2017 Ferrari 250 Slimane…
Slimane Toubal vient de présenter son concept de la Ferrari GTO 2017… et c’est dantesque…, c’est quasiment une Ferraillerie créée par et pour un décalé en marge des marges qui crée du design comme un poncif…, le design comme lieu commun…, un peu comme le phénix, on n’en a jamais vraiment fini avec lui, il renait toujours de ses cendres, il est difficile à combattre, c’est un paradoxe paradoxal !
Si on s’élève contre le poncif, on est rattrapé par le lieu commun, contre lequel se dresse un nouveau paradoxe, lequel n’est autre que l’ancien poncif, et ainsi de suite, le phénix renait de ses cendres, comme les Ferrailleries…
Le poncif tire son nom de poncer et pas de penser…, c’est d’abord un dessin dont le tracé, percé de nombreux trous, peut être reproduit sur tout type de surface si l’on promène sur les contours un petit sac rempli d’une poudre extraite de la ponce.
À partir de cette idée de dessin reproductible à l’envi, poncif a signifié le dessin sans originalité et, enfin, le lieu commun, le cliché.
Il importe de ne pas confondre le poncif avec son paronyme, pontife, qui désigne un membre d’un collège de prêtres, mais s’emploie essentiellement pour désigner le premier d’entre eux, le souverain pontife ou le pontife romain : le Pape.
Même s’il ne faut pas les confondre, il y a des poncifs sur les pontifes, romain ou Castelpapal… et il est bien entendu, même auprès des sourds, que le Souverain-Pontifiant de l’automobile dite “sportive” était le Commendatore Enzo…
Le point Godwin, c’est la loi qui introduit l’idée selon laquelle un argument extrême, voire extrêmement idiot et discréditant.., est inévitable dans un débat qui s’éternise, surtout si le débat est arrosé…, ce point Godwin est atteint avec le : “Les Ferrailleries c’est des bagnoles de tarlouzes”.
Rêvons un peu…, si on pouvait débattre sereinement, ça serait bien, on pourrait savoir de quoi on parle précisément…, car Ferrari c’est un truc sérieux pour les Tiffosi…, c’est sûr, on ne roule pas dans les mêmes bagnoles, ni on ne boit pas les mêmes bouteilles, que l’on soit patron du CAC40, ouvrier prolo, critique littéraire ou littéral, journaleux ou journaliste, voire chroniqueur, amateur plus ou moins éclairé, ou simple bloggeur.
Aux uns les crus classés de 1855 et les automobiles extraordinaires…, aux autres les infâmes piquettes et les bagnoles-à-la-con…., car ces domaines sont les derniers endroits où la lutte des classes subsiste.
Remplaçons les urnes par des tonneaux remplis de vin…, au lieu de glisser un bulletin dans l’urne, et de voter comme un con, prenez un verre et servez-vous un petit coup de vin naturel de gaucho, un grand cru classé, un vin de France aux français ou un Côte de la route qui tache les dents et le comptoir de vote…, celui qui a fait boire le plus de vin a gagné, c’est polémique, c’est politique…, mais ça aussi, c’est un poncif.
Slimane Toubal est un designer français qui a travaillé pour de nombreux constructeurs : Audi, Honda et PSA Peugeot Citroën (en Chine).
A l’occasion du soixantième anniversaire de la DS, le designer industriel avait imaginé ce qu’aurait pu être la DS du 21ème siècle.
Dans le plus pur style néo-rétro dans lequel Citroën n’a jamais voulu, à tort ou à raison, verser pour sa marque DS, ce concept, fort justement nommé “DS 21 Renaissance” (en référence à une sorte de résurrection de sa glorieuse aînée, œuvre de l’artiste-sculpteur Flaminio Bertoni)…, était une des plus belles visions que l’on ait offerte à la DS avec un style rétro-futuriste seyant fort bien à cette voiture… et qui manque si cruellement aux actuelles DS qui se contentent de singer ce qui s’est déjà fait sur le segment vintage !
Les rappels discrets à la DS d’origine (roues arrières carénées, rétros-caméras singeant les feux arrières hauts placés, même regard acéré) étaient peu nombreux mais suffisamment évocateurs pour identifier immédiatement une DS, une vraie cette fois…, s’y ajoutaient des portes en élytres, parfaitement à leur place sur une telle voiture.
J’ai imaginé déjeuner avec Slimane Toubal dans le même “boui-boui” que Macron en finale du premier tour (de passe-passe) et…, soudain au plus profond de ma rêverie…, pris d’une impulsion aussi subite que géniale, le chef tripier du bastringue s’est exclamé en me serrant les pinces alors que je m’inquiétais de ce que je pourrais bien manger en compagnie d’un designer : “Oh tiens, si je mélange les restes du cochon, les carottes et les oignons avec un bon vin rouge, ça donne un truc pas dégueu, la daube de joue de porc confite au Thym et à l’orange en hommage à Pagnol…, avec ça, buvez un bon Châteauneuf”.
