2014 Mercedes-Benz C–Klasse AMG–Line…
Je dois à Marcel Pirotte décédé un an après la parution de cet article, d’avoir été invité par Mercedes-Daimler-Benz à la présentation-presse de la C-Klasse 2014, version millésimée 2015, assurément une plus importante version que les précédentes de cette populaire série du constructeur Mercedes, laquelle a été pour plusieurs, la porte d’entrée dans le monde des voitures de luxe germaniques…, je garde d’ailleurs un excellent souvenir d’usage de mon ancienne 2L5-16 Cosworth, suréquipée, qui reléguait (déjà) ma Corvette Cabrio C4 1976 au rang de jouet futile…
Hasard de l’existence, la veille de cette présentation presse, je m’étais laissé aller à l’essai d’une Corvette C3 Cabrio Big-Block 454, qu’on me proposait pour 39.900 euros… et, bien que je ne pense (et je l’ai toujours écrit, en conséquence, dans mes anciens magazines C&F et dans GatsbyOnline.com)…, que du mal de ce fer-à-repasser mobile (sic !), je m’étais laissé séduire : 1 – par son coté “pute” (une belle robe jaune et des dessous ravageurs)… et : 2 – un soupçon de vénalité personnelle (car une C3 Big-Block vaut pas loin du double aux USA, c’est-à-dire 70.000 US$, lorsqu’elle est en superbe état).
Cette C3 454ci était très loin d’être en “état-concours”… elle était (mal) maquillée, pas fraîche, totalement brinquebalante (le miroir du rétroviseur gauche vissé en un endroit incongru, est tombé et s’est brisé lorsque j’ai fermé la portière conducteur)… et peu avenante : la trappe pneumatique des essuie-glaces était “in ajustable”… le pare-brise avait encaissé deux pierres et devait être changé… la peinture était pleine de défauts… la capote trouée et déchirée… le hard-top endommagé… il manquait des boutons de commande et d’autres avaient été ajoutés “un pneu partouze”…
Des plaquettes de plastique imitation bois étaient vissées en divers endroits pour cacher (en superposition) les élément endommagés ou craquelés…, la batterie était “out”, les pneus “nazes”, les jantes “Custom American’Mag” pas d’origines (de même que les plaques “prise-d’air” factices chromées, la direction assistée “en rideau”, plus d’air-co, une position “cramped” au volant dans un habitacle minuscule, une suspension sautillante, une tenue de route de fer-à-repasser, des freins à changer (derrière les sièges avachis il y avait deux “mâchoires” dans un vieil emballage déchiré, comme prêtes à me sauter à la gorge).
Sans oublier une consommation de 45/60L aux 100… L’essai fut enthousiasmant dans le sens où j’étais heureux d’en revenir vivant, traumatisé mais non handicapé, sauf que je ne savais plus sortir de cette Corvette infernale a cause des poignées de portes bloquées de l’intérieur… De plus la Corvette chauffait comme la chaudière d’une vieille locomotive… et, en attente du secours du vendeur, j’ai examiné une farde-classeur, comme volontairement abandonnée sur le plancher de droite, cachant divers trous dans le tapis, elle contenait toute une série de notes et factures établissant la vie et la lente décrépitude de l’engin.
L’explosion du moteur d’origine et la réfection du Big-Block totalisaient la valeur d’une villa de luxe à Cap-d’Ail, laissant présager que les années prochaines (à mes frais si je succombais)… l’entretien équivaudrait à l’achat d’un Yacht de 54 mètres… Considérant en cette suite d’éléments “à charge”, que j’étais mal embarqué (gag !), soudainement devenu claustrophobe, toujours coincé à bord de ce cauchemar, j’ai commencé à donner des coups d’épaule pour tenter d’ouvrir la portière. En même temps que revenu de seul dieu sait où, le vendeur “tirait” comme un fou pour “aider” à mon évasion (à ma survie)… Je suis bien évidement tombé sur le sol, plus bas que terre… et, tout en me relevant de mon infortune, j’ai décliné l’achat de cette mauvaise affaire…
Notez que malgré un prix de départ de 39.900 euros il était ramené à 23.000 sans garantie ! Donc, avec cette “affaire” du dimanche matin en tête, me voilà le lundi tout aussi “matin”, à Marignane-Marseille dans une Mercedes Classe C 400 4 Automatic AMG, silber métal, intérieur rouge, souriant (chose rare) qu’elle valait le même prix que la fumeuse Corvette (mais sans ennuis et avec garantie de 5 ans), tout en pensant que je devrais écrire “en chapeau” de l’article sur cette voiture, comme un tapotage d’introduction à une suite mémorable, qu’il n’y avait que des comparaisons à faire avec la dite Corvette, sans pour autant faire affaire à faire avec la Mercedes… là ou ceux et celles me lisant, seront prêts à m’objecter que je suis fou de comparer ce qui ne peut l’être !
