2012 Renovatio T500…
La voiture de sport Slovène créée par Aljosa Tushek !
Ce qui est bien avec la mondialisation, c’est qu’on a progressivement accès à tout, même aux automobiles les mieux cachées des régions les plus reculées du monde.
Tenez, là par exemple, je vous ai dégoté une supercar, avec la musique de chambre funéraire et l’érotisme purulent qui vont en paire avec elle….
Et pas n’importe quelle supercar : la Renovatio T 500…, une voiture de sport Slovène créée par Aljosa Tushek, qui y a incorporé les dernières nouveautés locales en matière de savoir-faire automobile, permettant ainsi, à son chef-d’oeuvre, d’avoir la capacité d’atteindre 1,7 de force G latérale…, utilisant pour y arriver, une technologie époustouflante (à l’échelon de la Slovénie), comportant des freins carbone, des suspensions à double triangles…et la dernière version du moteur FSI V8…
Aljosa Tushek est un pilote de course Slovène… et fier d’en être…, qui a longtemps rêvé qu’il serait capable de conduire une voiture de course sur route, capable de fournir la vraie réponse à de vraies questions !
Cette automobile, va être bientôt disponible (en Slovénie) dans une édition très limitée, destinée à seulement 30 clients individuellement choisis.
Les coordonnées sont : Maromi Car d.o.o. Ulica Jožeta Jame 14, 1210 Ljubljana – Šentvid, Slovenia, Europa… Manufaktura: Špindlerjeva ulica 12, 2250 Ptuj, Slovenia, Europa.Site Web: www.tushek.com
Elle est présentée par Aljosa Tushek comme étant beaucoup plus qu’une simple voiture : “elle est originalité et style de vie”…
Elle représente sûrement le point le plus abouti de la démence créative de la Slovénie…, un mélange particulièrement poivré qui laisse loin derrière elle, sur le terrain du délire, des œuvres pourtant très atteintes (en double sens).
Si c’est uniquement avec de telles automobiles que la Slovénie compte s’affirmer comme le chaînon manquant entre son équivalent italien de Maranello… et les plus radicales automobiles de partout ailleurs dans le monde civilisé (ou non)…, c’est à désespérer !
Pas qu’elle soit mal réalisée, mais parce qu’elle ne crèe rien de nouveau, ni avec son design inspiré de Lamborghini, ni de son concept même qui ne correspond plus à l’évolution de notre monde…
Réalisée initialement de manière basique, car destinée à une distribution exclusivement régionale, la Renovatio T 500 connût un tel succès d’estime qu’elle fut doublée d’une version moins basique afin de pouvoir être commercialisée dans le monde entier, avec un montage différent.
N’ayant pu disposer que d’une version mixte, il m’a été impossible, en l’état de mes piètres connaissances linguistiques Slovènes, de déterminer s’il s’agissait de la version luxe ou basique : la qualité toute relative me faisant pencher pour la version basique, réputée moins chère.
Concernant les différences réelles entre les deux versions, la structure particulièrement chaotique de la voiture m’a fait supposer que les différences ne sont pas particulièrement notables.
La version que j’ai pu voir, toucher, regarder, photographier… correspond aux standards en vigueur chez Ferrari à l’époque de la 365GTB Daytona…, ce qui m’a laissé rêveur sur l’équilibre mental des auteurs et du public visé.
Mais je vais détailler la chose plus avant…
Je précise tout de suite que l’examen pouvait en rebuter plus d’un.
Mon expérience assez complexe en matière d’œuvres d’art automobiles m’a cependant rendu assez intrépide pour m’y risquer… et de me prendre en cette suite hasardeuse, en pleine face, l’essai le plus épuisant que j’ai connu depuis longtemps.
La Renovatio T500, est mue par un V8 Audi.
Selon Aljosa Tušek c’est bien évidemment la plus maniable et la plus rapide des supercars !
Si vous êtes adeptes des voitures exotiques cette silhouette ne vous est pas inconnue, en effet la Renovatio T500, outre qu’elle s’inspire du design Lamborghini, reprend pour base la K1 Attack Roadster, voiture Slovaque présentée il y a maintenant 2 ans.
