COUNTACH 2022 BY Khyzyl Saleem
Toute Lamborghini Countach me met en transe et ravive mes souvenirs de jeunesse ! J’avais 22 ans, toutes mes dents, la totalité de mes cheveux sans aucun blanc et 50% de masse corporelle en moins, lorsque j’en ai vu et touché une ! Cela vous démontre que ma vie n’a pas commencé avec la mort des mammouths à l’ère glacière… Le choc de la vision d’une Countach sur le public lors du salon de Genève en mars 1971 a dépassé en intensité celui de l’annonce de la convention de Vienne sur les substances psychotropes, la sécession du Bangladesh, les émeutes de Córdoba contre le gouverneur Camilo Uriburu, le soulèvement à Ceylan de l’armée du parti marxiste dirigée par Janatha Vimukthi Peramuna, le vote du droit de vote (sic !) aux femmes Suisses, la mort de Fernandel, et surtout a éclipsé la présentation de la Renault R17TS ! De plus divers évènement ont ainsi été passés sous silence pour qu’aucune ombre n’atteigne la magnificence de la Countach : quatorze incendies criminels, une émeute de 6 pêcheurs devant la mairie de Plougastel, une tornade dévastatrice à Curaçao, l’invasion de 3 méthodistes déchaînés à la Basilique de Rome, la révolte d’une équipe d’éboueurs à Tourcoing et la prolifération de l’inceste, de l’alcoolisme, de la violence aveugle, du racisme et de la bigoterie dans les classes sociales défavorisées en France !
La Lamborghini Countach éclipsait tout ! C’était une bête très différente de la Miura, spectaculaire et beaucoup plus difficile à pénétrer (sexuellement), à conduire, et à en sortir, quasi impossible à ranger dans un parking, mais très facile à envoyer dans le décor en cherchant désespérément à atteindre la vitesse maximale qui n’était qu’une arnaque (de plus) ! Présentée en même temps que la Morris Marina en 1971 lors du salon automobile de Genève, elle en avait pourtant l’air plus que capable, le design torturé de Marcello Gandini, fortement inspiré de son concept Alfa Carabo 1968, y contribuant énormément avec l’effet spectaculaire des portes ciseaux, l’ensemble rompant tout lien avec la Miura… Le châssis de la Countach était maintenant devenu un complexe spaceframe en acier dans lequel l’antédiluvien V12 était à nouveau tourné à 90 degrés, d’où l’appellation grandiose de LP : Longitudinale Posteriore, mais avec la transmission repliée sous le tunnel orienté vers l’avant, contrairement aux autres supercars à moteur central.
Les premières Countach LP400 de 365cv étaient étroites de corps, bancales du châssis et complexes à réparer, mais qu’importait ! Toutefois comme le monde entrait dans la civilisation du Tuning et du Kustomising, la seconde génération LP400S de 1978 va être “Flashy” avec jantes hyper larges, élargisseurs d’ailes et un aileron en forme de flèche que les esprits moqueurs vont comparer à la barre/poignée de poussée des caddy’s de supermarchés. La LP500S de 1982 va continuer son transfert dans l’absurdité avec son V12 boosté à 4,8 litres “donné” pour une nouvelle profusion de chevaux capables de taper un œil au beurre noir à n’importe quelle Ferrari, mais obligeant les intrépides à vivre accroupi en position “boule”, les jambes écartées et repliées tandis que les bras étaient tendus vers l’avant et la tête de travers, une position idéale pour s’aventurer sur les routes dégradées et limitées question vitesses maximales politiquement correctes… Si la Miura disposait d’un pédalier décalé, un réglage minimum des sièges et un volant quasi horizontal, la Countach avait son volant fixé rigidement à un angle droit laissant supposer que certains humains difformes (surtout des nains aux longs bras) avaient été consultés au cours du développement !
