Defender… Sur les pistes du Land Rover Experience !
Il y a des jours où l’irrésistible extension de la bétise humaine m’apparaît soudain évidente, telle une aube perlée de gouttes de rosée parfumée, tel fut le jour où, déambulant dans le dédale de la vie, je suisse tombé l’ex-nouvelle Land Rover Defender…, la dernière de cette lignée…, un “collector”…, l’été se dispersait comme il pouvait, en attente de la rentrée… et la valse des culs en bord des centre-ville s’achèvait sans plus de raison qu’elle n’avait commencé…, le string est une religion, le cul un modèle économique… et la clientèle a la monogamie participative et la pédophilie sélective…
Un cul c’est un cul…, vous diront les plus érudits des pornographes de terrasse…, les vendeuses, quant à elles, font de la majorité sexuelle, du code pénal et des mœurs, un flou artistique devant l’écrasante vérité du premier rapport bucco-génital venu derrière un buisson…., alors les pucelles républicaines et les violeurs de l’entertaiment cohabitent pour le bien du marché.
Parle à mon cul, ma tête est anale…, la pornographie devient de la poésie… et la boucherie une manière comme une autre d’aimer pour la nuit ou pour la vie…, mais il faut rendre leurs lauriers aux vaincus…, que serait l’objet de la fessée sans le regard qui le désire simplement sans poser de question, juste en un instant, d’un bref mouvement de gauche à droite, de droite à gauche ?
Rien !
Alors gloire au miroir de l’âme accréditant que la conscience se trouve entre les hanches ergonomiques et les cuisses faisant office de comptoir…, regarder le même cul dans les yeux, tous les jours et jusqu’à la fin de la mode taille basse, cela relève autant du fétichisme que de la proctologie…, mais que faire lorsque le cul tant aimé ne tient plus dans les mains ?
Le poids des années, les grossesses inopinées, l’irréductible cellulite, l’art de la table voire de la fourchette, les nouveaux modèles en vogue…, le cul subit les affres de la machine-temps…, lorsque que le pourcentage de tissu reprend le dessus sur celui de la chair, la persistance rétinienne préfère les silhouettes à la haute définition…, la goulue, de nos jours, serait une curiosité en streaming…, rien de plus.
Après la pensée inique unique, l’industrie fait dans la taille unique…, or le cul en question est un mirage en papier glacé pour fanatiques résignées…, tandis que les affameurs réécrivent Darwin…, les feeders font du charlatanisme protéiné un moyen d’émancipation à la portée de toutes…., entre le carême et les soldes d’été…., du féminisme light pour des culs préférant la misogynie à l’anonymat…, le système est si bien huilé qu’on en perdrait presque tout plaisir…, les plus honnêtes des vicieux regardant dans les yeux et les aguicheuses stringuant les leurs.
Partir du textile pour remonter dans les cosmétiques, on appelle ça une révolution…, mais ne vous enflammez pas, certes, le cul est un combat perdu d’avance puisque tous les belligérants s’entredéchirent sur l’opportunité de son voilage ou sa nudité intégrale…, mais à y regarder de plus près, Archimède aurait mieux fait de réclamer un cul plutôt qu’un levier pour s’occuper du monde…, avoir un cul dans la tête ne signifie pas que l’on cultive une obsession, bien au contraire, cela indique qu’on laisse de l’imagination à nos mains.
D’une pudeur légitime à une hypocrisie unanime, les plus beaux culs d’aujourd’hui font les guerres de demain.
Bien…, ne croyez pas qu’il s’agit là d’une disgression douteuse, que nenni…, le cul est la partie du corps qui prend invariablement position dans les sièges de toutes les automobiles…, quoique Ferrari, Maserati et Lamborghini ont inventé une autre manière de conduire : la position accroupie avec jambes écartées et pédalier décalé à l’extrême…, le must de l’inconfort revient indubitablement à la Land Rover Defender !
Les engins surestimés, ça varie…, bien fol est qui s’y fie : il faut parfois être très bien disposé pour prendre du plaisir à rouler dans ces étrangetés aléatoires dont certaines manquent cruellement de fond.
