2012 Mercedes classe A, changement de cap !
Par Marcel PIROTTE
Ces derniers jours, elle arrive dans les showrooms des concessionnaires qui multiplient expositions et portes ouvertes afin de la faire découvrir au grand public, car ce modèle d’entrée de gamme auréolé de la célèbre étoile, opère un virage à 180° dans sa conception !
La “new classe A” si elle étonne, doit surtout séduire, afin que les clients potentiels l’achètent…, c’est l’ABC consumériste basique, d’autant que le constructeur allemand veut, avec ce modèle et d’autres qui vont suivre, occuper la plus haute marche du podium des berlines “premium” et reléguer ainsi BMW au second rang !
C’est la guerre automobile habituelle, avec quelques nuances, du style “pousse-toi de là que je m’y mette”…
Un sacré challenge…
Chez Mercedes, certains chiffres donnent le tournis !
Lors du premier semestre 2012, le chiffre d’affaires a presque atteint 56 milliards d’Euros …
Oui, vous avez bien lu !
C’est le double de celui de PSA (Peugeot Citroën), mais ce qui est surtout remarquable, c’est que le résultat opérationnel du fabricant allemand est mille fois supérieur à celui du groupe français !
Il n’y a pas photo…
C’est dans ce contexte on ne peut plus favorable que Mercedes lance sa troisième génération de la “classe A” dont la première série dévoilée en Belgique, en 1997 à l’ensemble de la presse mondiale, avait connu quelques déboires.
Souvenez-vous, cette traction avant ayant la forme d’un mini mono-volume assez étriqué, un peu haut sur pattes, caractérisé par un double plancher en sandwich, s’était remarquablement retrouvée sur le toit lors d’un banal test d’évitement que certain avaient baptisé “le test de l’élan”…, comme si ce pauvre quadrupède vivant en Laponie, avait quelque chose à voir avec cette “classe A” !
Elle fut vite équipée de tout ce qu’il fallait, dont l’ESP, afin que cela ne se reproduise plus…
Et ça n’a pas empêché ce modèle et celui qui lui a succédé de se vendre tout à fait correctement à travers le monde, soit un peu plus de deux millions d’unités…, permettant à Mercedes d’investir ce nouveau créneau mais également “d’être sur la balle”…
Il y eut quelques autres couac…, dont le plus fumeux concernait un manque d’intelligence dans certaines conceptions basiques, tel le remplacement des ampoules de clignotants avant, nécessitant le démontage quasi intégral de la face avant…, mais l’engin était alors tellement diffusé que ce gag (coûteux pour les clients), n’a pas modifié les ventes en neuf (en occasion, ce fut différent)…
Mercedes à eu, en cette suite, une sorte d’illumination…, rêvant, imaginant, devinant, prophétisant, calculant…, que le marché des berlines premium compactes de haut de gamme devait en 2021 atteindre les dix millions d’unités…, d’où une soudaine volonté de repenser la stratégie du groupe pour mieux se positionner parmi les concurrents “premium”, du genre : Audi A3…, BMW série 1…, Volvo S40… et la toute nouvelle VW Golf VII (qui révèle une belle technologie pour 100 kg de moins).
Il fallait dès-lors impérativement créer une nouvelle “classe A”, en faisant table rase du passé et en adoptant le look d’une berline…
Les dirigeants de Mercedes ont voulu faire “futuriste”, mais, un futurisme qui ne déroute pas le classicisme habituel des clients Mercedes…
Une mission impossible, voire étrange…, visant en fait à changer la forme du noeud de cravate d’un notaire, sans se risquer à proposer un col roulé…
Pas de kilt sans rien dessous…, on garde le pantalon…, et il y en a dedans…
Je pense que Mercedes a vu juste !
N’allez pas croire ici que je sois devenu le journaleux de service de la firme de Stuttgart…, mais honnêtement, la “classe A” s’avère à mes sens (en éveil), l’une des plus abouties et surtout la plus …révolutionnaire de sa classe (c’est un double-sens).
Il faut en effet un œil très averti pour distinguer la nouvelle Audi A3 de l’ancienne et savoir qu’elle étrenne une toute nouvelle plate-forme.
Quant à la BMW série 1, elle prend tout doucement un sérieux coup de vieux, alors que la Volvo V40 n’est en fait qu’une petite sœur de la V60…, la Golf restant une …Golf, même avec 100 kg en moins et des moteurs offrant un rendement exceptionnel.
Du coup, cette “classe A” uniquement livrable en cinq portes avec hayon, abandonne complètement son look de mini monospace (elle laisse ce soin à sa grande sœur la classe B), pour devenir une berline au design de star…, étirée, moderne, sportive, aguichante, superbement sculptée, caractérisée en outre par une face plus agressive, des épaules nettement plus larges et des voies bien agrandies.
Du bel ouvrage, elle ne passe jamais inaperçue !