La Countach était donc une abomination, y entrer relevait d’une forme de masochisme, s’y retrouver coincé soulignait les bonheurs du bondage et la conduire confinait à l’exploit de piloter une capsule spatiale utilisant des commandes de tracteur… Tout était lourd et demandait des efforts dantesques, l’apothéose étant la tentative finale d’en sortir alors que la populace regardait, interloquée, éberluée, hébétée qu’on doive faire un roulé-boulé ! Mais les pervers ne s’y trompaient pas et se groupaient du côté droit pour regarder le spectacle d’une nanana décorée comme un arbre de Noël, en descendre en mini-jupe, un exploit quasi philosophique ET technique qui pouvait atteindre un coté paroxystique si le conducteur s’était préalablement lancé dans une marche arrière pour réaliser un créneau quasi mortel, assis sur le ponton latéral et tripotant du bout des pieds et des mains, les commandes camionnesques, un exploit tellement remarquable que j’ai toujours lancé des piécettes en remerciement d’un tel spectacle de cirque !
L’ultime version “Sledgehammer” 5000s s’est avérée être l’ultime abomination imaginable, toute boursouflée de partouzes grotesques avec des naines difformes branlant des péquenots ahuris qui se retrouvaient béats de contentement, tant l’engin était caricaturalement en adaptation avec les villas à colonnades doriques enjolivées à leurs entrées comprenant d’immondes statues d’hommes nus sodomisant des angelots bouffis… Même l’habitacle était en adéquation, avec des sièges boutonnés façon canapé d’un thérapeute “disco” et une option tapis turc d’orient avec franges… La cabine claustrophobique ainsi décorée avec des sièges en skaï kakis ou caca d’oie avec tapis verdââââtres, résonnait alors de bruits divers tandis qu’on pouvait respirer un mélange de gaz d’échappement et d’odeurs d’huile brûlée et d’essence… Cet engin spatial au look de lave-linge-design était quasi incapable de faire mieux que 5,6 sec pour atteindre 80km/h… et la vitesse de pointe sans l’aileron optionnel (qui la faisait décoller et la pénalisait de 15km:h) était de 210km/h grâce au sempiternel et antique V12 “remasterisé” avec quatre soupapes par cylindre, affichant un cubage de 5L2… Une itération finale offrant un tristounet 450cv…!
La plupart des acheteurs de cette abomination n’avaient que ce choix pour perdre une partie de leur capital financier (et de sympathie), à moins d’opter pour une Ferrari Boxer voire une Testarossa, une constante évolution de la connerie humaine qui finit invariablement dans un puits sans fond ! Pour valoriser cette pachydermique inutilité, Khyzyl Saleem s’est défoncé dans l’espoir que son design pourrait servir à créer une Countach Racer de Jeux Vidéos en sus d’un exemplaire destiné à un Cannonbaler richissime ! Khyzyl est un artiste-concepteur autodidacte et franc-tireur du design automobile basé à Guildford, au Royaume-Uni, réputé pour laisser libre cours à son imagination dans la production de dessins numériques qui sont à la fois des œuvres d’art et des rêves réalisés aux fins d’être vendus comme “tableaux” de décors. Pas la moindre trace de compromis dans son travail, sa seule limite, c’est sa créativité. C’était donc la personne idéale pour repenser la Countach en un monstre de la route à carrosserie élargie.
Nous lui avons posé quelques questions au sujet du design et de son inspiration !
-Je suis extrêmement heureux d’avoir retravaillé cette voiture mythique et j’espère que je ne ne serais pas trop détesté auprès des fanatiques de la Countach originelle pour ce que j’en ai fait !
-Quelle a été votre motivation ?
-L’élégance futuriste. Cette voiture avait la touche Bertone avec une esthétique qui respirait le luxe-sportif et l’élégance-débridée tout en conservant une image très épurée. On l’imaginait lors de sa création, apparaitre dans un film se déroulant dans le futur, garée devant un bâtiment au look très science-fiction. Elle y aurait été tout à fait à sa place et cela aurait été formidable.
-Quelle a été votre première impression de la marque de façon générale ?
-J’adore l’automobile et j’ai suivi votre parcours avec Chromes&Flammes. Ma première impression concernant vos magazines était extrêmement positive et enthousiaste. Elle l’est restée avec www.GatsbyOnline.com et votre magazine éponyme.
