Pick-up : Mercedes X, Nissan Navara, Renault Alaskan : Les frères ennemis…
Par Marcel PIROTTE
Quelques chiffres parlent et valent parfois nettement mieux qu’un très long discours.
En 2017, on a vendu sur notre planète quelque 82 millions de voitures neuves, incluant les vans et autres pick-up, ces derniers ne représentent qu’une grosse goutte d’eau dans cet océan, quelques 5 millions d’unités, soit le tiers des véhicules utilitaires.
L’Amérique du Nord (USA, Canada et Mexique) s’octroie la plus grosse part du gâteau, 2,5 millions d’exemplaires de ces pick-up du format XXL, les light trucks ou camions légers, comme on les appelle là-bas, fournis par Ford avec le F-150 indétrônable, (c’était le véhicule le mieux vendu en 2017 dans le monde selon le bureau d’expertise automobile réputé, JATO Dynamics avec plus d’un million d’unités, 1.073.000 précisément), le Chevrolet Silverado (660.000 exemplaires), ainsi que le Dodge RAM (615.000 versions), sans oublier quelques gros V8 nippons proposés par Toyota et Nissan.
En Europe, on devrait vendre cette année un peu plus de 200.000 unités de ces véhicules d’un format nettement inférieur, les «Mid Size» avec une benne d’une tonne de charge, 20.000 de ces pick-up ayant été vendus en France l’an dernier.
Sur d’autres marchés, Australie, Afrique du sud ainsi qu’en Thaïlande, ces pick-up figurent aussi parmi les modèles les plus vendus.
Demain, ils vont lorgner en direction des nombreux marchés de l’Amérique du sud et surtout reconquérir l’Afrique où à la belle époque (mais déjà très lointaine), c’étaient les «Pigeot pick-up» qui régnaient en maître.
On s’en serait un peu doutés, le pick-up est bel et bien une invention américaine des années vingt, il y a donc un siècle de cela.
En fait, ce véhicule bien dans la tradition US, est le nouveau concept des diligences inventées par ces Américains qui voulaient se déplacer de long en large sur ce vaste Continent.
Les V6 ainsi que les V8 ont remplacé les chevaux de trait, ces blocs essence très puissants boivent aussi nettement plus, entre 15 et 25 l/100 km et de plus font aussi exploser les rejets de CO2, un sujet dont le nouveau locataire de la maison blanche «n’en a rien à cirer», au contraire, il veut encore assouplir les normes de pollution pour l’automobile !
D’autant que ces light trucks ne semblent pas se convertir à brève échéance au diesel, encore moins en version hybride !
Pas étonnant dès lors que ces gros pick-up américains de près de 6 m de long, ne rencontrent pas un très grand succès sur notre Continent et ce malgré tous les efforts de certains importateurs parallèles.
Ces mini camions consomment en effet beaucoup trop, une seule solution les adapter au LPG ou bien au gaz naturel… et de plus, leurs dimensions ne conviennent pas du tout à nos routes ainsi qu’à notre environnement.
Ne parlons pas non plus de leur présence en ville, un véritable non sens !
Et pourtant, ils ne sont pas chers, comptez aux States l’équivalent de 40.000 € pour un gros pick-up V8, c’est tentant mais lorsque ce même véhicule va traverser l’Atlantique pour être vendu en Europe, la facture grimpe alors à plus de 70.000 €…, soit pratiquement le double, certains importateurs s’en mettent vraiment plein les poches !
A leur avantage, ces gros pick-up US bénéficient tout comme leurs semblables même à double cabine d’une fiscalité douce, ils sont en effet toujours considérés comme des utilitaires légers, pas de malus, pas de taxe de mise en circulation (TMC) en Belgique mais une taxe de roulage annuelle de quelque 150 € et de plus les sociétés, indépendants ou artisans qui représentent la toute grande majorité des utilisateurs (certaines familles de baroudeurs en ont fait pourtant leur cheval de trait favori) peuvent déduire jusqu’à 100 % de la TVA.
