2017 Infiniti “Prototype 9” Concept
Ohhhhhhhhh ! La belle pute ! Wouaaaaa ! Bandante ! Bandatoire “à donf” ! On ne voyait qu’elle. Quand elle est arrivée, tout le monde se retournait vers elle et il n’y en avait que pour elle. Elle n’était ni plus belle ni plus bruyante que d’autres. Alors quoi ? Ça pouvait être très vexant pour toutes les autres ! Elle s’était pointée toute fraiche, elle paraissait d’emblée hors de prix, trop-très-chère, mais tellement canon, exquise, mais en même temps terriblement sado-maso ! A côté d’elle aucune autre n’existait plus ! C’était un cauchemar pour les Macs de toutes les autres beautés, celle-là avait “un truc” en plus. Elle est charismatique, prometteuse de sensations fortes, de jouissances ultimes.
C’est une règle partouze, les “Mac’s” de celles qu’on remarque, savent que leurs beautés doivent avoir de la présence et de la prestance ! Quand elles sont là, elles doivent vraiment être-là. Pas en train de faire de la figuration, non, d’emblée elles doivent être des stars ! Elles ne doivent pas s’avachir pour obtenir les regards des chéris-d’amoures, l’attention des banquiers et des fiscards ! Non, elles doivent être et assumer être des putes de luxe, des catins de haut-vol, impayables pour la plèbe des minables, sauf lorsqu’elles seront devenues vieilles et refaites de partouze, des occases ayant été manipulées de mille mains.
En dehors de ça, on n’y fait pas trop gaffe. Elles servent à faire jouir les friqués, leur permettant de donner aux autres (qui s’en branlent) à la fois une impression de ferme stabilité et de souplesse sexuelle ! Le message qui passe est limpide : “Du moment que vous pouvez vous ruiner pour nous posséder vous pouvez compter sur nous pour en voir de toutes les couleurs, rouge le plus souvent”. Le tout appuyé par des galbes enivrants ! Se donner l’apparence de pouvoir culbuter des princesses de “la haute” même dans les culs de basses-fosses, aide à laisser croire qu’ils sont les Rois du monde, leur pénis turgescent étant leur sceptre et leurs bagnoles les reines des envies et des chimères !
Les Macs qui sont derrière (des enculeurs de première) ont un seul objectif, un but qu’ils se sont fixés : réaliser un max de profits nets dans le pas-net de leurs affaires, un chiffre à atteindre, des profits à obtenir par tous moyens. Ce n’est qu’une répétitivité ! Le prochain homme à plumer est la cible, suivi par d’autres, mais ça ne s’arrête pas là, jamais ! Il leur faut sans cesse trouver le pigeon ultime ! Une vie, un but, mais ça met parfois trop en position d’attente et de jugement, il faut donc opter pour des objectifs plus répétitifs en visant la masse des imbéciles et abrutis, par exemple, inciter les gnous à courir fous en rond dans des compétitions absurdes et inutiles, les Grands-Prix de la suffisance ! Le premier gagne une coupe en fer blanc et une couronne de fleurs, les deux suivant gagnent à être connu, les autres à rien que se ruiner dans des escroqueries sans fin !
C’est tout l’art d’appartenir à un troupeau de beaufs ahuris tout en gardant une particularité. Il s’agit à la fois d’être unique tout en ressemblant à tout le monde et de mettre en valeur ses rares différences en dénigrant généreusement les autres. C’est dire par exemple : “Je suis comme vous, bande de pignoufs, mais regardez, j’ai ça à vous faire découvrir et partager en plus si vous pouvez payer”. Ça demande simplement de mettre en valeur un des pires défauts que l’on possède en fonction des personnes que l’on a en face de soi ! Dans un monde hyper speed, la masse ne sait toutefois qu’adopter un rythme lent consécutif au fait que les salaires sont toujours médiocres et le temps long pour n’en changer pas grand-chose, sauf coup fumant d’affaires avec des suicidés assassinés dans les placards ! (un job, des soucis, un poisson rouge, un chat, un chien, une femme, une pute, des enfants chiants) !
Mais l’humanoïde se démarque par sa zen attitude de tout accepter par crainte que ce soit pire ! Une fois que vous avez saisi la nuance, à vous de trouver votre différence. Rester dans son coin en fumant clope sur clope et/ou en mangeant tout le buffet pour se donner une contenance n’aide pas vraiment à devenir milliardaire. Le passé, on ne peut pas le changer, le futur n’existe pas encore, alors à quoi bon se gâcher la vie ? Face à tout cela, face aux puissants Macs des pires putasseries automobiles telles que les Ferrailleries, Merderattis et Porscheries, les Pontifes de Nissan section Infiniti, ont pris une décision spontanée. Là, comme ça, faire quelque chose sur un coup de tête sans interroger la moindre expérience ni trop mesurer les conséquences.