L’auteur de ces lignes (c’est moi) est, personnellement, plutôt réceptif aux bizarreries concoctées un pneu partouze dans le vaste monde, mais il faut bien reconnaître que ce n’est pas toujours destiné à tout le monde, à force de clichés et de lourdeurs…, ce n’est donc pas sans une certaine circonspection que j’ai accepté du bout des lèvres et des dents, revenant tout juste d’avoir survécu à un autre essai, de pouvoir me remettre à supporter les sévices automobilistiques qu’on me fait régulièrement subir.
Alleluia, hosannah, haré krishna…, la Land Rover Defender allait me réconcilier vigoureusement avec tout ce qui touche de près ou de loin aux Indes…, depuis, je pense assez sérieusement à m’expatrier là-bas, mais on me souffle que l’excitation est parfois mauvaise conseillère.
Sans être, et de loin, la plus mauvaise 4X4 du monde, la toute dernière Land Rover Defender est sans doute l’une plus outrageusement foldingue qu’il m’ait été donné de conduire depuis longtemps : une sorte de gag roulant ultime, mixant tous les genres possibles et imaginables dans la limite de ses capacités, suivant une logique illogique aux profanes.
Une intuition certaine me conduit à penser que si la Land Rover Defender se nomme ainsi, c’est sans doute parce que ses auteurs ont dû franchement hésiter au moment de baptiser la bête, tant elle s’avère riche en substantifique moelle…, pour résumer grossièrement, c’est la rencontre du post-apocalyptique et de l’aventure exotique à la sauce British, le tout avec des références surannées balancées dans l’enthousiasme le plus total !
Une telle automobile hors du temps se découvre et se déguste d’une seule traite…, aussi me sera-t-il difficile de trop en révéler sans gâcher votre plaisir…, mais l’émotion me conduit tout de même à vous expliquer de quoi il retourne, quitte à gâcher un peu votre ivresse de la découverte.
La Land Rover Defender a ceci de particulier qu’elle semble avoir été en grande partie improvisée, à la manière d’une fuite en avant, les auteurs empilant perversités, sournoiseries et stupidités les unes après les autres dans une véritable surenchère de n’importe quoi, pour arriver à rendre les clients potentiels complètement pantelants.
Totalement dingue mais peu jouissive, la Defender est une apothéose née d’un dantesque pétage de plombs : on la savoure comme un mets des indes, très pimenté mais inconnu, en allant de surprise en surprise au rythme des improvisations du temps qui passe et ne revient jamais…, en se disant, ébahi : Normal que c’était la fin de la lignée, mais que pouvaient-ils encore inventer après cette “ultime” version ? La seule limite étant le temps, qui seul manque pour que les ingénieurs rajoutent encore plus de dingueries.
Autant dire que la Land Rover Defender est à découvrir et à conserver précieusement au musée des paroxysmes…, elle est très fortement recommandée à quiconque pourra mettre la main dessus et se la payer…, du vrai bonheur !
J’ai pu y prendre goût après avoir passé plusieurs semaines, le regard à hauteur de postérieur, la nuque en berne…, parmi les 4×4 les plus emblématiques au monde, on compte la Jeep Wrangler, la Mercedes-Benz Classe G et la Land Rover Defender…, trois classiques parmi les classiques que l’industrie automobile préservait, telles des reliques…. et…, à part la version AMG de la Classe G, ces inoxydables automobiles tout-terrain sont en général présentées dans le plus simple appareil…, Land Rover a néanmoins décidé de commercialiser une version pimentée de son best-seller : la Defender Exclusive.
Offrant aux clients la même prétendue habileté en tout-terrain, la Defender Exclusive se démarque non par sa technique (inexistante), mais par une teinte Nara Bronze, avec un toit et des passages de roues en contraste Santorini Black… et des plaques taraudées noires pour le pare-chocs avant et les seuils latéraux.
Un insigne spécial Defender est apposé au-dessus des feux arrière à LED, tandis que les phares sont rehaussés par un cerclage noir qui contraste avec la teinte de la carrosserie…, ce design distinctif est complété par une calandre dans la couleur de la carrosserie et un lettrage Land Rover en finition noir brillant sur le capot.
