Tesla CyberTruck ; l’automobile furtive du Moyen-âge actuel…
A voir l’engin, on pleure, parce que d’un coup, d’un seul coup, mais vicieux en diable… alors qu’on rêvait de posséder “un jour” un monstre, tel un Hummer, voire un Ford F650 de l’extrême…, on se rend compte que c’est presque devenu hors-la-loi sauf à migrer aux USA…, pas même plus besoin de rêver en moins pire que mieux avec un Ford F150 “fillette”…, c’est foutu, terminé, l’avenir est électrique mais pas électrisant…
Alors on regarde l’engin de l’avenir selon Elon Musk et on pleure avec, malgré-tout, un sourire obligé dans l’air du temps qui passe, en se disant que c’est design, pas si trop mal que ça, que ça aurait pu être pire en mieux, du style moins pire… et c’est alors qu’on voit l’intérieur et qu’on s’y installe, qu’on prie même si on n’est pas croyant : “Mon Dieu, pourquoi moi ?”… https://www.gatsbyonline.com/automobile/f-650-le-truck-extreme-346068/
La Tesla CyberTruck me semble l’équivalent assez exact d’une chapelle de prières d’espoirs construite dans le mitan des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes nains-connus, destinée à être consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprierait en elle un objet parfaitement magique dont personne ne rêvait.
La nouvelle Tesla CyberTruck tombe manifestement du ciel via la guerre des étoiles du monde des affaires dans la mesure où elle ne se présente d’abord pas comme un objet superlatif, mais qui l’est au centuple…, il ne faut pas oublier que l’objet est le meilleur messager de la surnature, il y a facilement dans l’objet, à la fois une perfection et une absence d’origine, une clôture et une brillance, une transformation de la vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie) et pour tout dire un silence qui appartient à l’ordre du merveilleux.
La Tesla CyberTruck a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter) d’un de ces objets descendus d’un autre univers, tels ceux qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe siècle et celle de notre science-fiction : la Texla CyberTruck est d’abord un nouveau Nautilus issu de l’Etoile noire, c’est pourquoi on s’intéresse moins en elle à sa substance qu’à ses arrêtes vives et ses panneaux plats et rigides en acier aussi inoxydable que le patron géniteur de ce “Truc”.
On sait que le lisse est toujours un attribut de la perfection parce que son contraire trahit une opération technique et tout humaine d’ajustement : la tunique du Christ inventé 200 ans après qu’il n’a jamais existé était sans couture, comme les aéronefs de la science-fiction sont d’un métal sans relais…, la Tesla CyberTruck ne prétend pas au pur nappé, quoique sa forme générale soit très enveloppée, pourtant ce sont les emboîtements de ses plans qui intéressent le plus le public !
On tâte furieusement la jonction des vitres avec les panneaux rigides et lisses, on y passe la main en cherchant des éléments d’automobiles classiques pour se rassurer…, ben bon, il n’y a rien…, terminés les larges rigoles de caoutchouc des parebrises et hayons et leurs entours…, il y a dans la Tesla CyberTruck l’amorce d’une nouvelle phénoménologie de l’ajustement, comme si l’on passait d’un monde d’éléments soudés à un monde d’éléments même plus juxtaposés et qui tiennent par la seule vertu de leurs formes merveilleusement simples, ce qui, bien entendu, est chargé d’introduire à l’idée d’une nature plus facile.
Quant à la matière elle-même, il est sûr qu’elle soutient un goût de la légèreté, au sens magique, il y a retour à un certain aérodynamisme furtif…, nouveau pourtant dans la mesure où il est massif, sans présenter d’angles tranchant, plus étale que celui des premiers temps de cette mode vécu dans l’imaginaire des futuristes.
La vitesse s’exprime ici dans des signes bizarrement agressifs, moins sensuels, comme si la Tesla CyberTtruk passait d’une forme classique à une forme héroïque…, une spiritualisation d’un néant de plus en plus proche qui se lit dans l’importance, le soin et la matière des surfaces lisses, dans l’exaltation des angles morts et obtus, dont l’acier inoxydable est la base d’une praticité démoniaque qui supprime les complexités et leurs coûts…, la structure se porte elle-même… et plus de préparation ni de peinture, les postes se simplifient.
Ici, les vitrages ne sont pas des fenêtres, mais des ouvertures formant diverses sections de la coque, elles sont de grands pans d’air et de vide, sans plus aucun bombage étalé ni la brillance des bulles de savon, l’épaisseur considérable des panneaux d’acier inoxydable semble d’une minceur dure faite d’une substance plus entomologique que minérale, comme si l’on passait maintenant d’un ordre de la propulsion mécanicienne à un ordre du mouvement magicien, la fée électricité d’un ordre du moteur à un ordre de l’organisme.
