1962 Ford Thunderbird Custom Roadster
Les Californiens sont des privilégiés qui traversent des nuages d’opportunités et d’enthousiasme depuis que les vrais natifs amérindiens ont été génocidés/exterminés dans la conquête dite “de l’Ouest” qui était celle de l’entièreté du continent Américain… Tout a débuté avec Christophe Colomb, y amenant “officiellement” la civilisation, qui s’est avérée n’être qu’une entreprise de conversion apocalyptique divine/religieuse destinée à s’approprier ce continent en y apportant les bienfaits de l’Occident Chrétien dans la colonisation rédemptrice, dont l’esclavagisme, les pillages et de multiples atrocités étaient le crédo… Le Portugal et l’Espagne se sont ingéniées d’exterminer et piller l’Amérique centrale et du sud, l’Amérique du nord étant “la terre de Dieu” des colons Anglais et Irlandais, légèrement suivis des Français toujours très opportunistes… La conquète de l’Ouest s’est terminée face à l’océan Pacifique en pleine frénésie de l’or des années 1840 à 1850.
L’Amérique a créé et popularisé la culture du surf, a construit des fusées spatiales, des Boeing’s, des Lockheed Electra mais c’est la Californie qui restait emblématique d’autant plus qu’après c’était le Pacifique et le Japon qui servira pour l’expérience atomique… La Californie abrite le saladier du monde et le berceau du numérique via Internet. Musique, films, ordinateurs personnels, smartphones, cultes de la personnalité, habillages cow-boys, politique de gauche, politique de droite et maisons construites sur pilotis au-dessus de plages érodées…les Californiens innovants exploitent toujours les opportunités et se livrent à l’enthousiasme, ayant aussi été les pionniers du Kustomizing et du Hot Rodding. Mais le mot qui compte le plus en Californie est “Drivin/conduire”. Aucun pays, état, royaume ou émirat n’a été aussi centré sur l’utilité et l’amour des voitures, des camions, des SUV, des Hot Rods, des Kustoms, des Buggys, des VTT, des Roadsters, des Limousines et des Trike’s occasionnels.
Et les Californiens sont toujours en train de jouer sans crainte avec tout ce qui fonctionne déjà. Depuis plus de 100 ans, la Californie est l’endroit où l’on prépare l’avenir des voitures. Les 100 prochaines ne seront probablement plus la même histoire. Arrivé en 1908, alors que l’industrie cinématographique s’établissait, le modèle T Ford créé à Détroit a mis le mouvement dans le cinéma qui était avant tout Californien. La Ford T a joué aux côtés de comédiens muets de Charlie Chaplin aux Keystone Kops et a atteint l’hilarité totale en étant détruite à plusieurs reprises par Laurel et Hardy dans les années ’20 et ’30. Pendant ce temps, de l’autre côté de Los Angeles, George Riley construisait le “Multi Lift”, qui modifiait les soupapes du T pour une plus grande portance et une meilleure efficacité. L’industrie de la vitesse du marché secondaire était née. La Walter M. Murphy Company a ouvert ses portes à Pasadena en 1920 et produirait certaines des plus grandes carrosseries jamais placées sur un châssis Duesenberg.
Murphy a produit de véritables classiques californiens avant de fermer en 1932. Le Hot-Rodding a commencé en Californie par l’addition et par soustraction, en enlevant les ailes et les pare-chocs de diverses Ford, elles ont perdu du poids et a été ainsi créée la superstar du Golden State, le Roadster Highboy à moteur V-8 Flathead Ford. En 1937, les amateurs ont formé la Southern California Timing Association, le groupe qui organise et sanctionne toujours les courses de vitesse sur des lacs asséchés tels que El Mirage en Californie et les Bonneville Salt Flats dans l’Utah. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la production d’avions en Californie a connu une croissance exponentielle. Les compétences de fabrication acquises chez Lockheed, North American ou Douglas ont été transférées à la création de pétroliers d’après-guerre qui ont battu des records de vitesse terrestre, des magnifiques stupidités totalement plombées comme la Hirohata Merc’ et des dizaines d’entreprises pour alimenter la manie automobile avec Georges Barris en tête.
