Ce qui sidère le plus, ce n’est pas tant le coté sociologique des relations humaines mais leur coté hallucinant, une survivance des temps anciens où les vrais hommes avaient le regard décidé et le glaoui touffu, traçant leur route sans jamais laisser personne leur marcher sur les balloches.
Un des lecteurs assidus de GatsbyOnline, déjà rencontré à Monaco du temps ou les ventes aux enchères Coys, Bonhams et RM m’intéressaient encore…, m’a invité en Italie pour vivre intensément la Dolce Vita : boire du Chianti…, manger des pâtes Al-dente…, déguster quelques jolies femmes… et essayer sa Lamborghini Aventador LP 700-4…
Ce capitaine d’industrie est un phénomène mâle, macho, massif et résolu… qui navigue en conquérant dans le monde des affaires et collectionne les conquêtes qu’il séduit sans coup férir par sa puissance de mec qui en a dans le pantalon et le portefeuille. Il a le pouvoir, il a les femmes…, des dindes qu’il jette ensuite sans remord, comme des kleenex, une fois celles-ci passées par son lit. Soyez lucide autant que je suis clair, ce type, prénommé Roberto, est un sex-symbol. Il faut dire aussi qu’il n’a qu’une seule véritable passion dans la vie : les Lamborghini.
Je vais essayer de vous retracer la vie de ce bloc de masculinité triomphante. Élevé dans une famille fortunée, biberonné à l’amour des Lamborghini dès le berceau, ce traqueur de femmes siliconées devant l’éternel, parcourt le monde pour les collectionner (les femmes et les Lamborghini)… Il n’est guère de modèle qu’il n’ait possédé dans son existence, femmes y compris, puisqu’il a fait un parcours professionnel brillant qui lui a rapporté (et ça continue) quelques milliards. Il faut voir pour le croire, ce macho man manifester soudain un instant d’émotion à l’évocation du velouté de la cuisse et de la taille des seins d’une ancienne conquête… tout en versant une larme au souvenir d’une de ses anciennes Miura SV, comparant les courbes entremêlées jusqu’à avoir une érection…
Évidemment, au terme d’une moitié de vie bien remplie en sévices divers (sic !), il n’a plus guère d’adversaire à sa taille… Heureusement pour lui, les retours financiers de ses investissements pétroliers lui donnent des munitions pour sans cesse “tirer” de nouvelles proies à sa mesure. Officiellement, comme il l’assure devant les caméras des merdias à ses bottes, sa passion des femmes est similaire à des explorations scientifiques, mais personne n’est dupe quant au fait qu’il ne pense qu’à une chose : ajouter une jeune et jolie à sa liste déjà très longue, en même temps qu’il s’offre la dernière Lamborghini sortie d’usine…
Me voici donc parti le rejoindre pour partager (gratuitement puisque je suis invité), ses plaisirs. Parce qu’en comparaison avec ce bloc de testostérone sûr de lui…, son éternel féminin, bien souvent, se limite à une Bimbo écervelée !Arrivant à Rome, sa nouvelle conquête, Francesca, trônait sur le siège passager de sa nouvelle Lamborghini Aventador LP 700-4.Une femme ahurissante, totalement à l’opposé des Bimbos habituelles : journaliste free lance, femme libre et indépendante, détentrice d’un prix Pulitzer pour ses reportages à haut risque dans des zones de guerre !
Évidemment, elle s’intéressait aux activités pétrolières de mon ami Italien et plus particulièrement à un projet d’expédition spectaculaire en Arctique auquel elle voudrait participer. En bon macho man, mon ami Roberto, qui ne tolère aucune femme pour ces voyages, a, le lendemain midi (après une nuit enfiévrée) sèchement envoyé paître la journaliste. Mais Francesca qui en a vu d’autres…, a annoncé avec un demi-sourire qu’elle ne se laisserait pas intimider par ce refus, voulant montrer publiquement ce qu’une femme moderne et indépendante est capable de faire !
