2014 Maserati GranTurismo MC Stradale : Masturbation réussie… Les automobiles hors de prix qu’une majorité voit en photos dans les magazines et “en vrai” dans les salons, exposées entourées de fil de fer barbelés…, mais qu’une minorité achète et ensuite, écoeuré, tente en vain de revendre sans succès…, font fureur en ce moment dans les merdias…
Pour ceux d’entre vous qui n’habitent ou ne vont pas dans un endroit suffisamment snob pour en voir au moins une (gag !), c’est une sorte d’œuf géant rempli d’air tiède dans lequel on s’allonge dans un climat obscurantiste le plus total…, l’effet calculé par les designers est supposé être transcendant et presque hallucinogène.
C’est le nouveau truc à la mode pour les riches hommes d’affaires (souvent louches, raison pour laquelle un tel achat entraine quasi immédiatement une inquisition fiscale très poussée), qui ne savent plus trop quoi f… de leur argent et cherchent à combattre l’énorme stress que la vie leur inflige.
Le week-end dernier, je suis allé essayer la Maserati GranTurismo MC Stradale modèle 2014 (ça ressemble plus au nom d’un jeu vidéo), pour tenter de comprendre pourquoi certains acceptent de se faire plumer.
Si aujourd’hui l’implication de Maserati dans les compétitions automobiles est moins médiatisée que ne peut l’être celle de Ferrari, il ne faut pas oublier que c’est exclusivement pour la course que fut créée la firme au Trident, en 1914.
De célèbres pilotes prirent le volant de ces bolides : Juan Manuel Fangio en tête…, premier modèle destiné à la route, l’A6 1500 ne sortit qu’en 1947, dix ans avant la 3500 GT, considérée comme la première Maserati de grande illusion… euhhhhhhh : diffusion.
Malgré cette ouverture vers le public, les Maserati ont très longtemps conservé la particularité d’être équipées des mêmes moteurs (à peine modifiés) que ceux qui couraient sur les circuits du monde entier.
Vivotant désormais sous la tutelle de Ferrari…, Maserati avait semblé ces dernières années s’éloigner de ses fondamentaux…, même la GranSport MC Victory qui célébrait son titre à la coupe FIA GT de 2005, ne présentait aucune modification majeure par rapport au modèle dont il était issu !
Elle faisant presque oublier l’invraisemblable et ridicule MC12 : http://www.gatsbyonline.com/main.aspx?page=text&id=224&cat=auto …, qui se payait le luxe décadent d’être plus sportive que l’Enzo, sa cousine de Maranello (qui n’a jamais rien gagné, faut pas demander si la MC12 ne s’inventait pas des résultats fantômes)…
Ou plus loin derrière, la Ghibli Cup, avec son 2 litres poussé à 330 chevaux, version civile des Ghibli II qui roulaient dans l’Open Cup (le genre de compétition ou personne ne va et qui n’est couverte par personne)…
La Maserati GranTurismo MC Stradale n’arrète pas d’être présentée en première mondiale…, elle fut présentée en toute première mondiale au Salon de l’Automobile de Paris 2011, reprenant une philosophie : “largement éprouvée par Porsche et sa 911, celle de proposer une version plus typée piste d’un modèle de grande diffusion”…, chez Maserati, on n’a pas le sens du ridicule et la grande diffusion est une notion toute relative…
Ensuite, chaque six mois, la Maserati GranTurismo MC Stradale a été présentée comme étant une nouvelle première mondiale…
Aucune de toutes ces premières mondiales GranTurismo, n’a jamais été reconnue pour ses talents, qu’ils soient esthétiques, pratiques, sportifs… et même de voiture de course (la bonne blague)…, la faute à son gabarit imposant et à ses 1780 kg.
Pour lui donner l’air sportif (que des paroles !), les ingénieurs de Maserati n’arrètent pas, à chaque première mondiale, de supprimer divers éléments : l’insonorisation (-25 kg), la banquette arrière (-16 kg), l’air conditionné (-35 kg), les garnitures et tapis (-25 kg)…, les sièges-fauteuils (-80 kg) remplacés par des baquets à coque en carbone (+26 kg)… et de simplifier la carrosserie (-30 kg)…
En revanche, extérieurement et intérieurement, c’est entre près de mille combinaisons qu’il est possible de faire son choix, Maserati expliquant que chaque exemplaire est construit spécifiquement selon la demande du client.
Du coup, il faut prévoir six mois d’attente jusqu’à la réception du bolide tout en étant certain qu’une nouvelle première mondiale apparaitra entre temps !
