2012 Smart “ForJeremy”…
Clownesque affaire !
Pour une surprise, c’est une drôle de surprise : la Smart 2 est toujours au catalogue malgré une gamme un peu vieillissante et un design mal-compris par les ingénieurs Mercedes !
Si, si…, la Smart 1 telle que créée par Nicolas Hayek, avait du style, c’était un petit chef-d’oeuvre, la seule voiture intelligente et pratique de toute la production mondiale à l’aube de l’an 2.000…
A cette époque, aucun journaleux n’a compris, qui ont continué de décerner des prix de “voiture de l’année” à des fumisteries idiotes qui n’ont rien changé au devenir de l’humanité…
La Smart 2, est la résultante de l’enfumage de ce visionnaire par les financiers de Daimler-Benz qui ne se sont pas contenté de l’épauler dans une synergie associative, mais ont calculé de l’évincer par des augmentations du capital qu’il ne pouvait suivre, le rendant minoritaire, donc sans plus de voix aux chapitres à écrire…,
Les gens de Mercedes n’ont finalement pas bien compris l’esprit avant-gardiste de la petite City-Coupé…, ils l’ont “Mercédisée”, enlaidie, embourgeoisée, lui supprimant même ses aspects “fun” tels les intérieurs “flashy” et le bi-ton correspondant à la technique de la carrosserie (la cellule-châssis)…
En effet, le bi-ton des Smart 2 est devenu un rappel du premier design, mais n’est plus “logique”…
A l’origine, la fonction créait la forme (et le bi-ton), avec Mercedes, c’est l’inverse !
Voulant renouer avec un design d’avant-garde, les gens de Mercedes n’ayant toujours rien compris du concept fondateur de Nicolas Hayek (je précise que c’est lui qui a créé et commercialisé les montres Swatch), ont voulu faire “mode” avec un look décalé au niveau du design… et Smart-Mercedes, croyant ne pas déroger à la réputation “Funny” de la Smart 1, est venu au salon de Los Angeles avec un modèle pour le moins osé, totalement tarte, qui va donner une image grotesque à la marque Smart… lorsque cette horreur sera prochainement produite et commercialisée.
Le constructeur s’est associé pour l’occasion à “Jeremy Scott”, un créateur fantasque, auto-proclamé designer de mode…, à qui il a été proposé de dessiner une Smart Fortwo, telle qu’il l’imaginait.
Un cauchemar !
Être pris au sérieux ?
Visiblement, au salon de Los Angeles, ce n’est pas la préoccupation première de Smart.
Nous sommes en 2012 après Jésus Christ, tout le marché est automobile est occupé par les tristes constructeurs automobiles en crise…
Tout le marché ?
Non !
Un village peuplé d’irréductibles fabricants de voitures décomplexées résiste encore et toujours à l’envahisseur terne et uniforme.
Et la vie n’est pas facile pour les constructeurs retranchés de Sochaux, Rüsselsheim, Cologne ou Onnaing.
Un village lorrain du nom d’Hambach résiste encore et toujours…
A Smartville ou plus justement Hambach, ils ont enfin osé créer la voiture d’Asterix.
Une petite auto destressée, décomplexée avec les mêmes ailes dans le dos que sur le casque de l’irrésistible gaulois.
Pour arriver à ce pitoyable résultat, le courant est passé (gag !) entre Jeremy Scott et Smart… car cette rencontre électrisante a donné naissance à un véhicule totalement décalé…, clownesque !
Sachez au passage que Jeremy Scott réalise une partie des tenues de scène ou des clips vidéo de chanteuses comme Lady Gaga, Madonna, Katy Perry Beyoncé, Lana Del Rey, Britney Spears, Rihanna, et plus de 40 autres stars du cinéma et de la musique !
Aucun autre designer n’a autant de grandes stars dans son portefeuille !
Plus près de nous, les amateurs du genre connaissent probablement les sneakers Adidas Leather Wings 2.0 high top qui sont parfaitement assorties à la Smart forjeremy Concept…, qui semble avoir été conçue sous l’emprise de champignons hallucinogènes !