C’est vrai mais totalement faux…, la Corvette C3 est un piège à cons typiquement dans la grande tradition des arnaques ludiques Yankee… et, mis à part la forme (extérieure) de ce suppositoire motorisé qu’est la Corvette C3, si vous voulez (pour une fois) être rationnels et laisser (temporairement) vos fiévreuses masturbations automobiles dans un box-on…, vous ne pouvez que reconnaitre et admettre qu’il faut en tenir une sacrée couche pour acquérir une Corvette C3 sexy mais ravagée pour le même prix qu’une (entres-autres automobiles) Mercedes C-Klasse AMG 2014 telle que celle que j’ai pu conduire ET piloter…
Si les ingénieurs et dirigeants de Mercedes avaient commercialisé dès cet essai ce Coupé C-Klasse, cette introduction anale-ytique aurait été encore pire, dans le sens dithyrambique… Je précise que le fait d’avoir été invité deux jours dans le sud de la France (soleil au rendez-vous) avec lunch et dîners dans des restaurants 10 étoiles (si, si, même si j’en ajoute 7 avec humour)… et dans un Palace (l’Intercontinental Hôtel Dieu face au vieux port devait en avoir 5 (je le pense)… n’y est pour rien, du moins pas pour grand-chose, quoique… Oui…, quoique… et couac…
Je dois le préciser, que je ne partage plus vraiment la vie des journalistes automobiles que je qualifie parfois (et même souvent) de “journaleux”.Il m’a été souligné (aimablement par Mr Moulin, secrétaire de l’Association Belge des Journalistes Automobiles, dont j’étais alors membre érectile), qu’un p’tit-d’jeune qui fait “ce métier”, est généralement payé (avec retard et un élastique,) 80 euros minimum (et 200 euros maximum pour les vieux journaleux, brigands, téméraires, inconscients et souvent retraités qui écrivent pour “arrondir” leurs fins de mois “précarisantes”)… pour un article tel que celui que j’écris…
Ce qui peut se résumer à un calcul neurasthénique (prenez un Dafalgan Forte pour continuer) qui démontre mathématiquement, que, pour réaliser un “vrai” reportage… après avoir payé les frais pour venir à l’aéroport et pour en repartir (parking 2 jours et 1 nuit = 40 euros et 30 minutes de marche avec les sacs de matos)… ne laissera au p’tit-d’jeune journaliste automobile, que de quoi acheter une boisson gazeuse et un paquet de chip’s… à considérer dès lors, tout aussi mathématiquement, que son voyage d’essai doit être rentabilisé en vendant l’article à plusieurs titres… vite et bien fait… donc avec un max de copiés-collés de la farde de presse comportant des photos en haute définition et un max de blablabla technique qui permet d’augmenter le prix de la pige :”à la ligne”…
Loin est le temps ou les marques réunissaient 300 journalistes pour une présentation en Tanzanie ou au Maroc, voire au Brésil, qui durait 8 jours, en finale desquels chacun recevait : un ordinateur… des réduction “kolozzales” en cas d’achat… ET un “viatique” en cash (150 euros) pour aller “aux putes”… (que ceux qui ont été pris en otage par des “tôliers” à Hambourg parce qu’ils ont dépensé plus que le contenu de l’enveloppe remise par les “PR”, qui ont dû aller payer les “extras” pour les délivrer… aillent se branler en souvenir de ces années miracles). Bref, ce métier ne paye plus comme avant et les p’tits-d’jeunes le désertent, tandis que les vieux de la vieille (qui en profitent), s’en contentent pour passer du bon temps…
Cela vous aidera à comprendre pourquoi certains articles publiés dans les magazines automobiles habituels sont aussi techniquement rébarbatifs, aussi copiés-collés et décalqués… et aussi bêtement longs… et dithyrambiques… Ayez alors une pensée émue pour ces p’tits-d ‘jeunes qui survivent en attendant de devenir “PR” en récompense de leurs loyaux sévices aimables (s’ils critiquent les constructeurs qui les aident à survivre en leur apportant de quoi “écrire”, ils seront rejetés dans les rubriques “chiens écrasés”, ne pouvant plus assurer leur pitance et le remboursement de leur maison ou appartement)… et ces vieux de la vieille (qu’on nomme aussi, parfois “vieux cons”)… qui sont tout heureux de pouvoir laisser bobonne à la maison car elle leur dit trop souvent que leur vieil hippopotame édenté de mari, a encore bouché les toilettes et imprégné les murs d’une odeur épouvantable…
Les origines de la C-Klasse remontent à la fameuse 190, apparue fin 1982…, on l’appelait la “Baby Mercedes” (tout étant relatif, elle perdra en 1997 le titre de Mercedes la moins chère, avec l’arrivée de la petite A-Klasse au départ mouvementé suite à un test qui en mettra une sur le toit.)…, elle aura une carrière particulièrement longue (de onze ans), puisque la 190 ne sera remplacée qu’en 1993 par la première C-Klasse…, après que 1,87 million d’exemplaires de ces 190 seront produits au fil des modèles qui verront notamment l’arrivée de diesels modernes et de versions sportives comme les 190 à essence 16 soupapes (mon ancienne Mercos-Cosworth dont je vous causais en début de cet article (je place ci-après une photo-souvenir)…
La deuxième génération sera également produite en version coupé et proposée avec une boîte automatique à 7 rapports (à l’époque une innovation majeure)… et en 2007, la troisième génération ajoutera des versions à quatre roues motrices (un dérivé spécifique, développé en collaboration avec le préparateur AMG, sera même animé par un énorme V8 de 6,3 litres de cylindrée fournissant plus de 450 chevaux)… en tout, jusqu’à l’arrivée de la nouvelle C-Klass (présentée dans cet article) qui sera produite en Allemagne (à Brême) puis en Angleterre, en Afrique du sud, en Russie, aux Etats-Unis, au Brésil et en Chine… ce “best seller” traditionnel du constructeur à l’étoile, s’est écoulé à plus de 2,4 millions d’exemplaires !
