2013 Bugatti Veyron Grand Sport Jean-Pierre Wimille… Ce monument à la gloire de la vanité…, est en réalité une machine à sous qui occupe une place particulière dans la culture du genre…, en effet, la Bugatti Veyron a été pour moi l’élément déclencheur qui m’a fait apprécier les automobiles portant cette médiocrité si particulière qu’elle les rend à la fois comiques et révélatrices de l’esprit d’une mode ou d’une époque donnée ; un peu comme le sont les bonnes caricatures avec les personnages qu’elles représentent…, la Bugatti Veyron m’a ainsi permis de découvrir tout un pan du monde de l’automobile qui mérite d’être jeté au vide-ordure au premier abord mais prend toute sa puissance lorsqu’il est éclairé avec du recul sous les feux du sarcasme attendri et de la critique doucettement ironique.
Bien que ce soit une des automobiles qui m’ait fait rire aux larmes, les quelques années qui séparent sa vision de l’écriture de cette chronique ont suffit pour effacer de ma mémoire la plupart des scènes vécues avec certaines d’entre-elles, toutes prétendument plus “exclusives” les unes des autres (sic !)… et qui m’avaient fait me gausser…, je vais tout de même tâcher de vous retranscrire la substantifique moelle de la “nouvelle” Veyron.
L’histoire : Ettore Bugatti s’installe “à son compte” en 1909 avec sa famille à Molsheim, en Alsace (région appartenant à cette date à l’Empire allemand)… et fait l’acquisition des locaux à l’abandon d’une teinturerie décrépie où il débute en 1910, avec le soutien du banquier espagnol Augustin de Vizcaya, la production de sa première automobile et première sportive de course, la Type 13… En 1914, la première guerre mondiale éclate et Ettore Bugatti s’enfuit avec sa famille.
La guerre terminée, Ettore Bugatti, qui s’était exilé à Milan puis à Paris au début du conflit, réintègre ses locaux à Molsheim, ville désormais française. Peu avant 1930, Jean Bugatti prend officiellement la responsabilité du département design de Bugatti et Ettore se retire progressivement de l’entreprise au profit de son fils à qui la quasi-totalité de la direction de l’entreprise est confiée en 1936…
Le vendredi 11 août 1939, sur la longue ligne droite du carrefour de la Colonne de Dorlisheim jusqu’à Entzheim, portion de route utilisé en 1922 par le Grand Prix de l’ACF, Jean Bugatti se tue au volant de la Type 57G Tank victorieuse aux 24 Heures du Mans, mettant en péril la pérennité de Bugatti. Ettore Bugatti est contraint de reprendre la tête de l’entreprise mais la Seconde Guerre mondiale met définitivement un terme à l’entreprise. Ettore Bugatti décède le 21 août 1947, âgé de 66 ans, des suites d’une pneumonie.
En 1951, Roland Bugatti, le fils cadet d’Ettore… et Pierre Marco, ancien pilote de l’usine, tentent de relancer l’entreprise. La Bugatti Type 101 aux caractéristiques assez proches de la Type 57 ne rencontre cependant pas le succès, elle est techniquement dépassée, ce qui, avec le climat économique de l’époque, le manque de finance et le manque de compétences, plombe totalement cette tentative de retour.
En juillet 1963, la marque et l’usine Bugatti sont finalement vendues au constructeur Hispano-Suiza et le site de Molsheim est reconverti pour accueillir des ateliers aéronautiques. En un peu plus de 50 ans d’existence, l’entreprise Bugatti aura été dépositaire de 1 000 brevets, aura fabriqué près de 8.000 automobiles de prestige et de course… et aura été détenteur d’un palmarès sportif jamais égalé avec plus de 10.000 victoires et 37 records.
En 1975, Xavier de La Chapelle qui veut relancer la marque “Automobiles Stimula-De La Chapelle”, s’accapare de la marque et du logo Bugatti et présente en 1978 une réplique plastique inspirée des Roadsters Bugatti Type 55 créés en 1932 par Jean et Ettore Bugatti.
Les premières Stimula-De La Chapelle-Bugatti sont des coques en plastique, sans portes, assemblées avec des pièces d’Excalibur 35X récupérées auprès de la veuve de Guy Storr qui les faisait fabriquer chez Michelotti à Turin…, ensuite les Stimula, toujours en coque plastique, seront fabriquées sur un châssis spécifique reprenant les trains roulants et la mécanique des BMW 4 ou 6 cylindres.
Quelques temps plus tard, Messier-Hispano-Bugatti interdit à Xavier de La Chapelle d’utiliser marque et logos Bugatti sur ses répliques, qui sont alors baptisées “De La Chapelle” et sur option, livrables avec portes…, une soixantaine au total des appelations, seront fabriquées avant une faillite survenue fin des années ’90.