Il s’agit donc d’un art déshumanisé, et il se peut que la Tesla CyberTruck marque un changement dans la mythologie automobile…, jusqu’à présent, la voiture superlative tenait plutôt du bestiaire de la puissance ; elle devient ici à la fois plus spirituelle et plus objective… et malgré certaines complaisances néomaniaques (comme le volant), la voici plus ménagère façon “robot-cruiser”, prétendument accordée à cette sublimation de l’ustensilité que l’on retrouve dans les arts ménagers contemporains !
Le tableau de bord ressemble davantage à l’établi d’une cuisine moderne qu’à la centrale d’une usine, la discrétion même de l’instrumentation résumée en un écran d’ordinateur…, tout cela signifie une sorte de contrôle exercé par un robot sur le mouvement, conçu désormais comme une fonctionnalité qui désabuse…, on atteint les limites du vide abyssal de l’univers et pour peu on se met à pleurer le temps des moteurs à explosions multiples, les pannes réparables, les odeurs d’huile et autres…, le confort performance du vide.
On devrait passer d’une alchimie de la vitesse à une gourmandise de la conduite, il n’en est rien, après avoir testé/Tesla la vie automobile en forme d’avion furtif et de capsule spatiale, on fini par deviner la beauté de l’absurdité…, pour ma part, si j’étais sensible au néologisme (toute une campagne de presse de Tesla tenait le monde, voire l’univers, en alerte depuis des années), je me suis efforcé d’intégrer une conduite d’adaptation et d’ustensilité (Faut s’y habituer), sans aucun succès…, après une heure j’étais comme fatigué, las…
Lors de la présentation, la Tesla CuberTruck témoin a été visitée avec une application intense, une grande phase tactile de la découverte, le moment où le merveilleux visuel devait subir l’assaut raisonnant du toucher (car le toucher est le plus démystificateur de tous les sens, au contraire de la vue, qui est le plus magique): la carrosserie touchée, les sièges palpés, essayés…, les portes caressées, le volant peloté tout en mimant la conduite imaginée avec tout le corps.
Pour ma part, cet objet s’est avéré totalement prostitué, partie du ciel de Metropolis la Tesla CyberTruck surmédiatisée, tentait en réalité un exorcisme, faire passer le mouvement même de la promotion petite-bourgeoise comme un art…, la tactique stratégique d’Elon Musk est finalement un recueil de moisissures argumentatives pour concours de mauvaise foi…, j’ai découpé ces moisissures argumentatives en trois grandes catégories : les erreurs logiques, les attaques, et les travestissements.
A. Erreurs logiques
1. La généralisation abusive
2. Le raisonnement panglossien
3. Le Non sequitur (qui ne suit pas les prémisses)
4. L’analogie douteuse
5. L’appel à l’ignorance (argumentum ad ignorantiam)
6. Le post hoc ergo propter hoc (ou effet atchoum)
B. Attaques
7. L’attaque personnelle (argumentum ad hominem)
8. Le déshonneur par association et son cas particulier : le reductio ad hitlerum
9. La pente savonneuse
10. L’homme de paille (dite technique de l’épouvantail, ou strawman)
11. L’argument du silence (argumentum a silentio)
12. Le renversement de la charge de la preuve
C. Travestissements
13. Le faux dilemme
14. La pétition de principe
15. La technique du chiffon rouge (ou red herring, ou hareng fumé)
16. L’argument d’autorité (argumentum ad verecundiam)
17. L’appel à la popularité (argumentum ad populum)
18. L’appel à la pitié (argumentum ad misericordiam)
A. Erreurs logiques
1. La généralisation abusive
Méthode : prendre un échantillon trop petit et en tirer une conclusion générale.
Exemples :
Mon voisin est un connard moustachu, donc tous les moustachus sont des cons.
Les Chinois sont vachement sympas. J’en connais deux, ils sont trop cools.
2. Le raisonnement panglossien
Méthode : raisonner à rebours, vers une cause possible parmi d’autres, vers un scénario préconçu ou vers la position que l’on souhaite prouver.
Exemples :
C’est fou, la banane a été créée pour être facile à éplucher.
Le monde est trop bien foutu, c’est une preuve de l’existence d’une volonté divine.
3. Le Non sequitur (qui ne suit pas les prémisses)
Méthode : tirer une conclusion ne suivant pas logiquement les prémisses.
Deux types d’argumentaires :
Si A est vraie, alors B est vraie.
Or, B est vraie.
Donc A est vraie.
Si A est vraie, alors B est vraie.
Or, A est fausse.
Donc B est fausse.
