2014 Ferrari 458 Spider, une kitcherie !
On a tous vécu des histoires improbables, des chocs émotionnels, des gags inattendus, au point d’être marqué durablement…, donc, pour écrire simple, les Ferrari sont des bagnoles qui m’ont traumatisé à vie…, tout autant que la faune qui les entoure, constituée de déviants plein de morgue et de tifosis hurlant façon colère de dieu, responsables de presque tous les excès de vitesse sur les autoroutes de France et d’ailleurs !
Et voilà la pré-histoire : alors que je m’étais égaré sur YouTube, je tombe par hasard sur une sorte de trailer cheap où je vois un vieux con gesticuler près d’une Ferrari 250 GTO Favre en ânonnant que c’était “LA” grande mystification des années ’80…, une “œuvre d’art” qui avait été présentée par le magazine “Calandres” qui était une émanation scandaleuse des magazines “Chromes&Flammes”, dont l’éditeur connu pour son antiferrarisme avéré (c’est moi) utilisait ses magazines pour salir le Commendatore, n’hésitant pas à défendre William Favre et à pourfendre Enzo Ferrari… et patati et patata…
J’ai cru à une blague, du genre d’un film ou Enzo Ferrari renaissant de ses cendres dans les flammes de l’enfer, viendrait me trancher la gorge…, je me suis mis à rire…, me disant que ce serait bien la première fois que je laisserais, avec un plaisir non dissimulé, un tel personnage s’approcher de ma carotide dénudée.
Après tant d’années de mystères, pépère Enzo qui poserait ses pieds dans un plat de pâtes trop cuites : cela aurait tout de l’attentat terroriste ferrariste, on se foutrait de sa gueule de façon frontale… et on irait même pousser la chansonnette : O sole mio Enzo…, clairement, j’ai un peu flippé en pensant à pépé Enzo : quand j’était tout petiot, combien de fois avais-je pu, grâce à lui, libérer mes entrailles de toute la merderie accumulée en lisant diverses histoires sirupeuses et dithyrambiques de journaleux, louant les actions de ce pif que les beaufs vénéraient ?
Mes premières érections à la vue de diverses Ferrailleries dans des magazines colorisés, confirmèrent rapidement à ma cousine qui adorait jouer à touche-pipi… que j’étais sensible à la beauté des conneries et surtout, elle s’en est pris plein la tronche…, hystérique…, mais les rêves, comme les mélodies pures et belles, s’envolent vite, étouffés par les saturations de la réalité qui violent le cœur…, c’est comme une douce mélodie qu’on chante sous la douche, qui vire au tube de stade façon saillie underground dégueulasse.
Notez que c’est du pur bonheur, d’autant plus quand l’on comprend que ce genre de réalité va s’enchainer naturellement, sans pause, malgré que, finalement, la vie c’est court, mais qu’elle a largement le temps de nous faire chialer des larmes…, c’est ce que cette Ferraillerie de 458 Spider va vous faire couler sans crier gare sur un air de comptine chantée en italien, berceuse naïve passée dans un mixeur, un miracle…, le moteur explose à la fin, c’est superbe, ça va vous prendre la face et le cœur pour en faire de la bouillie.
C’est d’ailleurs dans ces histoires mélancolico-sublimes que je remporte la timbale…, ça tombe bien, il y en a une bonne plâtrée qui suit, avec en point d’orgue une sorte de religiosité ferraresque complètement viciée, dépressive et pleine d’espoir dans le même mouvement…, beau, bizarre et implacable…, comme l’histoire d’une vieille amante qui mouille encore 20 ans après, en se remémorant ses nuits avec Enzo… alors que ce monument ne tenait déjà plus debout la bite droite, mais piting, quel panard !
Du temps de pépère Enzo, un Ferrariste puait l’acier et le foutre, grinçait et hurlait, bouffait un paquet de dogmatil à 200km/h sur l’autoroute pour tenir le coup, avec sa nanana habillée en deshabillé de trottoir en attente de se faire enculer en essuyant ses larmes d’une soirée en club passée à vomir ses consommations par le nez, les yeux fixés sur le stroboscope…, trop de beauté dans cette démence, trop de richesses dans ce désaxé, malade, anormal, pouvant (déjà) concourir au titre de roi des tarés…
On pourrait penser que je pèche par fanatisme, que j’exagère par aveuglement, déboulant dans votre quotidien pour en dynamiter les fondations, pour écraser votre vie avec une violence toute mélancolique, du genre qui vous fait flipper…, mais franchement, quel intérêt pour vous de revenir du boulot le soir, s’il n’y a pas la possibilité d’emprunter un passage secret tel que GatsbyOnline.com…, vous permettant de dérégler vos habitudes et vos convictions pré-formatées ?