-Qu’est-ce qui distingue votre Countach de la Countach de Bertone, selon vous ?
-C’est le design de la voiture lui-même, principalement l’arrière. Il est large, il est audacieux et il a la puissance qu’il faut. Chaque fois que je vois les feux arrière, c’est le déclic. Ce design est un mélange parfait d’angles et de courbes qui complète bien l’aspect général.
-La Countach présentait-elle des possibilités uniques en matière de design ?
-J’ai tenté de la rendre encore plus agressive tout en essayant de conserver la forme de base de la carrosserie d’origine. J’ai donc choisi de m’appuyer sur le design d’origine des ailes en y ajoutant ma griffe : conserver une forme générale au carré mais en y ajoutant des courbes. Ce travail m’a donné beaucoup de plaisir ! La voiture offre beaucoup d’angles et de lignes sur lesquels j’ai pu m’appuyer pour les diffuseurs et les déflecteurs, qui sont sans doute les éléments que je préfère dans mon design.
-Le résultat est très baroque pour un engin spatial !
-Croyez-le ou non, je ne me suis inspiré de rien de spécial. Je voulais juste en faire une vraie voiture façon “Need for Speed™”. Cela voulait dire créer une carrosserie extravagante et agressive que personne n’imaginerait jamais sur une telle voiture. Je me suis donc un peu lâché sur la carrosserie élargie et le design de l’arrière.
-Sa sœur aînée, la Lamborghini Miura, est connue des péquenots parce qu’elle a été auto-décrétée comme étant l’une des plus belles automobiles du monde, mais des connaisseurs, elle est connue pour deux raisons majeures : 1° Elle s’enflamme plus facilement qu’elle enflamme les badauds… 2° C’est un modèle extrêmement coté sur le marché de la collection avec des exemplaires vendus actuellement largement plus d’un million d’euros pièce, alors qu’il y a une dizaine d’années, personne (ou presque) n’en voulait au-delà de 100.000 dollars.
-Oui, que dois-je vous répondre ?
-Allez-vous réaliser une nouvelle interprétation de la Miura ?
-C’est prévu, vous en aurez la primeur…
Restée près de 20 ans au catalogue Lamborghini, la Countach aura évolué tout au long de sa carrière en devenant plus agressive et plus puissante… et, la concernant, d’après une étude très sérieuse menée par un scientifique de renom dans un pays ultra connu, si l’on prend les plus grands cauchemars des gens, toutes nationalités confondues, on aboutit à un classement général dont les cinq premiers résultats sont les suivants :
1. Être réveillé à 2h du mat’ par un fantôme ou autres déclinaisons : spectre, mort-vivant, revenant, inspecteur du fisc…
2. Croiser un Nazi en reprenant sa voiture dans un parking désert : souvent en uniforme, la verve violente et gutturale…
3. Se retrouver dans une réunion de “Hell’s Angels”, arborant tatouages, lunettes de soleil et portant de grandes barbes au parfum musqué…
4. Devoir écouter Bernard Henry Levy (BHL) durant une journée, attaché nu(e) sur une chaise-percée dans une petite pièce sombre fermée à clé…
5. Rouler en Lamborghini Countach, particulièrement en ville, avec obligation de se garer en créneau sous peine de perdre son permis à vie…
3 commentaires
Je viens de me relire ! J’ai été ébahi de tant d’intelligence et d’audace ! Du coup, sans hésiter, je me suis écrit une lettre de félicitations dont copie au Pape pour obtenir ma béatification luciferienne…
Je ne sais pas s’il y a un risque puisque je suis déjà exclu de leurs sauteries… Cela ne concerne que les “journaleux” qui ont besoin de “matières” à publier…
Qui d’autre peut se spermettre d’écrire ça aujourd’hui ?
Vous avez tout de même pris le risque d’être exclu de la prochaine petite sauterie petits fours / portes clés ? Cela peut paraître un risque bien mince, mais il faut croire qu’il est redouté de tous !
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