Robert E. Petersen personnifiant le Cow-Boy sans scrupule a plagié un pauvre créateur de presse et lui volé Throttle le premier magazine de Hot-Rod en 1941, et, sous couvert de commenter les courses de dragsters et profiter de l’industrie de la vitesse qui débutait, il à créé un pastiche de Throttle renommé Hot Rod (ce qui inspirera le Groupe Michel Hommel en France de plagier Chromes&Flammes en sortant Nitro-pastiche)… En 1951, Wally Parks a formé la National Hot Rod Association, et les courses de dragsters, jusqu’alors sanctionnées, sont devenues un mouvement social… Les concessionnaires californiens de marques telles que Porsche, MG, Jaguar et Ferrari étaient pratiquement des clubhouses. Phil Hill de Santa Monica et Dan Gurney de Riverside sont devenus des légendes de la course. En 1957, le Riverside International Raceway au sud et le Laguna Seca Raceway au nord ont ouvert leurs portes. Presque inaperçu, le premier concessionnaire américain de Toyota, Toyota of Hollywood, a également ouvert ses portes en 1957, vendant le Toyopet.
Honda a également traversé le Pacifique jusqu’en Californie, établissant sa base américaine à Los Angeles en 1959. Que faire par une chaude nuit d’été avant la climatisation, Rastatagram et Fesses de bouc ? Parcourir les centres-villes de Californie était le rituel déterminant des adolescents des années cinquante et du début des années soixante. Et c’est George Lucas de Modesto qui en a plus tard capturé l’angoisse et la gloire dans American Graffiti. Carroll Shelby était entièrement texan, mais il construisait ses voitures dans le sud de la Californie, où se trouvaient les talents formés à l’aviation et une grande partie du marché pour ses Cobras et GT350. Entre 1962 et 1967, alors que ses Cobras itinérants ont commencé leur vie dans le Surrey, en Angleterre, c’est à Los Angeles qu’ils ont été fortifiés pour devenir de véritables brutes Shelby. Pendant ce temps, au début des années soixante, Bruce Meyers de Fountain Valley a coupé la carrosserie d’une VW, a rétréci le châssis, a ajouté de la fibre de verre et a créé le buggy des dunes.
En 1967, lui et d’autres fanatiques envahissaient la Basse-Californie pour courir une course de 1000 miles à travers le désert. La course tout-terrain était née. En 1968, Mattel, basé à Hawthorne, a commencé à vendre des Hot Wheels sous blister, les annonçant comme des “California Custom Miniatures”, et la plus grande poursuite en voiture de tous les temps a été mise en scène dans les rues de San Francisco pour Bullitt. La culture automobile californienne est devenue un produit mondial. Le lowriding était un phénomène établi dans les années 1970 et s’est considérablement développé à mesure que la culture latino s’épanouissait dans l’État. Quelques âmes courageuses ont commencé à construire des LowRidders pour traverser Mulholland Drive sur la crête montagneuse séparant Los Angeles de la vallée de San Fernando. Toyota a ouvert son studio Calty Design Research à El Segundo en 1973, et la Celica de 1978 a été le premier modèle de l’usine pionnière à atteindre les salles d’exposition.
Pratiquement tous les autres constructeurs automobiles ont maintenant un studio de design dans l’État de Californie. Dans les années 1980, la diversité de l’amour de la Californie pour Hot Rods et Kustoms explosait. Il y avait des Hot Rods qui rampaient sur le Rubicon Trail, et j’ai lancé TopWheels (Calandres en France) alors que Jerry Wiegert, de San Pedro, a produit la folie qu’était le Vector W8…. Waouwwwwwwww !!! Les transformations les plus célèbres ont été effectuées par George Barris et Hollywood, et des milliers d’artisans ont amené de nombreuses voitures en exposition, ce qui signifie qu’elles sont si spéciales, si excentriques, si modifiées, que la conduite dans la rue devient parfois grotesque ou même quelque peu illégale. Les voitures d’art, les expositions SEMA, les prototypes et autres sont destinés à une vie sur scène et dans des remorques fermées, plutôt que d’être conduits à des spectacles. Et nous sommes heureux qu’elles existent !
Voici une “Flintstone”, une Ford Thunderbird de 1962 hautement modifiée esthétiquement, mais qui est toujours reconnaissable comme une Thunderbird, quoique très, très loin de sa configuration d’origine. Elle a remporté de nombreux prix Best of Show et ce n’est pas une surprise. Entrons dans le vif du sujet… C’est la bagnole du jour et ça va vous changer des Hot Rod’s… Les lignes douces et la finition de cette voiture sont frappantes. La peinture de haute qualité est profonde et porte bien son nom d’Antifreeze Green Metallic. Et comme l’antigel, il a une lueur dedans… Chaque centimètre de la voiture a été personnalisé d’une manière ou d’une autre, y compris l’avant où la calandre chargée de la Thunderbird originale a été comme “nettoyée” avec les bords de capot redressés pour former “un front” au-dessus des phares. Mais il y en a assez ici pour reconnaître ses origines. Fini les pièces de garniture métalliques qui chevauchent le haut de l’aile à côté du capot. Tout a été fondu dans un flux continu de vert et il ne reste aucun emblème ou garniture.