Réinventer Ferrari en y apportant une touche de folie n’est pas un projet récent…, cela fut imaginé, abandonné, re-imaginé, re-abandonné par Enzo lui-même…, mais chaque tentative tourna court car heurtant ses convictions basiques, comme expliqué dans différentes chroniques malheureusement interdites de publication…, chaque tentative à peine démarrée fut stoppée…, toutes les œuvres imaginatives aussi étranges qu’improbables, les concepts farfelus…, tout échoua en des résultats photocopiés en cause de “pétages” de plombs typiquement transalpins et d’un cruel manque de moyens…
Après un démarrage assez lent, mais heureusement débordant de kitsch, Enzo Ferrari va aligner de joyeuses péripéties et de délirants rebondissements…, ce spectacle fascinant fait ainsi figure d’œuvre injustement méconnue qui mérite amplement d’être (re)découverte, aussi bien par les ahuris que par les tifosis… et, toutes catégories confondues, par tous les fanatiques ne disposant pas des moyens financiers pour en acheter.
Voilà donc le moment de commenter une curieuse et sympathique automobile et de la déguster comme un plaisir coupable, ce qui devrait ravir l’ensemble de ceux et celles qui viennent lire mes exploits dans GatsbyOnline.com…
J’ignore si me lire est un pêché mortel, mais je gage que nombre de fidèles du site seraient prêts à être damnés pour la jouissance de se retrouver cabotinant et affrontant les foules de beaufs au volant d’une Ferrari 458 Spider !
Au commencement était le néant budgétaire et la volonté de surfer sur la bétise humaine…, Dieu créa Enzo Ferrari… et Dieu dit : Invente et multiplie une automobile hors de prix qui tombe souvent en panne… et Enzo s’exécuta et fit des Ferrari…, et Dieu vit que cela était bon… et les Italiens crièrent “Bellissima”… et Dieu vit que cela était bon, bien lourdingue à souhait… et Enzo fit pire encore… et Dieu vit que cela était vraiment très bon, qu’il ne s’était pas autant marré depuis longtemps… et les plus crétins millionnaires du monde entier se mirent à acheter des Ferrailleries…
Et Dieu vit que c’était super bon aussi, qu’il ne s’était pas autant fendu la poire depuis la Très Sainte Inquisition… et Enzo devint Le Commendatore… et Dieu vit que cela était bien fumant mais quand même assez mou… et le fit reviendou près de lui, faisant nommer son fils spirituel, Lucas di Montezoulou… et les Italiens hurlèrent des prières à sa gloire… et Dieu les remercia en poussant ce grand artiste et chef à produire la Ferrari 458…, voilà résumée l’histoire… et c’est à peu près tout ce qu’il y a d’utile à savoir… et Dieu dit : Que la lumière soit… et les projecteurs s’allumèrent… et Dieu dit : Ne te casse pas la tête Lucas, fais-en un Spider… et Lucas obéit… et Dieu vit que cela était économiquement rentable…, mais il manquait un nom époustouflant, un nom qui attirerait en masse les foules de fidèles, aussi immanquablement que des grenouilles de bénitiers dans les églises…, mais les vieilles habitudes sont difficiles à perdre…, car Dieu vit que cela était kitsch et à la convenance des Tifosis… et il dit : Le pire n’est jamais décevant…, amen…, en matière de Ferrari, faut-il croire au Créationnisme ou au Darwinisme ?
Je suisse dans le nord de l’Italie dans un paysage semi-montagneux parsemé de routes sinueuses au volant d’une Ferrari 458 Spider dont j’actionne le toit rigide escamotable sous un ciel radieux par une température de 16 degrés… et je pense que j’aurais mieux fait d’être ailleurs, dans un boxon à me faire sucer, ou dans le siège en cuir rouge de ma Cadillac Allanté à me branler (https://www.gatsbyonline.com/main.aspx?page=text&id=1343&cat=auto)…, tout mais pas subir cette torture : rouler en Ferrari 458 Spider !