La Mercedes C-Klass 2014 “premium” est dotée (en version de base), d’un diesel Renault, selon les accords passés en 2010 entre le groupe de Stuttgart, Renault et son allié Nissan… cette gamme moyenne supérieure, concurrente des Audi A4 et BMW 3 mais aussi des Citroën C5 ou Peugeot 508, reçoit le moteur à gazole 1L6 du constructeur français, qui équipe déjà les Renault Mégane et Scénic ou le Nissan Qashqai (la Mercedes A-klasse reçoit déjà, elle, le 1L5 dCi également produit par l’ex-Régie, très fière de fournir des mécaniques au prestigieux constructeur à l’étoile)…,
Renault fournit aussi à Mercedes l’utilitaire Citan, un Kangoo restylé… et développe avec lui la future génération des Renault Twingo et Smart qui partageront la même plate-forme (la Twingo III arrivera en milieu d’année 2014 et sera fabriquée dans l’usine Renault de Slovénie, en compagnie de la future Smart à quatre portes). Mercedes annonce sur sa nouvelle C-Klasse, un allègement de 100 kilos et un soin particulier porté à l’aérodynamisme, histoire de tenter de battre des records de basses émissions de CO2…
Et ce, avec des valeurs de 103 grammes à peine au kilomètre (comme une citadine) pour la 220 diesel…, mais la version à moteur Renault devrait faire encore mieux sur ce terrain (réduction de la consommation d’en moyenne 20%)…, tandis que la C 300 BlueTec Hybrid, animée par un moteur diesel quatre cylindres et un moteur électrique, sera suivie par une hybride rechargeable…, toutes les séries/motorisations étant pourvues d’une pléiade de systèmes sécuritaires électroniques (avec leurs bips-bips traditionnels, si exaspérants au quotidien)…
Lors de ma journée d’essai (voyez les photos ci-dessus), j’ai eu droit à conduire sans limite, une 2014 Mercedes C-Klasse AMG-Line Silber-Diamond, l’une des berlines familiales parmi les plus raffinées qu’il m’ait été donné de conduire, motorisée avec un 4 cylindres générant des performances époustouflantes pour une puissance maximale de 135kw/184 chevaux, comportant diverses technologies telles que l’arrêt/redémarrage automatique du moteur, l’injection directe et de nombreux matériaux légers contribuant à minimiser la consommation d’essence.
Très peu de choses m’ont déplu ou agacé au cours de mon essai, essentiellement, je citerais l’apprentissage requis par les différentes technologies de pointe (quand vous aurez la chance de l’essayer, prévoyez un bon 30-40 minutes pour vous familiariser avec l’interface, les commandes, les menus et les réglages)… autre chose : malgré la force d’accélération, les vrais mordus de performance risquent de trouver la direction pas assez communicative et de déplorer le manque d’effets sonores en conduite agressive, mais j’ai maintenant une réponse pour toutes les fois où je me suis demandé : Que vont-ils nous sortir ensuite ?
Le look extérieur n’a toutefois pas (encore) fait place à un design inédit et audacieux… si ce n’est l’avant en version AMG, le reste est “évolutif”, un peu pesant d’aspect… mais l’habitacle (toujours en version AMG-Line en “bois” noir-mat et aluminium-satiné, couplé avec du cuir rouge), réunissait une myriade d’éléments luxueux inspirés des univers de la mode, du design, de l’architecture et de la technologie… la richesse des détails et le côté spectaculaire du décor faisaient continuellement plaisir à voir (et à entendre lorsque j’allumais le système de son Baumeister (sic !)…
De plus, le “petit” volant épuré était un plaisir à manœuvrer et iI était possible de choisir l’éclairage d’ambiance… et même la fragrance qui convenait à mon humeur… et, parmi les autres commodités “incontournables”, outre divers dispositifs évolués, notamment pour prévenir les sorties de voie involontaires et les collisions avec le véhicule qui précède…
Au besoin, la nouvelle C-Klasse m’a démontré lors d’essais sur circuit (photos ci-dessus et ci-dessous) pouvoir automatiquement actionner les freins et contrôler la direction elle-même pour éviter le pire…, en somme, peu importe où l’on s’assoit, l’atmosphère dans une C-Klasse se prête joliment à la détente…
Voilà… bien… l’essai première partie est terminé, je n’ai pas tout compris mais me suis bien amusé… je suis maintenant à Marseille, à l’InterContinental Hôtel Dieu, à coté du vieux port… Toc-toc-toc… Une jeune et jolie femme de chambre entrouvre la porte…
– Bonjour, désolée de vous déranger, je viens préparer votre chambre…
– Faites, je regarde les photos que j’ai réalisé cet après-midi, vous ne me dérangez pas…
– Merci, je vais faire vite…
– Vous faites ce travail habituellement ?
– J’avais repris mes études pour faire l’école d’avocats… et depuis, je n’ai pas pu suivre, je suis retombée après ma période faste de salariée de banque, dans la précarité. Donc besoin de boulot. J’étais un peu désespérée… et une amie m’a dit qu’elle connaissait quelqu’un dans un Palace. Pas un Palace de pacotille, nan nan ! Un vrai Palace, qui a reçu l’appellation Palace, et yen a à peine 7 en France. Pas de mystère ! C’est pourquoi je travaille ici.
– Ahhhh, les femmes de chambre, ça fait penser à Dominique Strauss Kahn !
– J’ai bien sûr eu droit à mon lot de “Attention à DSK” de la part de mes potes, hé oui, j’ai postulé pour ce taf au même moment où l’affaire explosait. Donc j’ai eu droit à mon lot de blagounettes. Alors voilà, j’étais prévenue. J’ai rencontré rapidement la gouvernante en chef de l’Hôtel, une femme formidable, qui m’a fait confiance alors que je n’avais aucune expérience. A cause de ça, je me suis retrouvée dans le service de nuit, le service du “turn-down” parce qu’une débutante ne peut pas gérer un service de jour, c’est trop hardcore et il faut du métier. Alors le premier jour, j’étais en uniforme, une longue robe chinoise boutonnée, pour mon premier shift de 14h30 à 23h… Alors déjà, j’étais calmée niveaux horaires. 14h30 en tenue à 23h, avec juste une pause de 30 min de 18h à 18h30 pour manger, sinon aucune pause.
