Vintage… Old School Day…
Un samedi soir d’il y a quelques temps d’avril Tropézien, entre-amis-amies lors d’un barbecue autour de la piscine, nous devisions sur “quoi faire demain”… soit une balade en mer en Riva, soit rien faire autour et dans la piscine, soit aller s’encanailler “Vintage” dans un bourg pittoresque de l’arrière pays Varois ou était organisé un “Old-School-day-Vintage” à Solliès Pont… et quand j’ai dit que mon choix était de m’y rendre en grand équipage (sic !), l’infernal ado d’une de mes amies invitées s’est laissé aller à délirer grave pour montrer ‘qu’il en savait un bout”… tandis que tous les pique-assiettes invité(e)s me souhaitaient “Bonne chance et à plus tard”… Ouaisssssssss !!! Frédo, l’ado, est un crétin, il est nul, en plus il est con et porte un tatouage “Old-School” à l’américaine avec une pin-up des années 1950 sur l’épaule, associée à des références à l’univers de la mécanique (une clé à molette) sur son avant-bras… et le dessin, dans son dos, d’une Japonaise en habits traditionnels évoquant le voyage sexuel d’une petite lolita façon Manga (une autre de ses passions)…
– J’ai reçu un coup d’baffe dans y a quelques temps d’ici, quand j’ai découvert, le rap et l’boom bap, dans les danses, j’voulais ma place sur les planches, des verses wack dans ma chambre, j’kickais, jusqu’à temps qu’on voit mon cœur battre dans mes tempes, j’passais des heures à améliorer ma tech, tous les efforts et les textes, j’voulais voir des grades décorer mon chest…, dans les partys, j’mettais les bombes sur replay…, dans les headphones du deejay, c’était Zone Sinistrée, c’était avant les mp3, dans l’temps ou tout l’monde achetait les albums, ma mère qui stressait parce qu’elle avait peur qu’j’me brise le cou.., j’me cachais dans l’sous-sol, pour breaker, et ma sœur lui disait tout ! Ça fait juste une décennie, mais pour moi c’est le Old-School avant tout… Mes premières années dans le hiphop étaient trop smooth, jamais, j’aurais pensé qu’ce serait aussi fort dans 10 ans, c’était juste le début d’un amour qui est encore grandissant, même si le temps fuit, j’ai pas changé, j’suis un enfant grandissant !
– Wo ho ! Mec ! Cool, on reste les mêmes avec les années, non ?
– Ouais ! Le temps passe, les minutes s’entassent, mes 13 ans j’les vis encore. Au secondaire j’étais timide, y’avait des kids qui m’testaient, j’ai acquis leur respect en montrant qu’j’savais kick des versets, c’était les skaters et les fuckés, les preppies et les fresh.., les guerres de style, à chaque jour, entre les ennemis qui s’détestent.., toujours ready pour un texte, j’étais le first à m’dépêcher.., la cloche sonnait, on allait spit des verses à la récré.., les années de pratique, chaque jour on travaillait les tracks, y’avait plus de rimes que de notes de cours, dans mon cahier de maths, tous les week-ends, juste se faire du fun pour nous c’était sacré, chaque samedi on faisait la fête comme à la nouvelle année, pas d’cash pour un studio, on reckait sur un tape deck, les premiers instrues de Faze0ne, on répétait les mêmes textes, quand j’trouve la vie tough, j’pense à l’époque des jours à l’école !
– Old-School, quoi ?
– Ouais, mais j’reste le même, c’est pour pro-set, o-pee-chee, les cassettes, les vinyles, les playboys, les french-kiss, la gomme balloune, les ciné-parcs, les mauvais coups, le thrill d’avoir commis un acte qui est illégal, les étés longs, le Pepsi Crystal et les sacs de Lay’s, les casquettes Starters, les Mister freeze et les matchs de base !
– C’est l’innocence de la jeunesse, le fun…
– C’est les années qui ont forgé la personne que j’suis maintenant, j’suis Old-School en plein !
– Le style old-school a commencé dans les anciens clip de rap américain. Ce style consistait à mettre un jeans avec des chaussures bien “flash”, un t-shirt et de gros colliers. Le style Old-School est revenu à la mode durant l’été 2008… de là, ça a contaminé les fondus de bagnoles américaines… et les bikers ont suivi…
– Ouais, les ricaines mythiques, les Roadkills, les Customs, les Hot Rods, les Rat Rods, les Trucks Rods.
– A l’origine, le tatouage Old-School était le tatouage des bikers…
– Ahhh ! J’savais pas !
– Old School, ça se traduit par : Vieille école & la vieille école…, ça signifie technique ancienne, méthode démodée, manière traditionnelle de faire, style suranné, ancienne qualité, plus conservateur qu’innovant…
– Old School, c’est plus in et fun que Vintage…
– Oui, on aime les voitures Vintage malgré leurs défauts… c’est comme ça qu’on s’affiche Old-School… Une bagnole ou une bécane Old-School, ou Vintage, c’est comme les femmes d’un certain âge qui ont du charme avec leurs défauts, rides, nez de travers… que sais-je encore…, voyez Brigitte Macron en exemple, de plus c’est une ex-prof…, elle est donc Old-School…, et les voitures Vintage comme les vielles peaux ont aussi de gros défauts qu’on leur pardonne au final : elles surconsomment pour un max de sens, essence-auto ou pépèttes-femmes…, la finition, au sens large, incluant le confort, l’agrément de fonctionnement, on peut y placer une gradation des jouissances obtenues, mais c’est souvent aléatoire…, c’est de la conduite sans assistance, c’est donc relativement plus dangereux…, comme qui dirait, une surdose d’adrénaline… pour des cons-ommateurs en quête de réassurance ! Sans doute, parce qu’au XXIème siècle, les consommateurs sont en quête de réassurance et aiment retrouver des émotions qui ont fait leurs preuves !
