2016 Rolls Royce Dawn…
Pour qui n’en a plus rien à f… du reste du monde !
Le ton est donné sur la vidéo de présentation, naturellement pédants, hautains mais polis, chics et beaux dans un certain naturel hors des genres, les présentateurs sont l’exact miroir de la nouvelle Dawn : snobs !
Ceci pourrait être un propos de snob ; quoiqu’il n’arrive rien au snob et rien ne le surprend puisque le goût c’est lui, il est sa propre tautologie…
“Snob : Admiration pour ce qui est en vogue dans les milieux distingués”… nous dit le Larousse illustré par Christian Lacroix, le seul dictionnaire que je valide, vous vous en doutez bien…
-Le snob est-il empreint de snobisme ?
Rien n’est moins sûr…, le doute m’en ronge…, il me faudrait un flacon de Vosne-Romanée pour en calmer l’assaut de souris…
-L’admiration ?
Qui s’en plaindrait parmi tous ces cuistres qui se défigurent dès que le génie les approche !
-Milieux distingués ?
Voilà belle lurette que l’on ne distingue plus les milieux, hormis LE MILIEU: celui des kalachnikoff…
-En vogue ?
A part vogue la galère, pffffff ! Certes il y a bien Vogue, cette revue qui fut culte avant de devenir faussement cul sous le règne du porno chic de CR, on devrait lui faire faire 6 mois de tournage dans le milieu queutard à celle-là… n’est pas Catherine Millet qui veut… le porno chic est à l’érotisme ce qu’Audrey Tautou est à Fragonard… Point, ne vous en déplaise…
Je pense que le snobisme est l’incarnation d’un isolé absolu, une société solo non secrète qui se contref… du ridicule puisque le ridicule appartient à un vocabulaire de gens exténués.
Or, la Rolls Royce Dawn est snob, elle l’est, en ce sens que les questions la concernant sont plus intéressantes que les réponses et que l’intervieweur que je swisse me révèle plus snob dans mon approche moqueuse que les interviewé(e)s qui fatuitent…, or, le snob ignore la lassitude !
Proust gravement malade poireautait des nuits entières tout excité pour cueillir les petits potins du portier du Ritz et ces petits potins ont donné le continent le plus sublimement baroque et snob de la littérature mondiale…, l’histoire d’un type qui veut écrire un roman et n’y arrive pas… et qui trébuchant sur un pavé qui dépasse (comme Picasso choisissait la tasse ébréchée), advient à la vie sensible…
Donc cette Rolls Royce Dawn, je n’en aime que les questions… cela n’a que des avantages ; la vie est courte ; le temps nous est compté (et non conté) ; l’ennui nous guette, on peut en faire le tour en un tour de main ; du temps à nous ; du temps snob pour un snob…
“Séductrice à nulle autre pareille, la nouvelle Rolls-Royce Dawn est la promesse d’un coup de foudre ouvrant une nouvelle ère dans l’histoire des voitures de luxe à toit ouvert. En toute simplicité, c’est la Rolls-Royce la plus séduisante jamais construite”…, en anglais, le grand patron de Rolls-Royce Motor Cars, Torsten Mueller-Ötvös, utilise même le mot “sexy” pour décrire la nouvelle Dawn.
“Dans un créneau comprenant exclusivement des modèles offrant le plus manifeste des compromis automobiles, qui est la configuration de sièges 2+2, Rolls-Royce a choisi d’exiger l’excellence, et rien de moins de ses concepteurs”…, ajoute-t-il.
La Dawn vise donc une clientèle plus jeune composée d’acheteurs qui conduisent eux-mêmes leur Rolls-Royce… cette nouveauté vise aussi les femmes, car BMW, qui est propriétaire de cette marque britannique vieille de 111 ans, souhaite rajeunir et élargir sa clientèle.
Waouwwww, vl’a les femmes qu’on vise, mais lesquelles ?
J’en connasse beaucoup, plus ou moins, quelques rares, non…, mais alors elles n’ont besoin de rien, ni de personne, ou seulement un p’tit coup, en douce…
Qui d’autres femmes BMW vise-t-il ?
“Elle rêve d’avoir la vie facile…
Un serviteur et un chauffeur…
Voir du pays en première classe…
Vendre sa vie, quel qu’en soit le prix…
Elle veut des robes et des visons…
Qu’on lise une griffe sur ses talons…
Des œuvres d’art dans son salon…
Du caviar, qu’on jette sans émotion…
Une Rolls Dawn sans poser de questions…
Un artifice pour ces caprices…
Elle est snob…, cataloguée par BMW…
Pour augmenter ses parts de marché…
Faire acheter, quel qu’en soit le prix…
Pour mieux toucher au cœur…
Mais ça me casse et me fait peur”…
Dans une entrevue accordée récemment à l’agence de presse Reuters, le directeur du Design de Rolls-Royce, Giles Taylor, affirmait que 70 % des acheteurs de la marque sont des hommes plutôt âgés, qui recherchent une automobile conduite par un chauffeur.