Le Nara Bronze est spécifique à cette édition spéciale… en combinaison avec un intérieur en deux tons Ebony & Almond, avec surpiqûres contrastées Nutmeg pour le volant et les sièges…, le pare-chocs arrière avec seuil intégré facilite l’accès au coffre ainsi que son chargement… et les jantes de 16 pouces en alliage Saw Tooth montées de pneus tout-terrain MTR parachèvent l’ensemble en conférant à cette Defender Exclusive une allure aussi impressionnante qu’assumée.
Le logo Land Rover est intégré en relief dans les appuie-tête avant tandis que les tapis de sol arborent le logo Defender…, pour une harmonisation parfaite avec l’extérieur de cette édition spéciale, le combiné d’instruments central est assorti à la couleur de carrosserie du véhicule par une même teinte de finition.
Alimentée par le moteur diesel 2,2 litres couplé à la boîte manuelle à 6 rapports, la Land Rover Defender délivre 360 Nm de couple pour un remorquage pratiquement sans effort et un raffinement de conduite masochiste typiquement britannique, sur route comme en tout-terrain…, bémol tout aussi assourdissant que le bruit (épouvantable) de la motorisation diesel…, la Land Rover Defender Exclusive fut proposée dès le mois d’août 2012 à partir de 37.500 €…
La land Rover Defender est pour moi une cellule mobile sans barreaux, alors que pour certains c’est l’automobile 4X4 ultime de l’homme moderne…, que l’on s’y tienne en position du fœtus… ou avachi…, son habitacle donne un sens à la captivité…
En rue, sur routes ouvertes ou fermées, cul-de-sac compris, chacun est dans sa boîte, le plus loin possible des autres, oscillant entre la liberté arbitraire et l’insécurité séculaire…, alors…, dès que j’ai débuté ma balade en Defender, j’ai tenté de me convaincre que je pouvais m’en passer…, mais, étant l’homme du temps qui fuit, pas de celui qui passe…, en tant qu’homme pragmatique qui aime jouir au conditionnel tout en témoignant du temps réel…, je me suisse résolu à devenir un homme urbain de la campagne…, à la vie bien cintrée…
Pour tout dire, je n’aime pas, enfin je déteste, non, à vrai dire je hais la ville et la dictature du consumérisme…, à mon sens lorsque que les gens bien sous tous rapports me condamnent à un dîner bio sous prétexte d’un romantisme écologique, par idéologie de saison ou pour faire comme tout le monde, j’ai l’impression d’être un vestige cannibale baignant dans le cholestérol, enlevé par des écowarriors habillés par Agnès B.
De nos jours, le premier des penseurs d’opérette ouvre sa secte gastronomique pourvu qu’il y ait un pèlerin à la soupe…, évidemment, ces VRP du bien, du bon et du beau ne peuvent s’empêcher de justifier leur mascarade alimentaire qui écœure n’importe quel smicard : Tu sais, Quelqu’un, mon ami, il faut bien prendre soin de soi !…, en effet, entre les putes de luxe, diverses thérapies, les UV et SUV…, une Land Rover Defender ou manger bio…, les gens qui ont les moyens de s’ennuyer trouvent toujours une solution pour faire de leur nombril un combat légitime !
J’aime le jeu, j’aime le risque, alors je joue parfois avec le feu et je me brûle toujours…, mais, apparemment, j’ai la réputation d’être un homme de parole…. et, pour moi, la parole, c’est tout ce que l’on a, donc je paie mes dettes…, c’est ainsi que, la mine déconfite, les épaules lâches et le cœur las, je me suis retrouvé, entre les promesses de l’aube et le chant des éboueurs, à conduire une Land Rover Defender, étant bien opportunément accompagné de mon nécessaire de survie.
C’est la même histoire, à chaque expédition suicidaire au-delà de l’autoroute, dans le monde parallèle des départementales et des nationales apportant leur lot de malheurs biologiques…, je suis une victime du consumérisme !