– Waouwww, ça a l’air astreignant comme job !
– Je suis sportive. Je fais du squash, j’ai fait du sport à haut niveau pendant de nombreuses années, donc je me suis dit que même si la Gouvernante en Chef m’a dit que c’était dur, je gérerais sans souci. Erreur fatale !
– Ah bon, pourquoi ?
– Ce job est hardcore ! La première semaine, je rentrais et je m’endormais presque habillée tellement j’étais lessivée. Un vrai choc. Et mes collègues avaient l’air en détente… en fait, ce job, c’est vraiment de la gestion corporelle. Ne pas faire trop de mouvements, s’économiser, être efficace. À la fin de la 1ere semaine, je n’ai plus eu de fatigue physique, mais les 3 premiers jours ont été horribles. Quand je repense à cette expérience, beaucoup de choses me sautent à l’esprit. Je peux dire sans aucune sorte d’hésitation que si je n’avais pas eu l’Equipe de rêve que j’avais, je n’aurais pas tenu 2 mois. Des femmes exceptionnelles, qui m’ont donné de sacrés coups de main quand j’étais en retard dans mes chambres. Des italiennes, brésiliennes, espagnoles, des bouts de femme magiques. On s’est poilées en pliant des kilos et des kilos de serviettes de bain (voire des tonnes, sans en rajouter), en pliant des draps, en faisant la poussière 100 fois dans des couloirs immaculés., en passant des kilomètres d’aspiro, en faisant la poussière sur tous les étages. Vraiment, sans elles, je n’aurais jamais pu tenir le choc. Chacune de leur histoire était touchante !
– Les femmes ont un courage extraordinaire pour faire ça à plein temps. De plus il doit y avoir des clients improbables, non ?.
– Alors oui, Palace égale Argent égale beaucoup de trucs moches moches… Les couples vieux porcs de 70 ans avec une superbe fille de 20 ans, j’en ai vu sortir des tas des chambres…
– J’ai 64 ans, faut pas généraliser…
– Excusez-moi, vous ne les faites pas, mais en rentrant dans les chambres de ces vieux porcs, on comprend de suite qui ils sont vraiment. Des sacs Chanel du sol au plafond, des Kelly/Birkin d’Hermès jetés à l’arrache… bref, aucun respect. Je ne précise pas que ce sont souvent des russes, hein, qui maltraitent les belles choses ! J’ai rencontré beaucoup d’enfants d’une infinie tristesse. Les parents les paradent comme des trophées, et les enfants ont l’air de Nelly Olson en puissance. Mais ils ont les yeux tristes.
– Vraiment, c’est l’aspect qui vous a le plus attristé ?
– Oui ! Alors depuis cet épisode, je ne ferai plus de bêtises dans les chambres. Je dois ranger les chambres en 15 minutes, même les grandes suites à 80 mètres carrés. Si, entre le matin et le soir, les clients ont repris des douches et des bains, je dois touuuuuut rechanger…
– Waouwww ! L’angoisse…
– Oui, en tous les cas, j’ai vu de la grosse saleté et du bordel infâme. Les plus bordéliques sont les ricains ! Les français sont les clients les plus sympas !
– Faut finir Mademoiselle…, même si vous êtes un vrai hommage aux femmes et valets des services Housekeeping à travers le monde.
– C’est un vrai travail de malade, j’y apprend beaucoup. Monsieur. Vous êtes journaliste pour chez Mercedes ?
– En quelque sorte…
– Bon, ben… On pourrait passer la nuit ensemble… Pour les journalistes Mercedes, c’est gratuit. Je vous ai raconté tout ça avant parce que je croyais que vous étiez un homme d’affaires, mais sinon, ben, c’est prévu que… Vous comprenez ? Un p’tit quelque-chose en plus, ce ne sera pas de refus.. .
– Cool… Spermettez-moi de vous appeler Mercedes… Mais pour la nuit, faudra revenir vers minuit car il y a une soirée mondaine avec les gros poissons dans une heure…
– En quelque sorte… Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Faites de moi ce que vous voulez, tout de suite, on reprendra plus profondément plus tard. Je suis votre esclave !
Episode suivant : la soirée… Petits fours et champagne, suivis de discours durant lesquels on va filer aux journalistes, qui ont l’habitude de s’en filer aussi… quelques bons tuyaux pour racoler tout ce qui est féminin…, avec pas mal de points d’exclamations dans leurs messages… si vous ne comprenez pas… ok, lisez, par politesse… croyez-moi ou non, c’est corroboré par le fait de l’avoir vu… sans me prendre de claques… du genre qui arrachent la colonne vertébrale…, mais des claques doucereuses, celles qui s’installent insidieusement, vous font lâcher un “putain c’est mortel“, avant de vous envoyer voyager dans les étoiles… du genre qui vous convainc en 3 secondes, mais qu’on écoute avec les oreilles bien tendues et le pénis en érection, pour “vérifier” si ce qui passe est bien réel…
Tout ce bazar-machin c’est un peu comme lorsque je suis tombé (physiquement) sur une “relation presse” dans un sofa, il y a quelques années… du genre qui fait vrombir les âmes, trembler les murs et pleurer les voisins/voisines…, en faisant friser les duvets… le truc parfait… à chialer… qui s’installe à pas feutrés… le cœur battant, exsudant de lave…, le genre ou on se laisse aller à basculer d’avant en arrière, hululant tranquillement et silencieusement avant que tout explose… que ça part en rock-soul épique avec une conclusion folle… le genre qu’on a envie de gueuler comme un soulard en revenant dans la chambre, défoncé par la solitude, marchant en zigzag dans les couloirs… c’est beau, putain !