Pour rajouter du poids, le Pack aéro carbone qui recouvre le becquet, les rétroviseurs et les poignées de porte, est vendu 2.811 €…
Pour aller plus vite, les bandes latérales et le trident peint sur le toit sont indispensables, mais il faut aussi passer par la case options, même chose pour la peinture mate facturée 17.940 € (ahahahahahahahah !)…
Maserati n’a pas non plus oublié les acheteurs de la GranTurismo S en leur proposant le kit MC Sport Line qui permet de replacer les éléments supprimés, mais pour trois fois plus cher !
Quand je suis arrivé moi-même là ou vous êtes actuellement à me lire, j’avais un peu peur de pénétrer plus avant dans une nouvelle dimension de l’arnaque automobile… et non seulement d’être allégé d’une grosse part de mon précieux argent, mais de rester coincé à jamais avec la Maserati acquise à prix d’or…
Ils m’ont dit que si je voulais un reçu pour l’argent et l’or, les lingots et les bons d’Etat au porteur, c’était compliqué, j’ai compris qu’ils me proposaient en fait de signer une renonciation à toutes poursuites.
J’ai dû les questionner grââââââve un moment pour être sûr qu’ils se retrouvent bien dans la merde s’il m’arrivait quelque chose dans l’univers parallèle…, heureusement, aucune de mes angoisses ne s’est réalisée, réussissant à ne signer aucun bon de commande à l’appui de mon essai…
Sur ce modèle d’essai, l’ambiance intérieure était quelque peu austère à cause de l’omniprésence du noir et du gris, tellement déprimant qu’écouter à bord les dernières musiques religieuses gothiques de Sœur Arielle Dombasle m’a définitivement brisé les burnes qui se sont métamorphosées en toupies de crystal.
Pour la première partie de ma séance, la prise en main assistée d’un expert pilote chevronné…, le siège conducteur me semblait être une chaise longue en cuir iKéa…, je me suis assis, j’ai enfilé un casque, par précaution…
En mettant les lunettes, je m’attendais à être embarqué dans un voyage intergalactique qui allait changer le cours de mon existence…, au lieu de ça, le tableau de bord n’a pas cessé de me balancer des flashs de lumières bleue qui ont fini par m’irriter les yeux, c’était comme être piégé dans le pire réveillon de Noël de ma vie…
Je suis resté là pendant une demi-heure, à ne rien faire…, je ne sais pas si c’est parce que je me faisais trop c…, mais j’ai commencé à avoir des visions de cauchemar : un ours polaire, ma tante Adeline, Arielle Dombasle nue, des Inuits, des chansons d’esclaves…
À un moment, je me suis même assoupi sans m’en rendre compte…, le réveil a été traumatisant, l’expert pilote arrivait enfin, il s’est installé et a commençé à me parler italien : j’étais dans une auto que je ne connaissais pas, avec un italien dont je ne comprenais pas le sabir…, j’ai paniqué…, puis ce fut le moment du tant attendu essai routier…
J’ai profité que le pilote-expert s’absentait pour aller faire pipi et caca de manière décente, dans une cabine fermée, pour appuyer sur le bouton de démarrage et filer à l’italienne…
Regardez les photos, l’engin ressemble à un module lunaire des années ’50 en structure molle comme sortie du cerveau de Salvator Dali… et l’intérieur ressemble à un élément du décor d’un film à c… avec Will Smith : I Robot.
Cependant, il y en a pour tous les goûts avec huit autres coloris disponibles…, cuir Poltrona Frau et alcantara trustent l’habitacle, que ce soit sur la console, les accoudoirs ou les poignées de portes…, le tableau de bord fait ausssi “peau neuve” et, tradition oblige, l’horloge à aiguilles est placée au-dessus du système multimédia, tandis que le logo MC Stradale figure lui en bonne place sur la boîte à gants au cas ou on se croirait dans une Lada Sport…
En options sont disponibles le demi-arceau, les harnais à quatre points, l’extincteur placé derrière le conducteur et le kit course (ahahahahahahahahahah !)…, ce dernier comprend une combinaison ignifugée, des gants de pilote, un sac assorti et il est même possible de commander un casque Maserati fait pour l’occasion (ahahahahahahahah !)…
Loin de l’idée que l’on peut se faire d’un véhicule prétendument dévoué à la course (ahahahahahahahah !), cette GranTurismo conserve certaines caractéristiques indispensables à ses marchés cibles, à l’image des deux porte-gobelets !
Plus sérieusement, il est probable que certains clients particulièrement félés, aimeraient aller encore plus loin en se passant de ce raffinement afin de gagner encore en poids.
