2012 Eterniti Artémis… Sex, Drugs & Belzebuth !Aaaaaaah!, le luxe des 4X4, nommés ailleurs “SUV”…, jamais des bêtes 4X4 n’auront porté autant de fantasmes et de réputations sulfureuses…, parce que les gros 4X4, dans l’inconscient collectif, ça n’est pas que des engins de sauvages friqués, c’est carrément des engins diaboliques véhiculant un véritable mal…, faisant de chacun d’entre-eux une boîte de Pandore prête à déverser tous les maux de la Terre : Sex, Drugs & Belzebuth !
Eterniti Motors, basé à Londres, lorsqu’il a dévoilé le premier “Super-SUV” alors nommé “Hemera”…, (Rien que ça)…, a fait toucher le public (du doigt)…, cette même peur qu’on eu bien des parents un dimanche, entre une émission sur le foot et le journal de 13h, en voyant leur rejeton porter des jeans troués avec la ceinture sous le cul.
Pourtant, Eterniti Motors ne voulait que symboliser une nouvelle catégorie de véhicules offrant les niveaux les plus élevés de luxe, performance et exclusivité, exigés par les très riches acheteurs de voitures hors normes, mais qui n’en avaient pas encore découvert jusqu’à présent !
De bien sinistres intentions en réalité.
Qui sont-ils, ces gens vénaux ?
Pourquoi sont-ils venu jouer dans les jardins des bourgades fleuries et souriantes, ressemblant au Paradis du p’tit Jésus ?
Leur engin est-il bien décent ?
Et puis, produire un 4X4 soi-disant totalement neuf, alors que c’est en réalité un bazar fait de bric et de broc (en carbone malgré-tout), sur base d’un 4X4 de luxe germanique, dont les ancêtres arboraient des têtes de mort sur leur col d’uniforme…, cela ne cacherait-il pas quelque penchant malsain, un appétit pour la destruction ?
Je l’avais découvert sous le patronyme “Hemera”, le revoici flanqué du nom “Artemis”, se posant toujours et encore comme une préparation sur la base d’un Porsche Cayenne Turbo !
Tant bien que mal, Eterniti Motors a tenté de cacher son lien de parenté avec le SUV allemand et s’est donc concentré sur un travail de recarrossage.
Par rapport à l’Hemera la face avant du super SUV Artémis, a évolué avec une large calandre et une ouverture sur le capot pour donner l’apparence de plus de sportivité au modèle.
Être une marque naissante n’a donc pas empêché Eterniti d’user de toutes les ficelles du marketing moderne !
Après deux esquisses pour attirer l’attention, l’Eterniti Hemera, a, en toute modestie, été auto-proclamé de : premier super-SUV au monde…
Mon attention avait commencé à s’émousser à la découverte de la première esquisse…, puis plus encore de la seconde… et à la vue du bazar, j’ai eu envie de vomir les beans et le steak de cheval cuit à la vapeur du breakfast…
En effet, sous son beau discours de nouvelle marque Britannique, d’exclusivité et de savoir-faire, Eterniti ne promettait qu’un nouvel exercice de préparation extrême sur la base du Porsche Cayenne !
Un Porsche Cayenne bodybuildé dans son style et dans son moteur huit cylindres 4L8 bi-turbo, poussé à 620 chevaux… et 750 Nm…
Vitesse maximum revendiquée : 290 km/h…., avec un 0 à 100 km/h en 4,5 secondes, soit une amélioration de seulement deux dixièmes par rapport au Porsche Cayenne… qui, en occasion, a peine à se revendre au delà des 20.000 €uros… et se vend de plus en plus mal en neuf !
Le reste… s’articule autour de panneaux en composite et carbone, une monte en 315/25, avec jantes de 23′, intégration d’un iPad, un espace aux jambes augmenté de 100 mm, des sièges arrière inclinables et chauffants, boiseries, inserts, sellerie cuir (très laide avec les surpiqures far-west style Ermenonville), nouveau système audio et autres options de personnalisation, tels des tapis en laine d’agneau, un toit ouvrant transparent et un ciel de toit “starlight” .
