Première mondiale, essai de la Devell Sixteen 2019…, 5000 chevaux, 400km/h, 1.600.000 € !
Depuis quelques années, je reçois des rapports occasionnels sur l’évolution de l’aliénante hypercar Devell Sixteen, l’avant dernier était un lecteur de mon nouveau magazine Chromes&Flammes et membre de mon groupe Facebook, qui s’est également abonné à GatsbyOnline et m’a envoyé quelques “Messenger’s” pour m’informer qu’il était technicien en moteurs de compétition et qu’à ce titre il avait obtenu un contrat éphémère chez le constructeur de la Devel Sixteen où personne n’arrivait à la mettre au point :
– “La société basée à Dubaï à quelques richissimes clients en portefeuille, la liste d’attente s’étale maintenant sur deux ans. Le problème est que le moteur V16 est trop puissant et qu’aucune transmission ne tient le coup… Je suis donc allé pour tenter de trouver une solution et comme maintenant ça fonctionne, vous pourriez venir essayer la bête avec quelques autres amis et amies journalistes”…
J’ai direct contacté le Boss, Mohammed Al Attar pour en savoir plus, il n’a pas bien compris que je voulais simplement réaliser un reportage comprenant un véritable essai…, croyant que j’étais un acheteur potentiel il s’est mis à me vanter les mérites de sa voiture-jouet…, je lui ai direct rétorqué que s’il voulait m’en vendre une…, il devait prendre tous les frais de voyage en charge :
– “Nous sommes sélectifs. Comme vous êtes un éditeur relativement connu, ce sera un honneur… Sachez que les acheteurs ne choisissent pas la voiture, c’est elle, enfin moi, je veux dire mes frères et moi qui choisissont les acheteurs. Oui, j’ai fondé l’entreprise avec mes deux frères en 2006. La version Street-Legal est affichée à un prix de base de 1,6 million de dollars, car les gens qui achètent ma voiture sont confiants, intelligents et veulent ainsi célébrer leur succès. J’espère que vous êtes dans ce profil… Ma Devell Sixteen est propulsée par un moteur V16 de 12,3 litres d’une puissance de 5.007 chevaux, sachez Monsieur que notre usine occupe exclusivement des ingénieurs possédant une vaste expérience en ingénierie, ce qui est nécessaire pour maîtriser toute la production”…
– On m’a rapporté que la vitesse de pointe de votre bolide était aux alentours de 310 mph, un chiffre très similaire à celui de la Hennessey Venom F5, que je projette d’acquérir si votre voiture n’est pas au top des hypercars planétaires. Quoique pour nettement moins, la nouvelle Corvette ZR1 réalise cette performance pour beaucoup moins cher.
– Cher Monsieur, quand on aime on ne compte pas… et si quiconque demande le prix de l’objet qu’il désire, c’est qu’il n’en a pas les moyens.
A force de côtoyer la Jet-Set, divers milliardaires, et une pléthore d’escrocs de haut-vol, j’entends souvent de telles affirmations de la part de chefs d’entreprises émergentes et, même j’aime l’enthousiasme pédant et l’inspiration sulfureuse et “sulfurante” qui sous-tendent de telles conneries, la plupart meurent sans jamais avoir dépassé le stade de la planche à dessin.
La réalité, obtenue d’autres sources…, est que Devell n’a pas la possibilité technique de construire plus que sept unités par an… (et pas à Dubaï, mais au Texas), et seulement en version 5.007 chevaux.
