1999 Panoz AIV Roadster
Au mitant des années’50, les p’tites Porscheries 356 bosselées et les pédantes Ferrailleries Barchetta’s n’avaient aucun attrait, pour un public se remettant de la guerre issue des pays ou elles étaient construites, mais je roulais fièrement dans une rarissime américaine Cad-Allard J2X stéatopyge à ailes de vélos. (cet adjectif souligne une accumulation excessive de tissu adipeux au niveau des fesses). Ouaisssss ! La classe… Notez que je n’avais que 6 ans car né en 1949.
En fait et cause c’était une des voitures de mon Pépé, Paul Imbert, qui était garagiste en vélos, motos, tricycles et voiturettes “torpilles” comme les Morgan’s, et cette Cad-Allard J2X était le cadeau d’un Général Américain qui l’avait cartonnée, ne savait quoi en faire car retournant aux USA si ce n’est la laisser chez mon grand-père en attente d’instructions de renvoi qui tardaient à arriver… En attente, on s’éclatait… J’en ai gardé des souvenirs émus…
A mon tour derrière les volants des “zotos” de mes 17/18 ans qui étaient toujours celles de mon Pépé et/ou de ses clients, après toutes ces années la Cad-Allard J2X toute vieillotte était toujours là, de plus en plus brinquebalante sans nouvelles du général… A la mort de mon Pépé, le Général avait disparu et la Cad-Allard J2X devait partir à la mitraille, car en ces temps on ne collectionnait pas ces vieilles choses… Je n’avais pas 20 ans et j’ai osé un marchandage…
La vieille Cad’Allard pour 25% de remise sur une Morgan 4/4 pseudo compétition, ce fut une arnaque 100% d’époque, cette Anglaise bricolée d’usine, était motorisée d’un cracragnesque 4 cylindres Ford Cortina 1600cc… Echangée contre une Mustang Boss 302 puis contre une Shelby GT350 qui dans les années ’70 ne valaient pas grand chose, j’en suis arrivé à une Panther J72, à quelques Panther deVille ex-Roi-Fahd et quantités d’autres bricoles des années Pop’s.
Des années plus tard, après la création des mag’s ChromesFlammes (Europe) et TopWheels (USA) fin du précédent millénaire, alors que je vivais 1/3 de ma vie à Hallandale/Miami Beach, j’ai été sidéré de voir arriver la Panoz, un mix de Hot-Rod-Morgan-Panther-Excalibur façon Cad-Allard J2X stéatopyge de mes 8 ans avec mon Pépé… Son appellation était “Panoz AIV” (véhicule à forte intensité d’aluminium), une version raffinée du même Roadster classique…
C’était un Roadster dans lequel 2 adultes étaient coincés/assis sur l’essieu arrière en tentant de voir la route. La Panoz (prononcez pay-nose, et pas pan-nozz) avait une capote minimaliste destinée uniquement à remplacer un parapluie le temps de se réfugier sous un pont/viaduc après avoir été assez stupide pour sortir sans d’abord vérifier la chaîne météo… Le coffre était juste assez grand pour contenir la capote et deux “rideaux” latéraux souples repliés dans un sac.
