2011 Pagani Huayra #2…
Dans le petit monde des Super-cars, Pagani tient une place un peu à part : son produit actuel, la Hiyuraramayea (un nom imprononçable pour les non pygmées), présente toutes les caractéristiques suffisantes que pour prétendre appartenir à ce petit cercle très sélect, même si elle a le physique aussi délicat qu’un surgélateur aquatique inspiré par l’aérodynamisme d’une machine à café Nespresso délurée.
Ce nom est pratiquement impossible à prononcer et, pourtant, aucun autre nom n’aurait pu mieux définir ce qu’elle est réellement : quelque chose d’indéfini qui coûte énormément d’argent et d’or (plus d’un million d’euros)… et qui en finale, ne sert strictement à rien, puisqu’inutilisable…
Non seulement parce que notre époque n’est plus faite pour (et ne privilègie plus) ce type de voiture avec les limitations de vitesses généralisées, mais aussi parce qu’elle n’a aucun aspect pratique, en ce compris la simple promenade, le parking, les manoeuvres… particulièrement les dos-d’ânes, les casse-vitesses et les entrées de garage.
Un vrai designer et un constructeur compétent devraient créer des voitures qui sont belles, certes, mais qui peuvent être utilisées quotidiennement… un simple exament de cette Pagani Huayra démontre que les porte-à-faux avant et arrière sont absolument gratuits !
Si on ne peut se garer dans le parking du GeorgesV ni au parking Fontvieille de Monaco ni entrer ou sortir d’une propriété, ni circuler en rue sans casser le nez et les soubassements… en plus des limitations de vitesse et autres…, à quoi sert-il de payer un million d’euros pour une voiture moins pratique qu’une antique MGB ?
L’émission de la TV britannique (BBC2), Top-Gear, l’avait illustré avec une descente infernale Londres-Côte d’azur avec une Pagani Zonda et deux autres super-cars (Ferrari et Ford GT), restées coincées 6 heures de suite en voulant s’extraire du parking souterrain d’un grand hôtel parisien (couloir de sortie étroit empéchant au conducteur de sortir, chicanes evcluant un retour en arrière du fait d’un manque de visibilité, dénivellation négative/positive/négative de la sortie de parking avec le trottoir puis la rue, rendant totalement impossible toute sortie sauf de casser le nez des voitures)…
Ce modèle successeur de la Pagani Zonda, portait le nom de code C9 jusqu’à récemment… et le fait de se prénommer Huayra (à prononcer avec un mélange d’accent indien et britannique “wé era”) ne change en rien son apparence floutée-loupée qui ne m’a pas coupé le souffle en revêtant une carcasse moins typée “iconoclaste” que celle de la défunte Zonda
Pourtant, j’aime le déjantage total…, mais si la Pagani Zonda doit-être l’anti-Ferrari, destinée à un milieu beaucoup plus sélectif de vrais iconoclastes milliardaires n’en ayant rien à f… de quiconque…, cette Huayra ne renouvelle rien du genre, au contraire, elle se pare de lignes adoucies et de gimmick’s adolescents.
Il y a des choses mille fois plus importantes au monde que ce désordre inattendu.
C’est comme une bouteille qu’on vide un soir, pour faire le fanfaron : on paie une heure d’exaltation d’une longue nuit et d’une journée de migraines et de vomissements.
C’est trop cher payé.
D’aucuns prétendent d’ailleurs que cette débauche de moyens financiers à pure perte pourrait s’infuser dans le temps…
Je n’ai d’autre ambition que de faire de ma vie une fête réussie… et c’est autrement difficile, permettez-moi de vous le dire, que d’ennuyer tout le monde en se tapant sur la poitrine et de souffrir à la vue de cet engin.
Erreur…, c’est le genre d’engin qu’on regrette avoir acheté, à peine passé le premier carrefour, quand on quitte le concessionnaire qui vous a délesté de plus d’un million d’euros…
C’est par contre le genre d’engin qui fait monter les tirages et les ventes des magazines “papier” ainsi que l’audience des émissions TV qui s’adressent avant tout à des gens bons gras qui n’auront jamais les moyens d’acheter de tels cabinets roulants mais qui sont capable de tuer celui qui les critique (je frôle la mort chaque jour)…, d’ailleurs c’était l’effervescence dans les médias automobiles et divers…, ils étaient tous venus à la présentation “officielle” de cet engin avec leurs amis, amies et connaissances : des oignons, des moutons, des experts, l’arrière banc des multimédias, des musiciens, quelques journalistes locaux et puis la foule des journaleux Parisiens.
Tous étaient là.