Le rétroviseur latéral autrefois rond a été remplacé par une pièce angulaire assortie à la carrosserie et les poignées de porte ont été rasées. Plus de douceur a été apportée aux feux arrière qui sont des cercles rouges plats. La voiture est sans pare-chocs, mais un carter de roue de secours astucieusement sculpté dans le coffre ajoute de la texture. Le toit transparent est probablement la caractéristique la plus spectaculaire de la voiture, c’est une étendue de plexiglas fluide soutenue par un cadre en acier inoxydable fait à la main. Cette bulle, qui fait allusion à la Batmobile des années ’60, est amovible. Les enjoliveurs de turbine de style Rat Rod de luxe (sic !) continuent le drame que vivent les “ceusses” comme vous, qui sont abasourdis de tant et tant de folies…
Les fenêtres fixes en forme d’ailettes sur des portes à panneaux métalliques sont assorties à la couleur de la carrosserie. Un motif ivoire en similicuir accentue la porte. Les sièges baquets sont ornés d’un mix de cuir ivoire et de cuir à motifs d’alligator vert assorti…. Brrrrrrrrrr !
Le volant est un incroyable design en forme de croissant qui ne ressemble à rien de ce que quiconque à jamais vu… et en son centre se trouve un grand bijou chromé. La nacelle des compteurs est une sculpture autonome avec un support à motif de peau de serpent de teinte verte abritant deux compteurs Dolphin à face blanche et aiguilletée rouge. Le tableau de bord en métal déverse (dégouline) d’une console centrale qui tombe en cascade avec une série de tiges métalliques qui semblent “couler” entre les siège. C’est du pur spectacle, il n’y a pas de boutons, d’interrupteurs, de porte-gobelets ou quoi que ce soit d’autre sur la console. C’est tout simplement une œuvre d’art barnumnesque Californienne d’un goût discutable et d’ailleurs fort controversé. Un tapis vert à poils ras recouvre le sol où l’on trouve des pédales qui ont des plaques métalliques uniques avec des motifs en relief à l’intérieur. Le bloc moteur et les caches-soupapes sont peints en rouge vif pour faire hurler les amateurs de bon goût…
De plus, le compartiment moteur n’est malheureusement pas à la hauteur des V8 avec Blowers montés sur des Hot Rod’s… Le V8 390ci surmonté d’un carburateur à 4 corps et relié à une transmission automatique Cruise-O-Matic à 3 vitessesest malheureusement “convenu”… La puissance est envoyée à l’arrière où une pont Ford 9” avec un rapport 3,00 se charge du job… Des freins à tambour assistés sont fournis à l’avant et à l’arrière. En dessous de “la chose” il y a diverses zones de rouille de surface, un peu d’huile sur le différentiel arrière et quelques saletés générales héritées de la route lorsque la bête y parvenait encore. Nous notons deux zones de patching précédent sur la monocoque arrière. Le double échappement quitte le moteur indépendamment puis entre dans deux silencieux MagnaFlow et se décharge juste avant l’essieu arrière sous la voiture. Les ressorts hélicoïdaux se trouvent dans la suspension indépendante avant tandis que les ressorts à lames gèrent la charge à l’arrière.
J’ai sorti cette voiture très basse de son garage et l’ai mise à l’essai. Je n’ai pas osé circuler à Venice (North Hollywood) car cela aurait pu provoquer la formation d’une foule. Je suis resté sur un terrain plat et j’ai testé toutes les fonctions. La chose a bien roulé et tout ce qui reste sur la voiture, comme les lumières et les clignotants, fonctionne. Puis je l’ai ramenée à l’intérieur avant que la nouvelle ne se répande en ville. Si vous êtes à la recherche d’une voiture d’exposition clé en main qui remplira votre tanière de trophées, quelque chose de si unique que personne d’autre n’a rien d’équivalent ? Alors c’est une bagnole pour vous en échange de 80.000$. C’est un spectacle absolu et un must-have, surtout si vous aimez ces Thunderbirds des années ’60 qui, même en configuration de stock, sont cool. Cette T-bird colorée façon antigel est si chaude qu’elle porte le froid à un nouveau niveau ! Voilà, s’en est terminé, vous pouvez partir vaquer à vos occupations et besoins…