En adoptant ce nouveau look (qui lui va à ravir), cette berline 4/5 places qui repend une partie de la plate-forme de la classe B, s’étire de 40 cm (longueur de 4,30 m), repose sur un empattement supérieur de 13 cm (il passe de 2,57 à 2,70 m) tout en se voulant 16 cm plus basse (1,43 m) !
Et ça change tout…, d’autant qu’elle revendique maintenant un Cx record de 0,27…, c’est la plus aérodynamique de sa catégorie.
A l’intérieur, finie la position haute ainsi que le volant très vertical (ça ne me déplaisait pas), la “A” rentre dans le rang.
Avec notamment des sièges sport soutenant mieux le corps (dommage que les appuis-tête intégrés ne puissent être réglés et que la rétro-vision n’ait pas été mieux soignée)…, l’habitacle conçu pour 4/5 occupants, offre suffisamment de place à l’arrière pour les jambes, avec une garde au toit suffisante même pour les grandes tailles, un accès facile à bord, une nouvelle planche de bord nettement plus lisible et ergonomique.
Certaines exécutions se parent du look “carbone”, les aérateurs ronds façon SLS apportent une note sportive supplémentaire, tout comme d’ailleurs le très grand écran central permettant notamment de commander la navigation sans oublier les applications iPhone/iPad.
De série, on note la présence de quatre vitres électriques, de la climatisation manuelle, du verrouillage central et d’un combiné radio CD pré-équipé GPS.
En plus de la finition de base baptisée “Standard”, Mercedes propose trois autres exécutions : “Style”, “Urban” et “Sport”, cette dernière étant caractérisée par la griffe AMG avec jantes alu de 18 pouces, suspension rabaissée, disques perforés à l’avant (avec de jolis étriers de freins badgés Mercedes). Honnêtement, ce kit sport AMG, martyrise un peu trop les suspensions qui deviennent à la longue très raides et assez confortables dès que le revêtement commence à se dégrader : Y réfléchir à deux fois avant de se lancer dans cette aventure …
Quant au coffre, ce n’est certainement pas le plus grand de sa catégorie, il se situe dans la bonne moyenne avec une capacité de 341 à 1.157 litres.
Avec quatre roues indépendantes, un châssis ayant fait ses preuves sur la dernière “classe B” ainsi que de nombreuses aides à la conduite, ABS, ESP sans oublier de série “l’Attention Assist” qui veille à vous garder éveillé…, ainsi que le “Collision Prevention Assist” (créant une alerte auditive et visuelle en cas de risque de collision)…, le conducteur est surprotégé…, quoiqu’il doive toujours freiner lui-même !
Un régulateur de vitesse actif est disponible en option, tout comme d’ailleurs d’autres dispositifs que l’on retrouve sur les grandes sœurs : phares au Xénon avec éclairage actif en courbe, détectant la présence de véhicules dans l’angle mort.., assistant de parking (très utile pour ceux ou celles qui ne sauront jamais faire un créneau), sans oublier une caméra de recul et une assistance permettant à la voiture de ne pas reculer lors d’un démarrage en côte !
Et j’en passe, la liste de ces suppléments pouvant devenir assez longue et comme d’habitude chez Mercedes, elle peut faire exploser la facture alors que le modèle de base A180 essence de 122 chevaux démarre à un peu moins de 25.000 €…
Pour entraîner cette traction avant, le constructeur ne propose pas moins de sept moteurs quatre cylindres tous disposés transversalement et accouplés, selon les motorisations, à une boîte manuelle 6 vitesses ou robotisée 7 rapports à double embrayage.
Parmi les blocs essence, on retiendra qu’ils disposent tous de l’injection directe, de 16 soupapes et d’un turbo.
En 1,6 l, deux puissances s’avèrent disponibles, 122 chevaux et 200 Nm de 1250 à 4000 tr/min pour la A180 (mieux qu’un diesel )… ou bien 156 chevaux et 250 Nm pour la A200 (toujours à partir de 1.250 tr/min), alors que la A250 revendique, avec son deux litres, quelque 211 chevaux et 350 Nm de couple…
Croyez-moi, ça déménage, même avec la boîte robotisée… et lorsqu’en plus, la suspension sport est installée, cette version tient la route comme une véritable sangsue.
Pas la moindre réaction de couple dans le volant, un caractère plutôt neutre mais des performances de très haut niveau, 240 en pointe, de 0 à 100 km/h en moins de 7 secondes…, on en redemande.
Dans le courant de l’année prochaine, la “classe A” va se dévergonder avec une A45 revue par AMG !
Pourquoi 45 ?
Parce qu’en 2013, la division sport de Mercedes fête son 45ème anniversaire !
Et d’évoquer une version de plus de 300 chevaux…
Chaud devant …
En diesel, Mercedes ne fait pas beaucoup de cas du moteur de base, à savoir le 1,5 l, 8 soupapes de 109 chevaux et 260 Nm avec boîte manuelle 6 rapports équipant l’A180 CDI !
