2020 AVIAR…
A la vue de la farde numérique de la 2020 Aviar destinée à ce que la presse se pâme en louanges dithyrambiques ampoulés concernant une fausse Mustang 1967 réplica virtuelle motorisée électriquement par illusion… Brusquement, dans une totale immédiateté, j’ai été plongé dans la stupéfaction… Tout, absolument tout ce qui me paraissait jusque-là dans l’ordre des choses, était irrémédiablement à remettre en question dans mon cerveau… Une réflexion spéculative abstraite devant m’amener à obtenir une explication rationnelle, s’est alors imposée à mon cortex en ébullition : j’étais victime d’un cauchemar éveillé !
J’ai toutefois pris l’initiative d’une autre réflexion métaphysique sur l’éventuelle possibilité que ce délire issu de mensonges et menteries sonnait le glas de mes beaux jours insouciants… C’est d’ailleurs devenu une réalité flippante : nous sommes en effet entrés dans l’ère des confinements généralisés, dans l’ère du vide, des non-sens, de la peur et des partouze solitaires ! Le virus Covid19 est en embuscade, jusque dans les automobiles cauchemardées. Il y a de l’essence, mais rien n’a de sens… Il y a du gaz mais ça ne gaze plus… Il y a de l’électricité, mais le monde disjoncte…
Bientôt le retour des délateurs… Il n’y a plus de farine dans les supermarchés… C’est pénurie de matières grises… On recommence à couper des têtes, comme du temps de la Révolution ! Tout est anxiogène au possible, la peur surgit de nulle-part où aller ! Toutes les questions qu’on testait parfois en hypothèses et expériences de pensées, font vaciller ! Tout ce qu’on se complaisait à trouver débile, que souvent on critiquait, devient actualité : Ça craint quand même, ce consumérisme, cette folie de la rentabilité, l’industrialisation, la folie de l’argent, la croissance à tous crins. Quelle vie de fou !…
On était content que tout ne s’effondre pas tout de suite, mais était-ce bien sûr ? Ou sont les choses profondes, essentielles, existentielles ? Proust, les tutoriels de physique quantique, les avancées éclairées de la civilisation, les textes giga-longs, interminables de DeBruyne dans Gatsby ? (Je parle de moi, sinon personne ne le fait) … Mais aussi tout ! Surtout Facebook avec les vidéos de chats et chiens abandonnés ! Et au dehors dans la “vraie” vie, c’est pire, entre deux confinements : c’est la peur… Les embouteillages, le malaise d’être serré dans les transports, les viols de la pensée en conversations futiles, les soldes, les réseaux sociaux, la petitesse du quotidien, les gens cons !
Qu’allions-nous en faire de tout cela ? Rien ! Restent les interrogations existentielles, substantielles, intimes : qui étions-nous, finalement ? Qui sommes-nous vraiment ? Sans le bruit et l’odeur du métro, sans la crasse, les conneries, la bêtise des gens et la lumière des réverbères, tout se délite, part en couilles pendouillantes ! Putain, la lumière des réverbères… L’angoisse du noir et des bandaisons molles, des diarrhées pétouillasses pendant les léchis-léchas assommoirs avec des poils dans les dents ! Qui sait encore ce qu’était ça la vie qu’on regrette ?
Sans tout ça on déprime ! Sans lumières du tout une fois le soleil couché, les soirs sans lune et sans étoiles (et sans poils dans les dents) … c’est rester, de force, confiné avec juste des bougies en attendant 19heures pour taper sur des casseroles à la fenêtre afin de remercier les soignant(e)s qui s’en tapent ! On survit dans un monde devenant de plus en plus fantasmagorique peuplé d’ombres qui bougent comme des fantômes au moindre déplacement, leurs grandes ailes mouvantes flottant sur les murs : “T’es vraiment certain que les revenants, les spectres, les gobelins, ça n’existe pas ? “… Personne n’avait plus l’habitude de cela. L’habitude de la Nuit sans poils dans les dents, ni l’odeur des grandes marées !