Pourvu que ça dure …
On l’aura compris, le pick-up tout comme les SUV et autres crossovers est dans l’air du temps.
D’ici 2025, les ventes de ces véhicules de travail et de loisirs, les «Mid Size» d’une tonne de charge spécialement conçus pour les clients européens et ceux d’autres pays à l’exception de l’Amérique du Nord, devraient fameusement progresser et représenter quelque deux millions de ventes par an.
D’autant que de nouveaux arrivants, Renault, Mercedes, PSA, Fiat, Dacia… ne sont pas là pour faire de la figuration mais bien pour «booster» une offre de mieux en mieux fournie.
Aujourd’hui, les fabricants asiatiques, Nissan, Toyota, Mitsubishi, Isuzu, SsangYong dont les véhicules sont pratiquement tous assemblés en Thaïlande occupent sérieusement le terrain, mais d’autres constructeurs veulent aussi s’imposer comme le Ford Ranger (et son cousin Mazda BT50), leader des ventes en Europe (assemblé aux States ainsi qu’en Afrique du sud), ainsi que le VW Amarok, initialement fabriqué en Argentine mais également depuis peu en Allemagne. Bref, ça bouge et c’est loin d’être fini…
Oubliez dès lors tout ce qu’on vous a raconté à propos des anciens pick up, finis les engins de chantier, indestructibles, certes oui mais qui en voyaient de toutes les couleurs !
Un certain Toyota Hilux utilisé lors de l’émission culte anglaise Top Gear en est la preuve vivante… et pourtant, il continue toujours à rouler !
En quelques années, ils sont devenus des véhicules polyvalents à l’extrême, confortables, remarquablement équipés et même silencieux.
La preuve avec le dernier Nissan Navara NP300 dévoilé début 2016, il remet véritablement les montres à l’heure.
C’est aussi le chef de file d’un trio qui a donné naissance à des cousins du style Mercedes X ou Renault Alaskan, ces trois véhicules étant assemblés pour l’Europe chez Nissan à Barcelone mais également au Mexique ainsi qu’en Argentine.
Facile dès lors de comprendre que Nissan, spécialiste depuis 80 ans du pick up avec un certain Datsun T 14 de 1935, se devait de frapper un grand coup, mais aussi de repartir d’une feuille blanche tout en gardant ses fondamentaux.
Fabriqué depuis près de 30 ans, le Navara a accumulé une belle expérience, mais cette quatrième génération réinvente littéralement le concept du pick-up qui devrait à la fois séduire les sociétés ainsi que les artisans, mais également les particuliers.
Car il s’agit toujours d’un véhicule utilitaire avec à la clef de nombreux avantages fiscaux, toujours bons à prendre.
Ce NP300 repose toujours sur un châssis en échelle mais abandonne enfin, sur la version quatre portes, ses lames à l’arrière au profit de ressorts hélicoïdaux et d’un guidage Multi Link à cinq bras du pont arrière toujours rigide, une suspension semi indépendante en quelque sorte.
Une belle avancée pour ce type de véhicule qui se permet dès lors d’être beaucoup plus confortable et d’éliminer ainsi les coups de raquette au passage de joints transversaux…, un progrès énorme.
Et ce n’est pas tout car ce pick up livrable sous trois formes de carrosseries, «châssis cab», «King cab» (2+2 places) ou double cabine quatre portes (4,5 places) est devenu encore plus imposant.
Culminant même à 5,33m de long en «double cab» avec une benne encore plus vaste (Lxl de respectivement 1,58 et 1,56 m) pouvant accueillir plus d’une tonne de charge, ce nouveau venu étant capable de tracter une remorque freinée de 3,5 tonnes.