Il s’agissait d’une voiture “ludique” (dite “de loisirs masochistes”) destinée uniquement à faire “Vroum-Vroum”, lorsque le temps était beau et que la température était de 30°…. J’en ai acheté une par bêtise et la première réflexion est venue de mon voisin : “Ça a l’air amusant” m’a dit ce quinquagénaire sur le point de monter dans sa Cadillac… Il a ajouté que je devais me sentir trop serré là dedans par comparaison à mon Excalibur SIII… “Vous n’avez que des jouets”…
Il fanfaronnait en me disant : “Vous devriez acquérir une Cadillac Allanté”… Ce que j’ai fait un peu plus tard me sentant engourdi par une course froide sur l’autoroute me ramenant de St-Peterbourgh (Floride, pas Russie). “Eh bien, oui, la Cad’Allante c’est plus confort et amusant certains jours” ai-je eu l’occasion de lui dire plus tard dans les années qui ne font que passer, riant de ses grimaces montrant qu’il comprenait l’image… “Vous n’êtes qu’un Frenchie” a-t-il conclu…
Panoz ne vendait qu’une centaine d’AIV par an, il fallait donc un certain temps pour se lier d’amitié avec un autre dingue en Panoz… Ce n’était pas une voiture qui encourageait à faire plus qu’une balade de 20 minutes avant de revenir chez le concessionnaire pour signaler un problème… Monter à bord d’une Panoz en mode conducteur paresseux, ou avec une attitude condescendante, en s’attendant à ce qu’il s’agisse d’une Porsche Boxster, et c’était raté…
Tout mauvais garçon en cette situation devient dingue… La direction de la Panoz est contrariante et la suspension est rigide. À grande vitesse, tout tremble et tout est douloureux à vivre, la seule solution étant de placer votre bras gauche sur le rebord de la porte pour diminuer la turbulence. Ce qui oblige à conduire de la seule main droite et rend la direction imprécise… La Panoz est une voiture audacieuse et désagréable qui semble sauter partout sur la route.
Elle a pourtant un rapport poids/puissance proche de celui d’une Porsche 911 Turbo, mais ses survirages composés toujours cachés rendent la conduite dangereuse. Pourtant, entre les mains d’un conducteur expérimenté habitué à virer à l’accélérateur et aux commandes de direction super précises, la Panoz AIV laisse croire que la faire chanter, en particulier sur une surface lisse sera ludique… Bernique… Et pour chanter, le hurlement du V8 Ford rend dingue…
C’est pourtant un V8 aluminium à quatre arbres à cames de 305cv à sa limite de 6800 tr/min qui vaut presque le prix de la Panoz à lui seul. (Panoz a ensuite mis à niveau l’AIV avec une version de 350cv du même moteur, avec un levier de vitesses séquentiel)… Vous pouvez donc poliment passer inactif devant n’importe quel flic, mais sans accélérer car sinon, vous allez au tribunal pour 6 mois. 0 à 60miles ne prend que 4,6 sec, le 1/4 de miles en 13,5 à 103 mph…
Cool… À bien y réfléchir, ne parlons pas de “sauter” dans une Panoz. Les conséquences sont trop douloureuses. Chaque côté du cockpit est à peu près de la taille d’un sac de course et plus difficile d’accès, avec des seuils hauts et larges et des portes minimalistes. En fait, si vous êtiez assez riche pour vous offrir une Panoz de 64.985 $ pour un jouet, après tout, il y avait d’excellentes chances que vous soyez beaucoup trop vieux et en mauvaise forme pour en avoir une.
C’était mon cas, quoique moins pire qu’actuellement ou j’en affiche 75 alors qu’en ces temps passés, j’avais un quart de siècle de moins en articulations… Aie aie aie !… De plus, les pédales sont si proches les unes des autres, et bien décalées vers la gauche à cause de l’énorme boîtier de cloche de boite, que même mes basket’s de taille 45 tout à fait ordinaires tapent parfois deux pédales à la fois, cela crée une accélération jusqu’à relâcher l’embrayage.
