A Saint-Tropez, une balade dans la Rolls-Royce “Boat-Tail” de 28 millions US$ avec Jay-Z, Beyoncé et Gatsby…
Vous avez pu lire en payant votre dîme de moins d’un euro vous “spermettant” de devenir membre en érection permanente de www.GatsbyOnline.com, que Beyoncé et Jay-Z avaient acquis une des trois Rolls-Royce “Boat-Tail” de 28 millions de US$ pour s’en servir dans et autour de Saint-Tropez ! A ce scoop était attaché un long interview exclusif de ces deux gloires du show-bizz, qui a été repris par la presse mondiale sans nous citer, sans doute parce que leurs journaleux n’ont pas été conviés à la fête évènementielle…
Un concours exclusif a permis aux membres de GatsbyOnline et aux acquéreurs et acquéreuses du Gatsby N°4, de participer à un jeu simple et gagner une balade dans la Rolls pilotée dans Saint-Tropez par le couple emblématique (durant la dernière semaine de juin). C’est Florent Moreaux qui a gagné le privilège de se faire balader toute une journée. Bravo Florent ! Ce ‘Super-Mag-Gatsby’ est devenu un “Collector” quasi introuvable à moins de 100 euros, qui est toutefois toujours consultable et se trouve dans la page des liseuses numériques de www.GatsbyOnline.com… Ne soyez pas (ou plus) radins, foncez le lire et achetez-le ! Certains lecteurs en ont fait un business en le vendant 200 euros sur ebay .
Pour vous familiariser avec les mœurs Tropéziennes, il vous faut lire ce qui suit ! Parmi les tout premiers messages qu’adresse Saint-Tropez aux voyageurs et voyageuses téméraires, figure le choc sensoriel des odeurs et des saveurs inconnues. Mais si les guides de voyages “classiques” constituent, de ce point de vue, un corpus d’observation privilégié de cette forme d’apprentissage sensoriel de l’étrangeté typique de ce village de pauvres pêcheurs, devenu le centre du monde aux yeux de ses nouveaux habitants, elle échappe rarement à la force d’attraction des stéréotypes et des préjugés, tant notre perception des goûts et des odeurs est puissamment modelée par l’inculture des touristes hagards.
C’est à cet ethnocentrisme spontané que j’ai réussi jusqu’ici à échapper (bien que j’y demeure), en cause de l’acuité de mes notations visuelles dans mes texticules (petits textes) narratifs, incluant diverses notations olfactives, gustatives, voire mêmes tactiles, en plus de l’affect d’un tropisme : la vue étant, de tous les sens le plus proche de l’intellect dans la tradition philosophique ! De plus, réduire les perceptions olfactives à une simple “composante nécessaire de l’environnement” ne rend nullement compte de la très grande diversité locale tant en termes langagiers qu’en termes axiologiques, dont certains veulent témoigner de mon approche quasi anthropologique des indigènes locaux.
C’est en grande partie mon outillage sensoriel particulier qui me permet d’accéder à l’expérience la plus intime, la plus profonde du dépaysement et de l’étrangeté des sens les plus primitivement ancrés et même enracinés dans les pénombres de la vie organique locale ! Car tout pays, toute culture, toute singularité humaine s’appréhende par le nez et les notations sensorielles qui disent le bonheur d’être au monde dans le dépaysement des routines sensorielles associées à une composante nécessaire de l’environnement sans lettres de noblesse : odeurs de latrines, de fumées, de déjections, de poubelles !
En résultent plusieurs problèmes :
-Comment faire pour échapper aux réactions spontanées aux odeurs, qui sont de type instinctuel et qui peuvent conduire au rejet pur et simple d’une singularité perçue comme intrusion intolérable ?
-Comment échapper à ce qu’on pourrait appeler une forme d’ethnocentrisme spontané du corps ?
-Comment transmettre cette expérience, puisque l’odorat comme le goût nous installent dans un rapport fusionnel avec le monde, dans une forme de compréhension instinctive, intuitive et paralinguistique ?
Transmettre mon vécu existentiel à Saint-Tropez m’a donc impliqué un travail permanent de présence à moi-même et au monde, ce qui passait (certes) par un travail de mise en mots sur les sensations, travail acharné qui devait se positionner au plus juste de mon ressenti hic et nunc… Une poétique de la notation donc, mais réalisé par un travail mémoriel également, ainsi que par une forme d’écoute en moi-même, suffisamment obstinée pour faire remonter mes impressions les plus obscures et pas que mes envies de vomir ! S’y est ajouté également la recherche d’une connaissance globale, la mise en œuvre d’une forme d’intelligence anthropologique consistant à m’incorporer dans l’étrange… Oui, mais, tout en analysant l’obscure présence en moi de ce charivari, l’accepter, l’apprivoiser, le reconnaître.