Et pour faire tout cela, présence sous le capot d’un tout nouveau bloc diesel, le 4 cylindres 2,3 l dCi emprunté aux utilitaires Renault, livrant 160 ou 190 chevaux en double turbo tout en devenant nettement plus sobre (-24%) et en rejetant «moins de saloperies» dans l’atmosphère.
Livrable en propulsion ou quatre roues motrices avec un autobloquant central électronique (en option, blocage du pont arrière), le NP 300 se voit soit proposé en boîte manuelle 6 vitesses ou bien avec la solution automatique 7 rapports nettement plus agréable, épousant parfaitement ce bloc fort coupleux.
A conseiller fortement, surtout pour les adeptes d’une conduite coulée et pour les utilisateurs devant tracter une remorque.
A bord du «double cab», on se croirait en X-Trail, le terme «monter en voiture» n’est pas usurpé, merci à l’imposant marche pied.
La dotation, surtout en finition haute Tekna (à partir de 43.000 €, ajoutez-y 3.000 € pour une version super-équipée) n’a rien à envier aux SUV’S les plus huppés, la finition étant vraiment au top tout comme les sièges en cuir robustes et chauffants à commande électrique, confortables, conçus pour durer.
Côté équipements, rien que du haut de gamme : Grand écran tactile, GPS, caméras avec vue à 360°, l’idéal pour garer ce mastodonte, de très nombreuses aides à la conduite avec freinage automatique en descente «off road», régulateur de vitesse adaptatif, bref, la totale du moins pour un pick-up.
Avec en prime une banquette arrière plutôt confortable, nettement mieux dessinée que sur les modèles précédents mais quand même un peu trop verticale, pas l’idéal pour effectuer par exemple un Bruxelles-Nice.
En double cabine, ce pick-up joue la carte de la polyvalence à l’extrême, taillé pour les loisirs ou les vacances, tout en restant un bel outil de travail en semaine.
C’est cela qui fait tout son attrait, plusieurs véhicules en un seul.
A bord de la version dCi 190 avec 450 Nm de couple dès 1.500 tr/min, boîte automatique faisant bien son «job», et malgré un poids de plus de deux tonnes, ce modèle permet d’accomplir de longues étapes, consommant en moyenne quelque 11 l/100 km (réservoir de 80 litres) sans trop de fatigue à de bonnes allures : 130 à 140 km/h de croisière sur autoroute, de 0 à 100 km /h en moins de 11 s, ça ne chôme jamais.
Les suspensions sont aussi devenues beaucoup plus «soft», oubliées les trépidations de l’essieu arrière, le moteur s’avère nettement plus silencieux, plus discret également mais côté tenue de route et de cap, ça reste «un mini camion» à manier avec douceur, imposant certes oui, mais qui se comporte nettement mieux qu’auparavant, les progrès sont énormes.
Direction plus précise mais diamètre de braquage toujours important (plus de 13 m), il ne vire pas non plus comme une ballerine, on l’aura compris.
Et si l’on veut faire sortir des sentiers battus, jouer au baroudeur «off road», aucun problème, il suffit de sélectionner sur une molette au tableau de bord la transmission intégrale et au besoin les «rapports courts».
Sa garde au sol imposante, l’assistance au freinage en descente ou lors des démarrages en côte, ses gros pneus de 255/60 R18, permettent dès lors de franchir avec une aisance plutôt déconcertante tous les principaux obstacles : un «crapahuteur» né.
Et pour ceux qui souhaitent le personnaliser, Nissan propose une large gamme d’accessoires comme un hard top fort élégant pour la benne.
Dernière bonne nouvelle, ce nouveau NP 300 bénéficie désormais comme tous les utilitaires légers de Nissan d’une garantie de 5 ans ou de 160.000 km…, de quoi voyager l’esprit encore plus tranquille.
A noter que depuis deux ans, ce Navara a été fabriqué depuis l’usine de Barcelone à plus de 50.000 exemplaires afin d’être livré à des clients européens particulièrement satisfaits.