Au niveau des différences extérieures, la Renovatio possède un bouclier avant entièrement redessiné pour intégrer une énorme entrée d’air.
A l’arrière le discret aileron de la Slovaque se voit désormais accompagné d’une énorme lame de carbone réglable pour sii-disant mieux plaquer au sol l’arrière-train de la Slovène.
Esthétiquement, d’un gentil petit roadster sportif, Tushek a fait une voiture à l’allure bestiale.
La voiture dispose toujours de portes en élytres, d’un hard-top en 2 parties permettant d’avoir soit un coupé, soit un roadster soit une voiture fermée mais à l’arrière découvert façon Carrera GT.
Châssis tubulaire en acier Chrome Molybdenum, carrosserie en fibres, la Renovatio T500 à pris un peu de poids par rapport à sa base, mais reste tout de même un poids plume en se contentant de 1.133 kg sur la balance.
Pour propulser l’engin, exit le v6 3l ou le 4 cylindres 2l de 250 chevaux de la Civic Type R qui étaient implantés dans la K1 Roadster…, Aljosa Tušek a installé dans sa supercar un V8 4,2l FSI issu de la banque d’organes d’Audi.
Le moteur développe 450 chevaux et 428 Nm de couple, la puissance étant transmise aux roues via une boite de vitesse manuelle à 6 vitesses.
Avec un 0 à 100 km/h en 3,7 s et un 0 à 200 km/h en 11,5 secondes, la Renovatio T500 revendique de jolies performances d’accélération.
Coté vitesse de pointe : 310 km/h.
Pour freiner l’ensemble : de gros disques carbone-céramique mordus par des étriers 6 pistons à l’avant et 4 à l’arrière !
Si la voiture fait la part belle au pilotage, elle n’en oublie par pour autant le confort en proposant une climatisation automatique, une ouverture et un démarrage sans clé, ou même un système de navigation, le tout dans une ambiance carbone et alcantara.
Oui, ce blabla ralentit l’action, mais l’usage de la touche avance rapide de votre cerveau aura vite fait de réduire la capacité de nuisance de mes séquences textuelles finalement assez courtes.
La compréhension assez confuse de mes explications, va évidemment en faire pâtir quelques-uns d’entre-vous, mais sans vous empêcher d’apprécier mon travail (fastidieux), à sa mesure la plus radicale.
Atomic Bomba était le nom de code de cette Renovatio T 500, convoitée par la crème du pot des gougnafiers d’affaires internationales.
Son design est un véritable choc esthétique assez difficilement descriptible, tant le tout est hallucinogène et résolument hystérique…, oeuvre de psychopathes épileptiques.
Mais il ne s’agit que de l’un des aspects d’une automobile prétendument totalement surpuissante, vrillant les yeux, la tête et les tympans (si on la conduit plus d’une heure d’affilée, sûrement !)…
Le look général, est vraisemblablement la conséquence d’un mélodrame familial interminable ayant rongé les designers…, il a fini par me lasser, me rendant hagard, épuisé et pantelant, l’esprit plongé dans un état se situant quelque part entre l’hypnose et la transe mystique.
Pour bien décrire le choc, il faut que j’insiste sur l’esthétique totalement hallucinatoire.
Quant à l’équipe, elle n’est pas en reste et m’a massacré les oreilles dans un mélange de tout et n’importe quoi, n’importe comment, pour tenter de m’expliquer, en Slovène, des choses qui me resteront à tout jamais incomprises, sur fond de musique locale et de bruits de perceuses se mêlant dans la fureur la plus totale à des coups de marteau…
Mais ma visite de l’usine, fut aussi, tout à la fois, un formidable festival de gueules, chaque personnage étant affublé d’une tronche de cake pas possible et/ou d’un look à se taper la tête contre les murs : moustaches à hurler, défroques innommables.
