1975 Bricklin SV-1 Pro-Street-machine
Cette 1975 Bricklin SV-1 Pro-Street-machine est l’ultime transformation d’une chose en quelque chose !
La Bricklin SV-1 a été une catastrophe financière pour l’Etat Canadien du New-Brunswick, pour tous les investisseurs jamais remboursés, les fournisseurs jamais payés, pour les banques qui ont prêté des montagnes de dollars qui ont été englouties dans les savantes machinations de Malcom Bricklin, pour les candides acquéreurs quasi poussés au suicide et pour les magazines qui ont publié des articles dithyrambiques et ampoulés qui ont engendré une désaffection de leur lectorat.
La Bricklin SV-1 a été présentée en grandes pompes comme étant : “la voiture de sport sécuritaire du futur”…, elle était en réalité aussi sécurisante qu’une machine à laver roulable, son ingénierie était un bricolage, ses matériaux de mauvaise qualité, l’assemblage sommaire et les finitions inexistantes…
L’engin était présenté comme une “Safety-Sport-Car”, elle était en réalité dangereuse, instable au delà de 50 km/h, inconfortable, bruyante, claustrophobique et non-fiable.
Le but poursuivi et atteint par Malcom Bricklin était de ramasser un max de dollars et de les conserver via des montages financiers ahurissants et des entourloupes préparées de mains de maîtres par des avocats financiers œuvrant au pourcentage !
La voiture était présentée aux gogos comme une voiture de sport sûre et rapide, ils se sont retrouvés avec une voiture insécurisante qui après un an de bluffs et compromissions merdiatiques, plus personne ne voulait acheter…, ceux qui s’étaient “fait-avoir-bien-profond” n’arrivaient pas à s’en débarrasser au delà de 5.000 dollars…
Si Malcom Bricklin s’en mettait malgré-tout plein les poches, sa société perdait la valeur de deux voitures pour chaque voiture vendue et, en 1976, elle a disparu, laissant le gouvernement Canadien du New-Brunswick “tenir le sac des dettes” !
Environ 2300 Bricklin ont été vendues et personne ne sait vraiment combien existent encore en 2020, probablement pas plus de 1.000 car les carrosseries en composites de plastiques se dégradaient presque à vue d’oeil, craquelures de plus en plus grandes et profondes et effondrement de la structure porteuse, l’espérance de vie à long terme des Bricklin était nulle, Malcom prétendant cyniquement que ses voitures étaient biodégradables, un argument imparable servant de bouclier devant les tribunaux…
Lorsqu’on a été filouté de la sorte en acquérant une Bricklin, soit qu’on la dépose “à-la-casse”, soit qu’un rebondit, cela se nomme “La résilience” !
La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme (en ce cas d’être propriétaire d’une Bricklin, mais c’est valable également pour les propriétaires de Ferrari et Bugatti-VW), à prendre acte de l’événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d’une façon socialement acceptable…, c’est l’art de rebondir !
En psychologie, comme pour sa déclinaison en management, la résilience représente la capacité et les aptitudes d’un individu, ou d’un système, à surmonter l’adversité, autrement dit à vivre et se développer en parvenant à vaincre le risque et à surmonter chocs et traumatismes…, elle illustre les capacités adaptives de l’individu et lui permet, à l’issue, de mieux connaître ses limites et ses peurs…, ça concerne le fait d’avoir la capacité de changer avant que la nécessité de changer devienne une évidence !
J’ai moi-même connu la même situation avec une De Tomaso Qvale Mangusta qui présentait les mêmes vices que la Bricklin, ma résilience a consisté à la transformer en une version GT’R qui n’avait jamais existé et de la vendre en tant que prototype rarissime et hors de prix…, le malheureux propriétaire de cette Bricklin a agit de même, réussissant ainsi à la vendre 75.000 dollars alors qu’une Briklin a du mal à se vendre au delà de 5.000 dollars !
Il a démonté la voiture, jeté le moteur et adapté la carrosserie refaite/remoulée à un châssis (neuf) de Hot-Rod’34 de Superformance…, le moteur remplaçant l’antique V8 AMC 360ci étant un big-bloc Chevy V8 496ci équipé d’un Blower dyno testé et évalué à 835 chevaux (MSD Ignition et Boite auto TCI Turbo 400 avec un 3000 convertisseur 3000 qui envoie la puissance à un pont 3,73 Dana 60…à destination des jantes Billet chaussées de 29-18,5 ’15 Hoosier Quick Time Pros.
La peinture a été réalisée de manière hyper-pro dans la même teinte “Safety-Orange” et l’intérieur a été refait imitation “origine” mais avec des matériaux et une finition High-tech…, des jauges améliorées et de beaux sièges personnalisés et confortables.
Cette reconstruction lui a couté 25.000 dollars et il a “posté” sa belle sur eBay pour un prix de départ de 40,000.00 $…, je me suis précipité en tant que grand amateur de conneries, mais “la chose” a atteint presque le double !
La résilience a du bon…, la grosse merde de 5.000 $ après sa renaissance (sa reconstruction) de 25.000 $, s’est vendue 3 fois plus !
Pour en savoir plus : https://www.gatsbyonline.com/automobile/1974-1975-bricklin-sv1-une-escroquerie-geniale-353296/