2013 MINI Cooper S Paceman All-4…
Tous les bons marabouts vous le diront : rien de tel que du mouvement dans un coin pour donner un peu de vie à un décor… et là, il y a plusieurs écoles et une Maxi-Mini Cooper S Paceman All-4 les rassemble toutes.
D’un côté, les adeptes du bon vieux baroud des familles, celui qui se contente de 4 roues motrices pour tourner en boucle dans la gadoue de la prairie à coté du dépôt d’immondices.
De l’autre, les modernistes réformateurs qui n’hésitent pas à bousculer les codes prônant le tout-terrain d’avant-garde qui fonctionne aux microprocesseurs, sans en parler à personne… et surtout pas à leur bobonne adorée…, ce qui expliquerait peut-être pourquoi aucun n’achète.
Et puis certaines innovations semblent touchées par la grâce : il suffit de jouir béat de la beauté d’un compte-rendu.
Faut dire que même à l’époque de la Jeep Willis, les beaufs préféraient rouler “Pijot-berline”, plutôt qu’acquérir un engin ludique, efficace et utilitaire…
Pour forcer le destin et inverser le cours des choses, si pas la rotation de la terre, je vais ici débatre avec une ardeur digne du schisme, sur l’intérêt qu’on peut ou non porter à cette Mini Paceman.
Si vous aussi, avez un avis sur la question, envoyez-le moi, puis prenez d’assaut votre plus proche concerssionnaire Mini (On dirait le gag de Lancelot à l’assaut de Camelot dans “Sacré Graal”).
En un peu plus de dix ans, soit depuis 2002, MINI est passé d’un modèle unique à la gamme complète qu’on connaît aujourd’hui.
Et le dernier des modèles proposés par la marque désormais allemande est la Cooper S Paceman All-4, qui utilise la même plateforme que la Countryman, motorisée par un 4 cylindres turbo de 1,6 litre à DACT qui développe une puissance de 181 chevaux à 5.500 t/m et un couple de 177 livres entre 1.600 et 5.000 tours.
Les plus exigeants peuvent opter pour une autre version, la JCW pourvue de la même mécanique de 1,6 litre dont la puissance est boostée à 218 chevaux et le couple à 221 livres.
Deux boîtes de vitesses sont proposées : une manuelle et une automatique, les deux à 6 rapports et avec la transmission intégrale en bonus.
En termes de production d’émissions de CO2, cette version affiche 140 grammes par kilomètre parcouru.
De l’extérieur, la MINI Cooper S Paceman All-4 2013 est résolument différente de ce que MINI a fait auparavant.
Les lignes sont légèrement moins carrées et vraiment plus sportives, la suspension a également été abaissée.
L’intérieur est exclusif au modèle et comporte des sièges vraiment novateurs.
Le confort est là de même que le maintien latéral et la vision dans toutes les directions.
La Paceman qui comporte un certain nombre d’aides à la conduite : contrôle de la stabilité, antipatinage, et contrôle électronique du verrouillage du différentiel…, est un véhicule à 4 places qui présente des aspects pratiques indéniables : le coffre peut accueillir 380 litres de bagages… et si l’on abaisse le dossier des sièges, on passe à 1.080 litres, le chargement étant facilité par un hayon à grande ouverture.
La Paceman qui roule sur des roues de 18 ou de 19 pouces (option) est malheureusement étonnamment lourde pour son gabarit, de fait elle fait 1.479 kilos.
Cependant, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une voiture à transmission intégrale.
Il va sans dire que, désormais, MINI fabrique des voitures pour satisfaire tout le monde, cependant, c’est une stratégie à deux tranchants, un modèle cannibalise les ventes d’un autre de la même marque.
Mais attention, cela ne veut pas dire que le constructeur n’a pas eu l’envie de tenter d’introduire dans sa gamme, à coups de clé à molettes, un peu d’action qui décoiffe.
Et là, on entre encore une fois dans une nouvelle dimension…
Si, si, c’est possible.
Résultat spectaculaire garanti, car au volant on a droit à tous les effets sidérants possibles, des excès d’agitation ridicule d’une simple balade aux sautillements histrioniques d’une course effrénée, en passant par l’immobilisme hypnotique à la terrasse d’un café. Je pourrais la regarder pendant des heures avec toujours le même ravissement. D’ailleurs, je suis sûr qu’on pourrait en faire une chorégraphie.
Mais si l’on ne devait retenir qu’une chose, c’est qu’elle se permet de rassembler en un seul segment de pur bonheur déviant, l’ensemble des bonheurs et malheurs des autres…
Il faut la voir traverser les champs et sous-bois puis foncer à tombeau ouvert (gag !) sous la pluie, sur les routes asphaltées en tout sens, un coup à gauche, un coup à droite, un coup dans le fond, dandinant son postérieur comme une lap-danseuse en plein rut, croisant des voitures qui n’en peuvent, passant outre aux feux tricolores et renversant les maintenant très rares cabines téléphoniques, tandis que les policiers s’agitent sur place en tirant dans n’importe quelle direction ! J’avoue surjouer comme un damné, mais en pilotant la Mini Cooper S Paceman, je me croyais par moment, ailleurs… !
Pour réussir à comprendre pourquoi BMW, qui est propriétaire de Mini, a eu l’idée lumineuse de plagier le look (réussi) de la Range Evoque…, façon mini (ce qui est un double sens approprié)…, il faut se demander s’il s’agissait-il d’entraîner la marque dans la fange, de faire un doigt d’honneur à Range Rover…, ou bien si BMW avait en tête de se lancer dans la parodie ? Mais alors quel type de parodie exactement ?
Pour donner le ton, il faut préciser que la création de l’Evoque précède une très longue séquence de métaphore coïtale spatiale avec des va-et-vient relativement calculés entre Tata et Jaguar.
Les huiles de BMW paraissent donc œuvrer en petits malins sûrs d’eux-mêmes et de leur méfait, assumant pleinement. Dans l’espoir d’en apprendre un peu plus, j’ai contacté la direction de Mini, mais les réponses, fades et sans intérêt, ne s’éloignaient guère du discours très formaté et très politiquement correct d’un comédien soucieux de ne se mettre personne à dos (sa seule vraie préoccupation, c’était surtout qu’on n’oublie pas de dire du bien de la Paceman all-4)… Il n’a donc tout simplement pas été donné suite à ma demande d’interview.
On m’a quand même donné (gratuitement) quelques propos assez déroutants. D’un côté on m’a présenté la Paceman All-4 comme une parodie…, de l’autre on m’a raconté, avec semble t-il le plus grand sérieux, ceci : “Honnêtement notre plus grande inspiration quand on a décidé de construire la Paceman All-4, fut de réaliser une Maxi-Mini 4×4″… Loin d’affecter l’attitude détachée du businessman cynique ou du cancre conscient d’avoir fait une bouse, je me suis au contraire senti piqué au vif en répondant : “Pour être honnête, je dois dire que je déborde de critiques assez mitigées. Positivo-négatives pour la plupart, mais je pense qu’une partie des clients potentiels n’a pas bien compris”.
Dans cette interview, d’autres propos m’ont laissé dubitatifs !
Au final, la Mini Paceman All-4 serait devenue une sorte de parti-pris esthétique, mais mon hypothèse c’est que dès le départ ils envisageaient les choses sérieusement. Cette pirouette supposée qui consiste à dire que : “ben oui, en fait tout est assumé”.., ce dérapage contrôlé de dernière minute pour éviter de se fracasser contre le mur, ressemble beaucoup à un aveu indirect. Bien entendu, ça reste juste une hypothèse !