Sans oublier les assiettes de soupe, des bruits, des cris, des commentaires creux débités par des bouffis…, tous là comme pour chercher quelque chose, peut être eux-mêmes.
Et puis sont mêmes venus des politiques, des irresponsables avec des discours stéréotypés, mêlant l’accueil légendaire italien, l’écologie, la voiture rapide mais propre, le développement durable…, tout y était, tout était valorisé dans un grand poème à la Prévert jusqu’aux petits fours pour les Prévert et le soleil aussi pour une belle journée, tout y était… ainsi que les regards perdus de ceux qui s’y baladaient : les paumés, les perdus, les parfumés, les familles des ouvriers avec leurs enfants trop petits pour voir, des poussettes, des fauteuils roulants, des vieux, des jeunes, des femmes…
Les musiciens jouaient des ballades… et puis même qu’un orchestre qui n’était pas invité se mit à jouer, très fort, très bien, très très bien, comme si c’était la fête pour lui aussi et puis même qu’ils furent priés d’arrêter tellement c’était trop bien !
Tout, tous et toutes y étaient, rien ne manquait, des artisans d’intérieurs cuir, des constructeurs concurrents, des viticulteurs locaux, quelques happyculteurs égarés…; un arrière goût d’avant élections devant quelques caméras.
Dehors les moutons parqués broutaient le foin juste à côté de leurs congénères qui partaient en brochettes, en côtelettes, en assiette et en fumée.
Une belle journée, belle comme une page de catalogue, une quadrichromie sur pavé glacé.
Cette machine de plus d’un million de dollars profite d’un V12 Mercedes de 6,0 litres “tuné” par la firme AMG, produisant 700 chevaux et 738 lb-pi de couple.
Je sais bien ce qui vous intéresse : les données de performances que vous n’accomplirez jamais… de même que cet engin qui n’y survivrait pas longtemps…
Le 0 à 100 km/h s’effectue en 3,2 secondes, la vitesse maxi est de 370km/h…
La puissance du moteur est distribuée aux roues arrière grâce à une boîte séquentielle de sept rapports à doubles disques.
La Huayra pèse un pneu (gag !) plus de 1350 kilos au total, ce qui est fort lourd !
La répartition des charges va comme suit : 56% à l’arrière et 44% à l’avant (c’est mathématique, mais il arrive que des magazines n’arrivent pas aux 100%)…
A l’arrière, se trouvent 4 panneaux mobiles permettant d’augmenter l’appui aérodynamique sur demande, en combinaison avec un système permettant de régler la hauteur du museau.
Ce sont des pneus Pirelli Pzero Rosso qui ont été spécialement conçus pour ce bolide.
Le résultat est donc un objet changeant de forme en permanence.
La touche ultime provient des portes papillons, dévoilant un habitacle néo-baroque dans la plus pure tradition Paganienne, alliant cuir, aluminium, carbone et détails technologiques.Tandis qu’un ministre chloroformait l’ambiance, je me suis laissé envahir d’un sentiment de solitude, de vacuité… et d’une souffrance à sentir la vie se dérober entre les doigts et filer à toute vitesse, sans que je ne parvienne à réaliser quoique ce soit dans ma vie qui me semblât utile contre la connerie, ou dont j’aurais pu être apaisé.
Retenir les heures ou bien tripoter les dernières minutes d’une sorte de procès que je me fais chaque soir pour témoigner qu’elles furent… et espérer qu’elles repassent.
J’ai piloté à peu près tout ce qui flotte, roule ou bien plonge, j’ai pris pelle ou pioche, et puis s’est imposé le défi quotidien d’une page à écrire, çà ou peigner la girafe…
J’envisage dès lors un cahier à tenir, un cahier magique ou intemporel pour une comptabilité de l’insignifiant et, dans la colonne “ventilation” me sacrifier d’une aile et sauter deux consonnes pour passer de l’ennui aux contes ordinaires, des petits riens à la minute, aux gouffres des heures qui s’étirent et s’enfoncent dans les pages… et puis, tirer au cordeau entre les lignes.
Le tour serait joué, je m’y noierais, mais j’en ressortirais indemne.
Pas de chemin, pas de but…, seule l’éloge de la quête donne l’illusion d’avancer et d’arriver quelque part.
Ecrire, décrire, tenter de comprendre, c’était là le but, avant que je ne découvrisse qu’il n’en fut point !
A toujours chercher le nord, on finit par retomber sur son cul… et pendant ce temps là le ministre disait que c’était pas bien de rouler trop vite…, çà compliquait, vu l’auto présentée…, forcément… et moi aussi rendez vous compte après avoir eu le courage de parler pour ne rien dire… au lieu de ne rien dire, tout simplement…
À regarder les entrailles de la bête que la firme italienne expose comme une œuvre artistique, l’amour du détail cher à Pagani a été préservé.
