2011 Mercedes SLS63 Kicherer #1
Voici donc la fameuse Mercedes SLS version Kicherer dont la carrière ne va briller que par la grâce d’un public à l’incompréhensible indulgence, tenant compte que le seul intérêt de cette version kitée-tuning est un système hydraulique permettant de relever le chasse-neige (avant) et le becquet d’effet de sol (arrière) afin que l’engin puisse escalader les casse-vitesses et les entrées (et sorties) de garage…
Pour sur que Mercedes aurait du y penser directement !
La présentation de ce gadget “génial” d’une totale débilité…, fait suite à une invention similaire réalisée en Inde et diffusée via YouTube et DailyMotion, la paternité de l’œuvre restant totalement inconnue, sauf pour quelques indigènes locaux qui on vu en cela l’équivalent d’un truc foireux ayant subjugué toute une génération de propriétaires d’Hindoustan (la voiture locale avant la Tata) qui lui ont assuré un incroyable succès commercial local…
Dans le communiqué de presse largement distribué lors de la foire aux beaufs de Essen en décembre 2010, j’ai eu droit à un flot de sornettes charcutières cosmiques, une purge insondable (mais efficace, merci la choucroute ne passait pas), dont j’ai l’amabilité, ici, de n’en citer que le résumé, le texte complet étant constitué (en allemand) d’âneries d’un autre âge poussant tellement loin le propos tellement naze qu’il réussit l’exploit d’être encore plus crétin qu’une parodie de lui-même débité en tranche de jambon à destination d’une clientèle plus qu’incertaine, car constituée de Tuners schizophréniques fortunés…
Je vais certainement me mettre à dos les amateurs de “Kiteurs-Tuneurs” de Mercedes SLS (200.000 euros), un large “following” de fidèles et de geeks décérébrés suivant aveuglement les œuvres de Stuttgart à l’instar des rats qui suivent subjugués le joueur de pipeau dont la mélodie (insupportable), repose uniquement sur un don inné de la continuation dans l’euphorie Wagnérienne (et accessoirement sur son nom)…
Passons vite sur le gadget de base à proprement parler, il tient en 2 lignes (d’une insondable crétinerie), sa description pouvant se retrouver confrontée à un élément fantastique inconnu pouvant provoquer un bouleversement et mettant le doigt sur les travers…, les défauts et les qualités d’un système relevant des accessoires inutiles, à savoir le chasse-neige-spoiler avant et le becquet inférieur arrière destiné à faire croire que le flux d’air passant sous la voiture serait canalisé !
Dans le document officiel, la description dépasse l’anecdotique, dont la psychologie ne se résume qu’à une seule fonction : faire acheter…
Touchée par la grâce divine, cette œuvre devrait marquer profondément les gens et changer le monde.
Invité à la présentation “usine” chez Kicherer (à l’avenir je ne le serais surement plus !), j’étais confiant ; ayant été prévenu qu’une beauté allemande se dénuderait devant et dedans l’automobile, comme s’il s’agissait de tourner une histoire d’amour pornographique qui réussirait à réconcilier les amateurs de romance et les fans de kits-tuning.
Ces derniers redécouvrant ainsi les joies d’une sorte de comédie romantique légère dont la réussite prouvait également aux autres que le mythe du zombie-kiteur-tuneur était désormais définitivement sorti des carcans de la sous culture… et pouvait s’imposer à tous, en toutes situations, sous l’égide de l’étoile (sacrée) de Stuttgart.
Même si l’affaire a connu quelques problèmes de rythme, Kicherer a signé néanmoins là une série de photos éblouissantes dont la mise en scène et l’interprétation étaient à l’unisson d’un scénario rocambolesque ponctué de savoureux dialogues absurdes et incompréhensibles à mes oreilles francophones.
Une nouvelle réussite de l’art automobile pour les cochons, prouvant par là qu’une invention basique avec une histoire de merde, aux mécanismes narratifs éventés et définitivement “poutré” par une présentation ridicule (quel est le rapport entre les “lift’s” et cette nana si peu souriante que j’ai fini par lui demander quand elle comptait s’enlever le plug qu’elle devait avoir dans le cul)…
La culture du tuning-geek, est une sous-culture à la con, défendue bec et ongle par des troupeaux d’imposteurs qui pensent fièrement incarner une sorte d’élite culturelle qui pourtant ne repose, ni plus ni moins, sur la consommation de masse.
La descendance triomphante de cette guilde secrète qui défend des automobiles obscures comme des taxis, qui se retrouve à vénérer aujourd’hui un “lift” de spoiler tout en se tripotant doucement dans les vapeurs d’une espèce de doux rêve collectif leur susurrant à l’oreille qu’ils ne sont pas comme les autres car ils sont différents puisqu’ils possèdent une Mercedes SLS kitée-tuning par Kircherer…, est très interpellante car elle est constituée d’asociaux, persuadés d’être sortis du troupeau.
Les geeks d’aujourd’hui, amateurs de Mercedes, sont devenus leurs propres héros, délaissant les héros charismatiques nazes aux pouvoirs improbables sur lesquels ils fantasmaient avant, dans la création d’un monde nostalgique idéal en se faisant caresser dans le sens du poil par la régurgitation jouissive d’une culture qu’ils aiment à penser comme alternative…, certains saluent d’ailleurs en claquant les talons.
La réalité du monde du kit-tuning se résume pourtant à celui de jeunes blancs-becs banlieusards qui écoutent du rock californien, has been depuis 15 ans et jouent à des jeux videos old school en salle d’arcade…, une affaire de nostalgie…, des inadaptés sociaux qui vont tomber amoureux de la jeune fille mystérieuse et branchée dont la coolitude réside dans un accoutrement (lunettes, rollers, mèches colorées, walkman) qui devait dépoter dans les cours de récré, en 1988.
C’est ni plus ni moins que la culture branleuse de trentenaires nombrilistes qui se sublime par une affolante incarnation juvénile tout en évoluant dans un univers aseptisé, où tout est propre et rose, sans culs de joints dans les cendars et sans palette de graffen dans l’entrée.
Et puis c’est surtout difficile de voir autre chose qu’un re-liftage geek d’un upgrade pour jeunes connards qui cherchent à tous prix à défendre n’importe quelle merde pour avoir, eux aussi, leur place sous l’étoile, espérant faire partie de l’Histoire, à l’instar de leurs ancêtres toujours prompts à verser dans la mélancolie Anschluss va t’en guerre !
La suite ICI : 2012 Mercedes Kicherer SLS 63… #2