Attention : la conclusion peut être finalement juste, mais le raisonnement est faux.
Exemples :
Tous les consommateurs d’héroïne ont commencé par le haschisch. Tu fumes du haschisch, donc tu vas finir héroïnomane.
Française des Jeux : 100% des gagnants auront tenté leur chance (décomposé, cela donne : tous ceux qui ont gagné ont joué. Donc si tu joues, tu gagnes).
On m’a dit “Si tu ne manges pas ta soupe, tu finiras au bagne”, or je mange ma soupe, donc je n’irai pas au bagne.
4. L’analogie douteuse
Méthode : discréditer une situation en utilisant une situation de référence lui ressemblant de manière lointaine.
Exemples :
Vous refusez de débattre avec les créationnistes, vous êtes anti-démocratique.
Oui, Mussolini et Pol Pot ont commencé aussi comme ça… (Cette variante se rapproche du déshonneur par association, voir 8).
Vous ne me croyez pas, mais Galilée aussi a été condamné et avait raison. (On appelle celui-ci le syndrome de Galilée).
5. L’appel à l’ignorance (argumentum ad ignorantiam)
Méthode : prétendre que quelque chose est vrai seulement parce qu’il n’a pas été démontré que c’était faux, ou que c’est faux parce qu’il n’a pas été démontré que c’était vrai.
Exemples :
Il est impossible de prouver que je n’ai pas été enlevé par des extraterrestres. Donc j’ai été enlevé par des extraterrestres (argument de Raël).
Il n’est pas démontré que les ondes wi-fi ne sont pas nocives. Donc elles le sont.
6. Le post hoc ergo propter hoc (ou effet atchoum)
Méthode : après cela, donc à cause de cela. Confondre conséquence et postériorité.
B est arrivé après A
donc B a été causée par A.
Exemple :
J’ai bu une tisane, puis mon rhume a disparu ; donc c’est grâce à la tisane.
J’ai éternué, et hop, il a plu !
B. Attaques
7. L’attaque personnelle (argumentum ad hominem)
Méthode : attaquer la personne (sur sa moralité, son caractère, sa nationalité, sa religion…) et non ses arguments.
Exemples :
Impossible de donner du crédit à Heidegger, vu ses affinités nazies.
Comment peut-on adhérer aux positions de Rousseau sur l’éducation, alors qu’il a abandonné ses propres enfants ?
Variante 1 : l’empoisonnement du puits
Méthode : sous-entendre qu’il y a un lien entre les traits de caractère d’une personne et les idées ou les arguments qu’elle met en avant.
Exemple :
critiquer les positions mystiques, ça ne m’étonne pas de vous, vous avez toujours été sans cœur
Variante 2 : le Tu quoque (ou toi aussi 1)
Méthode : jeter l’opprobre sur la personne en raison de choses qu’elle a faites ou dites par le passé, en révélant une incohérence de ses actes ou propositions antérieures avec les arguments qu’elle défend.
Exemples :
Comment Voltaire peut-il prétendre parler de l’égalité des Hommes alors qu’il avait investi dans le commerce des esclaves ?
Comment croire José Bové alors qu’il fume du tabac américain de Virginie ?
8. Le déshonneur par association (et son cas particulier : le reductio ad hitlerum)
Méthode : comparer l’interlocuteur ou ses positions à une situation ou à un personnage servant de repoussoir.
Exemple :
Voyons, si tu adhères à la théorie de Darwin, alors tu cautionnes la « sélection » des espèces, donc le darwinisme social et l’eugénisme, ce qui mène droit aux nazis.
Tu critiques la psychanalyse ? Comme Jean-Marie Le Pen !
9. La pente savonneuse
Méthode : faire croire que si on adopte la position de l’interlocuteur, les pires conséquences, les pires menaces sont à craindre.
Exemples :
Si l’humain descend du singe où va-t-on ? C’en est fini de la morale !
Les thérapies cognitives, c’est la porte ouverte au Prozac et à la Ritaline pour les enfants.
Si on autorise les préservatifs à l’école, ce sera quoi la prochaine fois? Des flingues ? De la drogue ?
10. L’homme de paille (dite technique de l’épouvantail, ou strawman)
Méthode : travestir la position de l’interlocuteur en une autre, plus facile à réfuter ou à ridiculiser.
Exemples :
les théoriciens de l’évolution disent que la vie sur Terre est apparue par hasard. N’importe quoi ! Comment un être humain ou un éléphant pourraient apparaître de rien, comme ça ?
Les adversaires de l’astrologie prétendent que les astres n’ont pas d’influence sur nous. Allez donc demander aux marins si la Lune n’a pas d’influence sur les marées !
