2014 New-Enzo by Paul Simon…
– Chers Ferraristes et anti-Ferraristes de “Tous Poils”, mais sincères, ceci est un deal…, arrêtez de dire n’importe quoi, on arrête les simagrées…, vous arrêtez de chipoter et moi j’arrête de critiquer.
– Ouaissss, moi je trouve que cette Enzo Ferrari pensée par Paul Simon, c’est mieux que l’originale…
– C’est une Enzo qui n’est pas une Enzo, elle a été dessinée sans échelle de plan, ce n’est plus une Ferrari…
– La plus extraordinaire voiture du Monde, c’est l’Enzo…
– Cette chose est abominable, une honte…, on dirait l’entrejambe de mémé Bettencourt…
– Déjà qu’il n’y a eu que 399 vraies Enzo, moins toutes celles dans un mur ou brûlées, sans oublier les exemplaires pourris par certains, vite, il faut sauvez les Enzo !
– Quelle horreur, on dirait qu’elle fond, c’est pourtant pas une 458 !
– Enfin une belle Ferrari !
– Mon Dieu…, heureusement que les ordinateurs existent pour que tout ça reste virtuel…
– Oh que c’est bon, c’est pas une blague ?
On chipote souvent sur des détails importants, on dissèque, on analyse, on débusque, on s’interroge, on essaie de débusquer la bagnole en forme de pépite d’or au milieu des plus ratées…, fini tout ça…, fini de séparer le bon grain de l’ivraie… avec cette Enzo, on plonge dans le cœur profond du design, comme Martin Sheen remonte le fleuve et le champ de bataille, dans Apocalypse Now…, au cœur du panier de crabes…, pour voir ce qui est simplement… et de la plus ahurissante manière, la plus invraisemblable virtualité pour Enzomaniaques !
On arrête, stop…, tout ce que vous voyez est faux.., évidemment, la vision de cette Enzo se mérite, en quelque sorte…, une fois de plus, je vous présente une Ferrari fallacieuse d’origine très très obscure, connue d’aucun spécialiste… et sur laquelle j’ai fait des recherches, en vain.
Bref, il ne faut pas se laisser tromper, un œil averti reconnaîtra une Enzo virtuelle sous la fausse Enzo.
On m’a envoyé un résumé de l’histoire inventée de cette Enzo, qui n’en est pas une…, résumé qui n’a rien à voir avec le sujet et les photos jointes…, en tout cas, celles-ci n’ont pas échappé à l’œil (droit) averti de mon ami Patrick, qui reconnut de suite qu’il s’agissait d’une étude en quète d’un milliardaire assez fou pour en payer la réalisation !
Il était assez ému, avec d’imperceptibles trémolos dans la voix… et ses petits yeux étaient embués… et, tenez-vous bien, il avait déjà vu cette Enzo virtuelle présentée dans un magazine Hongrois avec une présentation complètement mensongère (et avec de multiples fautes de syntaxe en plus).
Patrick est une personne imposante par sa stature et par sa parole qui foudroie, toujours avec justesse.., il faut l’imaginer comme une sorte de dieu Thor (avec son marteau), toujours prêt à rétablir les vérités cachées qui sont nombreuses dans le domaine de l’automobile.
– Un magazine Hongrois expliquait que s’amuser à modifier une Ferrari provoque généralement une belle vague d’indignation de la part des tifosi amoureux de la marque, mais que par chance, quand c’est un designer qui s’attaque au mythe, les dégâts ne sont que virtuels, même s’ils sont dramatiques…, m’a dit Patrick…
Il a continué sans reprendre son souffle en précisant que Peter Simon est un designer hongrois à peine sorti de ses études, que l’homme fourmille de projets et le dernier d’entre eux est cette Ferrari Enzo revue selon ses propres préceptes faisant la part belle aux courbes et reliefs organiques façon Colani, qui risquent fort de heurter la conscience des plus sensibles qui prétendent que c’est une saucisse !.
– Saucisse pour les uns, descendante des œuvres d’un Colani de la grande époque pour certains, rafraichissante pour d’autres, cette Enzo hongroise a tout de même quelque chose de rafraichissant… lui ai-je rétorqué…
– Elle a quelque chose d’une pâtisserie trop sucrée et finalement indigeste…, mais voilà, comme pour les champignons, il est bon de montrer ce qu’il ne faut pas consommer pour alerter la population… et bien alors, plus rien ne sera comme avant…, la misère !… a t’il conclu, assez énervé !
