2012 Lamborghini Aventador LP700-4
Les seuls points communs avec les autres productions Lamborghini : les tracteurs que l’on voit dans les champs en Italie, c’est la puissance et l’absence de plaque d’immatriculation !
Toute création humaine peut revêtir différents objectifs donnant des résultats entre le génie et l’immonde, ce que le goût de chacun non négociable appréciera en toute souveraineté.
La rhétorique, nous dit Schopenhauer, est l’art d’avoir toujours raison ou, à défaut, de retomber au mieux sur ses pattes.
Une nécessité dans ce monde d’imposteurs professionnels où triomphent : conseillers en communication, démagogues alliés du “Système” et autres philosophes de tête de gondole !
Ainsi, quand un vieux président est poussé vers la sortie par son élève aux dents longues, il nous confie, la voix étranglée par l’émotion, qu’il est temps pour lui de “servir la nation autrement”.
Et lorsqu’un constructeur automobile généraliste se plante sur un segment phagocyté par le statutaire, il affirme sa volonté de “faire du haut de gamme autrement”.
Telle est la stratégie suivie par Lamborghini-Audi avec le gadget qu’est l’Aventador LP 700-4…, un couronnement !
Cette nouvelle saucisse bling-bling tente de s’ériger en épitome du prestige à l’Italienne façon allemande.
D’ici la signature des premiers bons de commande, elle tente de brouiller les codes établis, suscite les interrogations et déchaîne déjà les passions sur les forums électroniques.
Une première victoire médiatique…, sauf que différent ne veut pas forcément dire meilleur.
La posture de ce haut de gamme alternatif pour mieux éviter les comparaisons désobligeantes, cela n’a rien d’inédit dans le segment des voitures “sportives” pour bobos alternatifs et milliardaires… afin de séduire autrement !
Le concept de berlinette-enclume a un temps fait des émules chez d’autres en panne de prestige.
Cela nous a donné la Bugatti Veyron, la Gumpert Appolo et autres folies, autant de sinistres choses qui font sombrer leurs mâles heureux propriétaires dans les plus compréhensibles cauchemars financiers.
Aujourd’hui, c’est au tour de la Lamborghini Aventador LP 700-4…, d’actualiser cette brillante idée en la complexifiant encore un peu plus, en survolant à peu près tous les genres propres aux clichés relatifs aux berlinettes italiennes.
Est-elle fine ? Non.
Utilisable quotidiennement ? Que nenni.
Tout chemin comme le laisse supposer la vidéo ci-dessous ? Surtout pas.
Statutaire ? Euh…
Rompant avec la condescendance néocolonialiste occidentale, Lamborghini a réservé la primeur de son machin et de sa technologie…, au salon de Genève 2011.
Pour sûr, la Suisse fascine ou angoisse (suivant que vous soyez actionnaire ou ouvrier), sauf que le marché local goûte autant les berlines hautes diésélisées que l’américain moyen le soccer.
Par ailleurs, rouler des mécaniques sur ce marché friand de tranquillité et d’escroqueries bancaires (les saisies de comptes et d’avoir dictatoriaux nord-africains, font là bas un tabac plus qu’un fromage)…, cela ne fait guère sérieux.
Après tout, le monde change.
La sociologie du haut de gamme aussi.
Les marchés automobiles de haut de gamme, ne semblent toujours pas dépasser le stade phallique…, puisque le prestige du conducteur se mesure toujours à la taille de son engin et à ses performances supposées…
Lamborghini, Ferrari, Maserati, Bugatti…, l’ont bien compris en séduisant à leur manière les dindes des beaux “Cartiers” et autres play-boys hirsutes.
Par ailleurs, le malthusianisme énergétique ambiant accrédite chez les motoristes l’idée que “tout est mieux que rien”.
Ainsi, même les plus grands continuent de promotionner leurs vessies comme des lanternes…, pour des raisons sociologiques et idéologiques.
Dur…, mais qu’importe l’ivresse pourvu qu’on ait le flacon !
Faut-il brûler les stylistes auteurs de la Lamborghini Aventador ?
Nul besoin tant leurs idées sont déjà fumeuses !
Ces artistes en vue qui écument les revues à la mode, les mondanités où l’on s’exhibe et les expos intello-masturbatrices, vivent perchés dans une dimension parallèle.
Et la réalité bassement concrète de leurs concepts n’engage que les cobayes qui les subissent.
Souvenez-vous de la Lamborghini dûe au beau Gandini, qui hésitait entre l’inconséquence puérile et la révolte pré-pubère.
Rien d’étonnant à ce que la Countach s’afficha si longtemps dans les chambres de boutonneux puant le foutre rassis entre moult créatures propices aux épanchements nocturnes.
Si en 1971, le prototype LP500 arracha les râles du désir aux visiteurs du salon helvétique au point de motiver une industrialisation, Bob Walace et consorts s’aperçurent bien vite que les branchies latérales ne suffisaient pas à refroidir une voiture quotidiennement roulante (la précision a son importance pour une Lamborghini de ce temps-là) et l’on dut y greffer d’hideuses cheminées que la Countach arbora toute son interminable carrière.
Le principal enseignement de ce monstre réside dans l’impossibilité de marquer l’histoire du design tout en descendant sa vitre à l’approche d’une gare de péage.
En effet, l’ouverture de la glace ménageait un espace à peine supérieur à l’interstice entre les cuisses d’Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi.
Notons également qu’en dépit de la présence judicieuse d’une marche arrière, celle-ci n’aidait en rien le conducteur puisque jeter un œil par la soupirail arrière revenait à regarder sa télévision à travers la fente d’une boîte aux lettres.
Il fallut un hurluberlu tel Jeremy Clarkson (Top Gear, la meilleure émission automobile du monde), pour apprendre, des années plus tard, à négocier un créneau avec cette “chose”, l’élytre conducteur relevée, le fessier hissé dans l’embrasure de la porte et le corps rejeté en dehors de la voiture.
Mais soyons indulgent, on n’a jamais acheté une Lamborghini pour aller faire provision de cholestérol chez Lidl.
Quant aux stylistes, ne leur jetez donc pas la pierre, nous sommes tous derrière.
Car comme eux, ne sommes-nous pas tous de grands gamins ?
Nous sommes maintenant à un an et demi de la fin du monde qui est programmée, je vous le rappelle, pour le 21 décembre 2012 si l’on en croit Maya l’abeille.
Tout porte donc à croire que la Lamborghini Aventador LP700-4 sera la dernière des supercars V12 à sortir des ateliers de Sant’Agata.
Comment se comportera cette dernière face à l’ultime cataclysme terrestre ?
C’est probablement ce qu’a voulu montrer Lamborghini dans ce véritable documentaire d’anticipation ci-dessus, démontrant que le V12 6,5l de 700ch permet de laisser totalement sur place l’effondrement de la croûte terrestre dans l’exercice des reprises, que sa transmission intégrale permet de slalomer avec aise entre les gigantesques pointes d’obsidienne qui ne manqueront pas de surgir violemment du sol et enfin, que ses phares fonctionnent très bien même dans une tempête de sable.
Bien sûr, tout cela part du principe qu’on disposera encore de carburant ce jour-là pour nourrir la bête.
Dans le cas contraire, il vous restera tout de même une arête saillante du spoiler pour vous couper les veines.
Conclusion : Ahahahahahahahahahahah !