– Bon, ben, cool pour demain, moi j’en ai rien à f… J’préfère la piscine !
Le dimanche du lendemain, Blacky et moi avons décidé sur le tard d’y aller voir quand-même…, revoir en fait…, comme l’année précédente…, c’est-à-dire que nous sommes partis vers midi… et en route, forcément, j’ai retourné dans ma tête tout ce qu’avait écrit Papacito, un blogueur, écrivain, vidéaste, et scénariste de bande dessinée français, auteur du célèbre blog FDP de la mode ET auteur avec Marsault de la bande dessinée éponyme parue aux éditions Ring en 2018. (“Carnets de guerre” son premier livre, est paru en octobre 2018).En route, en effet, je pense toujours à quantité de choses…, en ce cas, je me suis dit que j’allais peut-être, ou sans doute, tomber dans une VRAIE fête de village avec trois pelés et un tondu, venus en 203 Customizée “à-la-ferme”… accompagnés par deux loubards en mobylettes choppérizées !
Comme l’a écrit Papacito : “La fête de village, faut le savoir, c’est un peu comme si la civilisation avait besoin de chier et qu’elle le fasse à cette occasion précise…, une opportunité ponctuelle d’expulser de ses entrailles un méli-mélo infâme de tout ce qu’elle compte de triste , d’inabouti et d’archaïque dans une sorte de bouse récapitulative de 50 ans de drames français. La fête de village est quelque chose de gratuit et d’ouvert, tout le monde peut venir sans que le moindre videur ne fasse office de filtre pour éviter que les gitans ne rentrent dans un endroit public avec le fameux “kit soirée Jiménez : serpette-GHB”…, ou qu’une horde d’arabes de 15 ans essaie (tous) de niquer la même fillette en lui payant des whisky coca comme de vrais gentlemans alors que la gamine est en CE2. La fête de village c’est la liberté comme au moyen-âge ou au Mc Donald : style “Venez comme vous êtes”… c’est à dire déjà tous (et toutes) bourrés depuis la veille dès 14h… et mâles habillés ! La fête de village c’est le cocktail qu’on aime, les paysans racistes et violents, les arabes en bandes qui s’entrainent au jihad sur le stand de tir, les familles de gitans à la buvette, les handicapés en fauteuil roulant qui s’agitent sur du Patrick-Juvet prés de la disco-mobile, les rugbymans vicelards… et bien entendu, le régiment para du coin en pérm’ qui va évidemment s’en prendre au seul noir intégré du village, celui qui à l’accent du sud-ouest et qui met des pulls autour du cou… ou des t-shirts “pays basque libre”, même en mai, en Provence, avec 30° (dans son verre de vin en pack-carton bidouillé au Calva)”…
Du coup…, tout comme l’année précédente, j’ai presqu’eu envie de faire demi-tour, certain que j’allais re-découvrir un village un peu à l’ancienne, genre selon Papacito : “d’un coin de campagne ou t’as plus de racailles-rurales et de rixes à la chevrotine que dans n’importe quelle cité de France…, là ou le dimanche on vend des porcelets et des poules bien grasses, ou le maire à fait venir un infâme camion discothèque pour passer toujours le même répertoire avec le dernier Patrick-Sébastien…, le chiant “Lac du Connemara” de Sardou, toutes les merdes des années ’80, un peu de Kenji Girac… et trois ou quatre tubes de Goldmann pour les intellos du patelin”. Au plus je roulais vers mon destin, au plus j’imaginais (à nouveau) des horreurs : “une disco mobile, avec, pêle-mêle, des enfants obèses avec des shorts moulants qui déglutissent des sandwichs à la saucisse huile-mayonnaise…, des putes qui essaient d’imiter la mode d’il y à 5 ans en tentant un rapprochement vestimentaire à la Rihanna alors qu’on dirait qu’elles se sont déguisées en Larousso obèse pour aller tapiner sur le dance-floor”… et aussi quelques “salopes-cheveux-courts” de 45 ans qui zieutent tous les hommes susceptibles de leur filer un coup de rein pour leur faire oublier l’espace d’une étreinte (une levrette entre deux camions frites)…, la triste vie qu’elles mènent avec leur mari toujours entre une partie de boules-ricard et un visionnage dominical d’un match de rugby chiant quand il pleut” !
