3,200,000 $ pour une 67’Corvette Stingray L88 cabrio ! J’ai passé quelques jours à Dallas, Texas, USA, pour couvrir la troisième vente aux enchères de Dana Mecum qui se déroulait du 4 au 7 septembre 2013 au Dallas Convention Center au Texas… et j’ai été stupéfait, le samedi, de voir une Corvette Stingray L88 cabrio de 1967 se vendre 3,200,000 millions US$ du jamais vu pour une Corvette ! Waouwwwwwwwww !
Amateur de Corvette’s depuis mon adolescence, ayant possédé au fil du temps un exemplaire de chaque série et ayant toujours une C2 66 cabrio équipée d’un super big-blok de 500ci et 700 chevaux préparé par Lingenfelter…, voyez ICI et ICI…, ainsi qu’une C2 65 cabrio 327ci 375 chevaux avec toutes les options d’usine, voyez ICI, j’ai senti mon cœur battre et mes yeux se transformer en rouleaux de machine à sous alors que mon bras droit tirait sur le manche !..
1966 Corvette Sting Ray “C2” Cabriolet Big-Block… 500ci/700hp !
1966 Chevrolet Corvette Sting Ray ‘Big Block’ Cabriolet…
1965 Corvette Sting Ray Roadster 327ci 350cv…
Auriez-vous aimé y être ? Allons-y…
L’homme qui voulut être roi, de Rudyard Kipling, est un roman du XIXe siècle qui parle d’un empire inconnu, du sentiment d’idolâtrie et de sa conséquence directe, la folie…
Le Texas c’est un pneu la même chose, ce n’est toujours pas un endroit où un européen aimerait vivre…, en revanche, c’est parfait si on cherche à s’éclater le crâne…, certains Texans déjantés en quête de plaisir rejettent les lois et consomment drogues et alcool, moteurs des soirées qu’ils organisent tous les mois afin de se bourrer la gueule, de la même manière que les kids américains vont en Floride pour décompresser à l’aide de taurine et de filles dénudées, pour goûter aux joies de la débauche païenne.
Contrairement au Spring Break de Floride, les fêtes païennes du Texas sont exclusivement une affaire de mecs félés d’automobiles et qui sont plein aux as…, un style de vie tourné dans l’espoir d’échanger des fluides avec les femmes en quète de sécurité financière, une légende tenace (et apocryphe) !
Dans le courant d’août 2013, j’avais quitté (provisoirement) l’Europe pour réaliser un reportage sur le style de vie des Californiens friqués qui se congratulent chaque année, en août, à Pebble-Beach, en exhibant l’une de leur plus belle automobile de collection et en s’exhibant aux cotés de jolies femmes… et pour assister à la présentation de la nouvelle Corvette Stingray C7.
Les reportages se trouvent ICI et ICI, allez les lire ou les relire, c’est saignant…
2014 Corvette C7 Stingray 2014… Pebble Beach 2013…
Le lendemain, j’ai mis quelques jours au volant d’une C7 d’essai pour arriver à Dallas, la dernière oasis pour Cow-boy’s milliardaires…, un lieu de débauche financière, bordant un précipice d’incompréhension entre les pauvres et les riches
Chaque année, début septembre, depuis trois ans, des milliers d’amateurs de bagnoles américaines, de Country-musik, de filles en jupes à franges (nues en dessous)… et de folklore Yankee viennent à Dallas, mais en dehors de cette foire, le tourisme ne fait que chuter et, d’après les dires des habitants (les indigènes), j’étais le seul idiot à venir leur poser des questions aussi peu politiquement correctes que possible (j’adore emmerder mon monde), sur l’assassinat de John F. Kennedy… qui en dehors de la visite du Ranch des Ewing’s de la série éponyme (c’est nul et kitch), est le seul intérèt touristique de cette putain de ville…
A force de tourner et retourner dans les mêmes conneries, dans un bar à putes local, j’ai rencontré deux marchands de bagnoles antiques, des dealers “irresponsables” de leurs actes, œuvrant pour leur seule cagnotte, qui m’ont pris en charge lorsque je leur ai dit que je venais à Dallas pour mon plaisir, après avoir été à Pebble-Beach ET à Monterey pour la présentation mondiale de la nouvelle Corvette C7…