Maserati a toujours cultivé une certaine différence par rapport aux autres constructeurs…, ce fut d’abord le cas avec ses 6 cylindres et V8, là où ses rivaux italiens carburaient aux 12 cylindres, avant de se distinguer une nouvelle fois au début des années ’80 avec le premier V6 bi-turbo de série…, maintenant que cette technologie est répandue en masse, Maserati propose un V8 atmosphérique !
Pas la peine de tourner autour du pot, le V8 Maserati est de conception Ferrari…, ce n’est pas le moteur le plus poussé sur le marché mais en plus, ce gros bébé de 190 kg à distribution par chaîne (si, si…) fait partie de la famille lancée sur la Maserati 4200 GT et poursuivie chez Ferrari dans les F430.
Arrivé ensuite sous le capot de l’Alfa Romeo 8C-Competizione dans une cylindrée plus généreuse, celle-ci fût reprise chez Maserati pour faire le bonheur des Quattroporte S et GranTurismo S.
Le gain de puissance s’est fait sur la nouvelle conception de la dynamique des fluides (glup !) dans le carter et l’utilisation du revêtement DLC sur les poussoirs et lobes de l’arbre à came (si, si…), la friction est ainsi réduite, ce qui a bénéficié par la même occasion à la consommation, annoncée officiellement en baisse de 14%.
Le V8 Maserati étant un pousse-au-crime permanent…, j’ai établi une moyenne de 37 litres (si, si…), ce qui au vu de mon rythme de conduite très “italien”, du poids et de la puissance, n’est pas si mal en comparaison de ma vieille Corvette 427 BigBlock Lengenfelter qui approche des 60 litres aux 100 (ahahahahahahah !)…, rien que ça…, si vous connaissez vos classiques, vous êtes au courant !
C’est donc une sorte de mix entre les V8 AMG et Ferrari, ou, en language mélomane, un savant mélange de Metallica et de Pavarotti…, le résultat obtenu dépasse l’entendement… et ce bloc délivre un des sons les plus jouissifs qu’il m’ait jamais été permis d’entendre…, il prend aux tripes, à tel point que j’en ai cauchemardé toute une nuit !
Pour parfaitement évaluer les talents de ténor de ce moteur, il n’y avait pas meilleur endroit qu’une route de campagne… et vu comment les chevaux furent éclipsés par le trident dans les rues, je ne m’étais pas trompé…, ça gueule et la caisse vibre de partout…, les rétrogradages en rafale dresseraient les poils au plus imberbe des hommes.
A la manière de Lucky Luke, la boîte MC-Shift dégaine plus vite que son ombre et les changements de rapports déchirent l’air comme des balles de revolver.
La vitesse maximale était annoncée à 301 km/h, chiffre que j’ai bien évidemment tenté de vérifier, sans jamais réussir à dépasser 245 km/h à cause des camions…, quant au 0 à 100 km/h, je l’ai abattu en 4,6 secondes, confirmant ce que je craignais : un excès de masse à tracter.
J’avais choisi une Maserati avec le pack “Aventure”, parce que ça avait l’air d’être l’offre la moins pourrie…, il a été conçu pour “ouvrir la porte sur des états de conscience favorisant la relaxation profonde, la méditation, la créativité et l’intuition au volant”…
Les ingénieurs de chez Maserati utilisent les lumières du tableau de bord et les fréquences sonores de l’échappement pour donner à l’utilisateur-Maseratiste l’impression de vivre un rêve éveillé, c’est un peu comme de la science, mais en faux…, mais vu que je n’y connais absolument rien en cette matière, je n’ai pas arrêté de ramener tout ce qui se passait à la science-fiction…, ça me rappelait ce bouquin : “Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?”…, parce que le personnage principal utilisait le même genre de procédé pour manipuler ses émotions…
La Maserati est en effet censée rendre son (ou sa) propriétaire heureux et motivé et apporter plein d’énergie positive dans sa vie…(et la vie est pourrie, n’est-ce pas ?)…, la mienne l’a été en tout cas, avec cette bagnole débile…, merci mon Dieu, je suis encore en vie et j’ai gardé mes sous !
Basée sur la Quattroporte V, la Maserati GranTurismo est un coupé très imposant…, j’ose même dire trop…, avec l’assiette abaissée de 10 mm (mais par rapport à quoi, putain ?), on est assis relativement bas, la position de conduite est bien pensée pour qui aime rouler les jambes écartées et le tronc penché en arrière…
Je n’avais pas encore commencé à rouler que je me sentais déjà mâle…, euhhh : mal… et cette tendance s’est confirmée au bout des premiers kilomètres en ville où le pire n’était pourtant pas encore atteint.
Avec son côté paquebot, la Stradale n’a rien d’une citadine et elle braque plutôt dur…, même après 150 km, je ne n’étais toujours familiarisé au mode de fonctionnement du monstre qui est, de façon non surprenante, très peu civilisé.