En 1987, l’entrepreneur italien Romano Artioli souhaite relancer la marque et fait l’acquisition des droits liés au nom Bugatti.., il établit alors la société par actions “Bugatti Automobili SpA”… et fait bâtir une usine par l’architecte Giampaolo Benedini à Campogalliano, près de Modène, ville où sont déjà fabriquées d’autres automobiles d’exceptions telles que Ferrari, Lamborghini ou encore Maserati.
En 1995,Romano Artioli met la clé sous le paillasson, son entreprise est en faillite, la Bugatti EB110 V12 censée symboliser la renaissance de la marque via le design de Paolo Stanzani, le concepteur des Lamborghini Miura et Countach, n’a été construite qu’à 126 exemplaires
En 1998, 3 ans après la disparition de Bugatti Automobili SpA, le groupe allemand Volkswagen AG dirigé par Ferdinand Piëch, la survivance industrielle du tandem Adolf Hitler/Ferdinand Porsche des années “brunes” de l’allemagne…, veut continuer la voie originelle et prendre le contrôle de la Terre, en s’emparant de la marque Bugatti qui avait déjà été annexée en 1939 par les Nazis… puis saisie par l’administration française à la Libération.
Tout d’abord la direction générale envoie ses sbires, espérant que cela suffira pour obtenir l’usage de la marque, du logo… et tant qu’à faire, ils veulent racheter le vieux chateau Château St Jean à Dorlisheim, en Alsace qui appartenait à d’Ettore avant qu’il sombre dans la faillite… Une petite incantation, quelques moulinets de bras et de jambes et hop : un gros chèque !
Volkswagen rachète les droits de la marque Bugatti pour la commercialisation de nouvelles automobiles d’exception et fonde la société par actions simplifiées “Bugatti Automobiles SAS”…, le montant de l’opération ne s’élève alors qu’à l’équivalent d’une dizaine de millions d’Euros.
En 2005, après 7 ans de tatonnements, Bugatti dévoile la Bugatti Veyron 16.4, son moteur de 8L0 W16, 64 soupapes et 4 turbos développe 1.001 chevaux…, à vitesse maximale, elle met 12 minutes pour vider son réservoir… et le moteur est à l’air libre car tous les essais d’un capot ou d’une custode sont arrivés au même résultat : la chaleur dégagée est telle que le capot casse et la custode en plastique fond (en verre, elle explosait)…
Les prix affichés sont stratosphériques, de plus d’un million d’euros en 2005, la Veyron est affichée entre 2 et 2,5 millions d’euros actuellement, avec une maintenance en rapport (50.000 euros pour les 4 jantes et pneus, 150.000 euros pour un entretien : eau, huile, filtre et divers)… Le tout + Taxes…, le transport A/R, les frais d’hôtel et autres ne sont pas compris, c’est assez cher si la Veyron appartient à un Argentin ou un Japonais, voire un Américain (aucune ne circule à l’Ile de Pâques) !
Les employés de VW-Bugatti font tout ce qu’ils peuvent pour faire croire que toutes les déclinaisons de la Veyron sont puissantes, fiables et extraordinaires…, mais entravés qu’ils sont par leurs obligations, leurs déclarations sont si gauches et si limitées qu’on n’y croit pas une seconde.
Bugatti fait alors appel à quelques évènements mondains pour épater la galerie en bas âge intellectuel et utilise des montages grossiers pour donner l’illusion : par exemple, les dizaines de versions de plus en plus chères, dont certaines sont particulièrement hideuses… Houhou quelle frayeur et quel suspense ! Vont-ils réussir à fabriquer et vendre les 300 exemplaires à force de surenchère d’armes secrètes et de coups spéciaux (et tordus) ? C’est pas parce que ce sont des vaniteux assez crétins qui sont le coeur de cible qu’il faut se moquer du monde.
C’est quoi ces pourris !!! A ce point-là VW-Bugatti ne cherche même plus à masquer ses trucages. Histoire d’être à la pointe de la technologie, on essaye même les images de synthèse (telle la première illustration de cet article, mais il y en a d’autres)…
Ouille…, ces effets spéciaux digitaux bien pourris vont nous faire regretter les maquettes de carton-pâte. Après une énième série de pétarade, VW-Bugatti finira par arriver à la fin de l’aventure qui se terminera par une blague remarquable et une niaiseuse petite séance de rire collectif.
Tout ça est délicieusement mauvais, mais ça bouge, ça fait du bruit et ça s’agite dans tous les sens, le tout avec un design qui ne dépasse pas le niveaux zéro de complexité. Bref c’est si ridiculement nul que ça en devient hilarant et tout à fait délectable !