Ivres de joie à l’idée de me plumer…, ils sont restés à mes côtés tout le long de mon séjour…, au point ou…, lorsque je me levais au beau milieu de la nuit pour pisser, ils étaient là, assis dehors devant la porte, enroulés dans des couvertures…
Ayant connu Vincent Everaert et William Van Hove dans leurs combines avec Exclusive Impex durant le début des années ’90, je connaissais heureusement toutes les ficelles de cette secte de margoulins et ils en furent pour leurs frais…
Une nuit, deux jours après mon arrivée, espérant me compromettre pour me faire chanter, mes “gardes du corps” m’ont invité à boire un verre et danser “quelque part, pas loin d’ici”… ! (je n’en ai jamais rien eu à f…, mais encore moins depuis que je suis redevenu un homme libre, c’est-à-dire divorcé)…
Sur place, vingt nananas à poils s’agittaient dans une pièce surchauffée…, il y avait en sus un flûtiste, un batteur, deux guitaristes pour que, dans ce baisodrome qualifié de “petit espace pour baiser danser”…, les deux douzaines de pigeons présents (hommes, femmes et transsexuels entremélés) puissent se trémousser dans tous les sens, frappant des mains et claquant des doigts sur les fesses des nananas…
La culture Texane, voyez-vous, chers lecteurs et lectrices de mes histoires…, est une variation du fameux aphorisme de Gore Vidal modifié pour la circonstance : Il n’y a pas de sexe sans les mains, c’est juste un truc qui arrive, rien de plus !
La plupart des gens que j’ai rencontré dans ce bouge huppé de Dallas, n’étaient pas aussi énigmatiques ni tous aussi fortunés que je croyais, je m’en suis aperçu bon nombre de fois…, j’aurais eu le même genre de conversations nulles si nous nous étions rencontrés bourrés dans une boîte occidentale., sauf que non…, ces partouzes servent d’échappatoire à la routine et célèbrent ponctuellement l’hédonisme dans toute sa splendeur !
Dans cette région du monde des bouseux friqués, c’est pareil qu’ailleurs : faire la fête sert d’échappatoire…, toutefois, même si elle présentait des attraits indéniables, il n’est pas dit que cette débauche fut utile à la construction de mon article…, quoique…, comme on le sait depuis longtemps, comme les gangsters sont des agents économiques rationnels qui savent générer plus d’argent en une heure que vous en une vie…, il m’est apparu indispensable de me méler à la faune locale des pires…
C’est marrant, les gens pensent souvent que c’est dur de rencontrer des gangsters, mais dès que j’avouais que je venais faire un article à Dallas, presque tout le monde connaissait une bonne histoire ou connaissait quelqu’un dans le milieu.
Steve Jobs disait toujours qu’il vaut mieux être un pirate que de rejoindre la Marine…, pour comprendre il faut savoir qu’un paquet d’entrepreneurs et de fondateurs de start-up sont des rebelles, ils ont besoin de perturber le marché pour exister, c’est le fondement même d’Apple… et c’est ce que font les pirates : au moment où les pirates somaliens étaient encore très puissants, ils devaient trouver des investisseurs pour financer leurs missions commando.
Comme pour les entrepreneurs de start-up, il y a eu une bulle spéculative autour de la piraterie au point que les sommes d’argent générées par les pirates ont destructuré toute l’économie locale, en faisant grimper les prix…., à la fin de ce cycle, seuls les pirates avaient encore du pouvoir d’achat…, depuis, la piraterie somalienne est en pleine décroissance.
C’est le même processus qui se déroule à San Francisco et à Dallas, où les entrepreneurs font monter les prix et détruisent les économies locales : la criminalité, c’est seulement le côté obscur du capitalisme, on finit toujours par célébrer les crapules…, l’histoire met juste un peu de temps avant de les reconnaître, c’est tout l’enjeu : comment une société s’améliore-t-elle en absorbant les idées de la marge ?
Ce qu’on n’apprend pas dans les écoles de commerce par exemple, c’est à arnaquer son monde…, beaucoup d’entrepreneurs pensent être en mesure de le faire, mais c’est un détail comparé à l’école de la rue, où un mec a des milliards de combines pour entuber !
