “kickstarter”…, cherchant à recueillir 500.000 $ pour assembler (réaliser) une première voiture pour le 25e anniversaire de la Targa Tasmania, une épreuve sportive locale destinée à tout ce qui peur rouler…
Ensuite, il a organisé une conférence de presse pour signaler qu’il partait avec son prototype Joss JT1 en Allemagne pour conquérir le Nürburgring…, mais rien de tout cela ne s’est toutefois concrétisé, car pas même un dixième de l’argent espéré n’a été généré.
Alors finalement, le prototype Joss JT1 a été vendu début 2016, enterrant complètement l’espoir que l’Australie devienne un acteur majeur dans le monde des supercars…, Joss Developments n’était qu’un grain de sport dans un océan de sables mouvants…, les spécifications techniques de cet engin quasi lunaire pour lunatiques étaient farfelues et inventées… la puissance grimpait au fil des mois et des annonces, passant de 450 chevaux d’un V8 Corvette à 500 chevaux extraits d’un V8 Mercedes en aluminium placé en position centrale arrière.
Avec un poids réel d’environ 1200 kg et une aérodynamique à l’ancienne (la forme n’était pas sans évoquer les Dauer 962), le 0 à 100 km/h ne prenait pas que 3 secondes et la vitesse maximale ne flirtait avec les 340 km/h… en réalité les performances n’étaient pas plus émouvantes que celles d’une Berline 4 portes Holden Commodore V8 qui était la voiture “donneuse”…
La Joss JT1 affichait une ligne académique de super-car, traditionnellement dessinée par les lois aérodynamiques…, à peine assez pour entrer dans le Top 100 des voitures les plus étranges, mais elle était tout de même impressionnante vue d’Australie…, c’est à ce titre qu’en attendant une hypothétique commercialisation, elle a été rendue disponible dans Forza Motorsport 3 sur XBox 360…
Visuellement, la Joss JP1 avait “quelque chose” de très incarné, de très coloré dans le ressenti et de très vif, établissant une sorte de dualité entre la noirceur, la barbarie et la beauté d’un design pourtant daté au carbone 14…, qui renforçait cette impression de fable routière joliment illustrée de communiqués de presse s’ouvrant, en réalité, aux pires atrocités…
Cette espèce de dichotomie mécanico-design se retrouvait dans le fait qu’il était (et est toujours) impossible de prendre parti, à aucun moment, ni pour le bourreau (le constructeur), ni pour la victime (le client potentiel, mais aucun ne s’étant manifesté, personne n’a été victime), d’autant que les usages s’inversaient en permanence, faisant des deux, une entité unique mais changeante, un dieu Janus précipité dans les Enfers…
Le but n’était assurément pas de rendre un quelconque meurtre esthétique, mais bien d’aller chercher la dimension vaine et funeste de celui-ci derrière son apparente attractivité.
En finale, sans que je puisse savoir si je devais rire, pleurer ou hurler en tapotant cette chronique…, rien que de voir les photos de l’engin devant un hangar en tôles ondulées, j’étais anéanti comme l’était Dale Cooper, à la fin de Twin Peaks, après son combat contre le Mal dans la Black Lodge, perdu et ricanant face à un miroir qui s’est brisé !
Je vous laisse avec cette critique…, ce sera certainement douloureux pour vous, d’avoir lu ma prose souillant le “politiquement-correct” des articles habituels des journaleux intellos-gauchistes, bobos-parisiens et anarchistes (genre “On va péter la gueule à celui qui gère et écrit les chroniques de GatsbyOnline !”) qui, depuis longtemps, rythment vos petites vies (toujours aussi chiantes), mais qui vous paraissent tellement géniales derrière l’écran de votre écran…, que quand vous arrivez dans www.GatsbyOnline.com, la déception de retourner lire les articles habituels des merdias papier, vous donne un big vague à l’âme.
Allez…, j’ai quand même torché ça vite fait pour que je puisse m’envoyer en l’air…
Et maintenant que vous vibrez pour moi et que je fais vibrer votre conscience avec mes chroniques, je vous avoue que je suis de plus en plus lassé d’écrire des histoires destinées à pimenter vos vies tellement palpitantes…