Blacky me regardait ahuri, il devait lire mes pensées car il s’est mis à hurler à la mort, je l’ai imité, ça l’a calmé…, moi aussi…, on a fait une pause pipi tout en réfléchissant au bien fondé de cette aventure… J’étais maintenant certain qu’à Solliès Pont, il devait y avoir pour de vrai ce que décrivait Papacito : “la mongolienne cagole de 200 kilos qui pense qu’elle doit tout ses succès sexuels à sa beauté phénoménale plus qu’au manque d’alternative et de choix…, sans oublier le Rugbyman de campagne lâche et pleutre la journée en solitaire, mais qui devient héroïquement violent en groupe en se battant à la loyale à 15 contre 2 en choisissant une cible frêle et inoffensive du genre : l’homosexuel traumatisé du village… sur lequel il va déchaîner tout ce qu’il ne déchaîne pas quand il croise un boxeur ou un lutteur de son poids quand il pèlerine jusqu’à la ville (Vidauban) pour aller prendre une branlée humiliante contre une équipe de citadins”.
J’étais désorienté, je risquais la mort et Blacky aussi, surtout que là ou j’allais, j’étais connu de l’année passée…, c’était la Provence profonde, pas loin du cercle polaire qui débute à Aix…, qu’il était possible que je reste bloqué dans une tempête de neige…, que de plus, la fête de village ça reste avant tout une sorte d’exposition spontanée de toutes les difformités physiques de l’être humain quand il reste trop longtemps loin d’un scanner ou d’une pharmacie…, bref de ce que nomme Papacito “les pièges à cons” et finalement j’y retournais, car il était possible que je m’étais trompé l’année dernière en me retrouvant dans une autre troisième dimension… Dans ma tête, j’entendais Papacito me dire : “Reviens, n’y va pas, tu va tomber sur des affreux, style le mec tout maigre avec des avant-bras de forgeron plus gros que ses biceps… et le vieux briscard de 90 piges fumeur de gitanes qui à un physique de gladiateur alors que le mec est censé vieillir et être mort depuis 50 ans…. et l’idiot du village, que sa pauvre mère à déguisé en bourgeois des années 90 pour camoufler la débordante maladie mentale qu’il dégage à chaque seconde d’activité physique ou d’interaction avec l’extérieur de son autisme (respirer et marcher)…, attifé d’un pantalon beige qui lui moule les couilles tellement qu’il l’a remonté… et de son petit polo rose saumon, le triso du village est une valeur sure de la fête de campagne…, une sorte de point d’orgue à ce bestiaire immonde qui quadrille les campagnes françaises comme pour bien trancher avec l’homosexualité moderne des villes…, la sodomie ou le néolithique, voilà l’alternative que te propose la France profonde si tu veux t’installer quelque part !”
J’étais de nouveau effondré…, Blacky qui comprend tout, gémissait, les yeux humides… et la voix de Papacito de continuer, espérant me convaincre de revenir vers la civilisation : “Niveau consommations ça se passe du coté de la buvette, tu pourras déguster une bière tiède parce que les fûts partent trop vite ou déglutir une excellente sangria préparée dans un ancien bidon d’huile à moteur pour tracteurs et tondeuses. Niveau loisirs, les forains présents sur l’événement te proposeront de te faire enculer pour deux euros en tentant d’attraper une baleine en peluche d’importation chinoise pour la gamine borgne qui traîne toute seule près de la fontaine depuis que sa mère anorexique à décidé de vomir ses anxiolytiques sur le banc de la place principale bien à la vue de tout le monde au cas ou l’humanité ne regorgerait pas assez de truc tristes”…
Je n’étais pas totalement convaincu…, je me suis dit qu’il fallait être optimiste, que j’allais tomber dans une fête de village hors-norme, une œuvre d’art contemporaine entre un tableau de Goya et une nouvelle émission du club Dorothée, une sorte de mix avec la tête à homo-habilis et les sapes d’un film Bollywood bon marché…. et que ce n’était pas une fête de village classique, mais une fête de l’automobile, avec des Hot-Rods, des Choppers et plein de customs… Là dessus, la voix de Papacito m’a ressorti l’argument qui fait mouche (qui fait louche) : “Des Hot-Rods Français dans une fête de village, tu rêves ! La voiture française a toujours été à l’image de la France : robuste dans les années ’50, puissante dans les années ’60, en nette déliquescence depuis les années ’90. Carrément merdique depuis 2000…. et franchement pédé aujourd’hui ! Rappelles-toi, Patrice, les grands coups de volants de Lino dans “Cent mille dollars au soleil”… un mec de cent kilos comme toi qui conduit un camion dans les années ’50 ! Putain rien qu’à te souvenir de ça tu sens que tu fais affluer des litres de sève dans tes burnes. Les femmes, dans les années ’50 , respectaient encore les gros moteurs et les “colonnes de direction” épaisses et bien graissées. Elles respectaient le fait que la direction assistée soit considérée comme l’équivalent d’avaler un bouquet de chibres à la viande béchamel. Qu’il faille en plus du permis B, des avant-bras pour conduire, et non des tubes frêles destinés à fister des culs sans fesses de petits plumeaux ! Prend le cas Christophe willem…, penses-tu que ce genre d’épouvantail avec son ossature de chips au vinaigre puisse conduire un lourd camion de l’armée française comme ont pu le faire Saint Bob Denard, Bigeard ou d’autres para-faf’s qui ont eu la décence de payer leur indoche et leur Algérie pour remonter le niveau de couilles tricolores ? Non ! Pas étonnant donc de voir les bagnoles devenir des plugs à 4 roues de plus en plus étroits et petits, mignons, diront les gonzesses… Petites et pratiques, les voitures de maintenant offrent la possibilité d’aller tailler des pipes en moins de 5 minutes ! Faciles à garer, malléables et silencieuses pour esquiver la brigade de répression des trucs gay’s, elles sont le parfait triomphe des gonzesses sur tout les garagistes du monde ! Prend le triste cas de notre grosse merde d’ex-président Hollande, lui qui devait donner l’exemple en conduisant une lourde Peugeot de la grosse époque, il se contentait de timidement rider sur un scooter tellement pédé qu’il s’habillait chez Zara hommes. Là ou d’autres fistent la bienséance et l’humanité en éclatant le bitume a bord de bagnoles tellement stylées et puissantes que chaque fois que les mecs se garent, on dirait le débarquement en Normandie”…
Je me suis dit que ce n’était pas une réunion de bagnoles franchouilles, mais des Rods, des Ricaines et des Harley’s…, la voix m’a direct répondu que c’était pire, que j’allais me faire sodomiser par des Hells Angels et Blacky finir en brochettes grillées… J’ai déconnecté, je suis allé vers mon destin… et, sur place…, si l’année dernière un membre de l’organisation tout souriant m’avait guidé vers une place ombragée… cette année, il m’a envoyé dinguer de l’autre coté de la Grand-route en me précisant que c’était dangereux à traverser…, enfer et damnation, ça commençait mal…, il m’avait reconnu… et par la suite, je n’ai pas retrouvé mes amis Hot-Rodders comme l’année dernière, j’étais esseulé !
