Oui, j’adore les poncifs, les clichés et les photos (surtout les miennes), je livre à votre sagacité légendaire, le début de ma prose : “Dès mon entrée dans le bar, je l’ai remarquée, elle était élégante, elle portait un tailleur italien, des ballerines russes et un béret basque, je me suis assis à ses côtés… et…”…
Merde, c’est de la merde, ça fait trop roman de gare, c’est kitch et niais comme du Musso ou du Musset.
Je recommence : “Dès mon entrée dans le bar à putes, je restais pétrifié, elle portait un polo rouge vif qui m’excita tout de suite, elle était attablée devant un verre de Mojito et une coupelle remplie de rondelles de saucissons Corses, certes, elle avait pris quelques années, quelques kilos et quelques coups de pelle sur la courge…, la fesse un peu tombante elle avait l’air d’avoir ouvert plus de braguettes que de dictionnaires, mais quand même, je lui aurais bien ré-assaisonné la salade comme on dit…”…
Non, mais ça ne va pas non, là pour le coup je fais du sous Dard éthylique, du San Antonio façon Audiard…, même pas drôle en plus, franchouillard avec les tranches de sauciflard et vulgaire en prime…, on ne badine pas avec l’humour.
Bon, ça fait un bail que je planche sur cette intro, ça va bien finir par venir…, j’essaie encore un fois : “D’un coup d’épaule viril, je défonce la porte du garage de mon loft…, j’ai eu une journée de merde et je suis énervé…, deux grognasses (mes voisines) m’accompagnent pour un shot de photos semi-porno devant un Hot-Rod à-la-con que m’a confié un abruti pour que j’en fasse une chronique qui lui permettra de le vendre trois fois plus cher à des ahuris…”…
Putain…, le bonheur…, ben voilà, c’est sobre, c’est de la merde, mais c’est pis que réality-show (réalités chaudasses)…, je peux continuer :
D’un coup d’épaule viril, j’ai défoncé la porte du garage de mon loft…, j’avais eu une journée de merde et j’étais énervé…, deux grognasses (mes voisines) m’accompagnaient pour un shot de photos semi-porno devant un Hot-Rod à-la-con que m’avait confié un abruti pour que j’en fasse une chronique qui lui permettrait de le vendre trois fois plus cher à des ahuris…
Après en avoir causé à m’en saouler avec elles (mes voisines, qualifiées de grognasses dans l’intro ci-avant), j’étais sur une bonne rampe de lancement, en pré-pollutions nocturnes (j’ai mis cet exploit au pluriel pour entretenir l’illusion), dont l’importance ne t’échappe pas, mon Popu (je t’annonce même qu’une troisième éjaculation après une seconde plus lente à venir, me plongerait dans un effarement systémique systématique tant ce serait quasi miraculeux)…
Je n’avais plus qu’à mettre en scène-photos mes pensées lubriques… quand une sur-pensée occultant les autres est venue empêcher ce moment unique (beaucoup font brûler un cierge pour remercier la Sainte-Vierge et tous les seins du monde, leur taille en dit long sur l’espoir ou la réussite, quoique certains peu scrupuleux trouvent ainsi manière de faire croire aux Sainte-nitouches qu’ils pourraient combler leurs vœux)… retardant cet instant de communion éternelle avec le divin et les secrets de l’univers, de façon démoniaque…, comme la pipeuse surdouée s’interrompt de te lubrifier le sémaphore une fraction de seconde avant que tu ne lâches les amarres…
Ce diabolisme (ça n’était pas français avant aujourd’hui) stimule tout esprit naturellement pervers, en retardant la révélation de l’assouvissement du désir qu’il a de savoir quelle quantité va encore gicler ou si minablement le poireau va laisser échapper quelques gouttes.
Mais c’est une arme à double (voire à triple) tranchant, (on pourrait plutôt dire que c’est une arme à plusieurs coups…, car si l’image projetée dans le cortex déçoit les coucougnettes, (par exemple qu’il s’agit de ma crémière plutôt que de ma bouchère… ou de ma voisine de gauche alors que celle de droite réveille les morts)…. l’inconscient est alors conscient du subterfuge…, il est terriblement déçu et tu te sens enviandé…, dès lors, l’habileté du procédé, ce mouvement d’amorce d’une pompe qui manque d’air…, se retourne contre le pauvre auteur à la con qui passe pour une pomme, puis pour une poire…
Dans ces cas qui deviennent “plus souvent” que des nuits d’amours en partouzes avec les plus belles salopes du (bon) coin…, la seule solution est de vider la bouteille de rosé-pamplemousse et d’aller dormir en pensant à tout et n’importe quoi…, quoique…, un essai supplémentaire n’engage en rien…
Ces cons-fidences, te démontrent que ma non-profession est follement dangereuse…, les gens s’imaginent que je ne me fatigue pas…, que je suis cool et relax…, mes pieds dans des pantoufles à pompons,,, avec un bonnet de nuit pour garder mes idées bien au chaud… et que je n’ai qu’à laisser pisser ma machine à écrire (en réalité un clavier Hewlett-Packard sans fil) qui œuvre toute seule (à moins que ce ne soit Blacky qui est le véritable artiste créateur de mes mots en phrases)…
Fi !
Des niais !
Ceux-là n’ont rien compris à ma pathétique non-profession et je leur interdit de trop lire entre mes lignes pour qu’ils puissent pleinement se consacrer à l’étude de mes procédés.