La rigidité annoncée en hausse de 16% à l’avant et 32% à l’arrière (par rapport à la précédente première mondiale)…, n’est qu’un argument technique sans intérêt, mais c’est la suppression de la suspension pilotée Skyhook m’a le plus sidéré… elle, pourtant si utile sur les GranTurismo et Quattroporte, a été éconduite pour gagner encore quelques kilos…, de plus, les suspensions ont été revues et les amortisseurs durcis de 8%… faisant de cette charette Sicilienne : une brouette sport !
Pour une répartition des masses optimale (48/52), la boîte est montée à l’arrière, mais il est conseillé de voyager avec, à ses cotés, une personne de même gabarit…, mais étant parti sans le pilote-expert, je dois donc tempérer ma remarque, quoique je suis certain que son poids n’aurait rien changé !
J’ai passé les premiers virages à vitesse volontairement élevée sans prise importante de roulis grâce aux nouvelles barres qui gagnent un centimètre à l’avant et 2 à l’arrière…, il y avait bien un peu de sous-virage mais rien de rédhibitoire, l’arrière se dérobait légèrement…, mais quand je suis passé au mode Race, promis comme étant beaucoup plus permissif grâce notamment aux assistances retardées au maximum…, bien entendu je suis parti en toupie…, je crois que même dans une manoeuvre de stationnement le résultat aurait été identique !
Il faut bien choisir son moment de remise de gaz en sortie de virage, à moins d’avoir envie de s’essayer au drift…, dans cette configuration j’ai retrouvé là, une vraie Maserati, c’est-à-dire un véhicule plus axé sur le fun que sur l’efficacité pure…, quitte à se faire peur, surtout si on prend trop la confiance, autant s’amuser en l’explosant contre un arbre, car les dérives du train arrière se rattrapent difficilement et c’est bien là le principal.
Pirelli a été mis à contribution pour sauver ce qui pouvait l’être via la conception de nouveaux pneus pour canaliser les ardeurs de la belle…, ainsi, les P-zéro Corsa sont plus larges que sur la GranTurismo S…, mais, malgré les 295 mm de large à l’arrière, la fougue de l’italienne prend toujours le dessus.
Dans les faits, quelque soit la vitesse, un manque de stabilité de la caisse se fait ressentir et les freinages intensifs ne sont pas des plus sécurisants…, je me suis demandé à quoi servaient les nouveaux freins carbo-céramique à six pistons à l’avant et quatre à l’arrière, qui épargnent à eux seuls 18 kg…, je m’attendait à mieux…, en effet, un fessier baladeur caractérise la GranTurismo lors des gros freinages.
S’il fallait résumer en une phrase, le déplaisir pris est tel que les rares éléments positifs sont rapidement oublié : cette Maserati est un putain de poison…, au début, la paranoïa avait généré en moi un truc un peu excitant, j’étais effrayé par le fait d’être dans une Maserati… dans un espace confiné, complètement noir total…, mais à part ça, il ne se passait pas grand chose en dehors des glissades, toupies et autres figures de style.
Puisque je n’avais rien d’autre à faire, j’ai fini par me masturber derrière le volant à chaque feu rouge…. J’ai fait ça pendant tout le reste de la séance d’essai…, ça a calmé mon ennui et mon impatience (sérieusement, je ne voyais pas ce que je pouvais faire d’autre).
J’étais allongé sur un siège dur, en cuir dur et cartonné, complètement déconnecté du temps et de l’espace, et je n’arrêtais pas d’imaginer, en prenant mon plaisir, une employée sexy de chez Maserati ouvrant la porte, totalement nue sous son Tailleur Chanel, pour me demander : “Tout se passe bien ?”…, j’ai même pété à un moment…, c’était nul aussi…, c’est devenu vraiment c… tout ça…, surtout dans une Maserati hors de prix supposée me libérer du stress…
Verdict final : La Maserati, c’est nul, j’avais l’impression d’être dans un fantasme de Carl Sagan et j’ai finalement passé la journée à alternativement me faire c… et me masturber…, alors que j’aurais pu le faire gratuitement chez moi ou dans une de mes bagnoles…
Je crois que les seules personnes qui peuvent trouver un intérêt à ce genre de trucs sont : 1. les fétichistes de science-fiction, 2. les insomniaques, 3. les gens qui ont de d’argent à dépenser.
Si vous correspondez à l’une de ces catégories, je vous conseille de foncer en essayer une…, autrement, continuez à vous masturber dans le monde normal… et si cet article vous a enthousiasmé, je vous recommande celui-ci : http://www.gatsbyonline.com/main.aspx?page=text&id=913&cat=auto