Bien sûr, ce n’est qu’une crise. Un soubresaut insignifiant. Est-ce que sans lumière des gouffres s’ouvraient pour nous engloutir ? Des failles sans formes ni contours ! Que nenni ! Et du coup, sommes-nous encore nous ? Je ? Quelque chose ? Où est-ce une dissolution avec les scènes de westerns apocalyptiques juste avant. Mais on se reprend, putain : “Désolé, c’est juste une montée de panique” ! Nos capacités intellectuelles vont chuter pire dans le futur, du fait d’une accumulation de mutations défavorables dans les zones de notre ADN qui régulent notre organisation cérébrale !
En fait, deux tendances contradictoires sont à l’œuvre :
– La première est positive : le métissage de l’espèce humaine permet le mélange – porteur d’innovations biologiques – des variantes génétiques. L’espèce humaine s’est, en effet, séparée il y a 75.000 ans en différents groupes qui ont chacun connu des variations génétiques. Le mélange actuel assurant un brassage entre les différents rameaux qui étaient séparés avant les transports modernes.
– La seconde tendance est beaucoup plus inquiétante et contrebalance la première. Les variantes génétiques défavorables s’accumulent dans le génome humain. Cette accumulation récente est déjà perceptible : une étude publiée dans la revue Nature révèle que 80 % des variantes génétiques délétères dans l’espèce humaine sont apparues depuis 5.000 à 10.000 ans seulement. Ça fait peur…
A chaque génération, 70 bases chimiques de notre ADN sont mal recopiées par la machinerie cellulaire, lors de la fabrication des spermatozoïdes et des ovules, ces fautes de copie sont les interstices où naît le changement. Si le taux d’erreur avait été nul, aucune évolution des espèces ne se serait produite, et nous serions toujours des bactéries ! Les mutations négatives étaient éliminées par la sélection naturelle : les génomes concernés ne se transmettaient pas, faute que leur propriétaire atteigne l’âge de la reproduction.
En faisant émerger notre cerveau, l’évolution darwinienne a cependant créé les conditions de sa propre éradication : nous avons considérablement adouci les rigueurs de la sélection en nous organisant en société humaine solidaire. L’effondrement de la mortalité infantile est la traduction de cette moindre pression sélective. Elle touchait environ 20 % des enfants au XVIIe siècle, aujourd’hui autour de 0,3 %… Beaucoup des enfants qui survivent de nos jours n’auraient pas atteint l’âge de la reproduction en des temps plus sévères. La sélection aboutit finalement à se supprimer elle-même : il n’y a notamment – et fort heureusement – plus d’élimination des individus qui ont de moins bonnes capacités cognitives.
La médecine, la culture, la pédagogie compenseront cette dégradation, pendant quelque temps. Mais notre patrimoine génétique a vocation à se dégrader continûment sans sélection darwinienne. Cela veut-il dire que nos descendants vont tous devenir débiles en quelques siècles ou millénaires ? Les biotechnologies vont compenser ces évolutions délétères. A court terme, le séquençage de l’ADN est révolutionnaire. Il est possible de réaliser un bilan génomique complet d’un fœtus à partir d’une prise de sang chez la future mère. Cette technique va étendre le champ de l’eugénisme intellectuel que l’Etat promeut déjà avec le dépistage de la Trisomie-21 (97 % des trisomiques dépistés sont avortés). Puis, dès 2025, les thérapies géniques nous permettront de corriger les mutations génétiques qui menacent notre fonctionnement cérébral. La fin de la sélection darwinienne va nous pousser à pratiquer une ingénierie génétique de notre cerveau qui pourrait bouleverser notre avenir.