Alors forcément, après un sommet pareil, je savais qu’il serait difficile de trouver les mêmes émotions… et je n’avais pas tort, je ne la retrouverais pas… par contre, les érections… les sourires… l’envie de courir nu dans un champ de fleurs en hurlant des obscénités… de danser comme un derviche tourneur avec les pupilles dilatées et les coucougnettes à l’air… pas de soucis… car après les deux discours en anglais dupliqués en italien, tout a basculé avec ces inconnus-journalistes tirant presque tous la gueule… du genre : “On devrait tous avoir des parapluies multicolores que l’on balancerait autour de nous, avec des supers pas de danse, un peu comme dans Windowlicker, mais sans les trumeaux, avec des vraies belles filles dont on tombe amoureux au premier regard”… mais j’ai dû me contenter de me dandiner dans ma chambre, sous la douche, seul, un savon dans la main gauche… et ce que vous imaginez dans la droite.
Bon il y a eu aussi, en quasi finale, un couple qui a fait une représentation chantonnée qui tenait plus de l’artwork rachitique… jusqu’au nom compliqué de ce duo d’artistes, dont la “chantonneuse” gloussait comme une poule à l’agonie en jouant alternativement avec des Maracas… un triangle… un sex-toy (tenant lieu de micro)… et du papier mâché en shit… accompagnée par un “gratouilleur” de guitare passant les notes entre les cordes… ce qui m’inspirait la méfiance, étant plus motivé à écouter un truc de club-drogué plutôt qu’un énième ersatz de Rodrigo y Gabriela… ce n’était pourtant ni l’un, ni l’autre… et… écouté en boucle pendant ce début de nuit, écrasé par le manque de sommeil, l’entendre me susurrer l’amour teuton en Bosniaque avec l’accent polonais, m’a fait un effet bœuf… tant tout semblait bizarre dans ses couplets couplés à un non-refrain qui me faisait chialer de bonheur… j’ai vomi !
C’était minimaliste en diable, il ne se passait que le strict nécessaire, c’était rachitique, un vrai tour de force, je naviguais dans le mélancolique en diable, me souvenant d’un bar enfumé dans les bas-fonds d’Hambourg ou j’ai été abusé par une transsexuelle…, quoique, ça rebutait ceux qui espéraient remuer du popotin, mais ravissait les grands mal rasés à l’aorte cassée…, laissant petit à petit les chœurs désabusés débouler graduellement…, une vraie belle découverte, pour nuits blanches ou soirées enfumées…, pour faire l’amour ou mourir esseulé de trop branler le vide, je suis vite remonté en chambre… Et oh ! Bonheur ! Mercedes était dans ma chambre à m’attendre….
Le lendemain matin, hasard j’étais toujours configuré de concert pour un second allegretto très sympathique avec Hans Knol Ten Bensel (il parle entre 7 et 10 langues avec l’accent adéquat, en sus il parlotte une vingtaine de dialectes locaux dont le vrai flamant d’Alost, de Gent, d’Anvers et d’Ostende) …, qui continuait de partager avec moi, l’essai de cette Mercedes C-Klasse AMG-Line…
– Formidable, n’est-il pas… que je lui ai lancé avec un sourire entendu…
– Epoustouflant, sans aucun doute, m’a-t-il répondu avec un sourire carnassier, celui du fauve assoiffé de kilomètres/heures, aussi à l’aise au volant, qu’un félin attendant sa proie, embusqué derrière les hautes herbes de la savane (ou qu’un chat persan derrière le sofa attendant qu’une souris passe) …
– Je ne sais pourquoi, je pensais à un chat persan, hier soir, vous voyant discuter avec la cheffe de je ne sais plus quoi de l’équipe Mercedes qui nous invite… – Elle avait de jolies cuisses…
– Plait-il ? je n’ai point vu, nous parlions du style de la voiture, c’est sa fonction…
– Ohhh ! Nous étions six à déguster…
– Les petits plats lors de la conférence ?
– Pas du tout, on matait ses cuisses, il n’y avait rien d’autre à voir, si ce n’est la chantonneuse au sex-toy et son gratteur de notes…
– Mais c’est délicieusement machiste de dire ça…
– C’est du même esprit que lors de la fouille semi-corporelle à l’aéroport ou une dame a enlevé ses chaussures et qu’un quidam lui a demandé : “C’est tout ?”...
– J’étais ailleurs…
– Sans doute… Que vous êtes-vous raconté ?
– C’est purement technique… Figurez-vous que…
– Waouwww…, n’en dites pas plus, je bande déjà !
– La C-Klasse existe depuis 32 ans. Quand vous l’avez découverte, vous aviez quoi ?
– 32 ans de moins…
– Autant dire que ça date, mais je pensais voiture… Oui… Voiture ! Pfffff ! Sur une période aussi longue, j’ai tout vu en matière d’automobiles, j’ai fouillé les contrées les plus reculées du monde des bagnoles, j’ai fouiné dans les garages et constructeurs les plus obscurs, j’ai voyagé très loin pour ramener des engins improbables parmi les plus aberrants possibles.
– 32 ans après avoir ouvert la boîte de Pandore automobile, que peut-il bien rester à découvrir pour vous ?
– L’automobile “à-la-papa” a encore aujourd’hui ses héritières, ses créateurs inconscients, toujours debout, pour que perdure la tradition. Mais en matière de création, que peut-il bien rester ? Du genre complètement nouveau, j’entends, de design et de technique qui n’a pas d’antécédent ou qui remettrait toute notion en question ?