Il existe deux catégories d’acheteurs de 458…, la première regroupe les amateurs de performances qui font l’acquisition d’un modèle coupé et font aussi habituellement partie d’un club privé qui profitera d’un circuit routier pour exploiter les 570 chevaux et les freins en carbone céramique de la voiture…, la seconde catégorie est plus sociale, aime les rencontres de fin de semaine, les balades à plus bas régime avec le toit baissé et la compagnie d’une deuxième personne (mâle ou femelle, voire transgenre)…, ces gens sont des acheteurs de décapotable…, c’est pour cette raison que la version à toit rigide escamotable de la 458 subit quelques changements au chapitre de la suspension qui est légèrement plus souple.
Tout comme la California, la 458 Spider est équipée (au prix fort) d’un toit rigide escamotable qui est le plus rapide du monde, seulement 14 secondes pour le mettre ou l’enlever…, la 458 est aussi la première voiture à moteur central avec un toit rigide rétractable, un tour de force technologique (sic !)…, le secret de la vitesse d’exécution du toit repose dans la simplicité du système : au lieu de se replier en plusieurs étages comme un sandwich avant de se cacher à l’arrière, le toit se retourne d’un seul morceau à 180 degrés pour se coucher à plat derrière le poste de pilotage pour ensuite être recouvert d’une couverture rigide.
L’inconvénient de ce système réside dans la disparition du capot moteur en verre qui laisse voir la rutilante mécanique sur le modèle coupé…, de plus l’espace requis pour cacher le toit empiète largement par-dessus le moteur… et même si Ferrari pourrait théoriquement installer une vitre, on ne verrait que le tiers du moteur…, donc, c’est un couvercle en matériau composite qui remplace la vitrine de verre…, pour la déflection du vent, une vitre électrique derrière le conducteur se règle automatiquement à environ 5 centimètres pour donner moins de turbulence dans l’habitacle… et si on en veut plus, on peut complètement abaisser le déflecteur de verre qui devient la lunette quand le toit est en place…
Outre la suspension un tantinet plus flottante (plus souple), la grande différence entre le coupé et le Spider se trouve dans la vocalise des cylindrées…, en effet Ferrari a du déplacer les entrées d’air pour un chemin plus court vers le moteur à injection directe de 570 chevaux (ligne rouge à 9.000 tours, boîte de vitesses séquentielle à 7 rapports)…, l’électronique embarquée sert a faire croire à n’importe quel beauf qu’il est un grand pilote capable d’appuyer sur l’accélérateur pour foncer vers l’infini (en 3,4 secondes pour arriver à 100 km/h), une montée en régime érotique…, mais la 458 Spider comporte un mode confort pour rouler plus en souplesse…, on peut également surélever le châssis si on doit franchir un dos d’âne ou un autre obstacle un peu élevé.
Après quelques heures de torture sur les routes sinueuses du nord de l’Italie, j’ai du conserver la conduite en position Race pour ne pas capoter dans les bas-fossés, quoique l’électronique me laissait de la marge pour m’amuser sans intervenir…, ce qui n’était pas le cas des deux dernières positions qui me laissaient seul avec la voiture et le Créateur par le biais du volant tapissé de boutons…, ce qui m’occasionnait un mal de tête : le klaxon est sur le pouce, les clignotants juste en dessous et au-dessus des essuie-glaces…, inutilement compliqué.
Dans la lignée des 308, la 458 reçoit en position centrale arrière un V8 à 4 ACT d’une cylindrée de 4 499cc, doté d’une injection directe développant 570 chevaux à 9.000 tr/min, soit une puissance spécifique de 127 ch/l…, pour sa part, le couple s’établit à 540 Nm, au régime de 6 000 tr/min (mais on profite déjà de 400 Nm à 3.000 tr/min)…, cela donne 320 km/h au maxi, pour un 14 l/100 km.
Les trains-roulant sont à l’avenant, avec des amortisseurs magnéto-rhéologiques pilotés (sic !), à l’instar du différentiel à glissement limité, l’avant s’en remettant à une double triangulation, l’arrière à un essieu multibras…, le tout étant paramétrable via la fameuse manettino à 5 positions…, quant aux freins en carbone-céramique d’office, ils comportent des disques de 398 mm de diamètre à l’avant (étriers à 6 pistons) et 360 mm à l’arrière (étriers à 4 pistons).
