2013 McLaren P1…
Elle cherche à vous défoncer la tête le cul… Le design de la 2013 McLaren P1, particulièrement son arrière train, est l’un des plus violemment débile que j’ai eu l’occasion de voir depuis très longtemps. Un journaliste pakistanais invité par erreur (comme moi) aux USA pour la présentation, m’avait pourtant prévenu : C’est pas très très joli, ça… Il ignorait ma perversion cachée pour les automobiles grotesques qui fleurissent comme des fleurs vénéneuses dans la section automobile de GatsbyOnline.com
Le cul de la bête est un véritable coup de poing dans la gueule, un bras d’honneur intégral à toute notion de mesure et de bon goût, un assaut contre tout concept de crédibilité et de sobriété, le tout agrémenté d’une sauce de débilité mal dosée. On ne remerciera jamais assez les designers de McLaren pour leur absence de complexes : la folie n’est pas morte dans l’automobile, elle prospère encore ! Après avoir découvert d’autres crétineries roulantes souvent roulables…, il me tardait de replonger dans les délices de la démence.
C’est chose faite avec cette “chose” qui sombre encore plus profondément dans la folie furieuse, tout en mélangeant les genres. Tout ça a été compressé en quatre heures très denses de bruit, de fureur, de gore et de blabla (oui, il fallait bien qu’il y ait bien plus qu’un défaut, j’ai du subir plus de 40 minutes d’une tentative de lobotomisation via la chargée de presse), un temps semblant interminable d’ou je suis sorti à la fois abasourdi, déstabilisé et écœuré, comme souvent sous l’effet d’un choc de grande envergure. La première barrière à franchir fut celle de la langue : les anglais de chez McLaren sont en effet des gens fiers et farouches, qui gardent jalousement leurs inventions dans leur coffre-fort, ce qui en ce cas était humainement insupportable.
Pour la Porsche 918 et la LaFerrari, leurs constructeurs entretiennent le mystère…, jusqu’à leur mise en production, il faut se contenter de bruits de couloirs et de clichés pris à la volée. McLaren, nouveau venu dans les supercars, a choisi au contraire de beaucoup montrer, afin d’occuper le terrain…, ainsi, pour les tests dans le désert US, d’ordinaire ultra-secrets, l’attachée de presse a envoyé des photos et une vidéo de la P1à tous les journaleux automobiles méritants, c’est à dire ceux qui n’ont écrit que du bien puissance mille des McLaren… Cet été, l’équipe de développement de Woking s’est envolée aux Etats-Unis avec une McLaren P1 peinte couleur carbone pour la faire rouler de l’Arizona à la Californie, en passant par le Nevada dans des zones quasi désertiques ou on peut rouler discrètement avec un prototype pour en tester la résistance et le comportement sous des températures extrêmes à affronter, un test nécessaire pour qui veut vendre au Moyen-orient…
Vous pensez en me lisant, que les gens de McLaren auraient pu aller directement dans le désert du Sinaï ou dans les étendues de sable d’Arabie Saoudite, voire en Afghanistan, en Irak et pousser une pointe en Syrie… Ca tombe bien, les Etats-Unis on déblayé ces terrains désertiques pour les rendre plus désertiques encore…, mais, comme les USA connaissaient alors une vague de chaleur… et que dans l’Arizona, le mercure grimpait jusqu’à 52°, McLaren a lachement préféré se rendre dans le pays de l’oncle-Sam… Le but de la manœuvre étant de vérifier que le moteur ne surchauffe pas et éviter les incendies (comme Ferrari), tout en s’assurant de la qualité des pneus Pirelli et des freins Akebono. Evidemment, d’après McLaren, tout s’est passé comme prévu, la P1 étant déclarée prête à être livrée à ses 375 futurs propriétaires.
En réalité, tout ne fut pas si rose et ces infos n’étaient pas très fraiches… Le journalisme automobile a ceci de merveilleux qu’il mêle en une synthèse quasi parfaite le drame traditionnel des problèmes mécaniques et les actions débilitantes de fous furieux. Tout respire l’outrance et l’artificialité, dans une enfilade de gags dans un mélange bizarre de décors naturels et de carton-pâte retouchés par une équipe de retoucheurs photos, souvent tout droit sorti des années 1960. Les attaché(e)s de presse, lors des présentations aux merdias, se lancent trop souvent dans des tirades théâtrales, jouant avec une emphase déconcertante et un entrain de tous les diables…, un véritable spectacle multimédia et cosmogonique invraisemblable !
A force de grotesque, tout se fait sublime, dans une frénésie épileptique. L’agitation ahurissante des attaché(e)s de presse qui dansent littéralement sur place, des flots de sueur dégoulinant sur leurs vêtements…, ce sont des sadiques hurlant qui plongent les journalistes non préalablement prévenus, dans un univers autre, au-delà du réel. La présentation de la McLaren dans ces conditions était cinglée à l’extrême, c’était presque de l’art conceptuel avec un aspect résolument post-moderne japonais. Oscillant dans une présentation granguignolesque, entre statisme stalinien et schizophrénie clipesque, la McLaren P1 est apparue comme un authentique OVNI visuel, qui pourrait figurer dans un montage des pires bizarreries automobile, s’il ne résumait à lui tout seul toute la folie d’un bout du monde.
Ahurissante de bout en bout, parfois insupportable, mais fascinante : c’est une vraie expérience limite à réserver aux vrais audacieux friands d’exotisme.
Putain de trip de ouf…
– Alors, convaincu ? ai-je demandé au journaliste Pakistanais…
– Je crois que je vais reprendre une dose d’uranium enrichi, parce que là, c’est plus possible…, qu’il m’a répondu juste avant de vomir !
Pour mettre au point cet engin et ainsi assurer un succès commercial confortable à la P1, les gens de McLaren ont fait appel aux meilleurs maniaques vivant des problèmes de cauchemars. Le cas est grave, et le traitement neurochirurgical se doit donc d’être adéquat : la perceuse ! Honte à eux !
Bien sûr, comme tout produit automobile psychopétant, le risque de bad trip existe, je ne le nie pas.., ce n’est là qu’un effet indésirable temporaire, qui s’estompe dès que le cerveau a fini de se purger. La loi m’oblige toutefois à vous informer qu’il a été vécu quelques cas de paradoxale purge du cerveau : une hypertension intracrânienne survenant à la vue du dessin de l’arrière de la P1… Après avoir vu une McLaren P1, vous devez être préparé à tout car plus rien ne sera jamais comme avant. L’expérience marque durablement le tissu neuronal et les capacités cognitives, la vie n’a plus la même texture, le regard est changé à jamais…, le cerveau devient une telle bouillie que tout en cette voiture inclassable fait rire. Mais ça vaut le coup…, en tout cas, je vous remercie tous de soutenir mes efforts ! A bientôt.
Il est important au terme des vidéos ci-dessous, de vous rappeler qu’elles peuvent engendrer des effets nocifs…, leur vision est à considérer avec prudence car touchant à l’intime subjectivité psychique…, seule l’expérimentation personnelle vous permettra de revenir de cet univers, à vos risques et périls, et de découvrir la réaction de votre propre organisme.
Quant aux clients potentiels qui auront survécu à cette intoxication, et qui, rendus dépendants, vont réclamer à corps et à cris de pouvoir acheter une P1, je ne suis pas fier de leur annoncer que la mise sur le marché de cette “chose” ne devrait plus tarder !