2014 Toyota FT-1 “Waku-doki”…
Mon dilemme, pour tapoter mes chroniques, est de rester “fainéassement” en bord de piscine et terrasse (à la limite du connu et de l’inconnu, du chaud et du froid, de la lumière et de l’obscurité) en soupesant mon envie et ma “désenvie”…, un besoin d’écrire pour entretenir mes neurones et l’envie de n’en rien faire parce que j’en ai de moins en moins à f…, c’est pareil quand de par trop de silence, j’ai envie de “faire du bruit” entre un disque qui a secoué le monde de la musique, ou plus simplement une galette qui a marqué mon palpitant au fer rouge, même si elle est passée inaperçue et m’a flingué l’échine…
Ces derniers temps, je me suis tellement gratté les coucougnettes à Saint-Tropez (une réaction épidermique) que je les ai irrité en m’irritant moi-même de la connerie généralisée, ce qui n’a heureusement pas marqué un quelconque tournant dans mon chemin de vie…, quoique ce sont bien souvent les “aventures” les plus anodines, en apparence, qui braquent les cœurs sans crier gare.
Dans cette optique, je vous envoie ou renvoie à tout ce que j’ai publié…, particulièrement à ceux perdus dans la masse des autres…, souvent issus de mixtures épilepticomiques, avec divers mix d’ingrédients violents et romantiques…
La recette ?
Toujours la conséquence de moments jubilatoires face à l’hystérie généralisée des beaufs, qui fuient entre mes rafales de mots formant des textes débités en tranches avec le débit d’une uzi, alors que je tente de dérouiller le cosmétique-comique des masses…, semblant toutes sorties des enfers qui n’est que le puits sans fond de la bêtise humaine…, ça canarde de partouzes, mais c’est toujours magnifique, façon aurore boréale dans les quartiers chauds de Marseille.
Difficile de citer des titres de chroniques en particulier, tant je m’en bat les couilles et m’avance comme un monolithe implacable et imposant dans la longue montée élégiaque d’une vie improbable…, alors, c’est le moment de revenir (temporairement) à vous présenter une auto dont la vision équivaut à se faire tabasser par un gang dans une rue dégueu, le nez dans la merde, mais la tête déjà dans les étoiles…
Son look flingue la gueule, arrache la colonne vertébrale, sans être d’aucune importance.
Qu’elle fasse date dans le monde, c’est impossible, tant les retours réactionnels lors de sa présentation furent discrets…, mais comme elle est dantesque, elle marquera encore les rêveurs pour une décennie encore, je n’ai aucun doute là-dessus.
Je renonce toutefois à vous rendre son histoire compréhensible car, c’est extrêmement hermétique…, et de là à y créer une profondeur mélancolique…, et malaxer mes références pour les noyer dans un histoire bouffée par le stupre désenchanté, pas cette fois…, il vous faudra filer lentement vers l’horizon vers un Bar à putes pour âmes errantes !
Tendre chaire… et ferraille, un chef d’œuvre.
Toyota FT-1…, le nom de ce concept-Toyota peut faire penser au monde de la Formule 1…, tout comme son museau et sa lame avant proéminente…, quoique Toyota a quitté en 2009 l’auto-discipline sado-masochiste la plus pourrie du consumérisme putassier dénommé “sport automobile”… qui continue à inspirer.
Ici, la FT-1 récupère la forme du vitrage latéral et le pare-brise enveloppant de la 2000 GT, la première sportive “Toyotesque”, apparue en 1967.
Toyota semblait décidé à renouer avec les “GT”, un style déserté depuis la fin de la longue lignée des Supra, en 2002 au Japon et dès 1996 en Europe…., remis en catalogue avec la petite sœur GT 86.
La FT-1 est une collaboration Toyota-BMW, suite à un accord signé en 2012… et est l’œuvre du studio de design de Toyota à Newport Beach-Californie-USA…, la FT-1 ( pour Future Toyota One) est une néo-Supra MKIV.
Pas vraiment unanimement applaudie, elle est le témoignage d’une époque…, surement que comme la direction de Toyota et de BMW ne voulaient pas (ou n’avaient pas le temps) d’éplucher les top-cars de ces dernières années, ils ont tranché pour un choix personnel, qui correspond à l’esprit organique du “Tuning Parfait”…, entre solitude et désir, dans un imaginaire noir et schizophrénique.
On “pilote” la FT-1 avec une respiration lente et profonde, la bande son mécanique est idéale sous MDMA… sensuelle, chaude et enveloppante…, mais malgré le vacarme (assourdissant en permanence) la FT-1 en action (sic !) c’est aussi un voyage intérieur interrogatif qui rend dépressif…, car l’engin est quasiment un animal hédoniste !
