Cela ne se sait que trop peu, mais “chroniquer” ne se fait pas à la va-vite, en traine savate, à la petite-semaine…, cela demande du travail, de l’abnégation, d’être besogneux, de posséder des mitaines, un masque de Zorro et, bien sûr, un solide réseau d’espions prêts à tout pour faire remonter les dernières frasques de “parfaits” inconnus (inconnues aussi)…
Comme le dit si justement un dicton : “Il ne faut jamais publier des brouillons inachevés, ça fait mauvais genre et ça encombre les rubriques”…
Pas d’excuses, faut rassembler ses souvenirs et publier dans la même journée, ce qui chez moi, est aussi rare qu’un estaminet au milieu du désert de Mojave (c’est aux USA pas en Afrique).
Longtemps je me suis levé débonnaire, croyant que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt…, prenez les éboueurs et vous constatez que c’est une connerie…, une méga-connerie…, dans mon cas, je vous transporte aux USA, ou tout le monde se lève tôt, à 5 heures… et à 6 heures dans le premier self autoroutier venu, c’est le stupide accident de queue.
Ne vous méprenez pas, rien de tendancieux, une bête queue d’attente…, en bon franchouillard, dans ces cas absurdes, je double les files… et il se fait qu’un certain matin, j’ai profité lâchement d’une plus vieille que moi, occupée avec son moufflet, pour commander un café avec déjeuner type local (saucisses, lard, haricots sauce tomate, big-potatoes)…, et, en repartant, je me suis mêlé d’un début d’accrochage entre la vieille au moufflet et deux “prima donna” bon chic et mauvais genre, que je ne connaissais ni des lèvres, ni des dents, et encore moins de vulve.
Les deux divas pas divines, voulaient en découdre… et sont venues l’apostropher jusqu’à sa table, voisine de la mienne…, la vieille peau avait sans doute pèté la pile de son sonotone, et n’a donc pas réagi aux insultes des deux impétrantes, pisses-vinaigre, empêcheuses de déjeuner en rond, affligées de l’entresol, tourmentées du bulbe, endeuillées du string.
J’aurais pu leur apprendre les bonnes lanières, leur dire que tous les dégouts sont dans la raclure, leur raconter deux tomes d’histoires de salopes avec ou sans gueules d’atmosphères, leur mettre les poings sur les fistules…, c’eut été beau, c’eut été érotique, c’eut été bien Français…
Mais que nenni, devant le regard acide de celle des deux qui était surement le résultat de l’accouplement d’un bull mastiff et d’une chimère blennorragique, une grognasse moustachue, distinguée comme une paire de couilles, rouge de trogne avec des dents à changement de vitesse…, je suis resté calme, zen comme une vache sacrée, je l’ai dédaignée, méprisée du regard et lui a fait comprendre qu’entre le superflu et l’œuvre de Dieu (sic !), je préférais continuer à tripatouiller dans mon assiette…
Toutefois…, remarquant qu’elle arborait un logo symbolisant un Hot-Rod conduit par une nanana sexy aux seins démesurés, j’ai engagé une conversation sur les Hot-Rods…
Elles se sont installées face à moi…, la “bull mastiff mêlée d’une chimère blennorragique” me disant que leurs Hot-Rods étaient garés dehors…
Voilà comment j’en suis arrivé à papoter de Hot-Rods avec deux Hot-Roddeuses… et pas comme d’hab qux “States” entouré de morues de comptoir…
J’ai le souvenir de quelques insultes, des propos étranges, des tâches de pif sur ma chemise, un jeu équivoque avec un canard en plastique et la désagréable impression d’avoir les cheveux qui poussent à l’envers lorsqu’elle m’a raconté qu’elle dirigeait une sorte de club féminin d’amatrices de Rods…, un truc bien sympa qui m’a fait saliver comme un Biafrais devant un grain de riz.
Dites-vous bien que rien n’est simple…., c’est comme une paella sans coquillage, c’est comme un gigot sans ail, un couscous sans merguez, un escroc sans rosette, quelque chose, qui forcement, déplaît à Dieu qui se trouve sur les dollars…, les feux de l’enfer, faut savoir suer comme un bœuf gros sel dans son bouillon de carotte pour réaliser un reportage qui sort de l’ordinaire, c’est de l’art, quand tu veux faire bâfrer, il faut défourailler sévère, sortir l’artillerie lourde, la grosse bertha, les canons de la Baronne qui a les dents du fond qui baignent et des retours d’haleine au Chorizo.