11. L’argument du silence (ou argumentum a silentio)
Méthode : accuser l’interlocuteur d’ignorance d’un sujet parce qu’il ne dit rien dessus.
Exemple :
Je vois que vous ne connaissez pas bien la philosophie politique puisque vous passez sous silence les travaux de John Rawls, c’est inadmissible !
12. Le renversement de la charge de la preuve
Méthode : demander à l’interlocuteur de prouver que ce qu’on avance est faux.
Exemple :
Mais prouvez-moi donc que la politique migratoire actuelle est inefficace..
À vous de me démontrer que le monstre du Loch Ness n’existe pas.
C. Travestissements
13. Le faux dilemme
Méthode : réduire abusivement le problème à deux choix pour conduire à une conclusion forcée.
Exemples :
Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous (l’argument dit de George W. Bush).
Le sol sous-marin de Bimini a été fait soit par des humains, soit par des gens de l’Atlantide. Mais des humains n’auraient pas pu faire ça, donc c’est forcément des gens de l’Atlantide.
La crise : mythe ou réalité ?
14. La pétition de principe
Méthode : faire une démonstration contenant déjà l’acceptation de sa conclusion.
Exemples :
Les recherches bactériologiques de l’Armée sont nécessaires, sinon comment pourrait-elle nous soigner en cas d’attaque militaire bactériologique ?
Jésus est né d’une vierge. Comment cela serait-il possible sans l’intervention divine ?
15. La technique du chiffon rouge (red herring, ou hareng fumé)
Méthode : déplacer le débat vers une position intenable par l’interlocuteur.
Exemples :
Remettre en cause le lobbying industriel sur les nanotechnologies ? Autant revenir à la lampe à huile et à la marine à voile.
Et tous ces gens qui font de la réflexologie, ce sont des imbéciles, peut-être ?
16. L’argument d’autorité (argumentum ad verecundiam)
Méthode : invoquer une personnalité faisant ou semblant faire autorité dans le domaine concerné.
Exemples :
Isaac Newton était un génie, et il croyait en Dieu, donc Dieu existe.
Si même Nicolas Hulot met du shampoing Ushuaia, c’est que ça doit être sain.
17. L’appel à la popularité (argumentum ad populum)
Méthode : Invoquer le grand nombre de personnes qui adhèrent à une idée.
Exemples :
Des millions de personnes regardent TF1, ça ne peut donc pas être si nul.
Des milliers de gens se servent de l’homéopathie, ça prouve bien que ça marche.
18. L’appel à la pitié (argumentum ad misericordiam)
Méthode : plaider des circonstances atténuantes ou particulières qui suscitent de la sympathie et donc cherchent à endormir les critères d’évaluation de l’interlocuteur.
Exemples :
Roman Polanski, il faut le défendre, il a beaucoup souffert. On ne peut pas accuser aussi gravement quelqu’un qui a autant de talent (suite au procès pour viol sur mineure)
“Bien sûr, le tordeur de métal Uri Geller a triché, mais sous la pression que lui mettaient les scientifiques, on comprend qu’il en soit venu là”.
En tant que véhicule pas très joli, le Cybertruck suscite la créativité des gens (c’est probablement l’une des meilleures choses à propos de la nouvelle Tesla. Même les forces de police de Dubaï se sont mêlées à la mêlée en publiant un rendu du Cybertruck portant les couleurs de la flotte de la police).
Un groupe a même tout fait et a réimaginé le camion Tesla en tant que wagon, camionnette à deux portes et fourgon, une chose pour laquelle nous pensons ne pas être prêt pour l’instant.
Abimelec Design a sa propre prise sur le camion mal favorisé…, son idée, un Cybertruck à moteur Hellcat, équipé de deux tuyaux d’échappement et d’un bloc moteur exposé installé sur le lit.
Attends, laisse ça couler…, ok, allons de l’avant.., un camion équipé d’un V8 qui consomme beaucoup d’essence (si cette idée ne vous énerve pas, nous ne savons pas quoi d’autre)…, nous pensons que c’est inutile et que les moteurs Hellcat sont cool, la vision de Tesla d’un camion pick-up sans émissions est bien loin de l’idée d’utiliser un moteur Hellcat…, mais bon, bon essai, et nous ne pensons vraiment pas qu’Abimelec était sérieux au sujet de l’idée malheureuse.
Abimelec Design a ajouté des panneaux réfléchissants et des jantes de type années ’80 pour compléter le look…, il a également exagéré les défenses et donné au visage du Cybertruck un personnage à panneaux plus anguleux…, avec cet ajout, le Cybertruck obtient maintenant un effet bicolore, c’est le seul “plus” à en déduire.