Dans les limites d’un certain raisonnable, bien sûr car difficile de trouver une légitimité en haut-de-gamme lorsqu’on n’a pas d’histoire… Avec un tel constat amer, Infiniti, la marque de luxe de Nissan née à la fin des années 1980, après que le gouvernement japonais eut adopté une limite volontaire d’export à destination des Etats-Unis, à l’image de Lexus et Acura, ses contreparties chez Toyota et Honda, quitte à y vendre moins, les constructeurs automobiles japonais ont choisi d’y vendre mieux. C’est-à-dire plus cher et avec une meilleure marge.
Assez rapidement, Lexus a su trouver une large audience, grâce à sa LS. Puis la motorisation hybride est venue ajouter une spécificité qui a permis à la marque de sortir du lot. Résultat : il se vendait en 2016, outre-Atlantique autant de Lexus que d’Infiniti et d’Acura réunies ! En Europe, c’était bel et bien l’hybride qui permettait à Lexus de surnager, sans toutefois atteindre les niveaux de vente de Mercedes-Benz, Audi ou BMW, implantées depuis bien plus longtemps. Quant à Infiniti, présent sur le Vieux Continent depuis seulement 2008, il rêvait d’écouler autre chose que des Q50 auprès des chauffeurs de taxi et VTC… Infiniti rêvait de l’image de Mercedes-Benz, BMW et Audi !
Ce manque de lustre du blason, Infiniti en souffrait. Au même titre qu’Audi a mis plusieurs décennies à renaître de ses cendres après sa renaissance en 1965, à la suite du rachat du groupe Auto-Union par Volkswagen. Alors pour ne pas déparer au milieu des plus belles carrosseries au Concours d’Elégance 2017 de Pebble Beach, en Californie, le constructeur japonais avait choisi d’inventer le passé qu’il lui manquait, comme pour mieux justifier sa légitimité en haut-de-gamme. Comme s’il souffrait d’un complexe d’infériorité face à ses concurrents !
“Tout a commencé comme un songe. Que se passerait-il si nous trouvions à l’extrême Sud du Japon, une voiture enfouie dans une grange et cachée de tous depuis 70 ans ? Que se passerait-il si nous trouvions à l’intérieur, les germes de notre passion plantés lors de notre premier Grand Prix japonais, mais aussi la puissance et l’élégance qui définissent l’ADN d’Infiniti aujourd’hui ? A quoi ressemblerait cette découverte ? ”, ainsi s’exprimait Alfonso Albaisa, directeur du style Infiniti, dans le communiqué de presse qui accompagnait la présentation du “Prototype 9”.
Virtuellement positionné uchroniquement dans les années ’30 et ’40, l’Infiniti “Prototype 9” rappele pourtant fortement les Mercedes-Benz de Grand Prix des années 1930. A commencer par la W25 sortie en 1934. Cette dernière se rendit célèbre dès sa première course, au Grand Prix de l’Eifel. Outre la victoire de Manfred von Brauschitz, on se souvient aujourd’hui que c’est depuis ce 3 juin 1934 que les voitures allemandes ont gagné leur robe argentée. Au pesage en effet, la W25 blanche (couleur nationale de l’Allemagne en Grand-Prix) accusait un kilogramme de plus que les 750 kg réglementaires. La solution trouvée fut de décaper entièrement la voiture, et de la poncer jusqu’à la tôle brute.
Le “Prototype 9” d’Infinity a donc adopté une robe argentée, typiquement germanique. Alors même que la robe des voitures japonaises dans les épreuves internationales se devait d’être blanc cassé, avec un soleil rouge… Finalement, seule la calandre et l’ouïe latérale permettent d’identifier ce concept-car comme une Infiniti. Les lignes sont splendides, parfaitement maîtrisées, mais elles ne sont qu’un habile mélange d’inspirations passées, où toute imperfection a été gommée. C’est pourtant “le défaut” qui donne le “peps” à tout tableau ! Il semblerait incongru pour un designer d’aujourd’hui d’imaginer le bossage ou la découpe imposée par un aléa mécanique de dernière minute.