Dans la file d’attente (de quoi ?), j’ai quand même serré la pince du président des (vrais) Hells Angels de Fréjus qui se souvenait, l’œil ému et humide d’un concours de Bikers d’il y a 35 ans pour qui avait “la plus grosse” après 5 minutes de fellation par une nanana…, une vraie fête ou j’avais été chapitré “Hells” en remerciement des articles “Choppers-Bikers” dans Chromes&Flammes…, avec incisions communes (double-sens) au poignet gauche (de chacun) et serrages de ceux-ci, cons mais fraternels…(le sang ça tâche)…
Ca finissait cool…, comme quoi les souvenirs… et pas de village, quoique…, je n’en écris pas plus… si ce n’est qu’il n’y avait pas beaucoup de d’jeunes dans ce fourbi… et que c’était pas l’euphorie, sauf sans doute pour les boissons et les saucisses…
– Waouah wouah wouahhhhhhh Wouahhhhhhhh Iiiiihhhhhhhhhhhhh…, qu’il a beuglé, mon Blacky, tout fou qu’il était d’entendre le mot “saucisse”…
Comme je m’emmerdais grâââââve, la voix de Papacito est revenue me hanter : “Oui, bordel, c’est vrai ! Tu dois regarder la vérité en face, le monde n’est plus aussi couillu qu’à l’époque : les bagnoles sont moins larges et moins lourdes, les vieux mâles d’antan meurent de mort lente… Mais où sont les impers en cuir putain ? Où sont les manteaux de fourrures et les talons en ferrailles ? Où sont les Rita, les Josette et les Gina ? Où sont les Lino, les Gabin, les Marcel Cerdant ? Où sont les guerres “à la papa”, lorsqu’il n’y avait pas encore le nucléaire et qu’il fallait se bournifler et s’étriper à l’ancienne : les yeux dans les yeux ! Avant, c’était mieux ! Patrice, tu ne m’écoutes jamais quand je te donne des conseils. Le bled où tu es, c’est la limite du Grand-Nord, c’est là ou débute l’Arctique, toute l’année les températures sont en dessous de zéro, sauf en juillet-août… et encore, c’est alors la saison des pluies. Moi ça va, mais toi, t’es quand même retraité et tu vas avoir 70 ans, c’est vieux pour survivre là bas, il te faut de l’équipement, des vêtements chauds, parka, bottes fourrées, bonnet de fourrure… et tu dois aussi dégripper tes muscles et ré-oxygéner ton organisme. Avant de mourir, organise-toi une séance d’échauffement, commence par des petits sauts sur place… Toujours en sautant, tu ramènes les talons vers les fesses, puis les genoux vers la poitrine, tu continues par des petits pas de course sur place assez rapides. Puis une série de pas chassés vers la gauche, puis vers la droite… et tu enchaines avec un travail articulaire en effectuant des rotations du cou, des épaules, des poignets, des hanches et des chevilles…, aller à Solliès Pont, c’est toute une expédition en terres inconnues et glaciales… A prix d’ami, je peux te filer un litre d’huile essentielle de Gaulthérie couchée, antalgique, anti-inflammatoire… ainsi qu’un bidon de 5 litres d’huile végétale d’Arnica pour réchauffer et assouplir tes muscles. Pense aussi au ravitaillement, c’est une zone désertique loin de la civilisation. Tu dois avoir une réserve de survie, au moins 50 litres d’eau sucrée et 50 litres de jus de fruits frais… ainsi que des barres de céréales et des pâtes de fruit en cas de coup de mou ! Note que comme tu es célibataire, sans doute que tu risques de trouver ton âme sœur là-bas ! Z’ont rien à bouffer par là. Z’ont des femmes à vendre, c’est certain, des beautés paysannes dotées d’un physique de viol collectif d’après-guerre, avec bouli musclé et nichons casse-gueule sur lesquels on aurait trop passé la trayeuse, modèle 1920. Elles espèrent trouver un mec dans ton genre, même retraité, car si elles restent glander dans leur bled, deux choix de vie s’offrent à elle : D’un côté, devenir connasses teuffeuses-lesbiennes-cradingues, vendant des paniers fleuris tissés en dreadlocks de baltrou de chatons goût MDMA sur un stand situé entre deux étals Coxwen tenus par des barebakers, rejetons de la génération Thunderdome, pour ne pas finir leurs jours sur les marchés paysans, l’œil vide, se saquant à 4 heures du mat’ pour sentir pendant 40 ans le saucisson au beaufort… Ou alors d’un autre coté, vivre d’amour et de queues pas si fraîches dans un camion-baise sentant l’échalote et spécialement affrété pour elles par leur conjoint/oncle. Ce dernier chargé de faire fructifier le capital sodomie d’un petit cheptel de tourneuses-branleuses pour qui ça rappelle l’émoi de la découverte des programmes Gulli après un an passé dans une cave mal-aérée. Je sais au fond de moi que l’humaniste en toi ne peut s’empêcher de penser au sexe, mais là-haut, crois-moi d’expérience, tu vas te retrouver avec une flopée de nananas, les fesses luisantes, les jambes plus qu’entrebâillées et l’haleine mi équine mi roquefort, les genoux dans les broussailles et la tête dans un nuage”…