Son plan ? Ben se déguiser en geisha, coucher avec moi, devenir ma maîtresse et profiter de mon amitié avec Roberto pour se replacer…Compliqué,non ?Quoique si ça se trouve c’est une méthode réellement enseignée dans les écoles de journalisme, quand on voit en France le nombre de journalistes politiques qui se sont mises à la colle avec des hommes politiques…
Une fois dans mes pantoufles et en place, Francesca, reporter de guerre chevronnée rappelons-le, va sans doute passer son temps à hurler, se plaindre, pleurnicher et s’occuper de la cuisine et de la vaisselle dans mon loft qui lui servira de camp de base. Oh, doux Jésus…, pourquoi moi ?Elle fera sûrement carrière à la télé, devenant célèbre peu à peu pour son rôle dans une série, avant de faire parler d’elle pour ses opérations de chirurgie esthétique particulièrement ratées qui vont la transformer en quasi monstre de foire.
Vous serez gentil de poser vos questions doucement…, la nuit dernière a été difficile… Bon, les choses dérapent assez vite. Il y a de temps en temps des situations qui déclenchent des érections…, euh : réactions. Parfaitement représentatif d’un autre temps où l’aventure et la volonté d’en mettre plein la vue l’emportait sur le sens du ridicule, Roberto a su conserve son calme face à cette situation burlesque ainsi que, mais là, à destination d’autres jeunes et jolies femmes…, son charme fou teinté de nostalgie lié à son esthétique old school et à sa patine vieillotte.
Certains diront : on n’en fait plus des comme ça (les féministes diront tant mieux). Quoiqu’il en soit, on peut l’apprécier très largement au premier degré ou rester médusé devant cette relique d’un autre temps où les hommes étaient des hommes, les femmes étaient des cruches et où les Lamborghini étaient en aluminium et non en plastique-kevlar…Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce fait n’a jamais bénéficié d’une diffusion critique médiatique chez nous.
Après avoir vécu cette péripétie, après avoir dormi tout mon saoul dans la chambre d’amis de la propriété Romaine de Roberto, il m’a généreusement invité à l’accompagner dans un périple à 240 km/h, sur l’une des portions rectilignes du Vallelunga, le V12 de 6,5 litres me hurlant aux oreilles qu’un taureau enragé renâclait sur la calandre.J’ai ensuite perdu toute objectivité lorsque Roberto m’a laissé le volant… et me suis alors surpris de me retrouver à glousser et à me trémousser dans mon siège tel un enfant hyperactif à Disneyworld. Au deuxième tour, seule la force centrifuge me plaquant au siège m’a empêché de lécher les vitres de la Lamborghini Aventador.
Une Lamborghini haut de gamme procure simplement quelque chose de spécial : une surdose d’émotions qui balance le bon sens par la fenêtre.
Conduire la voiture revient à établir une connexion viscérale, voire même à l’extrême limite du rapport sexuel, avec celle-ci. Soudain, tout le reste semble banal. En réalité, c’était déjà le cas debout à côté d’elle…
Ses lignes droites et tranchantes, exsudant l’agressivité, de même que la spirale décorant les ailes, semblent rabaisser et élargir l’arrière encore davantage. On a moulé le toit en forme de bulles subtiles et donné aux ailes une allure sculptée. Quant à l’avant; méfiez-vous : il a l’air bien prêt à manger tout rond tout ce qui passe à portée… Inspirée de la Reventon, une évolution de la Murcielago et pourtant possédant une identité qui lui est propre, l’Aventador coupe le souffle…
Seul Lamborghini pouvait espérer s’en tirer avec cet embout d’échappement audacieux : quatre tuyaux regroupés à l’intérieur d’un immense canon de forme hexagonale, sans parler du pontet rabattable recouvrant le bouton de démarrage.
Une masculinité pure, totalement débridée et impénitente, bat au cœur de cette bête, laquelle capture l’essence “old school” de la Diablo et de la Countach. Évidemment, la facture s’élève à 300.000 euros (plus ou moins)…, il faut de la substance pour compenser. Le patron de Lamborghini, Stephan Winkelmann, n’a-t-il annoncé lors du lancement de l’Aventador qu’elle était en avance de deux générations par rapport à la Murcielago qu’elle remplaçait !
Rien de bien déraisonnable dans cette affirmation : “C’est à son cœur que se cache le secret du génie de Lamborghini : un châssis en fibres de carbone qui permet d’alléger l’ensemble tout en en augmentant la rigidité en torsion à des niveaux dignes des bolides de course. Et puis, il y a le V12 de 6,5 litres qui représente l’âme même de cette voiture. Nos ingénieurs ont refusé de même envisager un moteur de moindre capacité, ou suralimenté. Pour cette raison, la firme a travaillé sans relâche afin de maintenir intacte la frénésie endiablée et follement agressive de Lamborghini, tout en augmentant la puissance de 8 %. Et bien que les acheteurs ne se seraient pas laissés influencer pour si peu, la consommation d’essence est désormais réduite de 20 %”….