Démangeaisons nocturnes, allergies saisonnières, piqûres commanditées, morsures exceptionnelles…., j’en suis réduit à une communion hypocrite avec l’automobile, prêt à l’abandon de ma raison en fixant la trotteuse de ma montre…, ou à une overdose de cortisone…, chaque week-end s’achève avec toujours le même diagnostic : le changement fait forcément du bien, alors que, me dit-on, je suis trop “ethnocentré” pour parvenir à le réaliser…, mais, lorsque le “vivre ensemble” me pollue, je pars au loin reprendre des couleurs.
Lorsque la symétrie reprend ses droits sur l’aléatoire et le provisoire, je sais que je suis enfin chez moi…, mes matins sont ainsi faits d’ordre et de rigueur, les choses sont à leur place…, la vie devrait ressembler à mon loft…, un monde sans guerre hygiénique ni misère morale… et encore moins de solidarité épidermique…, dans ce petit coin de paradis, je tiens en respect les valeurs criminogènes inhumaines et la dégénérescence de la reproduction des élites.
Pratiquement 70 ans plus tard, le “nouveau” www.GatsbyOnline.com est prèt, par mon biais…, à en découdre avec l’ultime évolution de la land Rover Defender que j’avais raté en 2012 lorsqu’elle fut présentée à la presse merdiatique universelle…, une Land Rover Experience.
C’est le 30 avril 1948 qu’a été présenté au Salon de l’automobile d’Amsterdam la toute première Land Rover…, sa forme n’avait pas été choisie par un designer à l’époque : c’est sa fonction qui l’avait dessinée…, le châssis long station-wagon est apparu pour la première fois en 1956, avec une capacité de 10 sièges…, le décor fut ainsi planté, avec cette silhouette inimitable et désuette, encore de rigueur aujourd’hui.
Première évolution (la plus sensible) en 1958 avec la Serie II, à la carrosserie plus soignée (imaginez ce qu’était la série précédente…, il faut dire que la Serie I paraissait avoir été bricolée au fond du garage avec des panneaux de récupération)…, puis vint en 1971 la Serie III, reconnaissable à sa calandre en plastique moulé, venant remplacer la grille métallique…, fini d’improviser un barbecue avec la grille de calandre…, mais, ressorts à lames et freins à tambour restaient d’actualité, tandis que les premiers V8 se sont glissé sous les capots à partir de 1978.
Révolution en mars 1983, avec l’arrivée de la 110 venant remplacer la 109 (gag !), tandis qu’il faudra attendre quatorze mois encore pour que la 90 pousse la 88 Serie III vers la sortie (re-gag !)…, l’évolution se voulait plus fondamentale…, avec des suspensions à ressorts hélicoïdaux dérivées du fameux Range Rover, accompagnées dans la foulée de freins à disques assistés (à l’avant..;, pour l’arrière, il faudra attendre encore un peu)…, la direction pouvait, de surcroit…, enfin bénéficier (en option) d’une assistance…, le pare-brise était en une pièce, le panneau de calandre avançait pour s’aligner au niveau des phares et des extensions d’ailes souples compensaient l’élargissement des voies.
Petit souci en 1989 avec l’arrivée dans la gamme de la Discovery…, la “Land” devait se trouver un nom, elle sera baptisée “Defender” en 1990…, depuis, la Land Rover Defender a évolué par petites touches, principalement au niveau de la motorisation.
La 200 Tdi de 2,5L apparaît en 1990 et fait rentrer la Defender dans l’ère moderne avec une puissance enfin acceptable…, suivront en 1994 la 300 Tdi, suivie de la TD5 en 1998, un bloc cinq cylindres de 2,5L et 122chevaux, bardé d’électronique, ce qui fit hurler (à tort !) les puristes…, mais les changements les plus spectaculaires se situaient à l’intérieur, avec un nouveau tableau de bord venant remplacer celui qui datait de 1983.
Land Rover ayant plusieurs fois changé de propriétaire, la Defender était mûe depuis 2007 par un quatre cylindres 2,5L d’origine Ford, dernier propriétaire avant que la marque ne soit cédée au géant indien Tata, avec Jaguar.
