Death Race 2000… Les saigneurs de la route !
Cette horreur est “La Crocodile” du film “Death Race 2000″, pilotée par David Carradine ! Ce magnifique navet est devenu un culte cinématographique hilarant à pleurer (sic !) de science-fiction dystopique ! Il date de 1975 et met en vedette David Carradine aux côtés de Sylvester Stallone et Simone Griffeth, lors de la fumeuse et imaginée “Transcontinental Road Race”, une course à travers les États-Unis, sans règles, où de nombreux pilotes ne survivent pas ! Bien que cet bêtise roulante ultra-moche, délirante et enfantine, ressemble à une Corvette C3 “personnalisée” à moteur arrière, elle est en réalité basée sur une plate-forme Volkswagen, coupée/re-soudée et bricolée façon Buggy ! Cette “chose” est motorisée par un Flat-six cylindres Chevrolet Corvair caché sous le moteur factice qui trône de manière ridiculement trop visible à l’arrière.
Sylvester Stallone joue dans ce film l’un de ses premiers rôles, il va ensuite devenir une célébrité mondiale avec Rocky un an plus tard, en 1976. L’intrigue de “Death Race 2000” est centrée sur l’imaginaire “Transcontinental Road Race”, une course de voitures toutes plus étranges et bizarres les unes que les autres durant laquelle les pilotes assument des personnages de style WWF et s’en donnent à cœur joie de tuer des piétons afin d’obtenir des points bonus ! “La Crocodile” a été imaginée, conçue et construite par James Powers, Dean Jeffries et George Barris les trois plus grands noms de la scène de la Kustomisation au niveau mondial. “Death Race 2000” est devenu un film culte presque dès sa sortie. C’était réalisé comme un navet du genre “super-nanard” qui n’était clairement pas destiné à être pris au sérieux car imprégné d’humour noir, de scènes gore et de pornographie crade.
“Death Race 2000” a vraisemblablement influencé un certain nombre d’autres navets dystopiques, tels “The Hunger Games” et “Death Proof”. C’est ce qui a amené la production à conserver les engins du film pour les ré-utiliser… Ce ne fut pas le cas, mais cela les a conservés en parfait état ! Cette voiture, largement utilisée dans le film, est maintenant proposée à la vente par Mecum à la mi-mars 2020 avec une estimation de prix entre 30.000 $ et 50.000 $ ! Comme dans Rollerball, sorti la même année aux E.U. dans le contexte pessimiste des années ’70 (choc pétrolier, après-guerre du Viêt-nam, Watergate etc.), “Death Race 2000” dépeint une société dans laquelle un événement sportif ultra-violent sert d’exutoire aux masses et facilite aux dirigeants la conduite du troupeau. De même que, jadis, la Rome Antique avait ses combats de gladiateurs, les Provinces-Unies d’Amérique ont la Grande Course Transcontinentale.
C’est une course automobile d’un genre un peu particulier où l’on marque des points en écrasant les gens. Ainsi, l’égalité des sexes n’étant pas de mise, les femmes, quel que soit leur âge, rapportent 10 pts de plus que les hommes… les adolescents valent 40 pts… les bébés et les jeunes enfants de 12 ans et moins assurent un solide 70 pts… et chaque vieillard écrasé gratifie le chanceux pilote d’un généreux 100 pts (même les officiels de la course rapportent un joli 50 pts, règle inventée en cours de course). Comme le dit lui-même le Président des USA dans le film (mais dans la réalité il le dit aussi) : “Si tu veux vaincre, tous les coups sont bons !”. Perpétuant de la sorte la bonne vieille tradition américaine du chacun pour soi, la violence et les coups bas sont de mise tout au long de la course entre les différents pilotes qu’anime une rivalité haineuse.
Il y a Néron et son bolide décoré comme un char romain… Calamity Jane au volant de El Toro… Matilda Attila, une blonde aux yeux bleus fonçant dans une voiture similaire à un V-1 flanquée d’une svastika, que le speaker présente comme une “adorable fanatique de la croix gammée” et qui beugle “Blietzkriiiiieg” à chaque hit… Mitraillette Joe Viterbo (Sylvester Stallone), étrangement attifé d’une cravate rose bonbon (une sorte d’avant-goût du n’importe quoi façon vestimentaire que célébreront les années ‘80)… Ce dauphin hargneux du pilote champion Frankenstein (David Caradine), écrase ses fan’s par jalousie ! David Carradine, lui, fait figure de véritable héros national, car “seul survivant du titanesque carambolage de 1995” ! ll doit son surnom à sa monstrueuse condition, n’étant plus qu’un ensemble de plaques de métal et d’horribles plaie !