Le rapport émotif avec cette motorisation s’est établi au début de la partie rectiligne du Vallelunga, lorsque j’ai pu enfin écraser la pédale au plancher et me remplir les oreilles du hurlement strident du V12. L’aiguille du compteur est montée alors jusqu’à 240 km/h et l’indicateur de vitesse TFT infiniment cool a perdu complètement le Nord, tel un porte-parole de télé-thon au paroxysme de l’excitation !
Évidemment, elle est rapide : 700 chevaux, le 0 à 100 en 2,9 secondes et une vitesse maximale de 350 km/h. En soi, sa rapidité n’a rien de bien surprenant. Ce qui l’est, toutefois, c’est la puissance cataclysmique dont elle fait preuve en libérant ses étalons… et l’ahurissement pur qui m’a envahi à mi-parcours lorsque j’ai vu l’aiguille pulvériser la marque des 200 km/h et continuer sans relâche sa course débridée jusqu’en enfer.
De prime abord, les sens sont aveuglés par l’adhérence épique et le système à quatre roues motrices…. et puis, un coup d’œil au compteur m’a ramené douloureusement à moi et m’a mis devant la réalité affolante de la situation.
Il s’agissait du cocktail Molotov parfait : contrôle, puissance explosive et grondement… et oh doux Jésus…, quel grondement ! Le V12 viril et organique est entré en scène toutes griffes dehors, et m’a catapulté jusqu’à sa limite du 8250 tr/min.
J’étais ici bien loin du bruissement synthétique qu’on nous offre ailleurs (Ferrari)…, il s’agissait plutôt de l’équivalent moteur d’un bon hard-rock à la guitare rauque et vibrante dont la puissance donne la chair de poule.
J’entendais l’induction, les pistons et les gaz d’échappement feuler leur symphonie, alors que les sept vitesses s’entrechoquaient violemment, arrivant presque à renverser la voiture… tant la torsion était violente… et tout du long, ce fut avec le cœur en délire que je me suis laissé emporter par cette folie démoniaque.
En mode Corsa, ou le plus ardu, la boîte semblait vouloir exploser hors de ses fixations alors que les vitesses s’enchaînaient en 50 millisecondes à peine. En mode Sport toutefois, la cadence se faisait plus mielleuse sans pour autant perdre de la vitesse de façon significative.
Maintenant, ne vous y trompez pas; cette voiture n’a rien de parfait. Bien qu’au point de vue du design, elle soit d’une beauté éblouissante, elle se pare de bien trop de plastique pour une voiture appartenant à cette tranche de prix. Et malgré le squelette ultraléger en fibre de carbone dont on l’a dotée, son poids à sec s’élève à 1.575 kg, ce qui équivaut à environ 1.650 kg, fluides compris.
Pour cette raison, dans les courbes plus prononcées, cette lourdeur a tendance à se faire sentir… et ce, malgré l’aide que lui prodiguent la technologie Haldex, inspirée de la F1, lesquelles fournissent à l’Aventador le mordant dont elle a besoin pour s’agripper à la route. C’est sans le moindre répit que le système d’antipatinage s’active alors à la garder sur la piste ! A l’heure du dîner déjà, il fallait remplacer les pneus élimés par de nouvelles gommes Pirelli P Zero Corsa ultra dispendieuses…, pauvre Roberto !
Après un dîner de roi, la voiture étant rechaussée, j’ai repris le volant… pour un parcours en campagne avec Roberto…J’ai alors découvert à quel point il était préférable d’aborder les courbes tout en douceur et laisser les chevaux s’élancer tout leur saoul, que de freiner brusquement, forçant alors les rênes électroniques à sombrer dans une panique affolée (Il m’a été toutefois déconcertant de voir une LP560-4 Superleggera, me dépasser dans un tintamarre de claxon…, bien plus légère et moins chère, elle menait ainsi un bal éphémère de façon nettement plus convaincante dans les lacets sinueux du parcours vers Rome.