L’histoire des États-Unis est intimement liée aux gangsters, aux criminels et aux hors-la-loi, mais elle est aussi faite de Rockefeller, de Henry Ford et de Bill Gates, c’est vrai… et bizarrement, les gens de Dallas, les plus riches…, aiment le fait que leur pays, les USA, a été construit par des hors-la-loi…
Les voleurs de chevaux, les chiffonniers, les escrocs et les gangsters sont les fondateurs de l’identité américaine et ce sont ceux qui ont toujours repoussé les frontières, l’économie informelle et souterraine est l’une des clés du développement des Etats-Unis.
Hollywood a été construite par des faussaires qui ont émigré vers l’Ouest dans l’objectif d’enfreindre en toute impunité les brevets des films…, même les entrepreneurs plus classiques comme l’était Steve Jobs s’inspirent des marginaux.
N’oublions pas que Steve Jobs était parti en Inde à la recherche de la connaissance et qu’il a pris du LSD pour libérer sa créativité : C’est, disait-il, l’une des expériences les plus importantes de sa vie… et lui, ce n’était pas vraiment ce qu’on appelle un entrepreneur mainstream.
De la bouche même de mes deux nouveaux “zamis”…, j’ai été conforté dans le fait que les constructeurs d’automobiles, comme la majorité des entreprises (et dans le cas qui m’amenait à Dallas, les vendeurs de bagnoles dites “de collection”), ne sont pas là pour rendre service au public, mais bien pour faire du profit…, conséquemment, ils essaieront toujours de vous vendre la voiture qui vous intéresse la plus cher possible…, parfois, le rapport qualité prix en vaut la peine, mais pas toujours…
La valeur des voitures de collection explose ces dernières années, atteignant fréquemment les millions de dollars, ce sont souvent des voitures européennes qui se vendent à de tels prix, mais le samedi de la vente aux enchères Mecum (qui se déroulait je vous le rappelle ici, au cas ou vous n’auriez pas retenu mon information de début de ce texte, du 4 au 7 septembre 2013 au Dallas Convention Center au Texas), une Corvette Stingray L88 cabrio de 1967 a “cassé la baraque” en atteignant la somme de 3,200,000 millions de US$…, du jamais vu pour une Corvette !
Le résultat des ventes totales de cette troisième vente annuelle de Mecum Dallas a atteint 37,913,093 US$ et un taux de vente de 70 %…, 1’432 automobiles “classiques” et “voitures de collection”, traversant l’encan tout au long de l’événement de quatre jours et 986 d’entre elles étant vendues !
3,200,000 $…, pourquoi un tel prix pour une Corvette?
Eh ! bien, le groupe d’options L88 de General-Motors/Chevrolet, transformait pratiquement la Stingray 67 en voiture de course…, elle était alors équipée d’un moteur “racing”, d’une transmission à quatre rapports dite “rock crusher”… et d’une suspension améliorée, de servofreins, d’un différentiel autobloquant et d’une prise d’air “stinger” sur le capot.
Le moteur de 430 chevaux (Chevrolet en avait grandement sous-estimé le rendement), exigeait du carburant de course, tel que l’indiquait un autocollant apposé bien en vue sur le tableau de bord central…, qui plus est, seulement 20 Corvettes C2 L88 ont été fabriquées en 1967, l’année où a été proposé pour la première fois ce groupe d’options…., la C3 a été présentée en 1968, toujours avec le groupe d’options L88, et cette année-là, 200 ont été construites, mais l’option L88 a ensuite été abandonnée en 1969…
Le modèle vendu le week-end dernier est une C2 qui a été utilisée pour des courses d’accélérations jusqu’en 1970, pour ensuite être reconvertie en voiture de production ordinaire, et elle a même été vendue avec ses reçus, relevés officiels de course…. et l’autocollant toujours apposé sur la console centrale…, un élément important pour les amateurs de L88 !
Vous pouvez voir la vente aux enchères en question dans la vidéo ci-dessous :
1. 1967 Chevrolet Corvette L88 Convertible (Lot S123) – $3,200,000
2. 1969 Chevrolet Camaro ZL1 (Lot S127) – $530,000
3. 1957 Chevrolet Corvette Airbox (Lot S121) – $290,000
4. 1969 Chevrolet Yenko Camaro (Lot S134.1) – $275,000
5. 1970 Chevrolet Chevelle LS6 Convertible (Lot S122) – $275,000
6. 2005 Ford GT (Lot S107) – $255,000
7. 1963 Chevrolet Corvette Z06 (Lot S125) – $250,000
8. 2008 Lamborghini Murcielago LP640 Roadster (Lot S110) – $230,000
9. 1965 Chevrolet Chevelle Z16 (Lot S165) – $225,000
10. 1967 Chevrolet Corvette Coupe (Lot S204.1) – $205,500
Il semble bien, vu de France, que nous vivions une époque où les riches n’ont pas la cote… et pourtant, vous êtes toujours plus nombreux à jouer au Loto toutes les semaines dans l’espoir de gagner le gros lot… celui qui vous rendra riche…, mais pourquoi ?