Alors d’accord, il a fait preuve d’imagination…, il a accordé son violon et son plat…, mais est-ce vraiment grâce à lui si le vin s’est accordé si bien avec le plat ?
Perso, je suis totalement en accord avec ceux qui penseraient que le Châteauneuf ne se mariait pas avec la daube servie…, un désaccord parfait…, mais j’aime le désaccord du fait notamment de sa mauvaise réputation.
Le désaccord a alimenté moult études disciplinaires et interdisciplinaires…, quand il persiste et semble insoluble, le désaccord est perçu comme un échec, il reflèterait l’incapacité pour les individus ou les groupes de parvenir à un consensus… et la tradition philosophique semble à ce titre majoritairement accepter l’idée selon laquelle le désaccord doit être surmonté au profit d’un accord sur ce qui est jugé vrai ou raisonnable…, Aristote, lui-même, affirmait que la délibération, a pour horizon le dépassement des différents grâce aux vertus du logos (la parole)…, alors que c’est faux, archi faux…, des conneries.
Le débat n’a pas pour ambition de convaincre, mais de vaincre, c’est con, mais c’est comme ça…, c’est un affrontement…, le désaccord, loin d’être un échec possède bel et bien une valeur.
Bien plus qu’un accord, un désaccord permet de clarifier l’identité respective de ses opposants et de les positionner clairement…, le désaccord permet ainsi à ceux qui l’expriment de faire entendre leur voix et de satisfaire leur besoin de reconnaissance par le biais de la protestation et de la revendication, avant d’être enfermés et bannis à jamais…, comme le disait le Mahatma Gandhi : “Un désaccord honnête est souvent un signe de progrès”…
Deux personnes en désaccord s’accordent au moins pour dire que ça leur fait un point commun…, du désaccord né le compromis, la tolérance et parfois le pardon, sans le désaccord, je ne saurai pas comment faire couler du métal en fusion sur l’œil de mes contradicteurs, pour les faire papoter un brin… et pourtant, on ne m’a jamais démontré que j’avais tort…, c’est inné !
Le dernier qui a émis des doutes sur mes accords mets-vins, qui a remis en cause l’accord entre un Nabuchodonosor d’Yquem avec un boudin purée, je crois que je l’ai épluché, un peu comme une patate… et ensuite je l’ai foutu au soleil, pour le voir rougir…, c’est pas très malin, c’est sûr, c’est pas très malin…
Dans l’imaginaire…, avec un pichet de satire, je suis quand même arrivé à lui faire dire que j’avais raison, avec seulement un demi-citron…, il a tout craché, le bougre, en plus comme il est un peu bègue, il a tout balancé sans bégayer une seule fois…, si ma carrière de tortionnaire vire au vinaigre, je pourrais toujours me recycler dans l’orthophonie…
– Moi : Où, quand et comment avez-vous étudié le design ?
– Slimane : En France, en 1989, j’ai appris le design automobile dans les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé comme Audi, BMW, Renault, Citroën, Toyota, Honda, Volkswagen…
– Moi : Quel fut votre 1er projet ?
– Slimane : Le concept-car Renault « Laguna » avec Jean Pierre Ploué (jeune designer à cette époque et maintenant directeur du Design de Peugeot Citroën groupe). Je ne pouvais pas espérer un meilleur départ dans la conception automobile. En 2009, 19 ans plus tard, j’ai contribué à la réalisation de la voiture concept Peugeot « SR1″ également avec Jean Pierre Ploué.
– Moi : Quel est votre processus de conception ?
– Slimane : Le processus que j’applique en général est la synthèse des contraintes techniques et spécifications sur base de divers croquis. Je crée en trois dimensions sur ordinateur (avec un logiciel numérique) mais également en terre d’argile à l’échelle 1/1 ou 1/4 au départ de mes esquisses, en portant attention aux contraintes de chocs, à la vision globale, à la motorisation, à l’aérodynamisme, à l’ergonomie et l’ingénierie).
– Moi : Avez-vous des conseil à donner aux internautes de GatsbyOnline.com pour devenir de bons créatifs ?
– Slimane : Si vous voulez créer quelque chose de nouveau et de vraiment différent, il faut s’inspirer de quelque chose d’autre que le produit que vous avez à créer (végétal, animal, architecture, mode). S’il s’agit d’une voiture, il ne faut pas directement dessiner une voiture, mais une forme, ne pas regarder ce que les autres font, exception faite pour être sûr que votre conception est différente.
– Moi : Pour ma part, le pense que c’est la fonction qui crée la forme, c’est à dire qu’il faut partir du contenu… et pas l’inverse ! Pouvez-vous expliquer votre identité produits ?