Au sein de l’alliance Renault-Nissan, il y a désormais deux pick-up presqu’identiques à quelques détails près.
Le Renault, frère jumeau de ce Nissan Navara porte un nom synonyme de grands espaces sauvages, Alaskan qui se réfère à l’extrémité nord du continent américain.
Du coup, il en profite également pour se doter de quatre niveaux d’équipements correspondant chaque fois aux 4 plus hauts sommets de la chaîne de montagnes d’Alaska : Hayes, Hunter, Foraker et Denali culminant à plus de 6.190 m, soit la version le plus complète, comparable à la finition de haut de gamme Tekna chez Nissan.
Ce Renault Alaskan est en fait une copie conforme de son homologue de Nissan : Conception identique au niveau de l’architecture et des suspensions, choix de moteurs diesel dCi de 160 ou 190 chevaux et de transmissions manuelle 6 ou automatique 7 rapports, Alaskan est par contre uniquement livrable en version double cabine 4/5 places, 4 portes de 5,4 m de long.
Visuellement, le pick-up français se distingue par une face avant retravaillée au niveau du capot, du bouclier, des phares et de la calandre alors que les ailes accueillent des badges indiquant la puissance du moteur, la partie arrière étant organisée de manière un rien différente tout comme le panneau de ridelle.
Pour le reste, c’est un peu «chou vert et vert chou», c’est du pareil au même, cette version française double cabine reprenant l’ADN du Navara.
Avec cette suspension arrière du style semi-indépendante abandonnant enfin des ressorts à lames qui gâchent un peu trop le confort de marche tout en rendant la conduite un peu plus sautillante, surtout à vide.
Présence également de très gros pneus de 255/60, des Continental Cross Contact montés sur des jantes alu de 18 pouces.
Un véhicule qui a de l’allure alors que la planche de bord est identique à celle du Navara, système multimédia compris, Renault faisant confiance au système NissanConnect et non à sa technologie R-Link, de quoi encore mieux réduire les coûts et de réaliser de belles économies d’échelle.
En version la plus huppée avec son bloc Renault quatre cylindres dCi issu de la gamme des utilitaires livrant 190 chevaux, accouplé à la boîte Nissan 7 rapports, pas étonnant dès lors que ce pick-up de 5,4 m de long, pesant un peu plus de 2100 kg, puisse «recopier» les chiffres de performances tout à fait convenables de son «copain nippon» : de l’ordre de 180 km/h en pointe (chiffre que je n’ai pas voulu mesurer) mais une accélération de 0 à 100 km/h en 11 s et surtout la possibilité sur autoroute de soutenir une vitesse de croisière assez élevée dans un silence de marche qui impose le respect, l’insonorisation ayant fait l’objet de toutes les attentions.
Tout comme d’ailleurs le confort des suspensions, surtout à l’arrière, finis enfin les «coups de raquette» toujours inhérents à certains pick-up dotés de ressorts à lames.
Ajoutez à cela une belle dotation de série en finition haut de gamme du moins pour un véhicule utilitaire, ce Renault Alaskan est aussi une offre à considérer dans ce segment, d’autant plus que lorsqu’on évoque le prix, ce ne sont pas quelques centaines d’euros qui vont faire la différence mais bien l’accueil réservé par le concessionnaire nippon ou français.
Dans ce dernier cas, la garantie peut aussi jouer un rôle, elle se veut un rien plus restreinte que sur le Navara, Alaskan prévoit 3 ans ou 100.000 km contre 5 ans ou 160.000 km chez Nissan.
Et tant qu’on y, notons que ce pick-up se montre un rien plus cher à équipement égal que ses congénères Ford, Toyota ou Mitsubishi et qu’à bord, la qualité de certains matériaux donne un peu l’impression de «bon marché».
Mais pour le reste, voilà un pick-up qui inspire confiance, capable d’emmener une charge de plus d’une tonne tout en tractant en même temps une remorque freinée de 3,5 tonnes.