Lignes, couleurs, choix du type de modèle, tout devait concourir à laisser penser qu’Infiniti rêvait du passé de Mercedes-Benz, son partenaire technique qui lui fournissait alors des moteurs quatre-cylindres et la base technique de la Q30. Quand on revoit les ventes modestes de cette dernière par rapport à sa cousine la Classe A, intrinsèquement bien moins convaincante, on comprend vite que les dirigeants de la marque japonaise cherchaient à combler son déficit d’image ! Le nom de ce concept-car entendait tout de même faire un lien avec la gamme (En japonais, le chiffre 9 se prononce “kyuu”, un rappel de la prononciation anglaise du préfixe “Q” commun à toute la gamme.
Etant donné la philosophie du “Prototype 9”, on aurait pu s’attendre à trouver un moteur essence de forte cylindrée sous le capot. Il n’en était rien ! En effet, Infiniti avait tout bêtement choisi le moteur électrique de la “future” Nissan Leaf. Associé à une batterie au lithium de 30 kWh, il développait une puissance de 148 chevaux (120 kW) et un couple de 320 Nm. De quoi passer de 0 à 100 km/h en 5,5 secondes et afficher une vitesse de pointe de 170 km/h en roulant vingt minutes sur circuit avant d’épuiser les batteries ! Voilà des performances qui auraient fait pâle figure dans le milieu des années trente face au huit-cylindres Mercedes-Benz gavé par un compresseur Rootes. La W25 développait jusqu’à 462 chevaux dans ses dernières versions de Grand Prix en 1935 avec le moteur M 25 C. Une version V12 aérodynamique de 616 chevaux atteignit même 365 km/h lors d’une tentative de record…
On comprend donc la volonté d’Infiniti d’avoir voulu se créer une histoire, le geste était beau, mais la paternité revendiquée de la “Nissan Prince R380” (un prototype Japonais de course des années 1960) était bien moins évidente que celle des Flèches d’Argent de Mercedes-Benz. On pouvait également comprendre le besoin qu’avait Nissan de communiquer sur son savoir-faire électrique, mais dans ce cas pourquoi choisir un moteur aussi ridiculement peu puissant ? Le “Prototype 9” n’était ainsi même pas capable de rivaliser avec les modèles des années 1930 ! Et l’ensemble manquait de cohérence : Infiniti n’hésitant pas à choisir un moteur et une batterie du vingt-et-unième siècle, alors qu’il poussait le respect du passé à son paroxysme dans d’autres domaines. Il en était ainsi des pneus à bandage croisé ou de la fabrication à la main de la carrosserie.
L’engin avait et a encore actuellement de l’allure, mais à sa présentation il semblait bien involontairement mettre en lumière la crise d’identité que subissait Infiniti, qui ne proposait que peu d’innovations techniques, sans pour autant jouir d’une image à la hauteur de la concurrence ! Le “Prototype 9”, qui faisait ses débuts au Concours d’Élégance de Pebble Beach le 20 aout 2017 n’était donc qu’un concept rétro-sexy exposé dans une scène luxuriante de pelouses et de country club rappelant The Great-Gatsby, en ce sens que beaucoup d’hommes portaient des blazers, des pantalons blancs et des chaussures bicolores et que certaines des dames avaient de longues robes et de grands chapeaux, Infiniti avait là fait une marche arrière de 80 ans en imitant un prototype de voiture de course grand prix des années 1930 qui n’était jamais censé avoir été construit.
L’Infiniti “Prototype 9”, que Jay Leno a appelé “l’automobile la plus intéressante exposée au concours d’élégance annuel de Pebble Beach de 2017” alors qu’elle était entourée de Jerry Seinfeld, Gwyneth Paltrow, Arnold Schwarzenegger et Dario Franchitti, a commencé comme un vol de fantaisie et est rapidement devenu un travail d’amour. Une première suggestion de “Et si ?” avait rapidement captivé l’imagination d’à peu près toute la division Infinity de la Nissan Motor Co. S’inventer un héritage a toutefois fait place à une autre possibilité beaucoup plus concrète ! Le “Sévice” marketing avait-il trouvé “LE” moyen de faire les gros titres de la plus célèbre exposition de voitures classiques au monde en exposant une voiture fictive qui, si elle était réelle, aurait pu – peut-être – quoique – mais ce n’est pas certain, avoir été mise à l’écart dans une grange il y a des décennies puis oubliée ? Ce qui revient au même ! Quoi qu’il en soit, c’est compliqué. Bernd Rosemeyer ressuscité pousserait des cris gutturaux Adolf, lui serait heureux !