Mais, basta (c’est en Corse)…, je sais que je t’emmerde déjà, ô taciturne internaute…, pour toi, la finalité prime tout…, à la rigueur, tu veux bien que je calce les dindes voisines héroïnes… à condition de te fournir tous les détails…, ton inculture est un bastion d’où je ne te délogerai jamais, mille hélas…, tu mourras la tête vide et les porteurs ne s’en apercevront même pas.
Amen.
Amène-toi, que je poursuive ce récit plein d’épastouillantes péripéties de merde…, je me demande où je vais chercher tout ça, comme ils me disent, les nœuds volants…
Le sommeil du juste, ça n’existe pas, d’ailleurs y a pas de justes… et pas de justice non plus.
On est des pauvres mecs pattouilleurs, aux prises avec d’autres pauvres mecs…, on passe son temps, les uns, les autres, à se faire du contrecarre, des croque-en-jambes, des coups fourrés…, on se délate, on se brime, on se tue à qui mieux mieux.
Par exemple, notre président, quand il décolle, il te bouffe l’oxygène pour plusieurs jours ; personne ne s’en soucie…, ses ouailles, kif, te pompent l’air d’une décade en trois répliques malséantes, en deux ragotages perfides… et on passe outre…, on rit chétif, on rit peureux pour se faire pardonner la saloperie qu’ils viennent de nous balancer plein cadre.
Qu’ils enculent si ça leur chante : un fion n’est qu’un fion, ça facilite le transit…, on devrait même apprendre aux administrés, les prémunir par des exercices appropriés…, qu’ils s’asseyent sur des bâtons d’agent, puis sur des battes de baise-bol pour se faire un pot d’échappement adapté aux circonstances ; sur des bittes d’amarrage une fois passés pros…, plus ils auront le rond confortable, au mieux ça se passera pour leur avenir, leur vécu.
On se laisse verger à tous les coins de rue, sous toutes les portes cochères, dans les antichambres, à la télé, à poil ou en tenue de gala…, mais t’inquiète pas, t’aurais tort…, faut jamais regimber des miches…, autrefois, on pouvait s’indigner, désormais c’est plus possible, plus permis…, la soumission pleine et entière.
Quéque chose me dit que ces lignes ne seront jamais publiées dans le Figaro…, y aura les fusées avant…, c’est du peu au jus, de l’imminent, ils s’en foutent, se rassurent de rien, mes petits frères bien-aimés…, ils veulent pas le savoir…, haussent leurs maigres épaules : Non, non, tout va bien.
Y a juste quelques voyous de trop, des molesteurs de petites gens sans importance, et puis hop, v’là les impôts de chiasse ; sinon, lèche-moi bien sous les burnes…, la paix des profondeurs, ils la possèdent.
Et puis un de ces petits matins de d’ici pas longtemps, tu vas voir ce badaboum, l’ami…, tchlac tchlac…, deux coups les gros…, on aura le Don des Cosaques…, les points stratégiques en semoule…, le président et sa clique feront chauffer leur bortsch sur la flamme sacrée… et mes petits potes, crédulés soudain, courront à toute pompe se faire inscrire à la permanence, avec effet rétroactif si possible, l’intention y étant depuis toujours, simplement ils avaient péché par négligence, faut comprendre !
Moi je les sais bien, mes très chers frères…, ce qu’ils disent, ce qu’ils font…, leur comportement en toutes circonstances pour s’arracher à la mémerde…, le brio qu’ils déploient.
Parfois, je les trouve admirables dans la veulerie, la sodomie processionnaire…, des maîtres, des ès, des fulgurants de la reconversion, Paris vaut bien une fesse !
J’aime pas tout ça…, j’attends une suite, tu piges ?
Normal…, même toi, si tu étais à ma place, tu te gafferais que l’historiette n’est pas terminée…, impossible !
Lorsque les premières lueurs de l’aurore filtrent entre les stores vénitiens, je me mets à en écraser pour tout de bon, rêves délicats à l’appui…, je me vois dans un grand jardin ensoleillé, plein de fleurs et de ramages d’oiseaux…, une belle jeune fille, style Ophélie, sort de derrière un temple d’amour, simplement vêtue de la rose qu’elle tient à la main, elle vient à moi, s’assoit sur mes genoux (qui prennent un “x” au pluriel), passe son bras parfumé à mon cou…, elle sent le bouquet d’aubépine…, la mienne frétille, d’abord comme un gardon, puis comme un brochet de trois livres…
La sonnerie du bigophone me fait déjanter…, je lumière pour regarder l’heure : 9 plombes…, tu parles d’une mayonnaise de dorme que je viens de me payer !
Mes grognasses de voisines sont parties, je vérifie mon appareil, l’est là, intact…, du coup je vérifie l’autre, nickel lui aussi… et par acquit d’inconscience je regarde ce que j’ai shoté en photos…, le panard total, une centaine de photos démentes…, me suffira de recadrer, de publier un texte-connerie pour habiller… et hop !
Comme la sonnerie continue de strider, je décroche…, une voix féminine me dit qu’on va me parler…, il se produit une légère série de clic clic clic, une transfuse de la nuit vachement branchée (à moins qu’on ait fait une vidange-graissage à son convertisseur) me demande si elle pourrait également poser “toute nue ou presque”, vu que c’est bien payé (en liquide)… Je lui dis d’attendre quelques jours que mes bourses se remplissent et que le pote des potes aux potes qui m’a confié son Black Rod Devil : “The All America Nightmare” pour photos, m’en dépose un autre, un tout blanc qui ensuite sera livré en Italie chez son nouveau proprio…, elle répond que c’est tout plaisir…, du coup je sens que ça repart…
@ Pluche sur la partie 2 sur 4…