Mais de préférence avec la boîte automatique d’origine 7 rapports d’origine Nissan qui s’en sort à merveille.
L’essayer en boite auto, c’est l’adopter !
Combien de fois faudra-t’il encore le répéter avant que les utilisateurs comprennent enfin tout l’intérêt de cette solution sans doute un rien plus chère mais tellement plus agréable à la conduite surtout en off-road et en tractant une lourde remorque.
Et si l’on s’occupait de notre troisième larron, le Mercedes X, n’y voyez rien de coquin dans cette appellation !
A certains lecteurs qui pourraient s’étonner que Mercedes se soit une nouvelle fois fendu d’une collaboration industrielle avec le groupe Renault-Nissan, rappelons que depuis pas mal d’années déjà, le constructeur allemand à l’étoile a signé de nombreux projets de collaboration avec cette fameuse alliance franco-nipponne : Renault fournit en effet à la firme à l’étoile de nombreux moteurs, 1,5 l diesel dCi pour la classe A et C et tout récemment le nouveau bloc essence 1,3 l turbo disponible en de multiples puissances de 115 à 160 chevaux sans oublier le moteur de la Smart électrique.
Faut-il aussi rappeler que l’utilitaire Mercedes Citan est directement issu du Renault Kangoo et que les cousines Renault Twingo et Smart ForFour partagent la même plate-forme ainsi que les moteurs et transmissions qui équipent également la Smart ForTwo.
Et ce n’est pas fini, de nombreux projets sont encore sur la table.
Pas étonnant dès lors que pour éviter des frais de recherche et de développement, Mercedes ait fait appel à l’expertise de l’alliance et de Nissan en particulier pour concevoir un tout nouveau pick-up qui manquait en fait au sein de la gamme à l’étoile.
Du coup, ce Mercedes X lui aussi uniquement livrable en double cabine 4/5 places reprend la technologie du Nissan Navara et de son frère jumeau français Renault Alaskan , à savoir la structure avec châssis en échelle et longerons, les blocs diesel Renault dCi 2,3 l livrant 160 chevaux ( 220d ) ou 190 chevaux sur la 250 d uniquement livrable en 4X4 enclenchable mais également avec la boîte Nissan automatique 7 rapports.
Sans oublier les liaisons au sol avec la suspension Multilink à l’arrière.
Mercedes tout en investissant près de 900 millions dans ce projet a cependant doté ce pick-up de quatre freins à disques, de voies élargies de 9 cm et d’une garde au sol abaissée de 2 cm.
En outre, toutes les pièces de carrosserie sont entièrement différentes de ces deux congénères, nouvelle calandre, ailes différentes tout comme la benne ainsi que le capot et les phares, bref, il fallait marquer la différence.
Et c’est encore plus flagrant à l’intérieur avec une toute nouvelle planche de bord bien dans la tradition Mercedes, son système multimédia Comand nettement plus onéreux sans oublier d’autres sièges plus moelleux, la banquette arrière étant toujours aussi verticale avec peu de dégagement pour les jambes mais l’insonorisation a été fameusement améliorée et renforcée par de multiples isolants, ce qui a fait grimper le poids de ce pick-up à plus de 2,2 tonnes…., soit plus de 100 kg de différence par rapport à ces «deux cousins».
En outre, Mercedes fait toujours payer au prix fort son équipement de série et surtout ses options.
A titre de comparaison et avec un équipement haut de gamme similaire au duo franco-japonais (quatre roues motrices, boîte auto, airco automatique, sièges en cuir chauffants, à réglages électriques à l’avant, système multimédia avec GPS, caméra de recul, autobloquant sur le pont arrière, gros pneus et jantes de 18 pouces et d’autres babioles…), ce Mercedes X 250 d 4Matic se voit facturé 60.000 €…, 13.000 de plus que Navara et Alaskan…, tout en proposant une garantie de trois ans ou 200.000 km, c’est moins que les 5 ans du Navara.
