2017 Vanda Dendrobium…
« Passer de l’impossible à d’infinies possibilités »…
La traduction du slogan que Vanda affiche sur la page d’accueil de son site Internet donne le ton et ne verse pas franchement dans la modestie…
Cette firme singapourienne entend marquer les esprits avec une hypercar électrique dotée de performances de rêve et baptisée Dendrobium…
Jusqu’à présent, la société Vanda Electrics était surtout spécialisée dans la production de trottinettes et de petits camions électriques…, mais depuis mars 2017, elle s’est lancée publiquement avec un stand au salon de l’auto de Genève 2017 sur le segment des supercars écologiques avec sa Dendrobium.
Développée en partenariat avec Williams Advanced Engineering, la Dendrobium prétend à des performances exceptionnelles (waouwww !)…
En effet, elle pourrait développer près de 1.500 chevaux, abattre le 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes pour flirter avec les 400 km/h…
De plus, il se murmure qu’elle serait capable de parcourir jusqu’à 400 km en une seule charge !
Rassurez vous…, comme beaucoup de supercars électriques actuelles, la Dendrobium n’est qu’une show-car au style spectaculaire.
Nous sommes des enfants… nos jouets changent simplement de prix…
Mais quand même, il faudrait ralentir… et en vitesse encore…, reprendre des habitudes d’ombres et de regards plus loin…, laisser nos mains dans les poches ou posées sur la table, bien en évidence à ne rien faire.
Essayer de se souvenir, c’est facile…., en regardant un arbre dodeliné de vent, en s’imprégnant du luisant des pavés ou en écoutant le chant des oiseaux…
On prend ça comme un bout de laine qu’on tire à soi…, la pelote vient…, c’est un déluge de vents froids, tièdes, chauds…, taquins, agaçants…, que sais-je, une pelote entière de vents gardés au creux de soi…
C’est le vent des vacances, c’est le vent des départs à l’école quand le corps n’est qu’une allumette, celui qui se joue des oiseaux et de la pluie, c’est le vent qui apporte les joies ou emporte les souvenirs.
Pareil pour la pluie, toutes les pluies…, pareil pour les oiseaux, tous nos oiseaux auxquels on peut ajouter les oiseaux des livres, les oiseaux du cinéma, de la danse, les oiseaux joués à la flute, au piano…
Inventer des oiseaux…, les peindre…. ou ne rien en faire… si ce n’est rêver d’en être un…, froisser le vent de ses ailes…, zigzaguer dans la pluie…, se rappeler les philosophes des oiseaux, leurs citations précises et faire des liens avec les mécaniciens des oiseaux, les décorateurs des oiseaux, les ingénieurs…
A penser…, en relevant ma bonne vieille tête…, pensante tête…, en face de moi, il y avait une femme, presqu’austère, qui souriait…
Je lui ai dit : “Vos oiseaux, à vous…, me les donnez-vous, et leurs couleurs avec ?”…
Elle m’a regardé bête et j’ai envahi son espace qui n’était qu’un stand de foire d’autos
“Ca ira lentement…”, que je lui ai dit…, “croyez-moi, détendez-vous, ce sera au-dedans des têtes…, la votre, la mienne, les gens du dehors n’entendront rien, ne verront qu’un homme et une femme qui papotent…, pendant ce temps-là, au fond des sacs “à dames”, ou des poches “à messieurs”, inertes de leur seule utilité de simplificateurs, dorment les téléphones portables”…
– Que voulez-vous ?