Plutôt que glander dans une file d’attente (de quoi, je redemande ?), comme d’hab’ des autres jours, Blacky et moi si nous étions resté “At Home”, on aurait joué à : “Attrape la baballe, la brosse, mes croissants si tu peux et n’oublie pas le gros caca que j’ai déposé sous ton fauteuil”..., mais alors que j’imaginais les gazouillis des oiseaux, la verdure renaissante, la douce brise du vent, la joie, tranquille…, j’étais là comme un gland a avancer pas à pas dans une file interminable…, du coup, je me suis gratté les coucougnettes, certain que ce bonheur allait se retrouver gâché…, d’autant que dans ce genre de manifestations ludiques, le public qui fait en même temps le show, se divise en 3 grandes écoles :
– L’éternel jeune adulte bohème qui aime se revêtir d’un sarouel qu’il pense exotique et ce afin d’oublier son quotidien pénible d’apprenti professeur des écoles. Ce hippie moderne aux cheveux sales pratiquant le slackline entre deux performances de musiques ethniques s’imagine investi politiquement en collant sur le pare brise de son camion aménagé des affiches d’un parti écolo-anarchiste radical du centre-extrême de la gauche plurielle.
– L’enfant de classe moyenne en rébellion contre un système dont il ne connaît rien porte une veste en cuir à patchs, des rangers ainsi qu’un treillis acheté trente euros dans un surplus militaire discount. Il est généralement accompagné d’une canette de bière tiède mais également d’une femelle dotée de cheveux bleus et autres écarteurs d’oreilles.
– L’insupportable fille à papa s’imaginant au Coachella revêt un micro short en jean légèrement déchiré, une chemise fine à motifs discrets, de grandes lunettes de soleil ainsi qu’un bandana coloré tenant ses longs cheveux lisses. C’est une version chic et pute de Woodstock. Elle ne se déplace qu’en troupeau, éternellement suivie de ses gourdasses de copines passant leur temps à snaper leurs vies de connasses.
Ces trois caricatures d’amateurs/amatrices de shows d’américanités plurielles (sic !) n’arrivent toutefois pas à surpasser l’incroyable stupidité de quelques mongoliens ayant décidé de fusionner…, d’ailleurs, un bref moment leur suffit pour préférer un rapport anal douloureux entre eux et elles (sic !) à toute tentative de repos près d’un ramassis de poivrots SEGPA…, une véritable cohorte d’ivrognes mâles et femelles assoiffé(e)s de beauferie, bousculant tout le monde, balançant leur godet de bière en l’air et finissant par s’endormir lourdement dans les coins à pisse… Sur ce, la voix de Papacito à de nouveau submergé mes neuronnes : “Y a que toi pour aller dans les charniers tricolores…, alors que dans ces cloaques les Franchouillards ne rêvent que d’aller lécher les balloches du continent américain à la première occase qui se présente et sans la moindre once de culpabilité à ne plus vouloir représenter le saint nectaire et les sapes coq sportif de mac à la française ! Putain que c’est triste ! Patrice, il est encore temps de foutre le camp… J’ai un mauvais pressentiment…, tu vas tomber sur des franchouillards toujours plus traîtres à leur berceau qui se rêvent volontiers jeune citadins du New-Jersey gay ou gangster chic de la banlieue de Los Angeles… En réalité, se sont souvent des tantouzes parisiennes hipster ou des bordelais en manque de fraîcheur qui veulent divorcer de la vinasse et de la Renault 21 parce que c’est pas assez “swagie” d’être un fils bâtard du Médoc et du Cap-Ferret. Alors ils s’expriment en anglais sur facebook en commentant des photos déprimantes de merdes mécaniques avec de la philosophie anglo-saxonne discount pour essayer de donner un coté artistique à des bouses photographiques qu’ils ont capturé avec un triste polaroid tellement pédé que si les appareils photos avaient un trou du cul à la place de l’objectif le leur aurait un amalgame de foutre et de vaseloche niché jusque dans la pellicule ! Et le pire dans tout ça c’est que cette passion pour l’Amérique n’a aucun sens historique ! L’Europe à passé les 2000 dernières putain d’années à éjaculer des bribes de sa culture sur la gueule des 4 autres continent pour leur donner envie de nous imiter grossièrement en imposant son style comme Hussein Bolt imposait le sien dans une amicale de culs de jattes qui veulent se la donner contre lui en le défiant sur un 100 mètres sprint ! Pourquoi sucer une ville comme New-York alors que la moindre église d’un village pourrave du Lauraguais ou du Cominges à 5 siècles de plus que n’importe quelle église protestante lâche du Wisconsin ou du Nevada de mes burnes ! Patrice, réfléchis… Pourquoi sucer l’Amérique alors que chaque truc génial qu’elle produit est en réalité Irlandais (John Wayne), juif (Spielberg), ou rital (Rocky Marciano) ! Mêmes leurs noirs sont beaucoup plus pédés que ce que