Bizarre, fascinante, étrange mais… intelligente et logique car conçue pour correspondre aux besoins réels de mobilité actuels, la Citroën Ami 2020 est certes consumériste, mais a la capacité de transformer la vie urbaine cauchemardesque en “déplacoirs” inadaptés vers une évolution d’espérances qui peuvent se réaliser.
Présentée fin 2019 avant la pandémie du Coronavirus qui a été vécu comme un thriller psychologique de plus en plus dérangeant nos sacro-saintes habitudes et illusions, la Citroën Ami n’a malheureusement pas cristallisé les appétences du public visé, rivé aux conventions sociales désuètes, attendant un miracle utopique dans l’esprit et l’espoir de toucher l’Euromillion…
Ce qui fait que la Citroën Ami détonne et est géniale, c’est son format, son style, son look : elle a été pensée en design à destination des jeunes de moins de 30 ans… une génération, majoritairement qui n’en a plus rien à f… des “automobiles-pour-connards”… de la télé-lobotomisation-des-masses… des infos téléguidées aux vues et besoins des Gouvernements… des journaux-quotidiens “à-la-papa-Pétain” aux mains de milliardaires… des variétés soporifiques destinées “à-la-Druckerisation des masses”... des films et émissions TV répétitives sur toujours les mêmes “marronniers” : les Balkany, les Karda-chiants et les footballers millionnaires !
La Citroën Ami cible ce qui n’existe pas encore… mais pourrait s’auto-créer en proposant un avenir et une mobilité “aux ceusses” qui dépérissent dans un labyrinthe sans issue, avec ou sans encore d’enfant sur les bras, survivant dans un cadre verdâtre à la luminosité souvent blafarde dans une ambiance anxiogène, donnant l’impression que le temps est suspendu pour une durée indéterminée, subissant un quotidien ronflant, plein de questions sans réponses… un cycle de vie on ne peut plus normal dans un bocal asphyxiant où toutes notions de futurs et de joie de vivre disparaissent comme une flamme manquant d’oxygène… c’est là que la Citroën Ami apparait toute pimpante, pas chère, pratique et Fun !
L’appartement où la maisonnette, le bébé, le papa absent qui travaille sans compter ses heures et la mère au foyer qui frotte et astique les infâmes laideurs décoratives, l’enfant qui grandit et la routine sans fin d’un quotidien qui s’étire jusqu’à plus soif des craintes taboues et surtout tapies derrière l’engagement du couple, visant surtout le jeune couple citadin qui voit l’éloignement de la grande ville comme un abandon/suicide social – comme si l’installation en banlieue avec ses sempiternelles maisons identiques et/ou mitoyennes, voire les appartements façon HLM signifient la ligne d’arrivée d’une vie proche de la légende urbaine qui donne vie aux terreurs enfouies dans les conventions sociales…. tout cela se positionne au second plan avec la Citroën AMI !
On a tous vu ce schéma : le couple solide qui décide de s’installer, d’acheter une maison en banlieue… la suite on la connait : le mariage, si ce n’est pas déjà fait, un enfant et puis… Quoi ? Payer des remboursements ?… La Citroën AMI, c’est pas elle qui va grever le budget !
Si pour beaucoup, le changement de vie “Famille” parait évident, il est parfois vu, par les plus jeunes, citadins, fêtards ou autres célibataires endurcis, comme un point final, un suicide social pour ceux qui osent s’éloigner des lumières des méga(lo)poles pour terminer leur vie en banlieue à la campagne… un changement qui résonne comme la fin d’une ère et le vrai début de la vie d’adulte qui se rapproche un peu trop de celles des parents – soit une étape qu’on a tendance à redouter, par peur de leur ressembler, par peur de vieillir.
Et c’est normal, du point de vue extérieur, la vie en banlieue apparaît comme la fin de tout, et non comme le début d’une autre étape de vie, semblant sonner le glas de la jeunesse : l’homme se tue à la tâche et creuse littéralement sa tombe, caricaturant le rôle attribué au père de famille absent et coincé dans un job sans issue auquel il s’accroche dans l’espoir d’une vie meilleure. La femme, elle, finit par se résigner à son rôle de mère devenant la caricature de cette mère au foyer éteinte mais qui s’efforce de garder la tête haute pour maintenir la paix des foyers.
Finalement, la Citroën Ami propose autre chose : du sourire… une ligne directrice.
Oui, c’est une vision différente du cycle de la vie en opposition aux histoires de fantômes !
La mobilité en ville et en banlieue est un enjeu majeur pour les constructeurs d’automobiles dont le métier mute vers les services, un besoin majeur pour les “jeunes” banlieusard(e)s alors qu’avec la pandémie du Coronavirus, on voit se développer avec bonheur de plus en plus le travail à domicile sur ordinateur !
Ajoutons que les écologistes ne sont pas tous les “ceusses” qu’on imagine à les voir manger Végan… ils disent qu’il ne faut plus prendre l’avion, qu’il ne faut plus manger de viande (ni de crème Nutella), qu’il ne faut pas se faire vacciner, qu’il ne faut plus se laver parce que tous les savons sont toxiques et que cela use de l’eau… en fait Citroën présente son Ami comme le futur , le profil des clients visés ne ce circonscrit pas en tant qu’alternative à de jeunes banlieusard(e)s écologistes mais s’avère cibler le réel besoin de tous et toutes !