Le dernier gag : la Bugatti Veyron Grand Sport Jean-Pierre Wimille sur un podium légèrement surélevé, posé sur un bout de la pelouse du concours d’élégance de Pebble Beach, à côté d’un Tank 57G qui lui sert de muse…, un modèle destiné à ceux qui trouvent une Veyron Grand Sport Vitesse de base trop banale mais qui n’ont pas les moyens de se payer une version unique puisque cette dernière sera construite à 3 exemplaires !
VW-Bugatti a en effet annoncé le lancement d’une série de 6 voitures baptisée “Les Légendes de Bugatti” qui célébrera les deux Hommes (avec un “H” majuscule), qui n’ont pas fait de la marque ce qu’elle est devenue : une pitrerie !
Chacun des modèles (deux) sera produit à 3 exemplaires… et le premier d’entre eux dédié à Jean-Pierre Wimille faisait sa première physique au concours d’élégance de Pebble Beach, endroit idéal pour pécho des meufs friquées et serrer la pince des pignoufs milliardaires. Le calcul est simple, trouver trois cons suffisamment crétins et fortunés pour acheter deux “légendes”, celle de Jean-Pierre Wimille et celle de… euhhhhhhh…, d’Isadora Duncan…, euhhhhhhhh ? Non ? Ahhh !
La série spéciale qui reprend les couleurs de la reconstruction du Tank 57G du pilote français avec lequel il remporta les 24h du Mans en 1937 et 1939, dans lequel est décédé Jean Bugatti, repose sur une version Vitesse de la Grand Sport, la version la plus puissante équipée du W16 8,0l de 1.200 chevaux et qui en fait le cabriolet le plus rapide de la planète avec 408 km/h possible sur autoroute (ahahahahahhah !)…
La carrosserie est entièrement réalisée en plastique carboné, le bleu turquoise utilisé est baptisé Wimille (gag !)…, tandis que la copie de la signature du pilote se retrouve gravée sur une partie du moteur. Le prix sera de 3,500.000 euros plus taxes et divers…
Pour vous donner plus d’informations, voici donc le discours de Heer Wolfgang Schreiber, Président de VW-Bugatti Automobiles S.A.S, que vous êtes prié de lire au garde à vous, le pénis en érection :
– Bugatti, l’une des marques automobiles les plus chargées d’histoire du monde, célèbre ses héros avec une édition exclusive : Les Légendes de Bugatti…, évoquant les grands noms qui ont profondément marqué Bugatti et ont contribué à créer le mythe de la marque. Le coup d’envoi est donné, pour le 90ème anniversaire des 24 heures du Mans, par une personnalité indissociable de l’histoire de la Maison Bugatti : Jean-Pierre Wimille, qui a mené deux fois Bugatti à la victoire au Mans. La “Légende Bugatti – Jean-Pierre Wimille” va être construire en trois exemplaires, au total trois fois deux, soit six Légendes personnalisées, basées sur la Bugatti Grand Sport Vitesse, seront présentées au cours des douze prochains mois. Bugatti a été marquée par des personnalités fameuses et des moments historiques. Nous voulons raconter leurs histoires passionnantes avec les Légendes de Bugatti et, simultanément, jeter un pont entre le passé et le présent de la marque. La “Légende Bugatti – Jean-Pierre Wimille”, raconte l’histoire empreinte de succès du coureur automobile qui a triomphé en 1937 au Mans, au volant d’une Bugatti 57G Tank, avec son copilote Robert Benoist. Il est à nouveau vainqueur en 1939, cette fois avec Pierre Veyron, à bord d’une 57C Tank. Le modèle qui a présidé à la conception de la “Légende Bugatti – Jean-Pierre Wimille” est la voiture gagnante de 1937. La 57G de l’époque arborait la peinture bleue caractéristique des voitures de course françaises. La Vitesse resplendit donc dans sa livrée en carbone apparent bleu et bleu clair Wimille. Cette thématique des couleurs se poursuit dans l’habitacle. Nous avons, au niveau des matériaux et des couleurs, ainsi que dans des points de détail, transféré les caractéristiques marquantes des véhicules historiques de nos parrains aux Légendes Bugatti. Il en a résulté des véhicules qui allient l’authenticité de l’époque et le design moderne, le superlatif sportif et le confort luxueux de l’icône moderne Bugatti. Avec les Légendes Bugatti, nous présentons l’histoire dans un habit moderne. Les six “Légendes Bugatti” se basent toutes sur la Bugatti Veyron 16.4 Grand Sport Vitesse. La super voiture de sport, sur le marché depuis le printemps 2012, ayant atteint, toit ouvert, une vitesse de 408,84 km/h, est depuis avril 2013 le roadster de série le plus rapide au monde. Jean-Pierre Wimille était l’un des pilotes d’usine de Bugatti ayant le plus d’ancienneté. Fils de journaliste, né le 26 février 1908 à Paris, il n’a, pendant toute sa carrière, pratiquement couru que pour l’écurie Bugatti. Alors qu’il avait déjà remporté plusieurs compétitions, Ettore Bugatti lui proposa en 1933 de devenir le pilote officiel de son usine. Il entra chez Bugatti à une époque où les grands succès en course commençaient à se faire rares. La série de victoires remportée au cours des années suivantes pour Molsheim a donc été d’autant plus réjouissante. Dès 1933, il remporta le Grand Prix d’Algérie. En 1935, il gagna au volant d’une T 59 la course de côte de La Turbie, près de Nice, très célèbre à l’époque, arriva deuxième au Grand Prix de Tunis et quatrième dans le Grand Prix d’Espagne. C’est également Jean-Pierre Wimille qui remporta l’ultime victoire en compétition pour Bugatti : en 1947 au Bois de Boulogne à bord d’une Monoposto Type 59/50 B de 4,7 litres. Wimille était un pilote de renommée mondiale, qui a surtout laissé sa marque durant les dernières années de compétition. Son triomphe atteint indubitablement son apogée avec les deux victoires remportées pour Bugatti au Mans.