l’Afrique peut nous fournir en matière d’êtres humains violents et de performances visuelles : que peut un gay Fifty-cent face à Yékini sinon se mettre en position fœtale et espérer un monde plus blanc du genre le quartier de Compton qui sera éternellement 100 fois plus homosexuel que n’importe quel relais de brousse entre Pointe-Noire et Brazzaville. Une réunion de ricaineries en franchouille, c’est un rassemblement de suceurs de l’Amérique…, des plumeaux défrancisés qui, en quête d’identité toujours plus lisse et mondialisée, renient leur patrie… Okayyyyyyy, le plumeau, le suceur de l’Amérique aime bien placer des références Américaines dans les discussions, il aime bien dire et expliquer qu’à Baltimore on trouve des supers Baggles et qu’à Brooklyn les Hot-dogs sont beaucoup mieux faits qu’à Marseille…. Tu peux pas demander à Rembrandt de faire un graf’ à l’aérosol de marginal et lui dire que c’est de la merde ! Tu peux pas demander à Mozart de faire du section d’assaut et lui dire que c’est de la merde ! Tu peux pas foutre Miguel Indurain sur une trottinette et lui dire que c’est une pédale du trois roues ! Comment tu peux faire la promotion du fromage Philadelphia dans le pays ou un millier de paysans vont traire une vache du moyen-âge pour mouler une œuvre d’art lactée en 25 mois d’affinages dans une cave du Quercy en retournant la meule tout les trois jours pour que tu t’exploses les papilles chaque fois que t’enfournes un Roquefort ou un Cantal bien gaulois à la fin du repas ! Comment tu peux ouvrir ta gueule sur l’histoire des Etats-Unis alors qu’ils en ont tellement pas que pour meubler leurs culture vide d’héroïsme et de richesse ils ont inventé les visites d’Aliens et les apparitions de Bigfoot pour pas trop avoir l’air con quand tu leur parles de ta région y’a 2000 ans quand tes ancêtres se battaient contre les lourds Romains ou les Wisigoths ! Comment peut-on la ramener avec Miami alors que l’espagnol qui l’a découverte au XV éme siècle à baisé une indienne sur le parvis de l’actuel Hôtel de ville en la ramonant avec une haleine d’aïoli tellement forte que l’odeur prime 1000 fois sur la violence du viol ! Et tu bandes sur une espèce de sous-ville qui essaye de mimer l’architecture de Séville comme un mongolien essaye de mimer la normalité quand il parle à un adulte ! Pathétique ! Et je te parle pas des ribambelles de pédés qui s’extasient sur le base-ball ou les blagues en anglais ! Ils n’arrivent à se marrer que si c’est en anglais, la même daube traduite en français les rends blasés alors que si c’est en anglais c’est drôle à en crever ! Ils se retrouvent sur « 9gag.com » et rigolent à des merdes qui font références à l’urine de la culture…, ils ne peuvent qu’avoir des références Américaines parce que l’Europe est beaucoup trop couillue historiquement parlant pour qu’ils portent ce poids là sur leurs épaules, ouiiiiiiiiiii, ces tantouzes qui rêvent d’être des cow-boys alors qu’on vit dans le pays des chevaliers et des mousquetaires qui picolent du Floc de Gascogne dans des tavernes Gerçoises avant de faire 6 guerres par vie pour le Roi ! Trop occupés à préparer leur voyage de hipster à San Diego ils oublient que tout ce qui existe aux Etats-Unis a été mâché par l’Europe, digéré par ses migrants et chié sur le sol ricain 2 siècles plus tard comme on démoule un cake un peu honteusement dans les chiottes publiques ! Derrière chaque truc représentatif des Etats-Unis se cache en fait une putain d’origine européenne complètement trahie et dégrossie ! L’amérique est en réalité un Groland de l’Europe ou tout est plus gros, gras, et vide de sens ! Tout ce que fait l’Amérique quelqu’un le fait mieux”…
J’ai alors cliché quelques spécimens humains et humaines (en apparence) qui attendaient eux aussi dans la file de passer un vrai dimanche de fête aux engins américains…, à la campagne…, quoique… et tout ce monde n’exultait pas tant que ça finalement…, on était un peu tout chose…
Tout le monde, sans doute, croyait (du moins moi !) vivre un ascenseur émotionnel… et je me suis pris un shoot de sentimentalisme insoupçonné devinant que le plan de départ de Blacky c’était de sauter quelques chiennes en chaleur…, rapé…, leurs maîtres et maîtresses tiraient sur leur laisse pour éviter des scènes d’horreurs canines…! Je me suis réveillé de ma torpeur…, me disant qu’effectivement la fête de village c’est un cocktail de conneries, des paysans racistes et violents, des arabes en bandes qui s’entrainent au jihad sur le stand de tir, des familles de gitans à la buvette, des handicapés en fauteuil roulant qui s’agitent sur du Patrick-Juvet prés de la disco-mobile, des rugbymans vicelards et quelques vieux chasseurs qui refont le monde (la guerre d’Algérie et du Kustom) au comptoir.