A bord, rapidement on suinte… tout en restant terriblement seul, avec une angoisse permanente qui s’exprime comme Souchon décrivait déjà il y a plus de 25 ans comme l’ultra-moderne solitude, entre le sombre et l’espoir, l’embrasement du corps et l’explosion mentale.
C’est complexe mais accessible à ceusses dont les obsessions sexuelles sont toujours présentes…., la FT-1 a été pensée, non pas pour les courses “compétitives” entre mêmes cons suffisants…, mais pour aller baiser les nananas connes ou putes, pour redescendre ce qui a déjà été descendu…, remonter ce qui l’a déjà été, conduire comme nager sous l’eau… et se laisser dériver entre les ruelles la nuit.
C’est une bagnole-à-la-con de mecs capables de faire résonner les hangars avec les échappements… mais incapables de se la couler douce au coin du feu…, des humains tellement inhumains qu’ils régressent au végétal…, la Toyota FT-1 est à l’image de ce que nous essayons de saisir, les émotions et la complexité des désirs.
L’homme n’est pas un animal intelligent…, il incarne le doute, cette quête consciente de l’inaccessible…, quand les réponses ne viennent pas, il est préférable de s’allonger et les laisser nous traverser sans tenter de les atteindre…
FT-1, en 2014, c’était aussi une arme psychologique sous forme d’une appellation réduite à sa plus simple expression afin de parler directement au cerveau reptilien du consommateur potentiel d’une Corvette 2014, afin de le faire hésiter à signer un bon de commande et tracer un chèque d’acompte pour attendre, non pas des jours meilleurs (quoique, c’est la crise), mais que la Toyota FT-1 soit commercialisée…
Et c’était aussi, selon les gens des relations-presse de Toyota à destination des merdias et du public moutonnier : “L’ultime expression visuelle de la voiture à deux portes”…, une expression simpliste qui nommait un énième rejeton de cette bonne vieille marque nippone, créée par on ne sait pas bien par qui (bon, sur le papier, on sait qu’elle s’inspire des modèles passés les plus sportifs du constructeur, comme la 2000 GT, la Celica et la vénérable Supra)…, pour préfigurer l’avenir des voitures sport Toyota…
Preuve que le processus d’élaboration d’une voiture n’est plus ce qu’il était par le passé, cette Toyota FT-1 a tout d’abord été conçue sur une piste de course virtuelle à l’intérieur du jeu vidéo Gran Turismo 6, par les designers de Calty (le centre de recherche et de design de Toyota situé aux USA), qui célèbrait ses 40 années d’existence en cette année 2014.
Après avoir élaboré la voiture avec l’aide des concepteurs du jeu, la société Polyphonic Digital…, le moment vint de présenter le projet au PDG de Toyota : Akio Toyota.., pilote de course chevronné, il a piloté le concept FT-1 sur la piste virtuelle du Fuji Speedway… et, après avoir réussi un tour de piste plus rapide dans le jeu qu’avec sa propre Lexus LFA, il a donné le feu vert pour concevoir une vraie Toyota FT-1…
Le très puissant groupe automobile Toyota n’a eu besoin de personne venant de l’extérieur pour créer et réaliser ce véhicule qui évoque en beaucoup plus sauvage la 2000 GT de 1966, sensations avant tout…, pourquoi en effet s’embarasser de Zagato pour dessiner un toit en deux “bulles” quand on peut le réaliser en “interne”… !
Donc oui, l’indigence se faufile partout : “Run, action” en mode automatique avec des boutons gros pied/gros doigts…, c’est somme toute assez rigolo, avec en finale de belles promesses, mais aussi une histoire choc !
Alex Shen, concepteur-studio en chef chez Calty, la classe de la fin des 80’s avec de splendides lunettes miroir, le cheveu long graissé au Pento et un teint tellement hâlé qu’il parait avoir été victime d’un abus d’UV (ou d’un barbecue capricieux)…, piqué au vif par la Corvette mais sans aucun doute possible aussi par les supercars de Ferrari, McLaren et autres Pagani…, m’a décrit la Toyota FT-1 comme étant le pinacle des quatre dernières décennies du centre : “La FT-1 est un projet de rêve pour un concepteur et un passionné de l’automobile comme moi”…
Nul doute que cette voiture était pour lui un bijou en forme de réplique cinglante…, mais je lui avait à cette époque (2014) rétorqué que ça ne me disait pas qui il était vraiment… et que ça ne m’éclairait pas sur ses véritables intentions : “Parce que pour réussir à me convaincre que Toyota pourra faire du blé avec ça, il va falloir convoquer quelques spécialistes en micro-économie”…, …
J’avoue ne pas avoir bien compris les photos qu’il m’avait confié dans une pochette (surprise) la mettant en valeur dans le style “plans touristiques et rencontres en plein désert”, qui donnent l’impression qu’un illustre pilote en pleine crise identitaire, fin chourineur…, va surgir à tout moment de la carlingue rouge pour expliquer le pourquoi et le comment de la technologique Toyota, devant un parterre d’avocats banksters véreux pas piqués des hannetons, victimes d’une mode vestimentaire et capillaire inconsciente de ses ravages… et de leurs sbires, pas de première fraicheur, des obèses morbides accablés d’un machouillage permanent, conséquence possible d’une addiction à la chique ou d’une mauvaise tolérance neurologique de leur traitement antipsychotique !