Considéré comme un artiste incontournable de la scène Pop Art, Jeremy Scott est réputé pour ses collections de prêt-à-porter excentriques et provocantes.
Son style décalé est devenu un incontournable des Fashion Weeks.
Ses collections sont inspirées par Mickey Mouse, Hollywood, la série animée The Flintstones et les hamburgers.
Tandis que de nombreux designers explorent le passé, Jeremy prend son inspiration dans notre époque.
Comme il l’a déclaré lui-meme dans une interview : “En tant que designer, je dois être la voix de ma génération, parler par l’intermédiaire de ma création de ce que les gens pensent au 21eme siecle, où ils vont, avec qui ils sont, quels sites ils regardent sur Internet, etc. Nous faisons tous partie d’une grande usine qui crée la mode”…
Après avoir grandi à Kansas City dans le Missouri, Jeremy Scott étudie à la prestigieuse Pratt University de Brooklyn.
A 21 ans, il lance sa marque de vêtement et finance sa première collection grâce à une bourse de l’Association Nationale pour le Développement des Arts de la mode.
Inspiré par la culture pop, le créateur américain imagine des vêtements excentriques, provocants et anticonformistes.
C’est à Paris, où Jeremy Scott s’est installé, qu’il présente son premier défilé.
Ses pièces imprimées et hautes en couleurs ou ses pantalons à une jambe se font remarquer.
Ses créations décalées et fantaisistes, comme sa robe en billets verts ou celle ressemblant à une barre chocolatée, sont saluées par la presse.
Après quelques saisons à Paris, Jeremy Scott rentre aux Etats-Unis en 2001.
Il y présente d’abord ses collections à Los Angeles avant de s’installer à New York.
En 2004, le créateur américain est classé parmi les personnalités les plus influentes de la mode par le magazine The Face, devant Stella McCartney ou Alexander McQueen…
Un beau succès !
Porté par la réussite de ses collections de prêt-à-porter, Jeremy Scott lance une ligne de lunettes de soleil en collaboration avec Linda Farrow Vintage en 2005.
L’année suivante, il s’improvise architecte d’intérieur en réaménageant le Club Happy Valley de New York.
Toujours en 2006, il créé la polémique avec son défilé new-yorkais sur le thème du patriotisme.
Sa statue de la liberté à tête de mort ou ses casques militaires à oreilles de Mickey n’ont pas plus à tout le monde !
Mais pour le coup, Jeremy Scott a une nouvelle fois prouvé son audace !
Au printemps-été 2007, Jeremy Scott fait un grand retour sur les catwalks de la Fashion Week parisienne.
Pour signer son retour en France, il dessine un sac pliage pour Longchamp.
Le succès de ce sac fantaisiste de Scott pour Longchamp est tel que pour le printemps-été 2009, le créateur du Missouri réalise à nouveau un sac pliage pour la marque française.
En octobre 2008, il présente un défilé pour le moins ironique, oscillant entre le Versailles de Marie-Antoinette et le Paris du XXIème siècle, avec des robes brodées de dentelle ou des salopettes façon camionneurs.
Parce qu’il est sur tous les terrains, Jeremy Scott lance au printemps-été 2009 la ligne Obyo (Originals by Originals) en collaboration avec Adidas.
Pour l’occasion, il a réinterprété des basiques de la marque sportwear pour en faire des vêtements hype, comme le tee-shirt de baseball devenu mini robe à franges ou les baskets montantes Originals devenant des baskets dorées à ailes.
Une fois de plus, Jérémy Scott montre qu’il est une figure incontournable de la culture pop !
Il n’a pas peur de l’audace et sa signature est inimitable !
Karl Lagerfeld à meme déclaré que Jeremy était le seul qui pourrait le remplacer chez Chanel !
Est-il possible d’arrêter l’imagination d’un génie ?
L’air est-il sain à Los Angeles ?
En découvrant certaines nouveautés présentées dans le cadre du salon de l’automobile local, il est permis d’en douter.