– Parlez-moi de l’étrangeté exposée… Il en va des demandes comme des questions qu’on aimerait n’avoir pas à poser : on attire à soi des réalisations laborieuses et bancales, des réponses incertaines car hors du temps… et puis souvent cette mauvaise grâce de l’artiste qui, parce qu’il aime perfidement soumettre le monde à son pas, ne livre que de l’ancien, du mâché, du livrable et pas de l’inédit. Mais vous…, votre voiture, c’est créatif… C’est comme un oiseau.. Dites-moi tout… et en finale, vous répondrez à cette question : Vos oiseaux, à vous…, me les donnez-vous, et leurs couleurs avec ?”…
Larissa Tan, présidente de Vanda Electrics, m’a alors personnellement présenté “sa chose”, mais elle ne m’a pas parlé d’oiseaux, ni de couleurs…
– La poupe pointue à son extrémité est séparée des ailes par les suspensions à double triangulation comme sur les monoplaces ou les prototypes des 24 Heures du Mans…, la cellule centrale plus importante permet toutefois d’accueillir deux personnes dans une cellule en carbone…
– A mon avis, après m’être inséré dans “le bolide”, je remarque que les deux téméraires qui peuvent s’y installer sont confinés dans un œuf-coque en carbone…
– Les deux occupants profitent d’une atmosphère rappelant celle de la course, avec un siège rouge pour le conducteur et noir pour le passager, tous deux installés au plus près du sol, l’instrumentation étant constituée de petits écrans digitaux…
– La conduite doit générer un stress semblable au mal des profondeurs abyssales coincé dans un bathyscaphe…, le nom du “bolide” est-il inspiré par le stress généré par le dendrobium, sans nul doute une dégénérescence hyperbolique qui atteint les sujets sensibles au sub-space ? Non ? C’est quasiment mystique…
– Que voulez-vous dire ? Que voulez-vous me dire ? Quelle est votre question ?
– Je pense que votre “Dendrobium” est issu d’un cerveau mystique… Le mystique, c’est celui qui est en crue, qui est plein de lui-même et, en ce sens, souverain. Je ne crois pas qu’il y ait des mystiques tristes, il ne peut pas y avoir de mystiques tristes. Le mystique est un être d’appétit.
– Personne n’a jamais osé me parler de la sorte, vous êtes irrespectueux…
– On me trouve rustre, souvent gauche et carrément irrévérencieux. Face à ces avalanches de croyances, je reste muet, je ne sais quoi dire d’autre que “oui, oui”, j’acquiesce, je ponctue les logorrhées de “ça c’est sûr” réguliers et quand on me demande mon avis je dis que je n’en ai pas, pas le moindre. A partir d’un certain degré d’ennui on devrait pouvoir faire fi des politesses et des ronds de jambe, tout envoyer promener, couper les sifflets et la chique. Au lieu de quoi, polis, patients, rongeurs de freins on écoute les pompeux et ou pompeuses s’enfoncer dans leur propre torpeur, suivre le fil dans des labyrinthes dont ils sont les proies sur plan, les pénétrés, les éloquents, les socialistes, les végétariens, les connards de droite, les écolos et les artistes, les chrétiens, les bouddhistes, les boursicoteurs et les analystes, les enlumineurs et les peintres sur soie, les fumeurs de joint et ceux qui ne boivent pas, tous ces emmerdeurs sociaux-convaincus en train de se débattre à même leur détresse, mais bien au chaud ET dans l’ordre de la bande, et il faut que ça fuse ! Il faut qu’ils éclaboussent !
– Euh…. Bon… Que dire ? Bien… Dendrobium, en réalité… c’est le nom d’une espèce d’orchidée répandue en Asie et en Australie…
– Vous m’en direz tant…, “le bolide” a donc ainsi été nommé en hommage à une fleur fragile ?
– Oui, inspiré par la nature et enraciné dans la technologie !
– Pour le moment, votre supercar reste encore mystérieuse sur bien des aspects, en particulier concernant ses détails techniques et son design.
– Notre société singapourienne profite du salon de Genève pour prendre la température. Si tout va bien, ce concept devrait déboucher sur un modèle produit en une petite série de vingt à trente exemplaires d’ici à 2020. Nous sommes associés à cet effet avec certains partenaires prestigieux comme Williams Engineering. La voiture sera proposée aux alentours de 2 millions d’euros.
– Vous m’en direz tant (bis) ! Jardiland propose dendrobium, cambria, cymbidium et autres orchidées à des prix bien moindres, des orchidées fleuries destinées aux collectionneurs plus expérimentés. Ces plantes présentent parfois des fleurs de petites tailles, dans un sens moins “décoratives” qu’un phalaenopsis hybride…, de taille réduite ou de culture plus délicate. Ces orchidées fleuries pour collectionneurs avertis réclament un peu plus d’expérience, de doigté et d’attentions que d’autres orchidées mais ne sont en aucun cas incultivables, comme votre “bolide” !