J’avais en 2017 pris le temps de prendre des mesures millimétriques afin que le reportage soit nickel-impeccable, c’est resté dans mes archives parce qu’a peine “reviendou” des USA, je préparais mon arrivée et installation plein sud de la France : Saint-Tropez ! J’ai retrouvé photos et notes, passé quelques heures a tout remettre “en ordre” et une nuit au calme pour tapoter un article qui sort de l’ordinaire… Bien… La monoplace “Prototype 9” de Nissan-Infinity a une longueur de 4.330 millimètres, une largeur de 1.820 mm, une hauteur de 910 mm et une garde au sol de 65 mm. Les panneaux de carrosserie sont en acier façonnés “à la main” et couvrent un chassis “échelle” également en acier de fer (sic !), des jantes à rayons, et pèse 890 kilogrammes ! C’est une batterie lithium-ion qui alimente un moteur électrique situé à l’avant de la voiture qui développe seulement 120 kW (148 chevaux) et 236 lb-pi de couple. Il dispose d’une transmission mono vitesse (1 seule !) et peut atteindre 100 km/h à partir d’un départ arrêté en 5,5 secondes avec une vitesse maxi de 170 km/h (105 miles à l’heure), bien que la charge de batterie ne dure qu’environ 20 minutes à cette vitesse.
J’avais pu discuter de tout et rien, de la bagnole et des putes qu’on peut baiser relax dans les buissons dans les voitures des parkings et dans les hôtels (les prix varient), avec Alfonso Albaisa, un “cubano-américain” qui était à la tête du design mondial pour Infiniti. Un mec jovial, fantasque, débridé, déjanté, multicolore à facettes, joyeux drille exhubérant, typique de la maxime en titre de www.GatsbyOnline.com : “Un magazine réservé aux épicuriens baroudeurs aimant la vie, les femmes, les automobiles, les motos, les avions et les bateaux extraordinaires” :
-Quoique vous pouvez m’en dire pour votre défonce ?
-Un jour, il y a neuf mois… En fait il y a un an… Oui… Non, deux ans… J’ai reçu un sms d’Allyson Witherspoon, la responsable des communications de Nissan. Elle organisait un remue-méninges avec l’équipe du marketing et voulait m’y voir illico. Ils cherchaient quelque chose d’unique à faire connaître, une auto bien sur, et ils m’ont demandé si j’étais capable de pouvoir envisager d’imaginer une sorte de trouvaille de grange dans laquelle les vieilles voitures sont parfois mises à l’écart et oubliées, vous voyez le genre, et si nous pouvions ainsi découvrir une Infiniti “uchronique” dans la vieille grange d’une ancienne ferme japonaise ! Alors, j’ai esquissé quelques croquis. J’étais toutefois inquiet…
-Inquiet de quoi ? D’avoir l’air d’un génie ou d’un pigeon ?
-Je m’inquiétais de copier par inadvertance la voiture d’une autre entreprise mais aussi de devoir porter seul le chapeau d’une uchronique copie de la voiture mythique d’une autre marque. Un peu comme avait fait Brook Stevens en créant pour Studebacker une Mercebaker copie d’une Mercedes SSK de 1927. Si c’était pour en tirer profit comme il l’a fait en créant EXCALIBUR, passe encore d’autant que c’est une réplique, mais faire une ancienne fausse vraie pompée d’une marque encore existante, c’est assez… Euh… Euh… Euh…
-Oui ! Euh… Euh… Vous pouviez prendre une réplique d’Auburn et en faire une Delage ou une Delahaye comme une firme des USA !
-Je ne voulais pas faire une auto sur base d’une réplique d’Auburn ! Mais une inspiration d’une ancienne voiture de course utilisable sur route. Une monoplace pour milliardaire qui ferait rêver tout le monde et pourrait devenir vedette de jeux vidéos. Une lumière s’est allumée dans ma tête lorsque quelqu’un du groupe a commencé à parler de courses automobiles des années ’30 et du Grand Prix d’Allemagne au début des nazis. Et si Infiniti avait construit une voiture à l’époque ? À quoi ressemblerait-elle ?
-Vous visez Audi, Auto-Union et Mercedes ! Des grosses pointures !
-Mercedes était contournable vu que c’est un partenaire de Nissan ! J’ai demandé combien j’allais toucher compte-tenu de mes risques et un montant à 5 chiffres m’a convaincu… Alors, j’ai esquissé quelques croquis. J’étais toutefois inquiet de copier par inadvertance la voiture d’une autre entreprise ! Je ne voulais pas faire une Auburn avec un look de Delage ou Delahaye, je viens de vous le dire ! J’aimais assez le style nazi de l’époque. Je me suis demandé quoi et comment si Infiniti avait construit une voiture à l’époque d’Hitler ? À quoi ressemblerait-elle ?