Frankenstein a perdu une jambe en ’98 et un bras en ’99 ! On dit qu’avec son nouveau bras articulé il est capable de changer de vitesse en 1/20ème de seconde ! Ce champion est de retour avec la moitié d’un visage, la moitié d’une poitrine mais toutes ses tripes. En parallèle de tout ce toutim d’enfer, cependant, une opération anti-course est lancée “au nom de l’humanité” par quelques résistants amoureux de la nature, qui luttent pour la liberté en général, et celle de ne point se faire écraser impunément en particulier, s’efforçant pour cela de pirater les retransmissions télévisées et d’éliminer les pilotes. Comment ne pas être séduit d’emblée par un film aux perspectives aussi alléchantes ? Pas vraiment un modèle de conformisme, ce film offre pas mal de séquences proprement jouissives que la morale tendrait plutôt à réprouver.
Ainsi, chaque année, à l’occasion de la course, les hospices instaurent une “journée de l’euthanasie”, durant laquelle de jolies infirmières disposent des vieillards en chaise roulante sur la route, à l’attention des pilotes. Interviewée à la télévision, l’épouse de la première victime, un malheureux ouvrier écrasé en direct, a droit à une croisière de rêve, un somptueux appartement à Acapulco et un ensemble d’éléments hi-fi vidéo dernier cri disposant d’un son octophonique, avec lequel la veuve joyeuse pourra continuer à suivre la course. Une jeune fan de Frankenstein, membre des “Amoureuses de Frankenstein, section St Louis”, s’offre en sacrifice à son idole, pour lui apporter quelques points supplémentaires, par amour. Ses amies prenant bien soin d’immortaliser l’instant en la prenant en photo juste au moment de l’impact.
Quant au Président des Provinces-Unies d’Amérique, quand il ne se repose pas dans son palais d’été à Pékin, il déclame d’édifiants discours rétrogrades depuis Moscou sur fond de musique mystique et de bannière étoilée soviétisée en rouge et or (anti-communisme contextuel oblige)… Proche de “Running Man” et de “Marche ou Crève” (romans écrits par Stephen King sous le pseudonyme de Richard Bachman) dans les thèmes qu’il aborde, “Death Race 2000” se révèle à la fois un bon nanard divertissant et une critique acerbe et singulière, vilipendant en premier lieu les événements sportifs de grande audience et les jeux télévisés déviants. Phénomène ultra-populaire diffusé dans tous les foyers par le biais de la télévision, la Grande Course Transcontinentale met en scène des pilotes assassins que les foules fanatisées acclament sous le regard bienveillant d’un pouvoir despotique.
Les yeux rivés au petit écran, le badaud guette la mort en direct et oublie du même coup de s’intéresser à ses problèmes et à son devenir. Dans la foulée, le film n’oublie pas d’épingler les commentateurs sportifs, ici au nombre de trois : il y a Junior l’enthousiaste hystérique et volontiers complaisant, de loin le plus horripilant de tous… Harold, le blasé, qui commente l’événement comme s’il s’agissait d’une partie de pétanque amateur en nocturne… Grace, une vieille peau démagogue qui promène son chic de rombière devant les caméras en affichant un sourire au charme glamour quelque peu périmé. Il convient de constater qu’à travers eux, les médias s’en prennent véritablement plein la gueule ! D’ailleurs, à sa sortie, le film sera descendu par une partie de la presse qui le taxera d’extrémisme, l’accusant de véhiculer des idées fascistes, comme avant lui “Orange Mécanique” ou, beaucoup plus tard, “Fight Club”.
S’il se montre radical dans sa logique et son propos, sa violence s’avère pourtant plus volontiers parodique que réellement complaisante. Le corrosif réalisateur Paul Bartel fait une utilisation habile de l’humour noir. Relativement bien fait et spectaculaire, rondement mené, “Death Race 2000” se révèle ainsi beaucoup plus pêchu que le déprimant “Rollerball” (1ère mouture), sans pour autant être moins critique. Prévoyant sans doute que son traitement satirique et mordant ne serait pas évident pour tout le monde, le film y va franchement, jusqu’à se conclure par un discours déclamé sur un ton ultra-pédagogique lancé par la séquence pré-générique : “Au sujet de la violence, rappelons que la technique de la violence est apparue pour la première fois il y a deux millions d’années. Le para-australopithèque, un anthropoïde du sud de l’Ethiopie, n’avait pour ainsi dire pas de cerveau, mais cela ne l’empêcha pas d’inventer l’outil et de s’en servir sur la tête de son voisin. Cet exercice contribuera à agrandir sa cervelle, une nouvelle arme très utile. Oui, l’assassinat fut inventé avant même que l’homme eut appris à penser ! Par la suite, bien sûr, l’homme fut considéré comme un animal doué de raison”... Unique !