Dans les années 1950 (il faut relire les bandes dessinées d’alors), on y montrait l’an 2000 comme une époque où tout le monde aurait sa propre soucoupe volante… et cette Ami n’en a heureusement pas l’air ni les paroles, c’est dès-lors une extraordinaire évolution de voir que 70 ans après la commercialisation de la 2CV, Citroën lance un véhicule totalement “autre” !
Accessible à toutes et tous, elle devrait s’avérer désirable par toutes et tous quoique, à mon sens, si elle avait conservé son look d’Auto-Projet (photos ci-contre), son design en aurait fait un “must” réellement avant-gardiste attrayant donc donnant envie de la posséder et de l’utiliser… Dès que je l’avais vue en “Auto-Projet” j’ai directement publié un article très positif la concernant (Chromes&Flammes N°3) et voulais an acquérir un exemplaire…
Avec le concept Ami-One (Genève 2019), Citroën avait annoncé la couleur : une minicitadine deux places, simple, maligne et très accessible malgré son architecture électrique… son style aussi bien que son habitacle chaleureux et spacieux avaient séduit… le concept est aujourd’hui devenu une réalité sous l’appellation Ami-100% ëlectric… un engin pétillant !
Je voulais en acheter une de l’époque du concept, de même façon que je fus l’un des 10 premiers à acheter une Smart rouge et noire, intérieur bleu électrique et accessoires orange… (je l’ai toujours) !
Du concept originel, l’Ami conserve son gabarit ultra-compact (2,41 m de longueur, 1,39 m de largeur, 1,52 m de hauteur) et sa silhouette design… mais l’engin est un peu moins séduisant, en partie en raison du seul coloris disponible, le Bleu Ami et aussi parce que l’identité visuelle Citroën est absente, par exemple les feux en V (en raison des coûts trop élevés) mais surtout la touche “design” a été simplifiée… Dommage !
En revanche, la conception ingénieuse avec de nombreux éléments symétriques est toujours à l’ordre du jour, les portes sont totalement identiques avec des points de charnières placés aux mêmes endroits : ainsi, celle du conducteur s’ouvre de façon antagoniste… il en est de même pour les boucliers avant et arrière, les bas de caisse, les rétroviseurs extérieurs… et le système d’ouverture déjà vu sur la 2CV pour les vitres latérales.
A bord, seul le siège du conducteur peut coulisser et le toit panoramique vitré est maintenant non ouvrant (c’était une toile ouvrante sur le concept). Le conducteur dispose du strict nécessaire pour la conduite : une instrumentation numérique affichant la vitesse et l’autonomie, et c’est tout. Trois boutons permettent de gérer la ventilation, le désembuage et les feux de détresse. Toutefois, le tout peut être agrémenté par des packs d’accessoires pour obtenir, notamment, une griffe maintenant un téléphone portable : seul moyen de profiter d’un système de navigation ou encore de la musique.
Homologuée en tant que quadricycle léger, l’Ami peut être conduite sans permis (dès 14 ans en France). Toutefois, elle ne peut rouler ni sur les voies rapides, ni sur le périphérique parisien, car elle ne dépasse pas les 45 km/h en pointe. Sa batterie offre une capacité de 5,5 kWh, de quoi procurer une autonomie de 70 km. Une prise domestique suffit pour récupérer l’intégralité de sa charge en 3 heures. Citroën propose, en option, un adaptateur pour prise de Type 2, afin de brancher l’auto sur une WallBox. Le temps de recharge restera inchangé.
L’autopartage : dans le réseau de PSA Free2Move, l’Ami pourra être utilisée à partir de 0,26 €/minute, après un abonnement sans engagement de 9,90 €/mois.
La location longue durée : après un apport de 2 644 €, les loyers sont à 19,99 €/mois, pendant 48 mois.
L’acquisition : à partir de 6 900 €, hors bonus de 900 €.
Toutefois, Citroën entend bousculer les habitudes : tout se passera en ligne, via l’application ou le site Internet (configuration, commande, paiement…).
Dans les FNAC et Darty, des espaces dédiés à la Citroën Ami présenteront les accessoires… en revanche, il sera possible d’approcher physiquement l’engin dans le réseau Citroën (parmi les concessions qui se seront portées volontaires), mais également dans les magasins FNAC et Darty. Par ailleurs, le constructeur entend mettre en place des centres d’essais itinérants dans les zones d’activités commerciales où il sera possible de tester l’auto. Enfin, la livraison pourra s’effectuer directement à domicile.
Prévu fin mars, le lancement du quadricycle aux chevrons devait avoir lieu mi-juin 2020 chez les concessionnaires participants et dans les magasins Darty et Fnac… le carnet de commande est ouvert depuis le 11 mai et les premières livraisons devaient intervenir fin juillet. Tout a été décalé à cause du Coronavirus…Elle sera aussi disponible en auto-partage via le service Free2Move de PSA en septembre.
L’Ami peut se brancher sur une simple prise domestique pour se recharger.
Avec cette Ami, Citroën entend refaire le coup de la 2CV : un objet simple permettant d’offrir de la mobilité au plus grand nombre, l’Ami n’est pas une voiture… ça tombe bien, Citroën ne la vend pas comme telle.
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