J’avais ajouté, avec un sourire que mon cœur avait toutefois une petite préférence pour la Toyota FT-1 par rapport à la Corvette 2014, si c’était juste un concours de beauté : “Tout est sacrément nul mais il faut avouer que ça en devient régulièrement fort amusant tellement c’est la cata…, la bêtise se loge dans les moindres détails, ce qui s’avère hallucinant”…
C’était pas loin de virer à rien, cette histoire, qui, je le pensais, allait se consumer, Alex Shen tentant, tant bien que mal de me faire croire à son rôle de parrain au sang froid de Calty, menant d’une poigne ferme son équipe de bras cassés, mais…, son cabotinage n’a pu s’empêcher de refaire surface : “Les deux lettres FT signifient Future Toyota tandis que le chiffre 1 représente l’ultime incarnation de l’avenir du design Toyota”…
En réalité, les très sages ingénieurs de Toyota, qui s’étaient juste offert une récréation avec la GT-86, avaient eu la bride sur le cou pour intervenir…, plus exactement le “Waku-doki”, terme japonais qui se traduit par “la poussée d’adrénaline qui fait battre le cœur”…, l’objectif de ce changement d’approche étant de laisser libre cours aux sensations tout en réduisant les atermoiements et les niveaux de décision intermédiaires qui auraient ralenti ou édulcoré la gestation.
On ne peut pas dire qu’on était déçu par le résultat, même si, ici, la sobriété n’était pas de mise : “La FT- 1 est un rêve pour un designer passionné de voitures comme moi”, m’a re-déclaré Alex Shen qui croyait que je ne l’avais pas entendu, ajoutant : “Mon équipe a été fortement influencée par les Toyota sportives du passé, en particulier la Celica Supra, et nous avons cherché à capter une partie de cette histoire. À l’extérieur, les designers ont adopté une philosophie baptisée “Function Sculpting” ou Sculpture Fonctionnelle, avec une silhouette musculaire très agressive, chaque élément de la carrosserie accomplit un rôle pratique pour améliorer l’aérodynamisme et l’appui, avec, à l’arrière, un aileron se soulève à haute vitesse afin d’améliorer la stabilité de la voiture. Dans l’habitacle, rien n’est superflu, les seuls endroits qui ont reçu du rembourrage sont ceux en contact avec le conducteur et son passager, pour le reste, réduire le poids au maximum était l’objectif premier. Et sous le capot, le secret de la motorisation du concept FT-1 est absolu”…
Alex Shen m’a toutefois indiqué que la FT-1 était propulsée par un moteur très performant à combustion interne (gag !), ce qui laissait présager qu’une motorisation hybride n’avait pas été retenue… et que le concept FT-1 envoyait sa puissance aux roues arrière tandis que le moteur était situé à l’avant (sic !)…
Toyota semblait vouloir changer son image, le constructeur ne voulant plus être associé à des voitures fades et peu inspirantes à conduire… et le changement de philosophie s’est amorcé avec la nouvelle Toyota Corolla 2014…, mais il restait à savoir si on verrait un jour la Toyota FT-1 sur les routes franchouillardes…, ce qui était certain, c’est que le lancement énergique de la FT-1, n’avait rien à voir avec ce que Toyota avait habitué les journalistes (et journaleux) par le passé.
Alex Shen était resté peu loquace sur les caractéristiques techniques de la FT-1 dont le volant façon F1 avec affichage des rapports indiquait tout de même que la boite robotisée était à sept rapports : “L’habitacle ergonomique de la FT-1 tire parti du centre de gravité surbaissé afin de favoriser la concentration et le plaisir du pilotage. Face au tableau de bord en forme d’aile et du tout petit volant, le conducteur dispose d’un pédalier allégé en aluminium et d’indications projetées par réflexion dans le pare-brise. La conception du châssis comprend une cellule centrale très rigide et de nombreuses pièces et appendices aérodynamiques paraissent avoir recours au carbone”…
Extravertie et pourtant totalement maitrisée dans ses lignes, la FT-1 se distingue par des montants de pare-brise très reculés qui ont permis d’améliorer la visibilité et d’avoir cet effet de continuité vers les vitres latérales…, le pare-brise affleure aussi la vitre de capot sous laquelle on peut voir les culasses ornées de rouge du moteur…, mais on n’a pas eu plus de précision sur ce concept de design !
“Toyota laisse libre cours à l’imagination des amateurs”, m’a dit Alex.