Et lorsque vous appuyez fort sur le frein tout en débrayant pour passer à la vitesse supérieure à la ligne rouge, il faut espérer avoir perdu tout talonneur… Merdique… Les premiers véhicules de la production étaient un peu de qualité agricole, et l’exemple qui sert d’illustration à cet article est une pièce de musée. Le capot du couvercle du cercueil tremble sur les surfaces rugueuses, mais le châssis en aluminium extrudé est aussi rigide qu’un Tank…
Les équipements douteux tels que les charnières de porte semblent substantiels… Le renflement du capot en fibre de verre installé pour accueillir la hauteur du Ford SVT V-8 est un gros problème, mal résolu avec des garnitures Pep Boys qui s’écoulent autour de sa circonférence de ce qui ressemble à un siège de WC, mais c’était beaucoup plus économique que de créer un nouvel outillage de capot. Il n’y a même pas de prise de courant pour un détecteur de radar…
Les bouches de chauffage diffusent moins que la console centrale, qui elle dégage une chaleur considérable du moteur. Il y a une radio, mais ne prévoyez pas de l’utiliser pour autre chose que surveiller le système de diffusion d’urgence si vous conduisez pendant une attaque nucléaire en cause des Européens défendant l’Ukraine de manière radicale, en l’atomisant pour ne plus en attendre parler… Exit le clown pianiste avec son pénis érigé…
Reste à retrouver les 300 milliards qu’il a piqué… Alors, qui se plaint ? Personne n’a jamais eu l’intention que tout comme Zeelinsky, la Panoz AIV soit un produit d’épicerie… Nous devrions être reconnaissants qu’il y ait un clown et un engin aussi inhabituels l’un que l’autre, aussi divertissants l’un que l’autre, capable de vous couter un max en échange d’emmerdes. Et pour ce qui est, après tout, à peu près le même prix qu’une Tesla…
V-8 32 soupapes à DACT, bloc et culasses en aluminium, système de commande du moteur Ford EEC-V avec injection de carburant dans l’orifice. Cylindrée : 281ci, 4601cc, 305 bhp @ 5800 rpm, 300 lb-ft @4800 rpm. Boîte 5 vitesses. Plus particulièrement, cette Panoz AIV Roadster de 1999 est l’une des 176 produites entre 1996 et 1999, livrée neuve à Ron Tonkin Gran Turismo à Portland/Oregon. Affichant 425 miles (la honte de l’avoir laissée au fond du garage).
Cette Panoz est finie en bleu sur cuir beige et est propulsée par un V8 de 4,6 litres associé à une transmission manuelle à cinq vitesses. En option avec l’ensemble “Aluminium Accent”, l’équipement supplémentaire comprend une capote noire, des ailes avant de style cycle, des pare-pierres arrière, une suspension à ressorts hélicoïdaux réglable, des jantes en alliage BBS de 18 po, une direction assistée, des garnitures en bois ET une chaîne stéréo Alpine;
Il y a aussi la climatisation. Conçue par Freeman Thomas, la Panoz AIV, ou “Aluminum Intensive Vehicle”, comportait une carrosserie en aluminium superplastique (gag !) avec des ailes en fibre de verre de style cycle sur un châssis en aluminium. Cet exemplaire est fini en bleu et est équipé d’une capote noire amovible, d’un capot à clapet, de pare-chocs chromés, d’accents en aluminium, d’ailes anti-vent et de pare-pierres arrière.
Les jantes en alliage BBS de 18 pouces à rayons en V décalés sont équipées de pneus BFGoodrich G-Force T/A KO de 245/40 à l’avant et de 285/35 à l’arrière. La voiture est équipée d’une direction assistée et d’une suspension à ressorts hélicoïdaux réglables. Le cockpit comprend des sièges baquets recouverts de cuir beige, qui s’étendent à la console, au tableau de bord et aux panneaux de porte. Les aménagements comprennent des garnitures en bois.
Il y a aussi des pédales et un pommeau de levier de vitesses en aluminium, une chaîne stéréo et des haut-parleurs Alpine CD, ainsi que la climatisation. Le volant Nardi gainé de cuir se trouve devant le conducteur, tandis que le groupe d’instruments monté au centre abrite une instrumentation à cadrans blancs composée d’un compteur de vitesse de 160 mph, d’un tachymètre à 8 km / min et de jauges auxiliaires pour la température du liquide de refroidissement.
Le niveau de carburant, la tension et la pression d’huile sont également là… Le compteur kilométrique à six chiffres indique seulement 425 miles car je n’ai presque pas roulé au dedans ni au dehors. Le V8 de 4,6 litres provenait de la division SVT de Ford et produisait 300 et quelques chevaux avec un couple de 305 lb-pi à l’état neuf. La voiture a été révisée pour la dernière fois en 2020. Le prix total d’époque était de 64.304,95 $, je viens de la liquider au même prix.