Parce que derrière l’idée de la richesse, il y la liberté, le choix, une vie plus intense, plus agréable, plus épanouissante…, et il y a l’espoir de sortir des difficultés, de la crise, d’une vie qu’on n’a pas forcément choisie, c’est pourquoi l’envie de devenir riche n’est pas prête de s’éteindre…, mais comment faire pour le devenir, ce privilège serait-il réservé à quelques happy fews, gagnants du loto ou déjà riches ?
J’ai pu rencontrer et frayer avec l’acquéreur de la Corvette à 3,200,000 $ qui demeure à plus d’une heure de route de La Nouvelle Orléans… et, toujours avec la C7 d’essai, je suis parti à l’aventure…, passant les marais, les enseignes de daiquiri et les vendeurs de tourte à la viande…, il était midi lorsque je suis arrivé chez lui…, une ancienne plantation typique des Rock-Stars vieillissantes.
La Star en question, c’est Truc-Muche (j’ai signé un contrat spécifiant que si je dévoilais son nom, je m’exposais à des soucis physiques ET financiers)…, il organisait une petite fête sous prétexte de fêter son 65e anniversaire, l’achat de sa Corvette L88 C2… et les dix ans de relation avec sa femme.
Vous, quidam qui me lisez, n’avez sans doute pas le réflexe de donner un nom à vos fêtes d’anniversaire… et sans doute pas non plus d’amis, amies et fans prêts à banquer 600 dollars (sans compter le prix du voyage) et à camper dans leur propre tente pour savourer l’anniversaire de votre ami milliardaire de 65 ans qui fêtesimultanément l’achat de sa Corvette (il est évident qu’il s’est acheté cette Corvette pour son anniversaire)…, pour le prix de l’entrée, on avait droit à deux repas au buffet et une heure de boissons à volonté par jour… et si vous vouliez la clim’ dans votre tente, il vous en coûtait un supplément de 200 dollars.
300 inconditionnels s’étaient pointés, tous des Blancs très aisés…, les villas de luxe de Nottoway étaient toutes occupées quelques heures seulement après l’annonce…, pareil pour le Best Western d’à côté…, les amis de la Rock-Star sont plus que des amis et des fans, ce sont des apôtres, ou des membres d’une secte plutôt sympathique.
En tant que “Quelqu’un” de connu pour mon site GatsbyOnline, je n’ai pas eu à monter la tente que je n’avais pas dans la propriété…, j’ai hérité gratuitement d’une super chambre d’ami au premier étage…, puis j’ai pu errer à travers le campement des amis, amies et fans, à la recherche du Big-Boss, un vrai gourou psychédélique.
Bien qu’il puisse se vanter d’avoir des cheveux parfaitement teints tout au long de l’année, de ne porter presque que des tee-shirts sans manches, de jouer de la musique abstraite et de s’envoyer des quantités industrielles de protoxyde d’azote…, il aurait été ingénieur avant de virer crétin milliardaire…, du coup, maintenant, il sent le fennec mort… et il est incapable de prononcer une phrase sans y inclure le mot Corvette…, il m’a dit que son objectif, était de les posséder toutes…
Tout ce que je sais de mon hôte (pas grand-chose), je le tiens d’un loustic habitant près de Philadelphie, qui a passé son adolescence dans le groupe Nazz, un combo psychedelic rock avec lequel il a écrit “Open My Eyes” sorti en 1968, un épisode peu reluisant, situé avant qu’il ne mène une carrière en solo et connaisse la gloire avec des morceaux soft-rock très simples comme “Hello It’s Me”, son plus grand succès (gag !)…, il a ensuite participé à la naissance de l’époque rock progressif avec son groupe Utopia… et, au début des années 1990, il a construit ses propres ordinateurs et a passé du temps à coder et à programmer pour produire de la musique électronique, comme l’apocalyptique album interactif de rap : “No World Order”.