Blacky me regardait ahuri, il devait lire mes pensées car il s’est mis à hurler à la mort, je l’ai imité, ça l’a calmé…, moi aussi…, on a fait une pause pipi tout en réfléchissant au bien fondé de cette aventure… et en me remémorant ce qu’en pensait Papacito : “Niveau consommations ça se passe du coté de la buvette, tu pourras déguster une bière tiède parce que les fûts partent trop vite ou déglutir une excellente sangria préparée dans un ancien bidon d’huile à moteur pour tracteurs et tondeuses. Niveau loisirs, les forains présents sur l’événement te proposeront de te faire enculer pour deux euros cinquante en tentant d’attraper une baleine en peluche d’importation chinoise pour la gamine borgne qui traîne toute seule près de la fontaine depuis que sa mère anorexique à décidé de vomir ses anxiolytiques sur le banc de la place principale bien à la vue de tout le monde au cas ou l’humanité ne regorgerait pas assez de truc tristes”…
J’ai soudainement compris ce qu’était la Franchouille profonde grâce à cette fête de village hors-norme, dédiée aux Américanités de toutes sortes : une œuvre d’art contemporaine entre un tableau de Goya et une nouvelle émission du club Dorothée, une sorte de mix avec la tête à homo-habilis et les sapes d’un film Bolywood bon marché…. et que ce n’était pas une fête de village classique, mais une fête de la mécanique, avec des Hot-Rods, des Choppers et plein de Kustoms “à-la_con”… Tous plus que les autres en quelque sorte… Sur ce, une bande de Hells-Angels est passé en me faisant des signes sympa…, le majeur bien en évidence…
– Yippee-ki-yay, motherfucker !
– Shut up, motherfucker !
– Hey Folks, that motherfucker is great !
On vit une époque formidable, d’autant plus qu’une fois arrivé au bout de la file, tout fut pire encore !
INTERDIT AUX CHIENS (ET A LA PRESSE)…
N’entrez pas ici, chiens galeux, vous rompriez l’ambiance paradisiaque de ces lieux par votre comportement irresponsable, vous souilleriez par votre présence l’élévation qui règne en notre manifestation Vintage. Vos aboiements répétés et sans cause, vos jappements plaintifs et jaloux, jetteraient en nos lieux un désordre mécanique, comme un ressort dont on ne peut maîtriser la détente. A moins de payer 2 euros par tête, sauf pour le cabot qui doit être enfermé dans votre bagnole, même sous le soleil, sauvez-vous, chiens de journalistes, vous n’êtes pas les bienvenus sans payer 2 euros, quand à votre cabot il irait près de nos saints arbres bénis par notre Maire qu’il arroserait d’un plaisir éhonté, sur les cailloux polis par les milliers de pas de fervents dévots, sur le marbre du bâtiment survolé par l’esprit éthéré de nos édiles communaux…. Eloignez-vous, chiens galeux ! Notre religion du Vintage n’est pas pour vous…
On ne voyage pas pour voyager mais pour avoir voyagé… Le seul intérêt du voyage, n’est-ce pas le retour, pour raconter ses randonnées et montrer ses films et photos de vacances ? Le vrai voyage, est-ce d’y aller, d’y partir ou d’en revenir ? Est-ce qu’une fois parti, le voyage serait déjà terminé ? En vieux sage, spermettez-moi de vous asséner mes vérités assassines…, même au milieu d’une piscine, il est indispensable de développer ses compétences, son leadership…, inutile de se coltiner les bouquins des maîtres à penser, genre Bill Jobs ou Steve Gates, on ne progressera pas d’un poil, on n’apprend jamais des meilleurs, le leadership, c’est inné, on l’a, ou on l’a pas ! Enfin, si on va un peu au bout des choses, voyage-t-on pour changer de lieu ou pour changer d’idée, pour se vider la tête ?
Proust disait, enfin quand il pouvait encore parler : “Le véritable voyage ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux”…, si on va par-là, et pourquoi ne pourrions-nous pas aller par-là…, le voyage serait réservé aux aveugles… et les borgnes pourraient facilement voyager sans bouger, peinards, décontractés, au bord de leur piscine, immobiles et les pinceaux dans l’eau.