Ce bloc Ford ne se voulait qu’une partie de la profonde (pour une Land Rover s’entend!)… évolution de la Defender, puisque le moteur2,4L était accolé à une boîte six vitesses…, les puristes ont eu de nouveau matière à hurler, puisque ce tableau (plutôt laid, il faut l’admettre) sonnait le glas des deux aérateurs à bascule situé sous le pare-brise.
Shocking ! (reconnaissons à ce tableau de bord le mérite qu’il pouvait intégrer l’air conditionné de manière moins envahissante).
Autre évolution, liée aux réglementations de plus en plus strictes de l’administration, l’abandon des deux banquettes placées en vis à vis sur les passages de roues arrières au profit de deux sièges face à la route…, résultat : la Land Roverl Defender ne pouvait plus emporter que sept personnes pour neuf auparavant…, ne parlons même pas de certaines versions, spécifiques entre autres au marché anglais, où le constructeur arrivait à caser douze places, certes, mais dans un confort très relatif…
Les évolutions récentes n’enlevèrent malheureusement rien au charme (sic !) complètement décalé de l’engin, qui semblait traverser les époques et les modes avec un succès de plus en plus soutenu, limitée autrefois à un usage des plus rudes sous des latitudes lointaines, automobile 4X4 chérie des aventuriers et des voyageurs aux longs cours, la land Rover Defender s’est, pour ses dernières années d’existence, réellement appropriée aux paysages.
Une fois hissé à bord, j’ai découvert ce fameux tableau de bord, si loin des canons actuels, puis j’ai été abasourdi en cause du pare-brise rigoureusement plat et quasiment vertical, et…, lorsque j’ai voulu positionner confortablement mes jambes et pieds…, je me suis trouvé confronté à un pédalier décalé vers la gauche…, tout en nageant sur des sièges d’un dessin vieux de vingt ans.
En prenant le volant du Defender, je me suis toutefois objectivement posé des questions sur son succès…, déjà pour y monter, c’est pas la joie, tellement les sièges sont hauts perchés…., j’ai mis en marche, et j’ai été sidéré par le bruit du moteur envahissant tout l’habitacle, avec une vigueur dont j’avais doucement perdu l’habitude (ce n’est pas un double sens sexuel)…, sur route, comme la land Rover Defender plafonne à 130, dans un bruit assourdissant, pas besoin d’investir dans un anti-radar Coyote…, impossible de dépasser le 110-120 km/h…, soit à peine le double d’une Aixam, qui coûte 10 fois moins !
Ceci écrit, la Land Rover “Def” dégage une telle dose d’authenticité et d’efficacité, que je m’y suis attaché bien vite… en rêvant de voyages et d’aventures…, je me suis complaît à composer avec ses défauts, je me suis même surpris à le découvrir somme toute assez efficace sur la route, avec une vivacité et une maniabilité que je ne lui soupçonnais pas.
J’avoue m’être délecté de sa garde au sol et de la taille de ses roues lui permettant d’avaler n’importe quel terrain, même si quasi personne n’exploitera jamais ses impressionnantes capacités en conditions extrêmes…, j’ai en finale aimé sa ligne hors du temps (depuis quasi 70 ans), et j’ai pleuré avec des larmes de crocodile, sa disparition pour cause d’inadaptation à des normes de plus en plus restrictives, la fin d’une belle histoire, mais aussi d’un certain art de vivre et de se déplacer…, la fin d’une époque… (pour ma part, je m’en f… totalement, je roule en Jeep Wangler 6cyl 4L boite auto et air con-ditionné)…
Aujourd’hui, les villes rugissent à pleins poumons cancéreux tandis que les automobiles à crédit et en sursis mugissent les unes derrières les autres en spéculant sur l’humeur des feux de signalisation…, quel spectacle !
Selon les avis, ces colosses tricolores sont tantôt psychorigides, tantôt schizophrènes, mais jamais, au grand jamais, équitables…, je les trouve rassurants, postés qu’ils sont, entre routes gondolées et bipèdes trop pressés…, ils administrent les boulevards, préférant le libre arbitre au code de la route, l’accident bête et définitif à la patience du viager.