Sept années de développement, une bonne année de retard, trois prototypes dans les décors…
Il y a à peine plus de dix ans, Pagani a dès ses débuts visé les sommets et placé la barre très, très haut.
Devenant en quelques années une nouvelle référence parmi l’univers des super-cars, la magnifique Zonda laissera malheureusement peu à peu sa place à cette Huayra moins bien dessinée.
Esthétiquement, difficile toutefois de ne pas y voir une Pagani.
Pour maintenir l’ensemble à 1 350 kg, Pagani a usé de son matériau exclusif inauguré par la Zonda R, le carbo-titane…, de la fibre de carbone dont le tressage comporte des fils… de titane, matériau utilisé pour la réalisation de la coque.
L’auto est un peu plus large que la Zonda (2,04 m), elle est également plus lourde (1 350 kg à sec, ce qui est une expression sexuelle dont le double sens est voulu).
Côté châssis, une double triangulation développée à partir de celle de la Zonda R est installée aux quatre coins de l’auto.
Également contenue en termes de masse, la boîte de vitesse ne pèse que 96 kg…, elle est placée à l’arrière du moteur (transversalement afin de limiter la longueur du couple moteur/boîte et favoriser la répartition des masses entre les essieux), il s’agit d’une unité manuelle robotisée conçue par Xtrac ayant 7 rapports et deux modes de conduite ; ‘Confort’ et ‘Sport’.
Non loin de là, les freins en carbone-céramique s’avèrent eux aussi empruntés à la R.
Une suspension active, qui peut notamment faire varier la hauteur de caisse (pour franchissement ou afin d’ajuster les flux d’air sous l’auto à certaines vitesses).
Vient ensuite l’aérodynamique, on trouve en particulier quatre dérives ajustables individuellement, une à chaque coin de l’auto (à l’avant, de chaque côté du ‘nez’, variant de 0 à 30° ; à l’arrière de chaque côté des échappements, variant de 0 à 40°)… qui peuvent s’activer automatiquement au freinage ou augmenter l’appui, notamment en courbe, par une action distincte gauche/droite.
Quant à l’habitacle, accessible via des portes “papillon”, il est est merveilleusement clinquant.
Qu’on les secoue.
Y’a des jours, c’est la foire aux tartignoles, aux jambes de bois, aux bras cassés et aux moignons repliés sous la chemise, aux faux borgnes, aux vrais aveugles, aux nombrils crasseux et aux égos violacés et turgescents.
C’est comme çà…, devoir subir la profession de mauvaise foi d’un bileux qui non content d’avoir arrosé les murs de sa merde, se réclame de la paix et de la concorde.
C’est dingue, la merde, plus on en tartine, plus on est sur qu’il en restera, c’est un axiome.
Mêmes artifices, mêmes diversions, mêmes accents de sincérité enveloppés dans le sirupeux, mêmes intentions désintéressées sur tout ce qui n’est pas du pouvoir convoité, le grand vide intersidéral qui donne à la passion, un je ne sais quoi de primesautier arrosé d’un vinaigre millésimé mais trois étoiles.
La langue de bois officielle des grands et le fielleux qui est à la politique et aux affaires ce que le patois est aux langues vivantes, vont bon train, sans complexe par rapports à la cour des grands.
Où sont les mouvements d’opinion, la stupeur générale devant l’inacceptable, la bronca des cris cons comme la mort ?
Je suis parti juste un peu, pas trop loin, sans radio, sans web, sans tel, sans cervelle aussi.
Échapper à la connerie ambiante, à la foule en pleurs.
Je suis parti avec une furieuse envie de ne pas revenir.
Je reviens toujours.
C’est un classique.
C’est pénible les classiques, on sait toujours comment çà va finir.
Mal.
Où alors c’est une comédie.
Mais c’est pas sérieux une comédie.
Alors je suis revenu dans mon chez moi.
Enfin c’est devenu comme çà.
Le plaisir c’est de chercher le moyen de s’évader.
Je sais bien qu’un jour j’y parviendrai.
J’ai déjà réussi.
Une soucoupe, c’est çà, Pagani devrait envisager la construction d’une soucoupe.
Volante de préférence.
Une soucoupe volante pour carapater les cons friqués dans l’atmosphère intersidéral de la bêtise humaine !
J’ai bien lu Terre des hommes de Saint Exupéry, eh bien, c’est là haut que çà se passe et c’est quand on redescend qu’on trépasse, sur la terre, où c’est “comme çà que les hommes vivent”.
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