Les premières voitures ont été envoyées à à Dubaï, aux fins d’être présentées à divers acquéreurs potentiels à qui une clé USB est préalablement envoyée contenant un film et des bruits effrayants du moteur V16…, après une brève introduction (anal-ytique) où les extraits sonores, véritablement bibliques, sont accompagnés de commentaires inaudibles…
Sur place, j’ai fait équipe avec une superwoman surnommée “Blondie” qui était idéale (de proportions) pour mettre la Devell Sixteen en valeur… et inversement…
La voiture est arrivée dans une camionnette fort quelconque et déchargée pour quelques moches photos et un diner façon snack-chic avec papotages divers et lénifiants avec les frères Al Attar…, puis la belle a été rechargée dans le même machin et nous sommes partis en convoi vers le désert…
La voiture ne ressemblait vraiment à rien…, c’était le même “effort” (vain) que la Vector de Jerry Wiegert à la sauce Marussia…, mais en beaucoup moins bien pour beaucoup plus cher…, en plastique plutôt qu’en aluminium…, du broc et du bric plutôt que du bric et du broc…, une finition “Dacia de faux luxe” façon Kit-Car “à la franchouille”… et strictement aucune norme de sécurité…, si la Ferraillerie 308GTB était la “caisse” des garçons-coiffeurs, la Devell Sixteen est la voiture du touareg de base qui a trouvé un bidon de pétrole…
La Superwoman Blondie qui avait du être récemment “honorée” à Dubaï par Mohamed en personne…, était accompagnée d’un appareil photo pour enregistrer l’occasion de faire vibrer les spectateurs sur Facebook et YouTube… (mais j’ai remarqué un Gode-vibrant dans sons sac “baise-en-ville”), l’engin était exactement le même prototype que j’avais déjà vu brièvement au printemps dernier, à la différence qu’il y avait maintenant une plaque d’immatriculation à l’arrière (la bagnole, piting, pas le Gode !)….
Avant de nous laisser le champ libre, les sbires des frères Al Attar y sont allés de cours théoriques pour nous instruire sur la mécanique… mais nous n’avons pas appris grand chose sinon que le V16 était une sorte de la réutilisation de 2 blocs Chevy LT5 suralimentés de 6,2 litres.
Grande puissance rime avec grande consommation de carburant !
Après de multiples présentations sur les freins, les pneus, l’aérodynamisme et la conception onaniste, nous avons finalement pu prendre le volant…, l’heure du premier contact avec la bête était enfin venue… et c’est la Superwoman qui a pris le volant, d’autorité…
La pauvrette semblait flotter dans l’habitacle, sauf que le volant de forme ovoïde se trouvait sur ses genoux, les pédales aussi…, le sentiment d’être dans une soucoupe roulante (Objet Roulant Non Identifiable) était déconcertant, les différentes commandes et les matériaux aidaient aussi à se croire dans l’Odyssée des sables…, les montants latéraux du pare-brise étaient imposants…, enfin, tout ce qui se passait à l’arrière restait quasi invisible dans les rétroviseurs.
Et ce n’était pas des farces et attrapes…, le premier “Run” fut donc plutôt brouillon, Superwoman Blondie essayait surtout d’ajuster son pied droit pour être plus délicatement ferme avec la pédale…, heureusement, la ligne droite asphaltée était exactement ce dont elle avait besoin pour ne pas “capoter”…, l’atteinte des 160 km/h ne s’est pas fait attendre…, à 225 km/h, le V16 ne montrait aucun signe de faiblesse et le son de l’échappement lorsque le papillon était en position pleins gaz était fort, très fort, trop fort…
Superwoman Blondie se maintenait à une vitesse de 240 km/h, mais la bête aurait facilement pu atteindre les 300 km/h… si elle n’avait pas tant louvoyé… elle nous a toutefois dévoilé un autre de ses charmes : le freinage en surdose d’adrénaline.
Les freins avaient du mordant grâce à un système à matrice céramique Brembo… mais, la fatigue d’une sorte de ras-le-bol où la monotonie du désert y était pour 50%, nous a mis d’accord sur le fait que nous serions bien mieux à l’hôtel pour faire des galipettes communes plutôt que continuer à nous les peler grââââve… tout ça pendant que le soleil descendait doucement à l’horizon…
En résumé, l’engin est baroque, futile et, dans son extravagance il est atrocement trop cher, quoique réalisé par et pour des “ceusses” qui n’y connassent rien de rien, sont blindés d’or noir, de dessous de table, de pots de vins et autres substances… et n’en ont strictement rien à f… de personne…
Mais, point noir incontournable, il est totalement et irrémédiablement inutilisable partouze dans le monde et l’univers… sauf sur les routes planes et rectilignes de Dubaï en cause d’un empattement gigantesque et d’une garde au sol minimaliste, pour autant qu’on garde le moral des 150 litres aux 100km/h…
Mention spéciale à “Blondie” qui pour SES raisons consuméristes, à réussi à sourire jusqu’au bord du précipice du puits sans fond de la connerie humaine, afin de faire croire que tout était “Top”…, être jeune et jolie ça aide.