En dépit de toute prétention à la galanterie, je me vois contraint d’écrire que la palme revient aux ouvrières très en chair, ce qui n’a rien de répréhensible, sauf que les ouvriers ne se gênaient pas pour les regarder en bavant de concupiscence.
Un vrai choc culturel.
Certes, ce constat peu flatteur peut passer pour l’attitude d’un moraliste effarouché, mais il faut voir l’usine pour se rendre compte à quel point ce lieu est totalement ahurissant.
Spermettez-moi de continuer ma chronique par une petite réflexion.
Lors d’une de mes conversations avec Aljosa Tushek ou je lui demandais quelle pouvait être encore, actuellement, la véritable clientèle des supercars et surtout de sa Renovatio T 500, celui-ci m’a répondu qu’il se désolait de constater qu’au cinéma, les héros d’antan incarnés par des hommes dans la force de l’âge avaient progressivement disparu au profit d’une génération de godelureaux à peine sortis de la puberté. Que les John Wayne, Kirk Douglas, Burt Lancaster ou Charlton Heston, qui avaient jadis joué le rôle de father figures pour des générations de gosses, avaient été remplacés par des endives avec beaucoup de gel dans les cheveux et aucun charisme, des demi-portions androgynes, émasculées sur l’autel de la métrosexualité :
“Avant d’être acteurs, des types comme Belmondo, Bronson, Gabin, Reynolds ou Ventura avaient d’abord été des hommes : ouvrier, boxeur, mineur de fond, champion de lutte, ancien combattant… Bref, des gars qui avaient bourlingué. Or aujourd’hui, la tendance est de mettre en vedette des minets imberbes et des poupées kawai, issus de la télé, de la chanson ou du mannequinat, des poupons aux joues roses comme Zac Efron ou Justin Bieber, plastiquement interchangeables et désespérément fades. Mais heureusement, une meute d’irréductibles résiste tant bien que mal au phénomène : et ce sont eux qui sont des clients potentiels, des hommes qui ne sont pas des êtres fragiles, à l’écoute de leurs tourments minuscules, mais de solides gaillards qui respectent leurs aînés, vénèrent leur patrie, protègent leurs soeurs, honorent leurs épouses et flanquent des raclées aux gredins” !
Épais comme des beaufs et virils comme des taureaux reproducteurs, les héros populaires dans toute leur splendeur trapue !
Il y a aussi des salauds, des fourbes, des comploteurs, des ripoux, des corrompus, des véreux, et même des médiocres.
Des vilains pas beaux qui se jettent les uns les autres dans les rets d’un destin pas joli joli…, poussant au suicide, abusant, déshonorant… et pas des demi-fiottes parfumées comme des caniches !
C’est précisément lorsque notre conversation a atteint de kitschissimes sommets, que j’ai décidé d’en rester là et de partir à Ljubljana, histoire de réaliser quelques photos-souvenir et de m’imprégner de la culture Slovène…
Les rues du centre-ville m’ont offert un défilé ahurissant de tenues à la mode de je ne sais trop quelle année, où les cuirs côtoyaient des pull jacquards, les casquettes multicolores se mariaient avec des débardeurs résilles, et les survêtements de sport avec des chemises à fleurs froufroutantes.
Je suis sorti en soirée dans une boîte branchée djeunes, ou, en guise de temps fort, j’ai supporté une reprise du We Will Rock You de Queen, dispensée avec la légèreté d’un orchestre bavarois un jour de fête de la bière, ainsi qu’un intermède romantique dans un décor Disneyland sous acide, avec des danseurs grimés en Donald et Mickey absolument terrifiants évoluant dans des décors dans lesquels même les frères Bogdanoff n’auraient pas oser présenter leur magazine dans les années ’80 !
Mais ne vous y trompez pas, ça restait avant tout de l’action testostéronée…
Plus qu’un petit plaisir coupable ou exotique, mon trip en Slovénie fut un divertissement qui m’a désarçonné, dans l’excès et la surenchère systématique.
La Renovatio T 500 est un dinosaure en voie d’extinction qu’Aljosa Tushek a ressuscité, perpétuellement en retard d’une mode !