C’est dans ce contexte qu’une jeune pousse russe, Aviar Motors a voulu démontrer que la dégénérescence s’amplifie avec le Covid19 ! Leur présentation d’un projet de muscle-car électrique, réplique illégale de la Ford Mustang Fastback 1967 entièrement virtuelle, est une sorte de masturbation qui spermet des performances textuelles qui dépassent les plus inventées des éjaculations lorsqu’un connard se branle devant les photos et vidéos d’hypercars ! On parle ici d’une voiture biplace virtuelle nommée R67 ayant une puissance de 840 chevaux (626 kW) et un couple de 713 livres-pieds (966 N.m). Dotée d’une batterie de 100 kWh, la R67 peut parcourir (en rêve, toujours) 507 kilomètres, selon les données affichées par Aviar…Cette fausse Mustang’67 peut ainsi faussement atteindre la vitesse chimérique de 100 km/h en seulement 2,2 secondes… la vitesse maximale ayant été fixée en rêve à 250 km/h…
Évidemment, dans ce cas-ci, malgré que rien n’existe en réalité, il ne s’agit pas d’une voiture restaurée, mais bien d’un véhicule neuf (gag !) ayant des caractéristiques d’aujourd’hui (sic !) avec l’allure d’un muscle car d’il y a 50 ans ! Parmi les caractéristiques annoncées, notons une plate-forme en aluminium avec une carrosserie en fibre de carbone, l’engin disposant de la possibilité de la conduite semi-autonome, de la double motorisation, d’une suspension pneumatique, d’un écran de 17 pouces aux fins d’info divertissement (évidemment inspiré par Tesla), un système de navigation, un presse-fruit rétractable, une cocotte-minute, un percolateur ainsi que d’un rasoir électrique… pour n’énumérer que les accessoires les plus innovants…
Cependant, il est impossible de connaître le prix de ce rêve. La documentation recueillie dans le site Web d’Aviar fait mention d’un “prix sur demande”. J’ai donc demandé ! Un informateur internaute m’a fait état d’un prix qui frôle les 400.000 livres sterling (678.000 US$) avec un délai de livraison de six mois et une garanti 100 précaire limitée à un mois ! Malheureusement, je n’ai pas eu de retour de courriel de la part d’Aviar, mais disposant d’une vague fausse adresse je me Swisse dit que ce n’était pas la destination qui primait mais le voyage entrepris…
J’ai donc entrepris un voyage virtuel aventureux, dans une quête perdue d’avance, baignée dans un burlesque austère, me spermettant des suites ininterrompues de dérapages incontrôlés dans un monde de nuques longues, de queues de cheval et de moustaches hérisson, où les abattoirs sont filmés comme des cathédrales et les usines comme des jungles hostiles, où l’on se défend avec des maillets géants de dessin animé et où on a pour seuls alliés : un tueur schizophrène aux airs de Jean Rochefort hargneux, un petit garçon lecteur compulsif de comics et une équarrisseuse-contractuelle-veilleuse de nuit endettée par un canapé cuir pleine peau. L’usine (sic !) ne se découvre qu’à la fin de longues minutes ultra-denses, dans un croisement contre-nature entre un épisode des Pieds Nickelés et l’Argent de Bresson, traversé par une bande-son délirante, pleine de tangos démantibulés et de rock spumescent.
Cela écrit, la mode rétro-couillons fait toujours rêver les ahuri(e)s depuis au moins 20 ans et laisse pneu à pneus place à des projets de répliques (y compris virtuelles) ou de conversions (hasardeuses) de modèles classiques en véhicules électriques. Même Aston Martin a annoncé qu’il se lançait dans la conversion de ses modèles classiques en véhicules électrifiés. Le constructeur procédant à ces conversions en son atelier de restauration situé à Newport Pagnell, en Angleterre. La première Aston Martin à recevoir cette conversion à l’électricité étant une DB6 MkII Volante 1970.
Jaguar, a également dévoilé ses plans pour convertir des E-Type des années 1960 vers l’électricité. Les conversions seront faites aux ateliers de restauration de Jaguar à Coventry et feront aussi appel aux technologies du VUS électrique de Jaguar : l’I-Pace.
Certains crieront au sacrilège. Mais possiblement que la conversion de certains modèles classiques sera la seule solution pour que ceux-ci puissent encore circuler dans des Pays qui resserrent leurs lois en matière de pollution causée par l’automobile !
L’Aviar R67 qui n’existe que virtuellement, est donc imaginée reconstruite sur la star américaine des voitures 100% électriques actuelles : la Tesla Model S. On doit cette pony-car à piles à Aleksey Rachev, le fondateur d’Aviar Motors… Il n’est donc pas du tout question de rétrofit pour cette Mustang !