Présenté en 2011 au salon de Francfort, car l’Allemagne est un pays du tuning extrême… et non pas de Genève qui est un salon traditionnellement épris de design…, la mayonnaise n’a pas pris, l’Eterniti a fait long feu !
En plus de l’amateurisme général de la présentation, on trouvait dans les discours de présentation, de purs moments de nawak complet, comme quand la patronne d’un bistrot entonne de sa voix de dentier une chanson incompréhensible, ou qu’un quidam se met à déclamer une ode à sa vieille valise rose bonbon dans un restaurant.
Malgré tout ça, le rythme général de l’oeuvre laissait un peu à désirer et beaucoup de journaleux présents et insatisfaits de ne pas avoir reçu de parapluies comme chez Porsche, se sont dit qu’il faudra à Eterniti Motors, traverser quelques tunnels pour atteindre la fin !
J’aurais pu meubler cet article en le caviardant de photos pornos, la pratique est courante…, mais j’ai préféré rester stoïque, affichant le calme des vieilles troupes, de ceux qui ont déjà subi !
Grillé en Europe, Eterniti Motors s’est donc relancé à Pékin…, cette fois-ci sous le patronyme de “Artemis”…
La présentation officielle a eu lieu en présence d’Alastair McQueen, connu en particulier pour sa participation aux programmes de Jaguar aux 24H du Mans à la fin des années ’90, ou de Bentley en 2003, nommé responsable de la conception de l’engin.
Johnny Herbert, devenu ambassadeur de la marque à défaut d’avoir été embauché par Lotus était lui aussi de la partie…
Cela devait, dans l’esprit des maniaques aux commandes d’Eterniti Motors…, satisfaire le besoin spécifique “d’avoir l’air”…, dans les marchés asiatiques.
En réalité, la venue d’Eterniti Motors au pays des matins calmes de feu Mao-tsé-toung…a divisé l’opinion.
D’un côté, la population riche et bien pensante (composée de gens de plus de 35 ans qui portent soit des cravates, soit des lunettes à double-foyer), a considéré d’un oeil (bridé) peu avenant, cet engin tuné qui leur était destiné.
De l’autre, les étudiants (dont certains ont quand même l’âge d’un expert-comptable en milieu de carrière), ont semblé au contraire surexcités, à même de comprendre et exprimer leur mal être adolescent en Chine nouvelle.
Les différences d’opinion se sont heurtées de plein fouet, tel un marteau frappant une faux… et chacun ayant encore le souvenir de la lecture du petit livre rouge, sait bien qu’une telle situation ne peut pas rester ainsi sans exploser un jour au l’autre.
Une confrontation violente a éclaté entre jeunes écervelés de moins de 15 ans et vieux croulants de plus de 35, attisée par divers mais rares milliardaires Chinois, déconfis qu’on les prenne pour des crétins à qui serait destiné un tel engin repompé sur un bête Porsche Cayenne sans grande originalité…
Car d’évidence, les modifications de carrosserie ne sont que les cache-misère d’un problème bien plus grand : celui d’un manque de communication et de considération envers la clientèle ciblée (qui est plus qu’hypothétique).
Bourdieu aurait pu écrire ça mieux que moi…
C’est comme les fringues en Chine : la mode là-bas, c’est une affaire de gens qui savent s’habiller, pas de lycéens trop benêts pour ne pas comprendre qu’un jean troué porté la ceinture sous le cul, il faut le jeter.
Le costume avec des ronds de cuir aux coudes, ça sera toujours plus cool pour un fonctionnaire chinois que la veste cloutée… et le serre-tête sera toujours hype : le bandana non.
Les mocassins à gland, quand à eux, ouvriront bien plus grand les portes de l’avenir dans les cités radieuses…, que des bottes en cuir avec des anneaux en métal.