Un peu plus tard, pendant qu’elles sirotaient tranquillement un Shiraz 2006 de Greenock Creek, faisant preuve de traitrise et de félonie, j’ai ourdi un plan machiavélique pour réaliser un reportage exclusif sur ce club de Hot-Roddeuses…, quelle punition…, les félons, les félonnes même, savent tramer de vraies tactiques de killeur, des ruses de chacal, des manœuvres à la papy Bonington…, des vraies stratégies insubmersibles, des trucs qui font marcher sur l’eau…
Tout comme Hunter W.Thomson (le pape du Gonzo-journalisme) l’avait fait pour les Hells Angels…, j’ai donc passé un certain temps quoique incertain au sein de ce groupe de Hot-Roddeuses aux esprits libres et légèrement vêtues, en quête d’une utopie…
Ce que j’ai tiré de ce séjour, n’égale pas celles que j’ai tirées…, pas même de clichés idylliques de paysages naturels et de nananas toutes fraîches barbotant dans des eaux limpides et pures.
Le décor vous rappellera beaucoup l’émission TV “Occazzz”s à saisir”..., à ceci près que l’alcool y coule à profusion… ce qui m’a empêché de réussir à dresser un portrait psychologique de ces femelles en “mâles” d’aventures, préférant de surcroit rester vague quant à l’emplacement exact de l’endroit ou quasi tout s’est déroulé, que je tiens à protéger d’un éventuel afflux de visiteurs hédonistes qui viennent des parties septentrionales du globe et écument les quatre coins de la planète.
Les Hot-Roddeuses dont il est question dans cet article (et celui qui le suit) ont cumulé tatouages et piercings sur leur route, et je ne les jamais vues sobres, réussissant à créer une fête interminable et utopique dans un pays en décomposition (l’Amérique est une merde), cherchant le sens de la vie dans des jeux à boire…, en somme, une vie pas si différente d’une soirée en club permanente.
Rebecca m’a raconté sa drôle d’expérience dans ce paradis mécanique.
– Ce que j’ai constaté c’est que ton paradis est un enfer, où tu t’es enfermée dans une dynamique de groupe toxique…
– Je n’étais pas inquiète. J’ai rejoint ce groupe en janvier 2014 et je m’en souviens très bien. Tout les filles étaient bien habillées, la musique était de bon goût, c’était une vraie communauté alternative. Les filles présentes étaient vraiment excitantes. Pourtant, j’aurais dû me méfier des conséquences de la consommation excessive, même à l’époque, c’ était une expérimentation pour moi. Je voulais savoir si ce mode de vie était aussi insouciant qu’il n’y paraissait, plus le temps passait, plus j’avais du mal à garder mes distances.
– As-tu eu l’impression de vraiment faire partie du groupe à certains moments ?
– J’ai été immédiatement acceptée par le groupe, mais j’ai toujours gardé à l’esprit que j’étais là pour un projet photographique. D’un côté j’en faisais partie, de l’autre non. Au fil du temps, il est devenu vraiment difficile de garder mes distances et que j’avais très peu de contact avec mes amis, amies et ma famille. Nous cherchions des Hot-Roddeuses à qui nous pouvions faire confiance, ce qui a conduit à la sensation d’être des lionnes en cage. Les règles étaient établies directement avec les nouvelles arrivantes. L’appartenance et l’identité jouaient un rôle important. De même que la participation aux rituels alcooliques. Le sexe était omniprésent, alors même que beaucoup de filles avaient un partenaire mâle à la maison.
– OK, donc tu n’étais jamais vraiment sobre. Comment as-tu été capable de vivre des moments aussi fous ?
– Je voulais prendre part à tout ça. Au départ, j’étais vraiment motivée par ce projet, mais j’ai vite déchantée en voyant la routine s’installer et les crises de larmes se multiplier. Beaucoup de filles allaient de plus en plus mal et devenaient apathiques. En réalité, ce n’est pas si différent des clubs alternatifs où beaucoup de drogues circulent. Les filles ont fini par perdre la tête. Toutefois c’était incroyable, on aurait dit un pays imaginaire, pourtant, cette vie n’était pas aussi paradisiaque qu’elle n’y paraissait.
– Les Hot-Roddeuses avaient-elles la sensation d’avoir été “choisies” ? En particulier toi ?
– Tout le monde était dans un état second et tenait des discours type : “Nous sommes des filles incroyables qui allons vivre de folles expériences dans des endroits magiques, et ça n’arrivera qu’une seule fois dans notre vie”. Certaines pensaient s’être éloignées définitivement des gens “normaux”.
– D’un côté, je peux le comprendre, étant donné que de véritables relations humaines se créent en dépit de tous ces excès.
– Mais ce n’est pas la réalité, les relations humaines n’étaient que des orgies entre filles, parfois avec quelques mecs et on doit reprendre le cours de la vie à un moment donné. Les filles fuyaient des problèmes qui ne faisaient qu’empirer. Beaucoup se prostituaient pour gagner un peu d’argent, puis revenaient. Mais quand elles partaient , la réalité les rattrapait de façon brutale. Néanmoins, la plupart des filles que j’ai revues ont en quelque sorte réussi leur retour à la normale, sauf que les Hot-Rods sont restés au sein et au nom de la communauté, ce sont donc les cheffes de ce gang qui ont profité de tout. Finalement nous n’étions que des poules…
– Des poules ?