– Slimane : Chacun a sa propre perception de la conception, et pour ma part je crée quelque chose qui satisfait à toutes les opinions différentes et les jugements, je dirai que seule la finalité compte, celle qui génère des « WWWOOAAWW » en général !
– Moi : A mon avis, tiré de mes expériences, c’est comme ça que certaines voitures sont des cauchemars à utiliser… Certaines, on regrette de les avoir achetées dès qu’on arrive au coin de la rue ou se trouve le garage !
– Slimane : Je comprends, mais ce n’est pas mon soucis, je crée pour créer, peu m’importe que la forme tue la fonction ! Et vous, comment créez-vous votre Web-Site GatsbyOnline ?
– Moi : Comme vous ne le savez pas…, je ne recule devant rien pour faire de l’audience ! De la philosophie aux balloches, il n’y a qu’un pas que j’ose allégrement franchir. Les testicules sont un sujet délicat. Mais je suis rompus aux sujets touchant au plus profond de l’humanité, néanmoins, je conseille aux familles d’éloigner les enfants qui pourraient être choqués par tant de bêtise humaine.
– Slimane : Waouwww, vous y allez franco, vous ! Vous agissez comme ça avec les femmes ? Vous devez tenir compte de la conceptualité féminine.
– Moi : Les femmes se sont, de tout temps, tartinées la poire et la figue avec toutes sortes de crèmes, d’avocat, de concombres, de yaourt pour maintenir une illusion de leur jeunesse qui s’envole et coule inexorablement entre nos doigts comme un maroilles trop fait.
– Slimane : Maroilles ? Vous parlez du fromage des Ch’tis du nord ?
– Moi : Il n’y a pas de Ch’tis du sud…
– Slimane : C’est osé, votre façon d’interviewer !
– Moi : Aujourd’hui, les hommes, même les vrais, les mâles, s’y sont mis. A grand coup de crèmes hydratantes pour nous les hommes, parce que nous le valons bien, nous essayons de ressembler à nos femmes. Un laboratoire spécialisé dans l’intime a même lancé une crème anti-âge pour nos joyeuses valseuses baladeuses. Je ne sais pas pour vous, mais perso, je ne passe pas assez de temps à admirer mes roubignoles. Je n’ai donc jamais songé à me tartiner les rouleaux avec une crème concentré en plantes indiennes hydrate, qui raffermira, apaisera et lissera la peau de mes balloches en me délestant les bourses d’une petite centaine d’euros quand même.
– Slimane : Moi non plus !
– Moi : Grâce à ma bourse, le cours de bourse du laboratoire remontera plus vite que mes roubignoles. Mais ça, c’est une autre histoire !
– Slimane : Oui, laissez tout dans le slip !
– Moi : En attendant, pour rendre à mes breloques la jeunesse qui les fuit (heureusement que ce ne sont pas mes noisettes qui fuient) et pour éviter les sillons sur mes roustons, je bois un Pouilly assez couillu… Bien… Quel est votre designer préféré ?
– Slimane : Cela m’est difficile à dire, il y en a tellement… et tous sont très différents ! Certains sont vraiment créatifs, d’autres compétents, d’autres me sont sympa. La conception de la voiture est pour moi le résultat d’une équipe (concepteur, modeleur, ingénieur…) et pas d’un seul homme. J’ai la chance d’avoir travaillé dans les équipes des meilleurs designers comme Patrick LEQUEMENT, Stefan SIELAFF, Thierry MÉTROZ, Jean pierre PLOUE, fils Oleg, Simon LOASBY… et bien plus encore.
– Moi : Quelle est votre opinion sur la conception ?
– Slimane : J’ai eu peur que vous dites “contraception” dans la suite de ce que vous venez de me dire. C’est perturbant. Sur la conception, presque tout a déjà été fait, mais nous devons trouver un interprète créatif, capable d’influencer pour qu’on utilise des nouveaux matériaux et qu’on crée de façon nouvelle.
– Moi : Qu’est-ce qu’un interprète créatif ?
– Slimane : Je ne sais plus que vous répondre. Vous me déstabilisez !
– Moi : Quel est le dernier objet conceptuel que vous avez acheté ?
– Slimane : Des montres carrées très drôles, en silicone et de couleurs flashy. Le nom est SS.COM
– Moi : OK, on va en rester là… Je ne vous demanderais pas quel est le dernier objet sexuel que vous avez acheté… Merci de votre temps passé.
C’est là qu’il a eu une fulgurance philosophique et poétique sur la valeur de la vie… et qu’il m’a répondu :
– Slimane : De rien, c’était cool !
Dommage pour lui, j’étais en admiration devant la Daube que l’on me servait… et je me suis réveillé…, tout était faux…