Mais alors, si ce film est un aussi bon navet, pourquoi en discourir ? Sans doute parce qu’il correspond parfaitement à mes yeux à la définition du plaisir coupable. Non, il ne s’agit pas d’un “nanar” au sens où on l’entend généralement, mais d’une bisserie dont presque chaque aspect enthousiasme, que ce soit la présence du fringuant David Carradine dans le rôle titre, celle de Roger Corman à la production, Sylvester Stallone dans un de ses tout premiers rôles, en cravate rose bonbon, le visage déformé par un rictus de haine, vidant un chargeur de mitraillette pour exprimer son mépris à la foule, ou tapant du poing sur la table en beuglant : “Je n’ai que deux mots à dire : mer-dique !”, ou encore un générique d’ouverture kitschissime, sur fond de moteurs rugissants. Au final on ne sait plus vraiment si on apprécie ce film au premier degré, au second degré, au dernier degré ou au degré zéro, et peu importe : la seule certitude c’est qu’on l’apprécie.
Dès l’année suivante, Paul Bartel et ses acolytes, Roger Corman et Peter Cornberg, remettront le couvert avec Cannonball, encore un film de course de voitures insolites, avec une nouvelle fois David Carradine dans le rôle principal, mais pour un résultat sans grand intérêt : envolés la violence et l’humour noir, la contre-utopie et la parabole politique. En se montrant trop sage, Paul Bartel, peut-être un peu refroidi par les critiques délirantes faites au sujet de “Death Race 2000”, accouchera cette fois d’un film fade. Dommage ! Quand au remake avec Jason Statham sorti en 2008 (et qui a engendré 2 suites de plus en plus fauchées), il offre une série B totalement impersonnelle et s’oublie aussitôt visionné…
Je termine sur un peu plus d’horreur encore en vous commentant une prise que l’on ne trouve dans aucun manuel de Kung Fu : elle consiste à s’attacher une corde, un bout autour du cou, l’autre autour des testicules et du pénis, en fixant les poignets entre-deux dans le dos… L’ensemble doit être arrimé à une penderie… C’est compliqué, mais parait-il hyper bandatoire et jouissif… Mais mortel ! C’est dans cette position que la police de Bangkok a découvert en 2009 le corps de l’acteur américain David Carradine décédé à 72 ans dans une jouissance sans doute extrême vu la quantité phénoménale de sperme sur les jambes de l’acteur américain et l’allongement de ses testicules et de son pénis de plus de 40cms !
Les conclusions des enquêteurs ballotèrent (comme ses couilles) entre la thèse du suicide et celle de “l’accident de masturbation”, selon le verbiage officiel… Le médecin légiste ayant pris des photos de la scène, un cliché de l’acteur les couilles à l’air dans le lasso de la corde, s’est retrouvé à la une du plus grand quotidien thaïlandais “Thai Rath”, ce qui provoqua l’indignation de sa famille qui, pour sauver l’image de David Carradine, à prétendu (faussement) que c’était un meurtre réalisé par la femme de chambre-ménagère… C’était pour s’éviter les quolibets du tout Hollywood… Bien que floutée, la photo est encore visible sur le web, en cherchant bien… Carradine qui connu son heure de gloire dans une série TV sur les arts martiaux créée par Bruce Lee, puis dans le “Kill Bill” de Quentin Tarantino, est mort en état d’apnée. Son corps ne portait pas de traces de coups. Le ridicule de la situation l’a définitivement emporté !
Les caméras de sécurité de l’hôtel n’ont montré personne en train d’entrer ou de sortir de la chambre, fermée à clef de l’intérieur. Ces éléments avalisent la thèse de l’accident “auto-érotique”. David Carradine était réputé pour une vie placée sous le sceau de la dissipation sexuelle. En plein zénith sa carrière fut contrariée, à la fin des années ’70, par la consommation de drogue et d’alcool, ce qui le relégua dans les séries B. D’après le site “TheSmokinggun.com” qui se serait procuré les documents liés à son quatrième divorce, l’acteur aurait par ailleurs commis un inceste avec un membre de sa famille, puis il a été reconnu comme étant un insatiable masturbateur au moyen de quantités d’ustensiles ménagers en ce compris des aspirateurs !