Faits du métal des rois, dominant leur monde quitte à tutoyer les bouleaux, ils ont la peau couleur camouflage et granuleuse de l’expérience…, ils parlent peu, ils disent oui, non, peut-être…, en vert, en rouge, en orange…, et surtout, j’aime leur conservatisme, il n’ont pas cédé aux sirènes de la modernité : un piéton rouge et un piéton vert…, aucune voix de téléphonie rose prompte à faire croire au charme de la rue !
Clac, clac, clac, clac, clac…., l’armée régulière est de retour, les secrétaires de direction poignardent le goudron, qui ne demande que ça, pour rattraper le retard de la veille…, ces impacts se marient à merveille avec le chant en canon des petites cuillères quittant le café pour s’écraser contre les anses des tasses.
Lorsque les terrasses de bistrot entrent en scène, c’est que les gens bien travaillent pour nourrir la ville et que les autres l’alimentent en anecdotes…, la cité ouvre un à un ses chakras aux plus offrants, aux plus addicts de la caféine…, le temps passe, malgré la monotonie, les rideaux métalliques se lèvent pour ponctionner un peu de pouvoir d’achat dans l’anarchie la plus totale…, bien souvent cette cacophonie quotidienne est le moment propice pour profiter des rayons du soleil, qui se moque d’avoir des spectateurs.
Mais parfois, je dois prendre part à la mascarade, il me faut sortir en pleine journée, durant ces heures mornes où l’on m’appelle Monsieur…, certainement à cause de mon âge, peut-être grâce à mon ramage, mais parfois par égard à ce que j’écris…, la marche forcenée n’est propice qu’à la folie passagère, la fraternité imaginaire, ainsi qu’à la violence animalière…, mais, pour l’heure, le mammifère plantigrade que je suis roule en Land Rover Defender.
La route est encore longue, la perspective d’en finir se réduit…, les réverbères sont sous le régime de l’intermittence, la ville se drape de son côté obscur sous le regard avisé de l’astre que nul n’ira décrocher…, si les cloches n’avaient pas la laïcité nocturne, il serait précisément l’heure du crime…., il y a des signes qui ne trompent pas.
Les Britanniques d’occasion qui achètent cher, puis roulent n’importe comment en land Rover Defender, claquent tous du croupion dans leur jean slim dès qu’ils croisent un groupe de malades du myocarde aux casquettes brodées d’un reptile aquatique…, les nymphomanes contrariantes regrettent leur radinerie sur le tissu séparant leurs genoux du viol, tandis que les monogames crucifiés par de multiples maternités jouent à la scène de la nativité, avec du latex, sur la première Albanaise venue…, les uns vont faire des crises d’agoraphobie dans les back-rooms que les villes ont le chic d’abriter…, les autres font acte de misanthropie sur un banc, accompagnés d’un fond de bouteille.
Quoi qu’il en soit, dans les deux cas, personne ne veut rentrer chez lui, dans sa case…, à côté, au-dessus, au-dessous d’autres cases…, ce qui me rappelle que la ville est une conséquence… et que chacun a le même problème : la peur du noir, la peur du silence, la peur du vide, la peur d’être seul…, dans un moment d’humanité non désiré, la plus grande des avenues se mue en ruelle puis en coupe-gorge…, au royaume des ombres, la ville préfère le son à la matière.
Les tressaillements les plus anodins sont sources de toutes les phobies, lorsque les monstres de pierre deviennent impalpables…, c’est l’effet de la vision nocturne dû à la persistance rétinienne…, il faut bien se persuader de tant de choses pour ne plus avoir peur…, à chacun son syndrome de Stockholm !
Et c’est en refusant une charmante proposition pour une quelconque manipulation vénale à tendance sexuelle que j’ai entendu une voix…, à force de longer les quais, j’ai rejoint le quartier chinois où plus personne ne parle cantonnais, puis le quartier arabe où le shit a connu une curieuse inflation… et enfin le quartier universitaire où l’alcool promet la pilule du lendemain, j’ai stoppé…,mais plus rien…, juste le sifflement du vent sec dans les arbres.