Au tableau de bord, c’est le retour des satellites de commandes, un peu à la manière des Citroën des années ’70…, à droite, on découvre un bloc de boutons permettant de régler le GPS (en option à 2.637 €), à gauche celui agissant sur l’ordinateur de bord et sur le volant, les touches pour les phares, les amortisseurs, le démarrage du moteur, les essuie-glaces et surtout les clignotants…, waouwww, il n’y a pas de commodos, ce qui permet de réserver leur espace aux palettes de la transmission et au revers du volant, on trouve les commandes du système audio…, cela demande une certaine accoutumance…, sur la console trônent les boutons remplaçant la commande de boîte, mais aussi ceux actionnant les vitres électriques ou encore le relèvement du museau de l’auto (option à 3.516 €)…
Au vu du prix de vente de l’auto, on s’étonne toujours que les acquéreurs de l’époque ou elle était neuve avaient l’obligation d’avoir à alourdir la facture pour obtenir le régulateur de vitesse (795 €), les radars de parking (1.758 €), les sièges électriques (2.763 €), voire la connectique i-pod (703 €), le volant à leds (qui s’allument quand on approche du rupteur) avec jante mi-carbone (3.642 €)…, bref, il y en avait en 2014 pour plus de 50.000 € d’options…, et… tout le monde ou presque s’extasiait sur la plastique fantastique et le cuir super doux de la Ferrari 458, Spider ou pas…, mais à l’usage : bof…
J’insère la clé dans le barillet, la tourne pour mettre le contact et lance le moteur via le bouton sur le volant…, bam, le V8 s’éveille d’un coup, d’une détonation, puis se cale sur un ralenti régulier mais élevé…, vu qu’il est froid, je place la manettino sur ‘Wet’, ce qui assouplit la suspension au maximum et adoucit la gestion du moteur comme celle de la boîte.
Je remonte la glace électrique située à l’arrière afin de limiter les remous, puis j’accélère la cadence…, je passe en mode ‘Sport’… et… mon Dieu, quel bazar ce V8, un hurlement insoutenable après deux minutes…, pour sa part, la boîte change de rapport en un éclair, mais pas de façon insensible comme sur une DSG, non…, on sent les pignons s’engrener…, ce qui ajoute au chaos mécanique… et c’est encore plus évident en mode ‘Race’.
La suspension durcie, percute…, quant à la direction, elle a un côté trop direct et son manque de ressenti est affligeant, il y en a moins que dans une 430 mais nettement plus que dans une Porsche 991 et sur les aspérités le pare-brise tremble…, en mode auto, la boîte rétrograde tout seule…, bien sûr, mais en administrant des coups de gaz (c’est l’œuvre de la gestion électronique), comme elle le fait aussi en mode manuel…, par ailleurs, les palettes, longues et fixes, fonctionnent avec un petit délai parasite, accessibles au hasard, comme les foutues commandes de clignotant, sur le volant : comment savoir laquelle actionner quand on braque, en sortie de rond-point par exemple ?
Il faut avoir un esprit matheux pour le deviner dans la seconde, mais selon Ferrari : “on s’y fait après un certain temps”…, mais 224.810 € de 2014, c’était une somme…, surtout si on considère l’équipement limité et les cuirs trop fins…, une SLS AMG Roadster coûtait 228.000 €…, une McLaren 12C, 232.800 €…, alors qu’une Audi R8 V10 Spyder se ‘contentait’ de 175.100 €…., tout cela a bien changé en pire puisque tout est pluche cher en 2017 !
L’amour est le pain des pauvres…, il y a des choses mille fois plus importantes au monde que ce désordre inattendu…, c’est comme une bouteille qu’on vide un soir, pour faire le fanfaron : on paie deux heures d’exaltation d’une longue nuit de migraine et de vomissements…, c’est trop cher…, je n’ai d’autre ambition que de faire de ma vie une fête réussie… et c’est autrement difficile, permettez-moi de vous le dire, que d’ennuyer tout le monde en se tapant une Ferraillerie… et de souffrir.