Et pour cause, ce n’est pas un moteur Mercedes, mais bien un quatre cylindres fourni par Renault et déjà fabriqué à des centaines de milliers d’exemplaires…, que l’on retrouve sur bon nombre de modèles Renault ou Dacia : le fameux 1,5 l dCi.
Pourquoi un tel moteur ?
Deux explications !
– Il permet tout d’abord pour l’ensemble des véhicules de la “classe A” de faire descendre la moyenne des rejets de CO2, il ne crache en effet que 98 gr/km et dès lors se montre très écologique pour les flottes d’entreprises et les privés très soucieux de leur signature écologique.
– La fourniture de ce moteur à Mercedes entre dans le cadre des accords signés en 2010 par Daimler et l’alliance franco-nipponne Renault-Nissan, prévoyant notamment de livrer au constructeur allemand des petits moteurs…, le prochain étant un trois cylindres essence devant se retrouver sur les futures Smart !
Mercedes s’empresse d’ajouter que ce dCi français a bien entendu été revu et corrigé par leurs ingénieurs “Souabes”…, qui l’ont d’ailleurs rebaptisé OM607 dans le jargon de la maison…
A mourir de rire, car dans le cas de ce petit diesel français , les motoristes de la firme au losange n’ont de leçon à recevoir de personne …
Et pour se dédouaner, les “Herren Doktor und Professor über alles”, proposent cependant un autre diesel…, maison cette fois, badgé OM 651, à savoir un 1800 diesel 16 soupapes, livrant lui aussi 109 chevaux avec un peu moins de couple : 250 Nm…, mais à partir de 1400 tr /min, alors que le bloc français doit atteindre 1750 tr /min afin que la courbe atteigne son apogée.
Dès la fin de l’année, le bloc 2,1 l lui aussi issu de cette famille OM devrait être disponible avec 163 ou 170 chevaux sous le capot.
Mais actuellement, la version 200 CDI de 1,8 l avec 136 chevaux et 300 Nm à partir de 1600 tr/min jusque 3000 tr/min, s’avère sans doute la plus homogène.
Surtout avec la boîte robotisée 7 rapports de fabrication Mercedes, une solution (presque) parfaite dont les différents rapports peuvent être sélectionnés via des palettes situés derrière le volant.
Malgré un poids en ordre de marche de près de 1500 kg, la mécanique/16 soupapes avec turbo toujours silencieuse mais vaillante dès les plus bas régimes, permet à ce modèle de briller par des performances élevées tout en se contentant en moyenne d’environ 6l/100 km.
Un bilan d’autant favorable que cette version joue à fond la carte de l’homogénéité et du comportement routier, sécurisant et sportif à la fois.
Une classe A complètement transfigurée…, voilà sans doute comment l’on pourrait le mieux résumer cette troisième génération qui sans la moindre complexe peut maintenant rivaliser avec les stars du segment des berlines compactes de haut de gamme !
Avec en plus un style séduisant, un plaisir de conduite évident, une qualité de fabrication toujours au top et malgré des prix qui ne sont pas donnés (sans compter les options), la “New classe A” va certainement faire très mal à la concurrence.
Elle a déjà été commandée à plus de 50.000 exemplaires… et en plus d’être assemblée en Allemagne et en Hongrie, Mercedes envisage déjà de la faire fabriquer en Finlande, chez Valmet.
Mercedes vient de jeter un fameux pavé dans la marre, l’université de l’automobile n’a jamais dit son dernier mot …
Mini fiche technique : Mercedes classe A 200 CDI
Dimensions en m : Lxlxh : 4,3 x 1,78 x 1,43 – Empattement : 2,7 m – Poids: 1.475 kg
Moteur : Turbo diesel “common rail” 4 cylindres 1796cc, 136 chevaux à 4.000 tr/min, 300 Nm de 1.600 à 3.000 tr/min
Transmission aux roues avant – Boîte manuelle 6 rapports ou robotisée 7 rapports à double embrayage
Vitesse maxi : 210 km/h – 0 à 100 km/h en 9,3 secondes
Consommation moyenne, usine : 4,1 l/100 km (moyenne relevée 6 l/100 km)
CO2 : 109 gr/km
Prix de base TVAC : 27.709 € (automatique : 29.911 €)
Autres versions disponibles :
Essence A 180 1,6 turbo : 122 ch/200 Nm – 24.926 €
Essence A 200 1,6 turbo : 156 ch/250 Nm – 27.951 €
Essence A 250 2,0 turbo : 211 ch/350 Nm – 33.275 €
Diesel A 180 CDI 1,5 : 109 ch/260 Nm – 25.289 €
Diesel A 180 CDI 1,8 : 109 ch/250 Nm – 27.467 €
Marcel Pirotte, pour www.GatsbyOnline.com