– A chaque nouvelle trouvaille, on se dit qu’on arrive au bout…
– Quelle erreur ! Car s’il y a bien une chose dont peuvent se vanter les créateurs d’automobiles, c’est qu’avec eux, les surprises n’ont jamais de fin… lorsque mon ami Marcel Pirotte m’a cédé sa place pour la présentation de cette C-Klasse, je me suis dit : Bof, encore une teutonne lourde au design inexistant et/ou incompréhensible à mes yeux d’aventurier ?
– Une de plus ? C’est incroyable…, n’arrive-t-on pas à vous surprendre !
– Alors déjà d’une, il faut changer de ton avec moi, sinon ce n’est pas de sortie et pas de voiture pour frimer en teuboi. Secundo, matez le style… et après on en reparle ! Car le teutonisme automobile n’est jamais avare en surprises !
– Vous trouvez ? Vraiment ?
– Loin d’être une simple tatane-roulable qui offre un enchaînement précaire de circonvolutions chorégraphiées par des paraplégiques et assaisonnées d’innombrables défauts techniques, telles les techniques hasardeuses présentes sur les Cadillac et Corvette, j’avoue que conduire… que dis-je, piloter… cette C-Klasse est une expérience quasi-indicible dont l’intérêt, tout comme la vérité, est ailleurs… Et si je peux me “spermettre” cet emprunt au célèbre slogan de “X-Files” : Ce n’est pas un hasard…
– Retournons à l’essentiel ! Intéressons-nous au résumé !
– Sur les routes sinueuses méridionales, la position “confort” est un peu trop molle à mon goût, la carrosserie louvoie un peu quand la route est un peu ondulante. La position “normal” ou encore mieux, la “sport”, est la meilleure à condition que le revêtement soit excellent.
– Même en conduite ultra sportive, l’harmonie de la voiture reste parfaite, un bel équilibre entre confort et agilité, une très bonne précision de conduite…
– Deux aliens essayeurs-testeurs d’automobiles extraordinaires aux pouvoirs mystiques ont pour but d’essayer une Mercos C-Klasse… Ils sont possédés par de mystérieux pouvoirs et vont faire face à ces phénomènes étranges… De l’action propre pour toute la famille…
– Certes, avec vous, c’est déconseillé aux moins de 18 ans, mais bon, passons…
– Déjà, il faut faire confiance à ce GPS, parce que croire à tout ce qu’il raconte pour dire ou aller, c’est beaucoup moins clair, on tourne en rond…
– Vous aurez pourtant noté que les ingénieurs-concepteurs de cette petite merveille ne sont pas d’anodins péquenots…
– Ahahahahah, oui…, mais bien des extra-terrestres qui pratiquent un art cosmique ancestral qu’ils ont sans doute dû importer en Allemagne lors de la nuit des temps… mais ça, la farde de presse nous le cache, si vous voyez ce que je veux dire… Puisque la farde de presse ne nous dit pas que ce sont des aliens, on va les croire hein ? Même si absolument rien ne nous indique qu’ils en sont réellement, excepté peut-être la jupette de la responsable du style… très courte…
– Je vous ai déjà répondu au sujet de cette jupe assez courte…
– Jolies cuisses…
– Une fois cette C-Klasse démarrée, plus rien n’arrête la machine qui tourne dès lors à plein régime…
– Ce qui me gène, ce sont les compteurs…, Mercedes ne cessera jamais de me surprendre par ses choix aussi étonnants qu’aberrants. Il y a aussi quelques à-coups dans la transmission quand l’accélérateur est enfoncé trop brutalement…
– Une solide expérience a beau avoir affuté vos capacités à repérer certains gimmicks, anticiper certains poncifs, soyez assurés qu’ici, Mercedes vous a pris au dépourvu.
– Que ça soit par la sur-logique allemande, j’avoue que le design des instruments de contrôle semble avoir été amené n’importe comment… Il aurait fallu un tableau de bord TFT avec une variabilité de “visages” en instrumentation, laissant le choix au conducteur, selon son “mood”… J’ajoute que le ridicule des situations amenées par ce f… GPS, ses réactions surgies de nulle part, l’étrangeté hypnotique d’une sorte de mise en scène délirante… amène à ce que nous roulions sans plus savoir où nous devions aller… c’est une véritable spirale sans fin dans l’absurdité et la transe hypnotique !
– Quelle est votre critique ?
– Une ambiance favorisée par la quasi-absence de dialogues, quand on arrive dans un rond-point… plus de voix… on tourne en boucle ! C’est d’une obscurité insondable… Cela me déchire le cœur ! J’examine cette C-Klasse avec un œil totalement vierge qui me permettra d’halluciner de bout en bout,
– Comme c’est mon cas…
– Certes, l’esprit tordu de tout geek à la cervelle cramée qui sera amené par la pub ou même par la lecture de nos commentaires, à acquérir cette voiture, ne sera pas victime de l’industrie automobile et du grand Capital corrupteur des âmes les plus pures !
– Vous me faites penser à un vieux sage qui devient tyrannique. Dans le domaine de la psychologie analytique, c’est l’expression d’un complexe psychique autonome ayant l’apparence de la masculinité et âgé, soit dans le système psychique, soit dans les œuvres culturelles. Ce type d’expression psychique est désigné plus classiquement, depuis Carl Gustav Jung, sous le nom d’archétype. Cette part de l’être s’exprime au travers de la raison, des opinions, mais est aussi présente tant dans les rêves, les fantasmes et l’imaginaire, que dans les productions culturelles. Si l’archétype du vieux sage s’exprime dans les fantasmes et les rêves, il est exprimé aussi dans la culture dont la littérature classique et dans de nombreuses œuvres de fiction. Le vieux sage est représenté comme une figure paternelle plus âgée, bonne et sage, qui se sert de son savoir et de son expérience pour aider et guider les protagonistes.