N’ayant pas suffisamment d’amis de mauvais goût pour avoir droit aux joies d’une caméra cachée me surprenant au volant d’une land Rover defender… et le bitume me collant depuis si longtemps à la peau…, je n’ai pas relevé cette occurrence…, dans pareille situation j’incrimine toujours mon taux d’alcoolémie ou encore la fatigue, mais vu l’absinthe de substitution que j’avais ingurgitée et sachant que j’avais procrastiné toute la journée de la veille en tapotant des textes sur www.GatsbyOnline.com…, je me suisse mis à douter.
J’ai senti comme une certaine angoisse s’emparer de moi…, j’ai serré machinalement ma mâchoire jusqu’au sang…, toutes les dix secondes j’ai braqué ma nuque brusquement dans une direction différente, quitte à attraper un torticolis… et la Voix est revenue…, une, deux, trois, dix fois…, à l’horizon, toujours pas la moindre réponse à mes questions vociférées à l’obscurité, comme le premier des illuminés.
Puis je me suis arrêté, pour repartir…, perdant mon temps, alors qu’il ne me restait que trois petites heures avant l’expiration de ma mission : l’essai de cette voiture d’un autre âge…, les bâtiments se sont mis à murmurer entre eux lorsque le vent est venu les frapper pour un peu de reconnaissance…, mais je savais bien qu’ils se moquaient de moi.
J’ai donc décidé de ne plus rien écouter, de regarder droit devant sans vraiment fixer quoi que ce soit, parlant le plus fort possible dans ma tête…, de tout, de rien, du PIB du Tadjikistan, de la course au titre pour le championnat du monde de catch, de la défaite de la pensée, de mon ancienne collection de cartes téléphoniques…, mais rien n’y a fait.
Plus je réfléchissais fort dans ma boîte crânienne qui ne laissait que peu de place à l’écho, plus je trouvais une logique à cette Voix…, ce son apparaissait dès qu’il y avait une lumière… et pas n’importe quelle lumière…, sur cet interminable boulevard, tous les cinq cents mètres il y avait un feu de signalisation… et avant lui un réverbère réglementaire…, c’est entre les deux que la Voix se manifestait.
Je n’avais pas assez peur pour nier l’évidence et je n’étais pas suffisamment rassuré pour faire marche arrière…, aucune autre voiture à des kilomètres et…, comme par hasard, lorsqu’on en a besoin, encore moins de ronde alcoolisée, statistique et pécheresse de la brigade anticriminalité.
À ce moment, plus de nombril à congratuler et plus d’amour-propre à exposer, il ne restait que ce qui fait de nous des animaux différents : cette curiosité obsessionnelle qui est nôtre…
À ma droite la civilisation, du bois, de la pierre, du ciment.
À ma gauche l’inconnu, le trottoir, la rue et enfin le noir.
Je respirais par à-coups, mes narines se dilataient et se figeaient avant de se relâcher…, ma lèvre inférieure était pendante, mes sourcils braqués en direction du ciel, ma gorge était sèche et ma pomme d’Adam réclamait un plan de survie rapide…, je somatisais au point de m’inventer de l’arthrite précoce et mon cœur expulsait plus de corps étrangers qu’il n’en laissait entrer…, le son de ma voix restait bloqué…, à ce moment-là, le feu est passé au rouge… et la Voix a surgit :
– Alors, comme ça tu comprends lentement, mais tu agis vite. Je suis déçu, je pensais que c’était l’inverse pour un homme de ta trempe !
– Heu… ha… heu…!
– Bravo, des onomatopées, c’est tout ce que tu as à me proposer, vraiment ? Je me contenterais presque d’une phrase avec un vulgaire complément d’objet direct tu sais ! Je te propose une performance digne de Jeanne et du bûcher… et toi, tu es là, sans rien dire. Tu es créationniste ou juste demeuré ?
– Eh bien, ni l’un ni l’autre.
– Mazette, c’est que tu fais dans la concision. C’est la timidité ou la peur ? Hum, tu crois que je ne t’entends pas conchier la Terre entière comme si tu n’étais pas accidentellement de passage ?