– Mais…, le salon de l’auto de Genève, c’est…
– J’exècre assez déambuler sur les champs de ruines, sur les morts, tandis que ces morts, par croyance, sont persuadés d’être rois parmi les rois.
– Williams Engineering célèbre constructeur de Formule 1 nous a proposé son savoir-faire en matière de technologie électrique pour des véhicules hautes performances. Les batteries qui équipent pour le moment notre prototype sont d’ailleurs celles que Williams fournit aux concurrents du championnat de Formule E. Le modèle définitif va bien évidemment évoluer.
– Je voudrais en savoir plus sur les données techniques de ce véhicule…
– Il disposera de quatre moteurs électriques, deux à l’avant et deux à l’arrière. Dans les roues !
– Extraordinaire et passionnant. Permettez que je pousse la discussion plus avant en généralités…
– Euhhh ! Oui…
– Les lignes lunatiques du scooter électrique de la Vanda Electrics Motochimp ressemblent un peu à une esquisse de dessin animé.
– Et ce n’est effectivement pas trop loin de la vérité. Lancé en novembre 2016, ce véhicule a été conçu au départ d’un dessin réalisé par ma fille de 11 ans. Elle est très douée dans l’art et de design, et elle a fait un croquis qui était tout à fait génial, que j’ai décidé de développer. Je crois que l’inspiration vient de partout, c’est pourquoi je ne cherche pas des gens qu’à partir de l’industrie automobile. Des gens d’horizons différents peuvent apporter quelque chose de différent à la table.
– C’est d’autant mieux que c’est comme votre fille…, mais bon… Vous concernant, vous avez réalisé vos études au Royaume-Uni durant votre adolescente…, c’est bien ça ? Je l’ai lu quelque-part…
– Oui… Puis je suis retournée à Singapour après avoir obtenu un diplôme de maîtrise en gestion financière et j’ai commencé ma carrière dans le secteur bancaire, avant de passer dans divers rôles de marketing. Avant de devenir Présidente Directrice Générale de Vanda , j’étais à la tête du marketing chez Wong Fong Industries, une société de homegrown qui conçoit des produits et services pour les industries de la construction et de la logistique. C’est chez Wong Fong que j’ai considéré les véhicules électriques comme une tendance pour laquelle il fallait garder un œil attentif. Vanda Electrics est né quand Wong Fong a accepté mon idée de créer une société spécialisée dans la mobilité électrique.
– Une plaie que la spécialisation. Moi, j’ai fait tous les métiers. Mon plan de carrière, ce fut comme mes lectures, c’est comme les voyages, comme les études, il faut que ça prenne toutes les couleurs et toutes les formes, sans objectif d’accumulation. Toutefois, à la différence des intellectuels, il n’est pas question de tout savoir mais de tout oublier, d’écorcher le fameux carcan normatif structurant qui fait de moi un être présupposé social…
– C’était un grand défi que de commencer quelque chose de rien, de venir avec une vision et ensuite de tout mettre en développement. Nous allons voir beaucoup de mouvement d’affaires dans les véhicules électriques. Ce qui est intéressant, c’est d’être là quand quelque chose commence. Outre le scooter Motochimp, la société va également déployer un système électrique personnalisable en charge rapide et des camions utilitaires électriques disposant d’un système de charge rapide avec des batteries modulaires. L’effort médiatique est basé sur la Dendrobium.
– La Dendrobium, nommée d’après une orchidée de Singapour, est donc un projet phare dont le but est d’aider les Vanda Electrics à acquérir une reconnaissance internationale ?
– Nous disposons de connaissances internes et avons nos propres chaînes de montage pour nos véhicules. Ceux et celles qui construisent nos véhicules sont la nouvelle génération, ils ne sont pas issus du monde de l’automobile.