C’est l’analyse non objective mais spontanée découlant d’un dérèglement de mon intestin en cause de divers produits du marché local, qui m’a permis d’associer une vision cauchemardée et persistante, à l’odeur d’effluves nettement peu auspicieux : fritures, confiseries surcuites et sueurs, m’obligeant, de métonymies en métonymies, à diverses notations passant de la particularité olfactive à l’explication ethnologique ! Un travail quasi chimique de décomposition d’un marché de dupes qui n’avait même pas l’avantage d’éloigner les mouches, le nez adressant ses alarmes au reste du corps.
L’hétérogénéité des senteurs réunies dans l’énumération a ainsi attiré mon attention sur l’incongruité de ce rapprochement entre l’intrusion aromatique (a priori inclassable et dérangeante) qui, domestiquée par ce qu’on pourrait appeler l’intelligence du nez, m’est devenue peu à peu familière, quoique loin de la fonction d’attestation d’authenticité (l’effet carte postale) qui confine souvent ce genre de notations : l’important étant que vous, lecteurs, lectrices, compreniez l’assertion et la visée de mon moi-profond : car l’alimentaire, c’est civilisationnel.
Même dans mon approche des êtres-locaux, dans ma relation des rencontres, force m’est de recourir fréquemment à mes notations olfactives, qui ont pour effet de présentifier immédiatement et de rendre sensible ce que rejettent les personnes appartenant à une culture ou des modes de vie très éloignés… Par exemple, les vrais et authentiques pêcheurs locaux Tropéziens (une espèce menacée en voie de disparition) ont leur singularité, ils sont à l’aise dans leurs larges braies et leur fumet, avec souvent un puissant remugle, qui cisaille le crâne… et sont attachés viscéralement à leurs épouses qui transportent des cageots de poissons en exhibant parfois leurs cuisses tout en chantant intérieurement des chansons très coquines et licencieuses…
Qu’en reste-t’il après que les restaurants se sont servis ? Des têtes de morues, des fragments de pieuvres, des petits crabes un peu abîmés, une poissonnaille qui empeste, car, dans la mer aussi, le pauvre a son odeur ! Il y a poisson et poison, encore faut-il aller au-delà de la pusillanimité d’un nez de citadin pour catégoriser ce qui fait la spécificité de la puanteur des marées. Etre capable d’identifier cette odeur dite “du pauvre pêcheur” bénie par la foi et le “Monsieur-le-Curé” local qui en a fait son catéchisme et sa bonne fortune, spermet de maintenir l’empathie nécessaire pour entrer en affinité avec ces gens. La pauvreté se sent et s’exploite. L’extrême rusticité aussi…
Je ne peux m’empêcher de penser ici, dans ce rapprochement faussement grotesque des gens et des racines sorties de terre et mer, aux associations de la pensée mythique relevées par Lévi-Strauss dans ses “Mythologiques” : une forme très ancienne de logique des qualités sensibles fonctionnant essentiellement sur le principe de la métonymie, que je réactive lorsque je suis confronté à des milieux d’une extrême singularité, qui constituent un défi pour la compréhension interculturelle. Vous noterez toutefois ma totale absence de jugement, l’empathie, et même la connivence avec laquelle j’interprète, avec une précision toute zoologique, le message pourtant approximatif de la faune locale…
Il ne suffit pas en effet de comprendre les sabirs locaux pour comprendre des gens rustiques : “Le cru et le cuit” ainsi que l’odorat pouvant aussi être un outil sensoriel au service d’une intelligence socio-économique des choses ! Je me dois à ce stade embryonnaire de mon récit surréaliste, de vous confier jusqu’à quelles limites quasi mortelles ma curiosité m’a conduit à Saint-Tropez dans le choix d’un comparant interculturel mettant en relation le gustatif avec le spirituel, comme si manger était un acte de connaissance anthropologique ! En effet les mets entrent en nous par la bouche, mais également par le nez, et l’on constate que cet outil sensoriel permet de s’ouvrir à une forme de compréhension corporelle, comme une source de régénérescence…
Au terme d’un long voyage, je suis parvenu dans un milieu d’un dénuement extrême, sur une colline battue par les vents, que le brouillard de la décence fait fantastiquement disparaître durant l’été, mais j’ai pu ainsi observer la petite population des milliardaires demeurant dans “Les Parcs de Saint-Tropez”, dont j’ai noté, comme un naturaliste auquel j’ai emprunté d’ailleurs les codes, qu’ils vont par couples et jamais bien éloignés l’un de l’autre, tout à fait comme les albatros ou les pluviers, façon de dire, à distance, mais aussi avec empathie, leur étonnante capacité à survivre dans un environnement extrême, grâce à une adaptation quasi mimétique au milieu et à une solidarité sans faille très révélatrice de leur capacité d’être en affinité vibratoire avec un goût de l’observation didactique, si caractéristique d’une certaine littérature, mais d’une façon qui n’a rien à voir avec le souci de communiquer un code local jusque dans l’équilibre cosmologique des astres dispensant de tout autre commentaire !