Une silhouette se découpe au loin, démarche chaloupée et maladroite, silhouette fine et malade, tandis que le soleil se couche sur notre planète décharnée.
Il s’agit de Paul Simon, designer Hongrois, il ne fait pas plaisir à voir, grands certes, mais au look résolument éthiopien : grandes mains décharnées, genoux chancelants, abdomen gonflé…, en plus, il n’a pas l’air d’aller très fort, il a l’air paumé.
Dans un geste de désespoir (vous verrez que la désespérance a beaucoup d’importance dans cette histoire) il ouvre son ordinateur portable, l’allume, attend qu’il soit opérationnel, clique sur quelques touches et apparaît l’Enzo modifiée virtuellement par ses soins ! (vous verrez que la virtualité a beaucoup d’importance dans cette histoire).
Tout d’un coup, un bruit…, il y a quelque chose qui se passe.., mon Dieu, mais…, qu’est-ce donc ?
Avec son index (vous verrez que le doigt a beaucoup d’importance dans cette histoire), il clique… et là, c’est le drame !
Il opère un travelling pudique sur une photo de famille dans les années ’60 en pleine crise de l’industrie minière, on comprend qu’il a été recueilli dans une famille cockney, déjà pauvre, mais qui se serre la ceinture pour l’accueillir…
Ils viennent de loin et ont déménagé afin d’acheter une petite maison, dans un chouette quartier résidentiel…, cette maison, la maman l’a achetée (et pas le Papa, parce qu’il est mort en fait) parce qu’elle est de plain-pied…, il fait la connaissance de sa petite voisine, du même âge que lui, et de sa grande sœur nymphomane.
Au secours, ce que j’ai soif, je ne vais jamais finir cet article…
Voilà, je suis allé me chercher un petit coca, ça va mieux…, bon, j’en étais où ?
Ha oui, c’était moins une…, suspense…, en fait, paul Simon fait des dessins avec des crayons tout en chantant…
Et hop, j’avais une histoire d’aventure et maintenant j’ai une comédie musicale…, on s’arrête pendant cinq minutes, et tout le monde smurfe de bon cœur, ok ?
Mais…, des tiffosi débarquent… et contrairement à Patrick, Paul (Simon) et moi, ils n’ont pas trop envie de boire un coca.
Et ils ne sont pas longs à remarquer qu’on regarde une Enzo virtuelle sur un ordinateur portable (véridique!), une poursuite incroyable avec plein de cascades s’engage, des voitures se tamponnent, des téléviseurs explosent…, tout ça, ça donne soif, et Patrick va nous chercher un verre de coca.
Mais pour Paul Simon, ça ne va pas fort, il est tout déshydraté et tout déprimé, sa famille lui manque.
Un des tifosis menace de tout casser, je proteste mais ça ne sert à rien… et les tifosis lynchent Paul Simon qui meurt dans d’atroces souffrances, sauf Patrick qui est achevé au napalm.
Un petit coca et au lit…, c’était bien, non ?
Bon, tout ce que j’ai dit est vrai, sauf que c’est aussi faux que l’Enzo.
À l’évidence, c’est un chef-d’œuvre tellement absolu et si sublime que j’ai envie de boire énormément de coca.
Je vous aurais bien raconté l’histoire en entier mais je dois aller au Mac-do retrouver des potes.
Il faut dire que cette Enzo virtuelle est la meilleure Ferrari imaginable, car elle ne tombera jamais en panne…
Le plus étonnant dans ce chef-d’œuvre incontournable, qui allie à la fois aspect commercial et quête d’absolu, c’est que pépère Enzo ne fera pas de procès pour plagiat de là ou il est, au fond de son cercueil…!
C’est une ode au merveilleux !
Là où la vraie Enzo termine sa misérable existence sur un constat d’échec (c’est une des pires automobiles qu’on peut imaginer), l’Enzo virtuelle n’est qu’espoir que tout ce cirque va se casser la gueule… et croyez-moi sur parole, je vous le jure sur ma propre tête que c’est vrai !
Malheureusement, cette Enzo virtuelle n’aura pas le succès escompté (c’est très étrange), ce qui est fort dommageable car un gros pourcentage sur la vente de chaque Enzo virtuelle devait être reversé à une association caritative mise en place par Paul Simon.
Rendons lui, aujourd’hui, hommage…et gageons, que, dans le futur, elle retrouve sa place au panthéon des chef-d’œuvres virtuels…