– Oui, on s’est fait plumer…
– Je me demande pourquoi tenter de créer des utopies ?
– C’était une religion pour moi. Je pensais que c’était un moyen de vivre. J’aimais les Hot-Rods et je ne voulais pas que ce ne soit qu’une histoire de mecs… Il n’y avait aucune raison que le Hot-Rodding ne soit pas également une histoire de filles qui aiment la mécanique. Je suis plus sceptique à présent. J’ai compris l’importance d’avoir un chez-soi et des racines. Aujourd’hui, je cherche à avoir des échanges sexuels avec des hommes, pas qu’avec des femmes. Je veux sortir de ma bulle. Ce club de Hot-Roddeuses était est une bulle. Tout divertissement sexuel était le bienvenu ; tout questionnement était rejeté.
– C’est incroyable à quel point certaines personnes peuvent avoir une vision naïve de la vie.
– Mes amies, disaient que c’était la meilleure expérience de leur vie, alors qu’elles finissaient par vomir.
– Quelle a été ta plus belle expérience ?
– Malgré certains aspects négatifs, j’y repense avec affection. Je me concentre sur les bons moments, sur la dynamique de groupe, sur les moments sexuels vraiment profonds… sur le sens de la vie. Dans ces moments-là, tout le monde se sentait sur la même longueur d’onde, j’en garde quelques bons souvenirs.
– Tu as un souvenir en particulier ?
– Alors que le soleil se levait, j’ai entendu un gros moteur retentir, c’était Vanessa, ma meilleure amie qui faisait chauffer son moulin, c’était comme un réveil-matin…, tandis que les restes de mon ivresse nocturne palpitaient toujours en moi, je me suis sentie incroyablement détendue, comme si j’avais enfin compris le sens de la vie et que tous mes troubles et mes problèmes s’étaient évaporés. Cet instant de zénitude a brutalement pris fin lorsque deux filles sont passées devant moi, l’une avec ses cheveux bleus et sa tenue d’inspiration cyberpunk, semblait tout droit sortie d’une autre planète, elle m’a direct touchée ou il fallait…, elle m’a baisée avec sa copine…, je me suis contentée de rire, puis je me suis endormie. Le lendemain, je me suis retrouvée quelque peu désorientée…elles m’avaient attachées et toutes les filles m’étaient passées dessus, quelques mecs aussi… je me suis rendue compte que j’était vraiment une poule… et qu’il fallait que je me barre le plus loin possible de cet endroit de merde. Au bout d’une semaine et demie dans ce prétendu bout de paradis, j’ai donc pété un plomb.
– Je garde l’image des poules plumées…
Voici ma conclusion philosophique :
La poule est un animal éminemment sympathique et jovial, qui a inspiré les plus grands, Henri IV, Poulidor, Nicolas Poussin et Mickael Vandeta…, la poule est un animal qu’on a longtemps pris pour une buse, pourtant, la poule est à l’origine de plusieurs questions existentielles et fondamentales qui n’ont pas encore trouvé de réponses satisfaisante ;
Est-ce l’œuf ou la poule qui a découvert le théorème de Pythagore?
Mais de quel œuf parle-t-on…, d’un œuf pondu par une poule, ou d’un œuf qui donne naissance à une poule ?
Un kilo de plume de poule est t-il plus lourd qu’un kilo de poule aux œufs d’or ?
Pourquoi l’œuf à la coque est t-il meilleur qu’un œuf en gelée ?
Combien d’œufs peut-on gober avant de vomir ?
Pourquoi les coqs n’ont pas de main ?
Ca roule, ma poule ?
Quand les poules auront-elles des dents ?
Combien de poules peut-on insulter avant qu’Yves Lecoq ne réagisse ?
Peut-on faire une omelette sans casser des œufs et si non, combien ? La poule est donc le catalyseur de la philosophie moderne, sans la poule, BHL ne serait qu’une chemise blanche, rien de plus !
Quelle soit de luxe ou de classement, la poule mérite le respect…, notez bien que si le coq possède une crête rouge, le poulet est souvent coiffé d’un képi bleu…, cependant, s’il est facile de se taper une poule, se taper un poulet est généralement plus difficile !
Comme le poulet et la poule, le coq peut se cuisiner aux ricots, le fameux Coq aux ricots et le Coq Ovin est pas mal aussi…, alors, quand j’ai pu goûter quelques poules, j’ai répondu que oui, ok, banco, pourquoi pas, car j’en suis friand, avec quelques morilles, mijotées à feu doux pendant un certain temps et servies avec des nouilles… ou autre chose, démerdez-vous, c’est pas un blog de cuisine ici…
@ Pluche sur la dernière partie ( 4 sur 4)…