Comme faire de la bonne musique n’est pas toujours très lucratif, il a mené une carrière parallèle qui l’a conduit à produire des centaines de morceaux pour des artistes parmi lesquels on peut citer Janis Joplin ou XTC… puis il a enregistré l’album “Bat Out of Hell” de Meat Loaf et le premier album des New York Dolls, en 1973.
Pour ne pas devenir un de ces artistes périmés qui font des concerts pour les vieux fans nostalgiques afin de payer leurs factures (il est rarement chaud pour jouer autre chose que le dernier de ses douze albums), il a fini par offrir ses services au groupe Cars, issu de The New Cars, et il joue actuellement dans le All-Starr Band de Ringo Starr !
Tout cela ne m’a pas du tout éclairé sur qui était véritablement l’acquéreur de la Corvette à 3,200,000 $…, sauf qu’il est de l’époque du rock classique et que les gens lambda ne savent probablement même pas qu’il existe…, mais les utopiens, tous des vieux de mon âge et de l’âge du Big-Boss (j’en ai 64, il vient d’en avoir 65), voient en lui un artiste intemporel et en transition constante, comme David Bowie ou Prince…, un pionnier du rock et de l’électro…, car il n’y a quasiment rien en musique qu’il n’ait fait en premier…, c’est en tout cas ce dont j’ai commencé à être convaincu après avoir cohabité deux jours de suite avec ses plus grands amis, amies et fans, tandis que le très riche répertoire de la Star tournait en fond sonore, sans cesse.
Il est peu à peu devenu clair à mes yeux que le Big-Boss n’était pas le seul cinglé véritable dans une foule qui, au premier coup d’œil, ressemblait à un tas de gens un peu chiants qui s’étaient encouragés les uns les autres à transformer leurs camps en installations artistiques à la Burning Man…, mais à l’exception de quelques décorations hawaïennes sur quelques tentes, les participants ne semblaient pas vraiment enthousiastes à l’idée de réveiller l’originalité sommeillant en eux grâce à de la MD pure et quelques cartouches de protoxyde d’azote…, je m’attendais toutefois à trouver plus de tarés…, mais ça ressemblait plus à une fête spéciale troisième âge autour d’une sorte de Johnny Halliday américain…
J’ai écrit tout ça, jusqu’ici, depuis un coin de la salle de bouffe, alors que l’acquéreur de la Corvette à 3,200,000 millions de dollars piochait dans le buffet du petit-déjeuner…, il portait un short hawaïen jaune et noir, un tee-shirt marron et des lunettes de soleil qui me rappellaient Roy Orbison…., partout il y avait des vieilles photos de lui, jeune, où il était magnifique…., mais, toujours aussi frêle et pâle (il a désormais un peu de bide, même s’il est très en forme pour un mec qui va fêter ses 65 ans)…
Sa tête recouverte de cheveux noirs très fins était traversée en plein milieu par une bande de cheveux blonds platine…., quand il plissait les yeux, il avait l’air d’un Ozzy Osbourne chétif ou d’un membre caché de Mötley Crüe…. et, malgré ses multiples allées et venues, ses amis, amies et fans ne l’abordaient pas ; ils étaient même très peu à le regarder.
On m’a dit que beaucoup d’Utopiens l’avaient suivi autour du monde pendant des décennies et qu’ils avaient pris l’habitude de se prélasser dans sa lumière (pour eux, il est tout à la fois l’étoile autour de laquelle ils gravitent, et rien d’extraordinaire)…, j’ai imaginé que c’était moins embarrassant pour tout le monde…
Sa femme, je dois bien le reconnaître, était drôlement chouette pour une si vieille dame…, c’est une ancienne trapéziste…, quoi vous dites…, de quoi on a causé ?
De la Corvette !
J’ai ensuite rencontré un chiropracteur et un conseiller en lactation, tous deux de New York…, puis une nana qui faisait la RP de Chrysler et arborait une coiffure étrange avec une bande colorée vert pale style mouffette, habillée d’un pyjama… et quand la foule des baigneurs s’est fait moins compacte, quelques fans se sont mis à rouspéter parce que le Big-Boss ne se mélangeait pas assez à la foule : Il ne parle qu’à certaines personnes, râlait le chiropracteur.
Je ne savais pas ce que les gens attendaient de lui, mais en l’observant, j’ai eu l’impression que, quand il n’était pas en train de se diriger vers quelqu’un pour discuter, il se montrait parfaitement affable et disponible pour ceux qui l’abordaient !