– Impossible de passer ce GPS sous silence… L’intervention aléatoire du fantôme parleur est totalement aléatoire, ça rend complètement hystérique !
– Pourquoi ? Les ingénieurs qui ont conçu ce bidule sont charmants. J’ai discuté avec eux, ils sont très sensibles aux critiques. Soyez certains qu’ils tiendront compte de ce que chacun des journalistes écrira… On ne peut pas les écorcher concernant ce GPS, tout le reste de la voiture est extraordinaire, convenez-en !
– J’avoue que les ingénieurs ne m’ont pas dit grand-chose, ils ont surtout écouté mes commentaires… vous par contre, pas moyen de vous stopper… Bof !
– Vous pensez que je vous en ai trop dit ?
– Croyez-moi, vous êtes bien loin du compte. Une fois mon doigt mis dans l’engrenage du premier truc insensé dans une voiture, tout monte crescendo, avec moult détails hallucinogènes qu’un simple qui ne voit pas arriver, me concernant, ça va jusqu’à un final apocalyptique qui ne retombe pas comme un soufflet de n’importe quoi !
– Je reste sur mon impression générale, cette voiture est un petit bijou… surprenant à tous les niveaux, un véritable must-have !
– Ouiiiiiiiiiiiiiiii, un p’tit bijou surgi d’un néant dans lequel on replonge sans un regard en arrière…
– Tout est dit.
– Rappelez-vous les Mercos dans les années ’50-’60 : les pontons…, le genre taxi dont le chauffeur tire la gueule, chapeau mou et costume sombre, un balai dans le train-arrière…
– The facts, just the facts Mister…
– Et puis dans les années ’70, Mercedes est devenu plus cool, comme si un geek troquait la cravate et la coupe réglementaire pour le blouson de cuir, la mulette et la barbe de 3 jours… la vanne au coin des lèvres, avant d’aller noyer ses états d’âme au bourbon en levant une stripteaseuse au passage.
– Rien à dire de plus, vous êtes un cas grave !…
– Et puis dans les années ’90, ça a déconné, comme si on ressortait les costumes cravates… le retour des bonnets de nuits. Fini le designer coriace et solitaire, ce fut le comeback des ingénieurs aux physiques d’experts-comptables qui passent leur temps devant un ordinateur. Et encore je n’évoque même pas cette nouvelle génération de pseudos consultants géniaux qui se la jouent tout à la cérébrale et s’évanouissent si ça tourne mal.
– Oh ! J’en discutais justement hier soir avec la responsable à la mini-jupe… et on est tombés d’accord !
– Putain la maison Mercedes réveillez-vous ! On veut du musclé ! On veut des bagnoles de durs à cuire qui tatanent et qui mouillent leur chemise ! Aux USA c’est d’un autre genre… mais devant ce fiasco qu’est la Corvette, les bureaucrates de Washington n’osent pas lever le petit doigt de peur de complications diplomatiques…
– Peut-être, mais Mercedes c’est de l’usiné main par une équipe qui sait exactement ce qu’elle fait et comment le faire…
– Mais qui n’a pas le culot de venir tout chambouler avec une idée neuve. Cette C-Klasse, c’est vrai qu’elle est formidable, mais c’est à la fois sans surprise et sans déception. Les passagères de l’arrière n’ont qu’à se poser sur le canap’ que sont les sièges en cuir rouge, enfiler des chaussons et se laisser doucement porter par le rythme régulier d’une voiture balisée à l’extrême ; limite on peut s’y assoupir sans crainte d’être réveillé en sursaut dans un accident, elle freine et évite les obstacles toute seule et sans soucis… on se réveille sans casse… Franchement je passe un honnête et bon moment avec vous…, mais vous me semblez vivre dans une atmosphère perpétuellement cheap qui fait baigner mon esprit dans un climat délicieusement jouissif. Il faut avouer que les responsables de la création de cette voiture ne sont pas n’importe qui.
– Aux commandes on ne retrouve rien moins que des ingénieurs compétents, c’est du solide, pas comme avec les Corvette, ou là c’est du besogneux dans l’artisanal, la patte du faiseur de génie mais qui ne sait que tirer le minimum de budgets faramineux.
– Au fait…, plutôt que tirer des photos de cette sublime voiture dans une usine désaffectée, on devrait aller se promener et trouver des sbires idiots à placer devant et derrière… on ferait aussi des poursuites à 40 à l’heure… une scène d’amour sur le capot, suivie d’une autre sur les sièges arrière avec en voix “off” celle de la nanana du GPS… sûrement une blonde à gros nichons qui crie sa misère. Ce serait une grande aventure qui sentirait bon le plastique de récup ! On en ferait une vidéo sur YouTube et Viméo…
– OK, sa palette de parole est coincée sur deux expressions, mais bon, on ne lui a pas demandé de la jouer Shakespeare !
– D’un côté l’hyper-jeu d’une cabotine en roue libre et de l’autre l’hypo-jeu d’une nonne charismatique…, un véritable trou noir d’anti-charisme. Je ne m’acharnerai pas trop sur elle et sur ce f… GPS !