Cela vaut la peine d’y réfléchir à deux fois …
Et comment ça roule ?
N’attendez pas des miracles de la part de ce X 250 d, sans doute le plus confortable et le plus silencieux de sa catégorie mais à ranger également parmi les moins inconfortables des pick-up de son segment.
Avec 5,34 m de long, 1,92 m de large ainsi qu’un poids à vide de 2.234 kilos, ça reste un «mini camion» à déplacer, un peu moins performants ( 11,5 s pour passer de 0 à 100 km/h ) que ces «deux cousins» du fait de son poids supplémentaire, ça consomme également un peu plus de l’ordre de 12 l/100 km mais ce pick-up fabriqué en parallèle à l’usine Nissan de Barcelone, profite toujours d’une benne de 2,46 m2 et 1,17 m3 tout en étant capable de tracter une remorque ou plutôt un van de 3,5 tonnes, nous sommes chez Mercedes, pardi.
Sur route, les quatre disques ne font vraiment pas la différence au niveau du freinage, la direction hydraulique très démultipliée, 3,4 tours de volant demande une certaine gymnastique et de plus, le diamètre de braquage est celui d’un camion, plus de 13 m, ça ne vire pas non plus dans un mouchoir de poche.
Silence de marche au programme, aides à la conduite complétées par un dispositif d’arrêt d’urgence automatique et possibilité d’aller crapahuter en «off road» avec la transmission intégrale enclenchable à la demande avec rapports courts et freinage contrôlé en descente.
Rien de neuf dès lors par rapport à son donateur Navara avec en prime et l’on s’en serait un peu douté compte tenu du prix, une finition un peu plus soignée.
Avec des bases semblables mais déjà très solides, Mercedes n’a pas réussi à faire un pick-up différent…, mais bien à y apporter une sérieuse valeur ajoutée non sans augmenter sérieusement son prix, c’est de bonne guerre.
Au stade actuel, choisir entre ces trois pick-up est un exercice de haut vol.
En parlant prix et pour ceux qui regardent «à leur sous» et qui n’en ont rien à cirer du prestige, mais veulent un pick-up polyvalent, sûr et fiable, aucune hésitation possible, c’est le duo franco-nippon qui l’emporte avec un petit plus pour une garantie prolongée pour le Nissan Navara , premier de cordée faut-il le rappeler.
Si évidemment votre cœur ne bat que pour la marque à l’étoile, que vous avez besoin d’un pick-up un peu plus prestigieux et que vous êtes prêt à payer un sacré supplément, le Mercedes X 250 d vous tend les bras.
Mais on vous rétorquera toujours que ce n’est qu’un «clone» de cet autre duo, une affirmation que va vous démanger tous les jours.
Mais pour certains utilisateurs qui ne jurent que par l’image de marque, Mercedes a la parade…, dans les prochains mois, une version diesel V6 trois litres 350 d va venir s’inscrire au programme…, avec un moteur «maison», 258 chevaux et 550 Nm de couple, Stop and Start, une transmission intégrale permanente adaptative ainsi qu’une nouvelle boîte Mercedes 7 rapports avec palettes au volant, quatre modes de conduite, là au moins, ça fera la différence.
Enfin, entre gens de très bonne compagnie et surtout un pick-up «premium» capable de tenir la dragée haute au Ford Ranger 5 cylindres de 200 chevaux ainsi qu’au VW Amarok V6 TDI de 224 chevaux. A 70.000 € avec quelques options, il n’aura pas à rougir face aux V6 et V8 américains qui sans doute ne peuvent offrir une mécanique diesel aussi sophistiquée, fiable et propre au niveau des rejets.
N’en déplaise à tous ces détracteurs actuels du moteur «à gazole» qui n’a vraiment plus rien à voir avec ces «diesel» d’antan, pollueurs à l’extrême…
Marcel PIROTTE