– En discutant avec vous, j’avais Jean-Paul Sartre en tête…, le paradoxe du garçon de café, alors j’y suis allé avec vous rien que pour des extras…, me disant qu’on verrait bien…, j’avais pour schèmes la dictature du prolétariat ou encore la condition des cadres moyens…, vous m’avez répondue en femme d’affaires…, alors faites place, montrez-moi, et voyez-vous ?
– Mais…
– Oui, n’en dites pas plus… Après j’en sais beaucoup moins long qu’avant, et j’en suppose beaucoup plus…, il me semble sans me vanter qu’il s’agit du meilleur moyen de progresser en probité, les questions valant toujours cent fois le pesant des réponses.
– Mais…
– Ce qui frappe d’abord, c’est ce point resserré que fait votre œil droit autour de quoi se figent mille volants flottants, autant de formes souples et que je suis seul à voir. L’on vous pourrait croire douce ou bien évanescente, peut-être même distraite. L’on pourrait se laisser aller à se déclarer indispensablement scient, très maître, accroire vous servir comme une source unique de laquelle vous tireriez l’essentiel et le tout, se proclamer en somme : héros, amant, Monsieur-l’homme. Mais vous êtes, et s’il fallait qualifier cela, je dirais : dénouée… Ce peut sembler étrange au regard de votre relatif peu de printemps, pourtant : ni professeur, ni savante, ni doctoresse, vous êtes vendeuse… Allons, j’abrège, l’autorité prend cent noms laids que je m’efforce d’oublier qui n’ont raison de votre fronde, moins de vos griffes encore. Dénouée…, cela dit libre, vos cheveux, vos seins (que j’aime), vos épaules, ce que vous dites, vos élans de fièvre, votre bouche mouillée de rouge, vos ruades, les lignes têtues que rarement vous égrenez, votre manière très sûre d’empoigner ce que vous désirez et d’écarter le reste…, tout cela traduit plutôt clairement qu’il est moins incertain de vous combler que de promettre. Dénouée…, cela dit, au fond…, une chute c’est jaillir encore. Désespérer c’est sourire de force… et puis sourire vraiment… et puis rire aux éclats. Rien n’est grave. Tout l’est. L’on ne vous amarre pas. Dénouée…, c’est l’arrogance aussi. Nul chez vous ne plie, ne rompt, vous êtes de cape, d’attaque, d’estoc, le sot qui vous affronte n’a qu’insuffisamment bûché son Cervantès.
– Mais…
– De votre corps j’aime tout : la peau, les fesses (terriblement), les mains, l’odeur (plurielle), la gorge, vos conduites alanguies, paresseuses ou pleines d’obéissance, les seins (déshonnêtement), la bouche, les traits et les mimiques, les gestes…, vous regarder effrontément ou bien sous cape, vous étourdir de mon poids. Vous, votre corps : vous méritez bien de gémir.
– Mais…
– Stoppons là l’entreprise, vous ne vous décrivez pas. J’aime assez votre voiture, voilà tout… et vous aussi. C’est immense et c’est triste. Immense, vous en êtes d’accord, mais triste vous ne l’entendez pas tandis que, secrètement, comme un blâme cruel, me reviennent ces mots venus d’une chanson de Reggiani et qui tirent mes larmes : “Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire, elle au printemps lui en hiver…, un autre que moi demain t’emmènera à Saint Germain prendre le premier café crème… Il suffisait de presque rien, peut être 10 années de moins pour que je dise : lalala…” !
– Mais vous alors, quel culot. Qui êtes-vous… Restez-là, ne bougez pas…
– Inventer des oiseaux…, pas des autos…, les peindre…. ou ne rien en faire… si ce n’est rêver d’en être un…, froisser le vent de ses ailes…, zigzaguer dans la pluie…, se rappeler les philosophes des oiseaux, leurs citations précises et faire des liens avec les mécaniciens des oiseaux, les décorateurs des oiseaux, les ingénieurs… Vos oiseaux, à vous… me les donnez-vous, et leurs couleurs avec ?…
– Allo, la sécurité…, oui, il y a ici un étrange journaliste… il faudrait que… Attendez… Ah ! Il a disparu…
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