– En clair, pour résumer, cette C-Klasse est une automobile hautement rafraîchissante qui fleure bon l’avant-gardisme allemand
– Amen… Je souligne la belle combinaison transmission / moteur…, la puissance est progressive… et surtout quelle belle sonorité… ça me rappelle le son d’une 300 SLR, on se croirait Stirling et Jenkinson…
– À force de cumuler les fuites de catalogue, les révélations précoces de son habitacle et les prises de vue en public, la nouvelle Mercedes C-Klasse me semble soudain déjà très familière, trop même, pour une gamme qui s’annonce restreinte, au début : pour la variante C 180 dotée du 1.6 turbo essence de base, fort de 156 chevaux, il faut donc débourser 33.950 €, alors que la C 200 de 184 chevaux est facturée 36.600 €. L’unique version diesel disponible au départ, la C 220 Bluetec de 170 chevaux, exige 38.450 €. Petite consolation, Mercedes annonce aussi que le choix sera “bientôt” beaucoup plus large. Il faut s’attendre à cinq 4-cylindres essence, au total, culminant à 238 chevaux. Côté diesel, l’alliance avec Renault porte ses fruits, avec des versions C 180 et C 200 Bluetec, équipées d’un 1.6 turbodiesel d’origine française affichant 115 ou 136 chevaux. La C 250 Bluetec de 204 chevaux est aidée par un bloc électrique de 27 chevaux…
– Sans oublier les V6 et le V8 biturbo de la variante AMG. À terme, l’offre sera donc aussi pléthorique que le nombre de combinaisons possibles entre les quatre finitions Base, Exécutive, Sportline et Fascination Avant-gardes packs Avant garde, Exclusif ou AMG-Line. La panoplie d’options proposées va encore faire flamber la note ! C’est déprimant alors que ça devrait être exaltant… On ne s’en sort plus entre la boîte automatique 7G-Tronic Plus… la transmission intégrale 4Matic… la suspension pneumatique Airmatic… le régulateur adaptatif Distronic Plus couplé au freinage d’urgence automatique et à la conduite semi-autonome affichage tête haute… si on a envie de voyager surclassé, il n’y a qu’à cocher des cases lors de la commande ! C’est dingue ! La Mercedes C-Klasse propose également des projecteurs à LED… un assistant au stationnement… un système de vision 360°… et une reconnaissance des panneaux de signalisation ! La familiale prend même soin d’activer automatiquement la recirculation d’air à l’entrée d’un tunnel ou d’un parking, pour choyer ses passagers !
– Tout cela fleure bon le luxe !
– Oui… imprégné par le diffuseur de parfum optionnel….
– Cela dit, la dotation de série s’annonce déjà relativement riche. En France, elle comprend notamment le pavé tactile pilotant multimédia et l’interface avec écran au format 7 pouces (8,4″, en option), le frein de stationnement électrique, l’avertisseur de risque de collision avec freinage d’urgence automatique, la caméra de recul, et l’interface Bluetooth qui donne également accès à Internet lorsqu’elle est connectée à un smartphone. De plus, le budget carburant devrait être réduit à la baisse. Grâce à un allègement de 100 kg environ et des motorisations plus sobres, la C-Klasse annonce des économies de 20 % dans ce domaine. L’aérodynamisme a également été soigné : dans sa version la plus frugale, la C 220 Bluetec Eco, la familiale affiche un coefficient de pénétration dans l’air (Cx) de seulement 0,24 !
– Oui, ce n’est pas vraiment courant pour une voiture de série. Sur ce, puisque vous venez de dire le mot “pénétration”, ça me donne des idées….
– Il est temps de retourner à l’aéroport et de rentrer at-home…
– Je reprends le volant pour ce dernier trip…
Et voilà, voilou, ça s’est terminé ainsi… certes à l’aéroport de Marseille-Marignane, nous avons été les innocentes victimes d’une prise d’otages grève des aiguilleurs du ciel du sud Paca, ce qui nous a fait perdre 3 heures et relégués dans une tranche horaire, à destination, ou le trafic était à son point ultime, une heure pour parcourir 20 kilomètres dans ma Jeep Gr-Chéro V8 6L0 de 270.000 kms (GPL/LPG, immatriculation utilitaire sans sièges arrières), d’une valeur actuelle d’environ 5.000 euros, au volant de laquelle, bercé par le glouglou feutré du 8 cylindres… et de la quadriphonie (Souchon, je chante un baiser)… je me suis demandé à quoi pouvait servir une C-Klasse AMG-Line de presque 65.000 euros avec un grand paquet d’options…
C’est à ce moment que j’ai décidé d’acheter la petite MGTD 1951 état concours qui m’avait fait de l’œil la semaine passée… Mercedes n’est pas en cause, sa nouvelle C-Klass est un vrai bijou de technique, elle est superbement étudiée, magnifiquement finie et on ne peut lui reprocher d’être une familiale question design…, mais, ce qui tue, ce qui fait hésiter de l’acquérir, ce sont les taxes…, les frais d’usage…, les ennuis “civils” de l’utilisation, incluant la haine des plus riches que soi, l’inquisition fiscale et la terreur policière…, toutes choses qui varient selon les pays…, d’ou ce qui pouvait vous paraitre étrange : comparer l’achat potentiel d’une 1971 Corvette C3 454ci cabrio (assez faisandée), avec celui d’une C-Klass Mercedes 2014 (neuve et full option), toutes deux annoncées presque au même prix (avant discussions et rabais)…, amenant à la “victoire” d’une simplissime et basique MGTD de 1951 proposée à une valeur demie…, tout est là… le bonheur dans la paix, la tranquillité et la simplicité…, si je n’aimais pas l’automobile, la grande victoire eut été de ne plus s’investir dans la société de consommation… et de s’allonger au soleil…
La suite (éventuelle) se trouve ICI : 1951 MG TD MKI… https://www.gatsbyonline.com/automobile/1951-mg-td-mki-362796/