À l’happy hour, il a rameuté tout le monde en criant : Que la fête commence !…,puis le vieux rockeur s’est allongé dans un transat, confortablement installé au milieu de ses adorateurs…, un fan fut alors chargé de lui ramener des bières alors que d’autres andouilles jouaient à faire les cons…
Bien que n’étant pas un fan inconditionnel, je n’ai pas pu m’empêcher de me sentir honoré quand il a accepté que jefasse des photos de sa nouvelle Corvette devant sa maison et que je l’interviewe (j’étais le seul journaliste accrédité pour l’événement)…, après qu’il a exigé qu’on ne voit pas sa maison derrière la Corvette sur les photos, on a alors discuté de son amour pour le protoxyde d’azote !
La nuit précédente, il avait tombé une douzaine de cartouches de protoxyde d’azote.., il m’a raconté qu’il adorait cuisiner… et qu’il aimait les Corvette’s…, le tout jeune vieil homme de 65 ans m’a ensuite salué d’une révérence et a disparu, couvert de sueur après deux minutes douze secondes de ce live ininterrompu et azoté.
Mais au fond, tout ça n’a pas grande importance…, sauf que la valeur des Corvette’s C2 va monter… et ça m’arrange fichtrement bien…, car normallement ça va, ça vient dans les 60.000 euros pour les small-block et 80.000 pour les big-block, alors que dans peu de temps on va ré-atteindre respectivement les 100.000 et les 150.000 euros !
Ou est-il le temps béni des bons et des méchants…, celui où l’on pouvait désigner du doigt le salaud et célébrer le héros ?
Depuis la déliquescence de l’Empire Américain (l’assassinat de John F; Kennedy fut la partie visible du coup d’Etat qui a fait basculer le monde, l’air de rien), c’est le chaos…, cela a amené la disparition de l’Union Soviétique, ok…, mais ce ne fut qu’une fausse victoire, car tout le monde a commencé à jouer à contre-emploi : les bons se sont rapidement révèlés des crapules…, les mauvais sont encore plus épouvantables…, tel Georges Buch Jr et ses mensonges : l’Axe du mal : Moi le bon, Saddam Hussein, Ben Laden, Khameneï, les affreux sales et méchants…
Les attaques du 11 septembre 2001 semblaient beaucoup trop lui avoir été servies sur un plateau de cinéma par ses soi-disant ennemis, pour que ce soit honnète…, de ces faits, son Blockbuster s’est révélé un flop…, le temps du Western est maintenant révolu, John Wayne est mort, il n’y a plus de duel à OK Corral…
Sur les écrans d’aujourd’hui, il n’y a plus que des brutes et des truands, ce n’est plus le bon qui triomphe, c’est le plus tordu, le plus machiavélique, celui qui dans l’ombre tire les ficelles !
Après les Western la mode est aux montreurs de marionnettes, aux Rock-Stars droguées, imbibées d’alcool et de protoxyde d’azote…, aux docteurs Frankeinstein qui détruisent tout sur leur passage dans une odeur de laboratoire qui nous donne l’envie de nous enfuir en hurlant…
C’est comme ça que j’ai quitté la Rock-Star et sa Corvette à 3,200,000 dollars…, tous les genres finissent par lasser…, je viens d’écrire que tout cela allait faire monter les prix…, mais allez savoir que…, quand tout ce barnum ne fera de nouveau plus recette, on en reviendra aux comédies musicales, comme si soudain on en revenait de toutes ces bagnoles hors de prix, pour s’en tenir au basique, telle une vieille Cox ou une Jeep Wrangler de 25 ans, toute boueuse, sans crainte du vol, des coûts, des taxes et des gens…, en général (double sens)…
Il me reste quelques amis dans le monde des automobiles de collection, tous sont stupéfaits mais sont unanimes à dire : On ne demanderait pas mieux de vendre nos Corvette’s bien au delà des 200.000 euros, là maintenant, tout de suite, car, logiquement, après un tel barnum, tous les amateurs de Corvette’s, tous les spéculateurs… et du monde entier, devraient se mettre à pourchasser les Corvette’s C2, à téléphoner à tous les numéros de vente d’une Corvette C2… et faire le siège des marchands de voitures de collection qui ont une Corvette C2 en stock…, wait and see…, l’avenir le dira…, en attente faut remonter les prix…
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