Pour circuler en électrique, tout n’est qu’une question de préparation et je vous invite à l’inscrire partouze si vous prévoyez un voyage en mode électrique.
Notre magnifique pays est en train de modifier ses routes et autoroutes pour que vous puissiez faire de la longue distance sans vous soucier de l’autonomie au compteur. Un simple arrêt café/pipi offrira la possibilité de vous charger/recharger et de repartir tout sourire. Pour ce qui s’est réellement passé pour ma préparation, cela se résume à… rien. Je joue ici la carte du fumiste, du mec qui se pointe tranquillement dans le rêve d’un autre, qui dit “J’ai une résa au nom de Gatsby” et balance son sac dans le coffre ! Cool les mecs non ? Et bien, le pire était donc prévisible, il n’y a rien de mieux que de se frotter au pire et de connaître ensuite le meilleur !
400 kilomètres à faire. Deux itinéraires possibles. Le premier consiste à prendre l’autoroute et de tracer jusqu’à l’arrivée. 130 km/h, des sandwichs triangles pour le dîner et 70 cafés pour être sûr de garder la pêche. On rajoute à cela une playlist Spotify alternant du Kaaris et de la Funk africaine… Un road trip de rêve. L’autre option, c’est de passer par les petites routes, de traverser les villages, de monter à 90km/h max et de croiser les doigts pour trouver un MacDo sur un parking de zone commerciale entre deux villes. La playlist reste la même que dans l’option 1 mais par contre on se rallonge d’une heure minimum. Vous l’aurez deviné j’ai rêvé l’option 1, et je me Swisse planté.
Les raisons de cet échec sont multiples et pas forcément que de ma faute. Tout d’abord il est vrai que de rouler à 130km/h avec la musique et le GPS n’aide pas l’autonomie du véhicule à rester dans le vert… Ensuite, j’ai eu la mauvaise idée d’attendre que la batterie soit vraiment dans le rouge (100km d’autonomie) pour m’intéresser à la carte et me demander où était la prochaine borne de Fast Charge. C’est là que tout a dérapé. L’application IZIVIA, qui me présentait ces fameuses bornes qui rechargent tout véhicule électrique en 1h30 à 80%) indiquait que la prochaine station qui se trouve à 60km disposait du graal. Je n’ai pas relevé pas le pied de l’accélérateur et je me suis pointé tout content sur la zone dédiée. En arrivant, quelle ne fût pas ma surprise en découvrant que la borne était hors d’usage et qu’il me fallait donc trouver un plan B.
La suite n’est qu’une succession de galères. En pleine nuit, je me suis retrouvé au beau milieu d’un village pommé à dormir quelques heures dans cette virtualité éphémère pour pouvoir la recharger. Le retour s’est (étrangement) beaucoup mieux passé. J’ai calculé un itinéraire précis avec des bornes de recharge rapide tout du long. J’avais même anticipé les bouchons parisiens pour ne pas à avoir à revivre l’expérience de l’aller. Moteur silencieux, j’ai ainsi arpenté les routes et tout s’est passé comme prévu jusqu’à retomber sur une autre borne défectueuse, sauf que cette fois-ci j’avais un plan (vous sentez ma fierté) avec Europ-Assistance !
Le bilan est très simple : j’ai perdu mon temps ! Je pense que l’expérience, dans ses mauvais comme dans ses bons côtés, m’a montré que rouler en électrique était une autre manière de voyager. Il faut voir le trajet comme la seule chose qui compte, d’ailleurs si je devais repartir en électrique, je prendrais un mois complet pour aller de Paris à Saint-Tropez en prenant le temps de m’arrêter partout. N’est-ce pas là un autre style de voyage d’aventure ? Le café a le Slow Coffee, le vélo a le Slow Bike et bien voilà le Slow Car. L’autre conseil que je peux donner sur l’électrique est de ne pas hésiter à ne pas en acheter sauf une Citroën Ami pour se déplacer localement !