Au contraire, dans les larges courbes rapides, l’empreinte gigantesque des pneus de l’Aventador, combinée à la traction intégrale, permettait d’amoindrir l’effet de sous-virage et de garder la voiture fermement en place d’une façon presque bizarre. Ce n’était pas tant les lois de la physique que le courage qui établissait ainsi les limites naturelles dans les virages accélérés.
Quant aux freins; il m’a fallu m’y habituer. Malgré le fait qu’à l’avant, ils soient dotés de disques d’un diamètre ridicule de 400 mm… et que l’ossature tout entière soit composée de carbone-céramique…, cette voiture roule toujours à des vitesses bien trop élevées, ce qui la plonge dans des tressaillements, des tressautements et même des dérapages à chaque freinage brusque. À noter toutefois qu’il s’agissait d’une expérience sur circuit puis sur la route, seul un fou à lier comme moi, sans contrainte financière grâce à Roberto…, pouvait conduire de cette façon !
En pleine ville, ce fut toutefois comme un voyage vers ailleurs…. Après tout, ce bolide fait 2,26 m de large par 4,78 m de long !Malgré la présence de tout un éventail de capteurs pour se stationner et d’une caméra de recul dans le tableau de bord, c’était cauchemars sur cauchemars surtout en heure de pointe. Notez que derrière le volant, elle est d’une civilité parfaite… Toutefois, pour être réellement à l’aise avec les autres automobilistes, mes moindres mouvements auraient dus être faits accompagnés d’une escorte policière complète….
Une chose, par contre : rien de tout ça n’a eu vraiment d’importance, en ce compris le sort infligé à Francesca…En réalité, les innombrables défauts n’ont qu’ajouter du piquant à cette expérience. L’Aventador n’est qu’une fausse voiture de course, inadaptée pour rouler normalement et légalement sur route, qu’on a conçue pour éblouir tous ceux qui la voient… et pour faire un pied de nez au reste du Club des fils de milliardaires en annonçant : na nan, me voilà !Tant qu’existeront des milliardaires imbus d’eux-mêmes et des rêveurs pour crier leur joie en voyant une Aventador dans un salon, un parking et sur route…, Lamborghini survivra !C’est pareil pour les autres marques concurrentes…
Il est vrai que si on trouve un bout de route rectiligne suffisamment long et qu’on écrase la pédale au plancher, on perd toute objectivité et on se met à glousser tel un enfant à Disneyworld. Dans un certain sens, c’est exactement ce à quoi ça sert, en dehors d’aider à coucher avec des jeunes et jolies espérant que quelques billets tomberont dans leur faux sac Vuiton…
Prix : 300.000 €uros environ
Moteur : V12 de 6,5 litres
Puissance / couple : 700 chevaux / 509 lb/pi.
Transmission : Séquentielle à sept rapports
0 à 100 km/h : 2,9 secondes.
Vitesse maximale : 350 km/h
En compétition avec : Ferrari 599 GTO, Ferrari F12 Berlinetta, Noble M600, et Pagani Zonda usagée…
La Lamborghini Aventador LP 700-4 Roadster accompagne désormais le coupé. Cette variante cabriolet Targa utilise un toit en fibre de carbone en deux parties qui ne pèse que 6 kg. Il faut le retirer ou le réinstaller manuellement ce qui est indigne d’une voiture de ce prix !Chaque partie détachée trouve une place dans un compartiment à l’avant. Un coupe-vent électrique à l’arrière permet aux deux occupants d’opter pour le confort de la nuque ou plutôt : de la musique rageuse du V12.
Au niveau de pare-brise, un déflecteur se charge de limiter les remous. Comme pour le toit, il faut l’installer ou le désinstaller manuellement (une honte !)….
À l’arrière, le capot moteur a été redessiné…, il présente deux paires de fenêtres hexagonales pour apprécier le V12 6.5 l de 700 chevaux entraînant les quatre roues motrices. Mais c’est également dans un souci de flux d’air et de drainage de l’eau de pluie.
Le moteur est équipé d’une désactivation de cylindre et d’un stop&start. En tout cas, il donne au bolide italien l’énergie suffisante pour passer de 0 à 100 km/h en quelque 3 secondes et pour rouler à 350 km/h…, soit tout moins bien que le coupé. Cette Lamborghini Aventador LP 700-4 Roadster sera vendue à plus de 350.000 euros, hors taxes et frais….
www.GatsbyOnline.com