– Je ne comprends pas. Mais si cela n’a aucun sens, en quoi mon opinion peut-elle vous intéresser ? D’ailleurs, pourquoi vous dérange-t-elle ? Je ne nuis à personne.
– Les avis je m’en moque, c’est du nombriliste sur talonnettes ! Ton époque ne distingue plus le philosophe de l’idiot du village…et la postérité ne dure pas plus longtemps que le tube de l’été. Mais toi, depuis toujours… et plus particulièrement depuis 2006 sur www.GatsbyOnline.com, jour après jour, tu condamnes le monde, les gens et l’histoire…
– J’expose simplement une analyse complexe d’un monde qui l’est encore plus !
– Modeste avec ça. Sérieusement, si tu veux avoir raison et être seul, tu as l’ascétisme, avec la vérité sous le bras en option.
– Je commence à perdre patience, bon c’est pas tout ça, mais je suis un homme moderne, alors voyez-vous les miracles ce n’est plus ce que c’était…
– Encore un excès d’esprit !…
Agacé, j’ai repris mon chemin à vive allure sans m’arrêter…, je n’avais pas réussi à échapper au système métrique…., j’étais curieusement reviendou au même endroit, mais plus loin…, puis je me suis décidé à me remettre en route, fatalement…, par habitude…, j’ai repris vie et ai cessé de la commenter comme si j’étais devenu extérieur à moi-même…, mon cœur ne battait plus pour rien, je n’avais plus personne à qui raconter mes histoires…
Alors j’ai fait la seule chose pour laquelle j’avais du talent et encore de l’affection : j’ai commenté mes expériences…, en l’occurrence mon ressenti à bord de cette Land Rover Defender…, une noble tâche qui allait sans nul doute satisfaire tout le monde et insatisfaire trop de personnes…., de la sorte j’allais encore créer de l’emploi, consolider les mémoires et bâtir ou détruire des légendes…, n’hésitant pas à jeter bas et à mettre à mal : la prétendue postérité…, y entrainant maîtres-chanteurs, chanteuses de petite vertu, hommes, femmes et transsexuels politiques…, acteurs, actrices, écrivains, écrivaines, bimbos et play-boys désuets…, les gens ne veulent pas disparaître des mémoires, des archives, de la Terre…
Alors, quand les célèbres anonymes veulent que leur nom leur survive : j’interviens, tuant les anciennes et nouvelles gloires qui ne me reviennent pas, lorsque l’actualité, aux mains des “merdias”, cherche dans la rubrique nécrologique un titre suffisamment gros et respectable pour son lectorat.
L’été est une période creuse et les personnes qui ont tutoyé le zénith ne veulent pas partir sans que nul ne s’en souvienne…, peu importent les raisons, je remplis toujours mes obligations… et, je vise juste sous la ceinture…, certains disent que cela est dû à l’alcoolémie, mais ma maladie s’appelle la mélancolie.
Mon visage vient d’une autre époque, celle des traits simples, des traits de caractère.
Toute ma vie porte le poids coupable de mes compassions.
La mienne m’humanise…, mon corps est en pilote automatique et fonctionne à l’adrénaline, il n’y a que cela pour revitaliser mon âme.
C’est dans ce paradoxe que survit ce maigre équilibre qui me rattache au monde des vivants…, l’esthétique de la violence fait de moi un objet en puissance…, presque vivant, toujours absent.
Il est l’heure…, la rosée automatique faisant son office, la pénombre tire sur le taupe puis le bleu délavé… et la voix revient une dernière fois :
– Il faut que je te parle, comment dire…, tu en as déjà trop écrit, tu en as déjà trop fait. Il n’y a plus de mots, plus de vie, plus de choix.
– Écoute, je…
– Mais bon, ok, fais ce que tu veux…, c’est vrai que ce Land Rover Defender est une connerie…
J’ai fait un pas de coté sur le passage clouté, encore orphelin du Defender…, il n’y avait plus rien à en écrire…, la logique a ce côté inextricable que le destin cherche en vain au travers de ses prédictions : chaque spectacle a une fin…
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4 commentaires
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