Le silence suffit ici pour comprendre, d’une compréhension vitale, profonde, instantanée, de l’équilibre optimal entretenu ici entre l’homme et son milieu. Avant, à Saint-Tropez, tout était vrai, tout le monde disait la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, le mensonge a toutefois été inventé pour que “les autres” ne se privent de signaler aux autorités policières et fiscales à quel point ils détestent ceux qui ne sont pas eux…, pas plus qu’ils ne s’interdisent de mentionner comment tout un chacun-chacune vit au-dessus de ses moyens. La presse locale a découvert en cette suite le pouvoir d’ensorceler les foules en racontant le pire des choses qui n’existent pas, faisant naître l’espoir, la croyance, l’inouï, la haine…
C’est dans cet espace et au contact de sa civilisation que je suis arrivé à formuler de la façon la plus frappante l’approche de l’idéal ascétique des multimilliardaires locaux vivant dans le minimalisme des paysages naturels, avec rusticité et frugalité ! “Dans ce peu qui me ressemble, je me sens chez moi”, m’a dit l’un d’eux : “Depuis vingt-quatre heures, je vis des bienfaits d’un gros crabe mangé avant-hier soir avec un peu de vinaigre, aussi frais que si j’avais été un requin” ! Cela affirme l’étroite relation nouée entre les paysages, la civilisation locale et la nourriture, il y a là une immatérialité qui répète sans cesse : “Faites-vous petit, ne blessez pas l’air ambiant et dépêchez-vous d’aller ailleurs !”…
L’intuition rejoint ici ma conceptualisation de l’anthropologisme : manger est un acte de connaissance, c’est aussi une manière d’entrer en résonance avec une civilisation qui est pourtant d’une déroutante étrangeté, mais, au prix d’une double ascèse, celle du jeûne et de la connaissance, je suis parvenu à surmonter les chocs déclinants l’aigre, l’acide, le fade, le putride, l’amer. Preuve que sur le chemin de la connaissance, il faut non seulement de l’ouverture d’esprit, mais une rééducation du goût pour saisir l’harmonie d’une culture qui fait survivre l’homme dans des lieux dangereux, marqués par le sort, à fuir absolument, tout au moins si l’on sait entendre les signaux qu’on vous adresse.
Un personnage pittoresque mais inquiétant vivant dans une lugubre villa entourée d’acacias m’a, un peu pluche tard, convié à un banquet d’adieu. Quasi immédiatement mes sens ont été en alerte : Chou aigre, soupe au pain, patates grumeleuses (qui avaient dû cailler dans la terre sous l’empire d’un maléfice. A peine si je parvenais à avaler une bouchée, toute l’assiette sentait la mort à plein nez. Même le vin local offert à la fin de ce macabre repas, n’était un tord-boyaux meurtrier, sans chaleur ni rayonnement, avec toutefois une puanteur doucereuse qui inondait la bouche de salive, et que l’âme, de science innée, ne pouvait qu’associer au malheur !
Mon aperception du goût m’a, par la suite, témoigné de la conviction que le corps et l’esprit sont en résonance, le corps comme instrument de connaissance, l’esprit comme intelligence incarnée. Dans ce message d’alerte que l’odorat et le goût m’ont ainsi transmis, et que j’ai traduit au niveau verbal par le recours aux métonymies qui renvoient aux tubercules, au putride, au monde de sous la terre, une forme d’association qui est du même type que la déduction empirique par laquelle la pensée mythique construit ses appariements.
Il faut tout un travail anthropologique et une longue patience nourrie d’une grande familiarité avec les univers culturels déployés, dans un corpus surdimensionné, pour parvenir à décrypter le fonctionnement de cette sorte de secte constitutivement vouée à une sérialité sans fin ! En conséquence de quoi, j’ai succombé à une pêcheresse locale spermattant abondement mon trop plein dans une part de tarte Tropézienne nappée d’un coulis de framboise… Jouir avec le cul dans une tarte Tropézienne, c’est l’extase pour les habitantes du cru !