Moi, toutefois, les voyages, ça me fatigue, j’ai hâte de revenir avant d’être parti…, partir, c’est crever un pneu, mais faut voir ça dans le sens métaphorique…, l’immobilisme pour destination de voyage, c’est un concept qu’aucune agence de voyage n’a encore tenté…
J’avais donc l’idée de me faire un “Voyage au bout de la nuit” avec Céline et, un verre à la main, chanter : “Ils m’entraînent, au bout de la nuit, les démons de minuit. Ils m’entraînent jusqu’à l’insomnie, les fantômes de l’inuit”…, c’est que le “Marché-Vintage” avec Blacky m’accompagnant, ensemble, a soudain tourné court !
400 lignes étaient prévues avec un max de photos, mais je ne vais pas vous infligez cette lecture plus chiante qu’un livre de Bernard-Henri-Levy-Strauss…, même si je subodorais que prendre des notes dans une journée comme ça, c’était un peu comme nager avec des santiags (pourtant, j’en ai vu d’autres, je me connais depuis longtemps et je peux fournir des références)…, bref des cerbères ont exigé que je paye l’entrée comme tous les gueux : 2 euros ou rien, on ne passe pas, même si on présente une carte de presse…, de plus, Blacky a été direct interdit, traité de chien galeux… et moi ensuite également…
Je vais vous résumer la situation…, on a commencé en douceur, avec une gestion fine de l’oxygène ambiant…, après un intermezzo un peu spécial, avec un ami Harleyiste, qui m’a conté une histoire “mo(u)tarde” ou le mec visé enchainait les quilles comme une bonne gagneuse enchaîne les coups de flûte…, Blacky et moi avons décidé d’abréger notre périple sans prendre le temps d’écrire des notes correctes…, petit entr’acte avec diverses “nananas” assez borderlines, avec de très beaux défauts physiques… et des accents provençaux aux saveurs d’herbes médicinales (sic !), délivrés par leurs bouches funambulesques à l’élégance indicible…, j’ai envisagé une mission miction mais Blacky s’est mis à tirer sur sa laisse plus vite qu’un raid du GIGN… et nous sommes partis…
La voix de Papacito est alors revenue hanter mes neurones : “T’as bien fait… Si t’avais pu entrer tu aurais alors opté pour un repas d’après-midi, aussi salutaire qu’un Prinpéran sur une gueule de bois, fabriqué sous tente par une troupe de Haut-Savoyards égarés…, tu te serais retrouvé à mâchonner un hamburger “imparfait”, une chose gluante de 12 euros… sur une table bancale, à coté d’un amateur de vieilles italiennes à l’aspect plutôt italien, mais avec la moustache de Portos (le pote d’Aramis), alors que, raisonnablement, la seule chose qu’il y a d’italien chez lui sont les pneus de sa voiture. A la fin du déjeuner tardif, tu aurais été Espingouin, tendance Pata Negra fumé, piqueté comme une Merguez avec la voix de Farinelli chaque fois que tu aurais fini de grumer ton verre de vin en écoutant de force des nuls te commenter leur goût pour le free-fight conjugal et leur phobie pour les catcheurs qui lèchent le torse des vignerons en écoutant du Rondo-Veneziano…, le genre à entrer dans les toilettes avec l’envie d’élaborer des grandes théories qui révolutionneront le monde, un peu comme Spinoza, Descartes, Kant, Goethe, Platini ou tous les autres grands pongistes de l’époque et qui ressort 15 mn plus tard, la blague aux lèvres dire qu’il a eu une révélation, comme Anne Roumanoff est apparue à Bernadette Soubirou…, un monde de contes de fées plein de somptueuses fantaisies…, débité avec l’air de celui qui vient de se soulager la conscience avec son amour obsessionnel et communicatif des vieilleries surranées ! Après ça, tu serais « tombé » sur un vendeur d’objets rares qui a sa vision, mais aussi ses interrogations sur le monde…, ancien géologue « alternatif » de formation internet (sic !), il t’aurait affirmé avoir été « starisé » au Japon par un manga…, t’aurais été envahi dans ta tête par un vendeur de plaques émaillées et de pompes à essence déglinguées au style « Papy Mougeot », marmonnant des trucs incompréhensibles, du genre qu’il adore le Tariquet à moins 10 degrés et que le whisky espagnol est meilleur que l’Albanais…, le genre d’Omelet qui cherche perpétuellement les bons-mots comme un prostatique les pissotières…, la braguette ouverte comme les portes d’un stade un dimanche après-midi, aussi inaperçu qu’une auto de pompiers dans la vitrine d’un sex-shop, un chorizo sous cellophane, avec des yeux de goret lubrique, le sourire du bonhomme qui vient d’être sauvé de la constipation et le foie qui revendique son indépendance…, le lendemain il aura une gueule de bois qui intéressera surement un charpentier Haut-Savoyard…, dans cet état, il sera capable de se badigeonner le croupion avec du mascarpone, une vieille tradition italienne selon lui…, mais incapable de comprendre les Télétubies en Suisse-Allemand, vu qu’il a la boite crânienne d’un brigadier de gendarmerie et les yeux myxomatosés… Et le soir, après la fermeture du Marché-Vintage-2019, il sera chargé avec le foie dans la boite à gant de la voiture qui le ramène chez sa dame de Haute-Savoie, qui va avoir du taf pour le remettre black et decker… T’as bien fait de partir” !