-Boum! C’était tout !
-Ouaihhhhh ! J’avais dans ma tête retrouvé l’Infiniti “Prototype Zéro” dans une Grange près de Munich. J’avais la passion en moi !
-Une passion qui vous faisait lever le bras et basculer entre un passé nostalgique et le présent ?
-J’ai pensé que ce serait l’angle parfait pour que Infiniti fasse un Anschluss avec ce genre de projet ! Je me suis focalisé sur la Mercedes-Benz W154 qui avait couru dans les saisons de Grand Prix 1938 et 1939. Cela a changé la vie du staff marketing d’Infiniti parce qu’il n’y avait pas de monstres comme ça au Japon à l’époque ! Toutefois sachez que les vieux Japonais sont toujours admiratif de l’époque Nazie. Il y a un réel engouement qui persiste ! L’histoire que j’ai élaboré était que nous revivions les années ’30 et que notre but était d’attaquer la Mercedes 154, quoique les voitures de course dans ces années ’30 et ’40 étaient un peu primitives. Mais nous voulions cet angle primitif ! Alors, nous sommes tombés amoureux de nos croquis, l’un d’eux avait l’air en partie avion, en partie voiture. C’était inhabituel parce qu’à l’époque, les voitures étaient à la verticale, le conducteur conduisait également à la verticale car les capots étaient haut. C’était comme les avions de cette époque, 12 cylindres, longs capots. Finalement, on a préféré s’inspirer de l’emblématique Mercedes-Benz de Grand Prix des années 1930, la W25 sortie en 1934 !
-Donc, personne n’était censé le savoir ?
-Oui, mais tout le monde dans l’entreprise savait que nous allions recréer une Mercedes de course de 1934. Dans la plus grande et la plus ancienne usine de Nissan, à Yokohama, une petite équipe a fabriqué un prototype à la main alors qu’on y construit avec des robots six millions de voitures par an. Le président de Nissan n’avait pas été informé. Dans notre organisation, il y a un directeur de la planification, un homme sincère et accessible mais cynique car il doit tout supporter ! Il entend et lui-même profère plus de mensonges en une journée que n’importe qui d’autre sur la surface de la Terre en une vie. Tout le monde a des propositions pour créer une nouvelle voiture qui va engranger des milliards, mais personne ne sait ou ne peut aller jusqu’au bout de ses rêves ! Alors, je lui ai envoyé un Power-point et il m’a répondu en trois minutes ! J’ai eu peur parce que la seule fois où on obtient une réponse aussi rapide de son directeur, c’est quand on est en difficulté. Il m’a dit que mon idée c’était du pur ADN japonais et qu’il venait voir direct à l’usine. C’est le gars le plus occupé du monde et il voulait qu’on fonce ! Il a vu et examiné les panneaux et les gabarits et tout ce qui était utilisé pour créer une vraie fausse vraie fausse Infinity de 1934 ! Il l’a vue en métal brut, la queue était faite et il y avait trois capots défectueux à côté d’un quatrième en réadaptation ! Il a dit qu’il fallait un de nos moteurs électriques dedans, parce qu’en 1947, nous avions une voiture électrique, donc que c’était dans notre ADN d’être les premiers dans ce domaine.
-De plus, était sur le point de sauter le pas vers les véhicules électriques !
-Oui ! C’est l’avenir, pas seulement les véhicules électriques, mais la mobilité intelligente. Il a fait venir notre directeur du marketing, un Italien qui est notre gourou. Il a dit que c’était un peu inhabituel mais que c’était génial ! Ce jour, a été le point culminant de ma carrière !
-Il n’y a qu’une seule règle pour la conception : si on n’essaie pas, cela n’arrivera jamais !
-Notre PDG/CEO big boss savait tout depuis le départ. Nous avons eu une conversation lorsque la voiture allait partir aux USA, il m’a dit qu’il savait tout, que les présidents d’entreprises disent qu’ils ne savent pas, mais en réalité ils savent tout. Voilà !”…
Bien, je vais en terminer là, j’ai tout résumé, vous en connaissez autant que moi maintenant et les photos sont “parlantes”. Mercedes n’a formulé aucune remarque, tout le monde a été rââââââvi de cette création uchronique qui a viré en utopie relativement vite…