En outre, celui qui a pêché par le culte, périra par le culte !
Comment donc Eterniti Motors s’est-il débrouillé pour chiader le Porsche Cayenne qui ne demandait qu’à Rouiller en paix ?
On ne le saura jamais.
Car par la grâce d’un staff d’illuminés dont les idées semblent avoir été écrites par un adepte du travail à moitié fait, on assiste à une succession de situations définitives dont l’expression “what the fuck” pourrait être la devise.
Mais pour le reste, faudra être vraiment d’humeur chatoyante pour considérer que c’est un 4X4 innovant !…
Avec son look, distillé avec la grâce et la légèreté d’une foule de hardos bourrés à l’Oberbayern (l’innocence n’est pas une excuse, les gens sont cons comme des tables et ne savent jamais quand ils sont manipulés, tandis que les “ingénieurs” d’Eterniti Motors qui travaillent et qui ont fait des études (comment vendre plus cher une Porsche Cayenne dont plus personne ne veut)… ont finalement toujours raison !
En venant en Chine présenter leur Artémis…, Eterniti Motors voulait sans doute réussir là où tant d’autres idiots ont échoué…
De là à prendre cet engin au sérieux, il y a un fossé que personne ne songera à combler.
Rassurez-vous donc : si vous avez lu ma chronique jusqu’ici, vous êtes sauvés !
Et la morale dans tout ça ?
Boarf, si vous voulez mon avis, c’est une fumeuse fumisterie !
L’Artemis Eterniti est proposée au prix de £ 210.000, soit environ 260.000 euros…, plus les taxes locales sur tous les marchés.
La voiture sera en production d’ici l’été 2012, battant Bentley, Lamborghini et Maserati…
Les commandes peuvent être prises dès maintenant à travers des opérations de vente Eterniti en Europe (Londres) et en Asie-Pacifique (Hong Kong et Taipei), pour des livraisons promises à partir de l’automne 2012.
Un service entièrement sur-mesure serait offert pour les clients souhaitant une personnalisation complète.
La société Eterniti Motors recherche activement des partenaires-concessionnaires pour la vente au détail en Chine…, ils oeuvreront (à leurs risques et périls) à l’édification d’un réseau de filiales dans les principaux centres.
Le siège londonien disposera de l’atelier de construction qui est en réalité l’atelier de personnalisation de la Porsche Cayenne Turbo de base.
Eterniti Motors prétend fonder son analyse de rentabilisation, sur une vaste expérience dans la vente au détail d’Aston Martin, Porsche, Rolls-Royce, Bentley et Ferrari, au Royaume-Uni et en Asie-Pacifique…
Il a à mon sens, davantage l’expérience de l’esbrouffe et de la poudre de perlimpinpin aux yeux que l’expérience des autres (avec un championnat FIA-gagnant en série GT en Europe et en Asie) en sport automobile…
Après un crescendo de n’importe quoi, cette aventure va sans doute s’achèver sur un gag ridicule dont je préfère laisser la primeur aux intrépides qui s’aventureraient à acheter cette rareté. Vous l’aurez compris, le stratagème de ces pieds nickelés de l’automobile de luxe va se retourner contre eux. À trop vouloir surfer sur le rush médiatique, leur engin s’est démodé aussi vite que les électeurs ravalent leur bulletins… et j’ai ressenti dans la gueule de bois qui a suivi la présentation, un sentiment de promesse non tennable qui n’est pas sans évoquer certains lendemains d’élection. Mais curieusement, c’est précisément cet ancrage dans le pathétique qui fait le charme si particulier de cette bétise. Sans cela, cette Artémis ne serait qu’un gag lourdingue, hésitant entre amateurisme total et bidouillage hystérique, le tout nimbé d’un épouvantable sermon publicitaire ronge-neurones fleurant bon la lobotomisation primitive !