Ainsi donc, la fièvre du consumérisme forcené n’aura pas épargné VW-Porsche-Audi-Bugatti ?
Bien sûr que non ; impossible de résister à la tentation d’un argent facilement gagné en commercialisant tout et n’importe quoi sur le dos de ce brave vétéran à la recherche d’un emploi de pompiste, qu’était réellement Jean-Pierre Wimille.
Le tout et n’importe quoi, c’est, entre autre, cette pitrerie hors de prix, dont la vocation évidente n’est autre que de pomper 6 fois 3.500.000 euros à 3 milliardaires collectionneurs et de vendre une myriade de jouets dérivés, figurines des acquéreurs au volant…, aux hordes de gamins rendus fous d’excitation par une diffusion-matraquage dans les programmes pour jeunesse…, bref un business lucratif.
Ceusses qui doivent subir depuis 2005, les interminables épisodes aux multiples séries limitées ont déjà pu apprécier les hautes qualités débilitantes de la “Goebbelisation” de VW-Bugatti : design un peu à la ramasse, choix de teintes de carrosseries et d’intérieurs pas toujours réussis et gadgets discutables, sans oublier les surpuissances toujours plus infinies qui ne servent strictemment à rien car totalement inutilisables…, le tout au service d’une idéologie consumériste plus qu’évidente, aux mains de méchants ridicules comme pas permis, etc.
Pour parachever le tout, on a adjoint au staff de vente, une équipe de conseillers spécialistes en mécanique…, bref, c’est assez délirant.
Mais voyez-vous, cela a un avantage énorme sur les autres fabricants d’inepties hors de prix semblables : les prix annoncés n’arrètent pas d’exploser…, sans pause ni temps mort.
En effet, toutes les présentations aux merdias, testent la tolérance du public avant d’en produire davantage.
C’est réussi, car celle de Peeble-Beach, c’est 100 minutes ininterrompues de gags de toutes sortes à destination d’un millier de snobs et de pouffes en file sur plusieurs kilomètres, venu écouter l’invincible, l’infatigable, l’indestructible, l’omnipotent, le surprenant, le stratège, le vanneur, l’agénésique aréolo-mamelonnaire, le héros de la liberté : Heer Wolfgang Schreiber, Président de VW-Bugatti Automobiles S.A.S… qui parle un anglais parsemé d’allemand, histoire de faire encore plus collector !
Rajoutez à tout ça des larbins et des porteurs de serviette, tous plus hallucinants les uns que les autres, menés de main de fer par ce boss ultra persévérant !
Honnêtement, le public était sur le cul en permanence devant la folie totale de ce non-évènement !
C’était du 100% hard-core, aucun autre sauf le Boss de Ferrari ou Fidel Castro… ne pourrait tenir une telle cadence…, certains et certaines, se sont pris à rêver d’une adaptation, tout en sachant très bien que c’est impossible, ça coûterait probablement plus cher en vies humaines.
De toutes façons, c’est fini l’époque des authentiques Bugatti, VW n’a fait que copier la légende, après tout.
J’ai risqué l’arrêt cardiaque par enchaînements trop rapides d’explosions de rire…, l’effondrement intellectuel total devant le nawak de la chose, et j’ai vécu des douleurs chroniques aux abdos, un claquage des zygomatiques,
Cette vénération fanatique et désocialisante des journaleux aux sévices des merdias de pointe, démontrait leur démence juvénile mélée à un squeelite cataclysmique…
Je pourrais causer des heures des scènes les plus marquantes : mais rraaaaaah, j’en peux plus, c’est trop trop trop !!
Non, ça ne sert à rien de tenter de décrire l’indescriptible.
C’est de la folie furieuse, et pis c’est tout.
Et le pire, c’est que j’ai pas le choix, faut que je me le rematte, piting !