Voilà pourquoi on a fait de la Dawn la seule voiture de prestige décapotable sur le marché capable d’accueillir quatre adultes confortablement…, son habitacle serait d’ailleurs aussi bien insonorisé que celui du coupé dont elle est issue, la Rolls-Royce Wraith.
Toutefois : “Contrairement aux spéculations des médias, la nouvelle Rolls-Royce Dawn n’est pas une Wraith cabriolet”…, précise le constructeur…
Bien qu’elle utilise une plateforme similaire, 80 % des pièces de sa carrosserie sont différentes… elles ont été redessinées pour s’adapter à l’évolution de la signature stylistique du design Rolls-Royce et proposent la structure authentiquement contemporaine d’un cabriolet quatre places de grand luxe.
Une attention particulière a été portée au pavillon…, dans sa version avec extérieur Saphir de minuit et intérieur cuir Mandarine, cette capote offre aux passagers le silence d’une Wraith lorsqu’elle est refermée, mais elle s’escamote dans une discrétion quasi parfaite en 22 secondes seulement… elle peut même être abaissée si la voiture roule à une vitesse proche de 50 km/h.
Par ailleurs, son couvre-capote témoigne de l’expertise technique des artisans du bois de Rolls-Royce par sa réalisation… il est fabriqué en panneaux de bois à pore ouverts Canadel, qui épousent la forme en U de l’arrière de l’habitacle (le constructeur offre aux acheteurs d’autres essences de bois, matériau qu’on retrouve entre les sièges arrière et tout autour de l’habitacle).
La Dawn partage le V12 biturbo de 6,6 L du coupé Wraith, moteur qui sert également à la berline Ghost… il entraîne les roues arrière par le biais d’une boîte de vitesses automatique ZF à 8 rapports.
Ce moteur à injection directe livre 570 chevaux et 575 lb-pi de couple…, il permet à cette décapotable qui pèse 2,5 tonnes d’accélérer de 0 à 100 km/h en 4,9 secondes, en plus d’atteindre une vitesse de pointe de 250 km/h.
Rappelons que Rolls-Royce a vendu 4.063 voitures en 2014 (ce qui représente une augmentation de 12 % par rapport à l’année précédente).. et que les États-Unis constituent le marché le plus important de la marque, suivi du Moyen-Orient (où se trouve le meilleur concessionnaire au chapitre des ventes, à Abu Dhabi), de l’Europe et de la Chine.
Voilà, bref, il m’en faut une.
Il ne faut pas gloser sur les origines, l’étymologie du mot “snob”, origines rabâchées, ressassées par tous ceux qui se prennent pour Monique Pinçon-Charlot, la Rosa Luxemburg des riches et des nobles appointée par le CNRS…
Non, chercher d’où ça vient, ce n’est plus dans le coup, coco… en réalité, pour être franc, le mot “snob” est démodé, déclassé, presque tocard…, être snob, se dire snob et se laisser dire snob, ça vous a comme un parfum de chanson de Boris Vian… oui, J’suis snoooob, statut volontariste envisagé comme un microbe ravageur.
La Rolls Royce Dawn, est snob, un vrai suppositoire… dans le contexte actuel, avec les problèmes des gens pauvres (les pôôôôvres), à priori ça coince mais ça devrait passer…, question de doigté… et de distance : les vrais snobs en auront toujours une ou deux d’avance, de Rolls.
Encore plus snob que tout à l’heure ou commander son suaire chez Rick Owens… ça c’était hier quand on pensait le snob moribond… que nenni… le snob est bien vivant, tapi dans l’ombre et prêt à reprendre du service… il suffit juste de le convaincre d’épouser et honnir quelques causes et attitudes dont on aimerait bien se débarrasser sans se salir les mains.
Ainsi, en vrac, au pif et sans hiérarchie, du café gourmand (on n’en peut plus)… des hipsters barbus (on n’en veut plus)… des pantalons mal coupés couleur diarrhée portés par les pseudo no-gluten (une vraie plaie)… ou encore des filles chaussées en Jonak (véritable fléau endémique)…
Pour être snob, il suffit juste de faire le strict contraire de ce que font les autres, travailler, par exemple… ou lire un vrai livre au lit le soir avant de dormir… ou partir près quand tout le monde part loin… et acheter une Rolls Royce Dawn afin de laisser (enfin) la Smart au garage… voyez, c’est pas bien compliqué… enfin si, car il faut une sacrée force de caractère pour vivre à rebours et tourner les pages d’un livre imprimé avec des phrases dedans…
Être snob, c’est continuer à rire de tout en dépit du ciel qui va nous tomber sur la tête… c’est acheter du café Hawaï Kona Extra Fancy à 29 euros les 100gr mouture moka chez Verlet, juste en face du siège du Canard Enchaîné alors que ses journalistes ont été menacés d’être hachés menu.