Le traditionnel concours de design n’était déjà pas avare en créations farfelues, mais il s’agissait majoritairement de dessins effectués sur ordinateur, qui étaient censés préfigurer un horizon très lointain et répondre à une thématique imposée.
Rien de tout cela avec la Smart “ForJeremy”.
Cette fois, nous sommes en présence d’une étude bien palpable, réalisée sur la base de la Fortwo ED actuelle…, ce qui ne veut pas dire que vous pourrez acheter ce modèle immédiatement : il faudra attendre 2013 pour qu’il rejoigne les concessions, vraisemblablement en série limitée.
De toute manière, pas sûr que beaucoup d’entre vous accepterons de déambuler en ville avec de fausses plumes accrochées à l’arrière de leur véhicule…
En effet, la Smart “ForJeremy” a des ailes…, la célèbre marque de fabrique du designer américain…
Elles rayonnent comme des fusées lumineuses, conférant un look raté de Batmobile à la pauvre Smart qui ne manque ainsi pas d’originalité, à défaut d’être d’un goût certain…
L’habitacle a été réalisé par les designers et les artisans de Smart Design Division à Sindenfilgen en association avec le designer afin de proposer un habitacle habillé de cuir nappa blanc avec des surpiqures gris diamanté.
Les amateurs d’aviation auront probablement remarqué le volant façon aéronautique.
On appréciera ou non la livrée blanche assortie avec la cellule Tridion et les gros sourcils de phares chromés.
Pour parachever cette abomination, Jeremy Scott l’a abondamment chromée à l’intérieur comme à l’extérieur qui affiche une teinte blanc perle, apparaissant dès-lors aussi fantaisiste que certaines collections dévoilées pendant les Fashion weeks…
Jeremy Scott ne s’est pas contenté de modifications superficielles, une foultitude de composants a été revu, depuis les blocs optiques avant jusqu’au bouclier arrière.
Le design de la Smart est en effet entièrement revu et enlaidi, la petite citadine étant désormais équipée de deux espèces d’ailes en relief (les 2 ailes sont l’emblème-signature de Scott), apposées de chaque côté à l’arrière de l’auto, dans le prolongement du toit.
Ces ailes sont faites en fibre de verre, elles sont peintes en gris avec des parties rouge comme les feux.
La finition intérieure est exubérante mais, je l’avoue malgré tout (sous la torture), très impressionnante, encore plus soignée que l’Aston Martin Cygnet : chrome à tous les étages et cuir, du tableau de bord aux tapis de sol…
Sous le capot, on retrouve le bloc électrique de la Smart FortTwo Electric Drive et son moteur de 55 kWh, capable de propulser l’auto de 0 à 60 kilomètres/heure en 4,8 secondes, avec une vitesse de pointe de 125 kilomètres/heure.
Smart a bien précisé qu’une production en série limitée était prévue pour l’année prochaine, ce n’est donc pas un gag, c’est une très mauvaise réalité !
Reste à savoir si l’auto conservera ses horribles grandes ailes !
De toutes les façons…, tout cela est comme un suicide… et va dégoûter ceusses qui ont été enthousiasmé par la Smart 1…, la vraie idée, c’était une micro-voiture high-tech innovante ne ressemblant et ne s’inspirant d’aucune autre petite voiture…, alors qu’avec cette “ForJeremy”, c’est bling-bling, chromes partout, gimmicks décoratifs inutiles, déformations diverses et un intérieur de mauvais goût typique des moches américaines d’une époque révolue…
Déjà que les possesseurs de Smart première génération sont souvent mis mal-à-l’aise par le personnel des concessions Mercedes qui vendent Smart, considéré comme une sous-marque (à une époque, lorsqu’on voulait acheter une Smart 2, les vendeurs dédaigneux, proposaient aux clients de s’élever en optant pour une Mercedes classe A)…, alors, maintenant qu’en sus, la Smart devient une voiture de Mickey grâce à la “ForJeremy”, c’est à pleurer (de rage)…