Être snob, c’est justement snober la sinistrose en savourant chaque instant : l’urgence, l’angoisse, la peur sont d’insoupçonnables catalyseurs.
Être snob, c’est savoir que l’année durera une seconde de plus (le 30 juin), et mettre sa Rolex au contrôle technique deux semaines avant, comme ça, pffffff, nada, et ça donnera du temps de taf en plus aux horlogers suisses.
Être snob, c’est arrêter le surbooking social (deux déjeuners, trois dîners le même jour par exemple), et profiter du bonheur de rester chez soi seul, en tête-à-tête avec soi-même (dans le sud, comme moi, par exemple) : vous verrez, vous êtes très fréquentable, presque bandant.
Être snob, c’est se remettre à écrire au stylo-bille, feutre, mine, plume, en s’appliquant un chouia, histoire de narguer ces abrutis baliseurs qui veulent imposer l’écriture bâton aux écoles, sous prétexte qu’avec l’ordinateur, les pleins et les déliés, c’est trop Sergent Major….
Être snob, c’est arrêter de parler avec 18 mots et 12 idiomes : si vous répugnez à ouvrir un dico des synonymes, inventez des mots nouveaux, devenez drôle, spirituel…, oui, je sais, c’est dur.
Être snob, c’est avoir des maladies moins banales et plus chères (lire les paroles de la chanson de Vian).
Être snob, c’est réagir sainement en adoptant le frugalisme comme ligne de vie avec dîner avant 20 heures, force petit-pois, élue source inespérée de protéines, et de bouillon de bœuf (changer alors de prénom pour Godefroy, ça tombe bien, c’est raccord).
Être snob, c’est renoncer à toutes ces couillonnades comme l’hybridation pâtissière qui enchante les cagoles crossover : exemple, après les crétins cronuts, avec les mous macanuts (macaron+donuts), les infects muffles (muffin+waffle) ou les navrants townies (tarte+brownie)…, pain frais, beurre et chocolat noir de ménage râpé et basta… rien de plus chic à l’heure du goûter, petit snobisme de nanti urbain.
Être snob, c’est non plus s’offrir un majordome mais consiste à laisser son linge et ses vêtements blanchir dans les hôtels où l’on séjourne souvent pour voyager plus léger… après les parures de lit brodées à son chiffre proposées dans les hôtels Peninsula, ce service fourni via l’appli Packnada ramène aux bons vieux temps de ce brave souverain d’Égypte qui, lors de ses séjours parisiens, renvoyait son linge à nettoyer au Caire dans des malles Vuitton réalisées sur mesure à cet usage.
Être snob, c’est apprendre l’un ou l’autre des 5 métiers sérieusement redéclarés d’avenir proche : plombier, menuisier, jardinier, géomètre et gérontologue… en cas de cumul, c’est bingo les pépètes… les snobs adorent l’argent.
Être snob, ce n’est plus de faire du vélo mais d’accrocher un modèle vintage hors de prix au dessus de son canapé, comme un tableau… et de commander ses antivols gaînés de croco aux couleurs du cadre (à Milan, l’atelier Veloce s’est fait une spécialité de cet ultra-cycling).
Être snob, c’est renoncer aux mondanités superflues (pléonasme?)… inscrite aux catalogue des valeurs nocives sociales encombrantes, la mondanité ne sert plus à rien, sinon à perdre son temps avec des ringards abonnés à LinkedIn (Decluterring disent les Américains), bref, ceux que se précipitent même à l’ouverture d’une enveloppe vont devoir décluter sec.
Être snob c’est s’adonner à la flânerie comme le préconise la maison Hermès qui en a fait son thème de l’année : flâner : rien de plus gratuit, de plus libre, de plus chic et de plus snob… vu l’air du temps, il s’agit même d’une résistance.
Snobistant alors…, snob à ce prix-là : on signe tout de suite, avec son sang de roturier… et même si ça demande des mois de turbin, comme chantait Vian.
Prix des Rolls-Royce aux USA…
Rolls-Royce Wraith……………………296.000 US$
Rolls-Royce Dawn…………………….398.000 US$
Rolls-Royce Phantom Coupe……..440.000 US$
Rolls-Royce Phantom Drophead…485.000 US$