1967 Ford Mustang Fastback V8 482ci 875cv
Changer visuellement le futur du passé d’une illusion de Ford Mustang 1967 semble possible puisqu’elle semble exister, sauf que cette Mustang n’en est pas une, qu’elle n’en a qu’une lointaine et fausse apparence et que strictement rien de ce qu’elle donne l’illusion d’être n’est d’une Mustang 1967. Comment s’assurer qu’elle existe tout en maîtrisant un malaise existentiel car elle n’a jamais existé, que ce n’est qu’une reconstruction qui se contente d’être une évocation futuriste “à l’ancienne”.
Tel un faucon je la survole à une vitesse surnaturelle, glissade vers le haut, plongée vertigineuse vers les profondeurs d’un style qui se déploie en lui-même, tel un gant qu’on retourne sans fin vers un espace qui défie toute analogie et ne mène nulle part en particulier. Il me faut créer une transition, graduellement, vers un autre état de conscience, un autre continuum où les dimensions sont élastiques et réversibles. Une partie de mon cerveau, qui constamment fait des comparaisons, imagine le contraste, voit, sent, perçoit, devine, palpe, afin d’obtenir la conscience semblable à une ancre dans la réalité. Une lueur ?
Oui, mais une lueur floue, qui s’affirme graduellement en devenant plus vive. Trois secondes et elle disparaît. Je n’ai aucune raison de douter de mes sens… Je n’aurais pas dû écouter les racontars. Le garage est désert. Observation sans importance : encore une. Mais elles s’accumulent. Il faudrait peut-être arrêter et attendre, pour que cela passe… Le silence, un silence profond, est suivi d’un cri de détresse mental. Souffrance. Et quelque chose d’autre, quelque chose de plus, une énergie brusquement libérée. Une perturbation. Considérable. Comme si le cours du temps se réajustait brusquement…
C’est comme un exercice de funambulisme pendant une discussion mathématique la tête coiffée de senseurs… Un damier d’écrans vidéo luit dans la pénombre, une lueur de jade et un hurlement traverse mon continuum psi d’un déferlement d’énergie mentale bouleversant en une seconde les courants du temps. Il n’y a qu’un sens, mais une multitude de courants, les lignes de force du temps, plus ou moins parallèles ou sinueuses, se mêlent, se séparent, fortes, régulières. Et soudain une perturbation, un remous et le courant se remodifie, le temps se réaligne.
Des images m’apparaissent en vert émeraude et jade, le blanc des phares automatiquement tamisé comme des yeux incrédules. Serait-ce de la télékinésie ? Un potentiel latent qui aurait littéralement explosé au moment critique par un instinct de conservation sollicité et déployé en une fraction de seconde ! La psychokinèse ou psychokinésie serait-elle de la télékinésie par la pensée, une faculté métapsychique hypothétique de l’esprit qui permettrait d’agir directement sur la matière, mais qui n’a pas de fondement scientifique ? J’en suis rassuré d’avance !
Il me faut me remettre en transe profonde, retrouver le moment de la perturbation et explorer la nouvelle ligne temporelle créée à cet instant : trop d’éléments brisent ma concentration. Mais je suis certain d’une chose : le remous, c’est cette voiture qui le cause, elle joue un tour au temps qui en se défendant voudrait changer le passé… Quel-est-il ? En tant que vraie Ford Mustang Fastback de 1967 d’abord livrée à un homme du passé nommé Dick Lewis de Vacaville, en Californie, après usage elle a été elle modifiée sans l’être vraiment.
La carrosserie a été désolidarisée du châssis, de ses trains roulants ainsi que de son moteur et sa boite de vitesse. A ce stade c’était donc le dépeçage d’un tout nommé Ford Mustang’67 qui donc ne l’était plus. Un nouveau châssis n’ayant strictement en commun avec l’original, formé d’un ensemble de tubes et équipé de trains de roulement “Ridetech”, a été réalisé par “Schwartz Performance”… Un tout nouveau bloc-moteur V8 482ci de 875cv “à l’ancienne mais contemporain”, fabriqué de A à Z par “Craft Racing Engines” a été installé comprenant une gestion-moteur “FAST” et un système d’allumage “MSD”...
Ce tout a été assorti d’une nouvelle boîte manuelle 6 vitesses “Tremec”. Rien de la Ford originale jusqu’ici… L’équipement supplémentaire indispensable comprend des nouveaux trains roulant avec des suspensions multi-fonctions électriques comprenant des “coilovers réglables” orchestrés (sic !) par “Ridetech Engineering”, des freins “Outlaw” avec étriers “Wilwood”, des jantes “Billet Specialties” à diamètre décalé (19′ et 20’po) habillées de pneus “Michelin Pilot Sport” 235/35 AV et 285/30 AR à l’arrière… Waouhhh ! Que de pubs gratuites !
La carrosserie est une construction neuve en aluminium d’inpiration Mustang’67 élaborée par “Galpin” sur laquelle ont été ajouté des évents d’ailes, des tuyaux d’échappement latéraux, des poignées de porte érasées… Tout 100% neuf ! Toujours rien de la Mustang d’origine… Pour l’intérieur : compteurs “AutoMeter”, climatisation “Vintage Air”, vitres électriques pneumatiques, équipement stéréo à écran tactile “Alpine” câblé à des amplificateurs et haut-parleurs “Clarion” avec l’appoint de subwoofers issus du marché secondaire (re-sic !).
Les sièges baquets sont des ‘King” en cuir rouge qui complétés par une sellerie assortie sur le tableau de bord, les panneaux de porte et la console centrale, les tapis et autres finition étant de même couleur. Rien, absolument rien n’est d’origine. Le mystère est “pourquoi se référencer à une Mustang’67 qui a été acquise puis présentée comme ayant été reconstruite ?”… Strictement rien n’a été ré-utilisé, sauf les documents d’immatriculation afin que la création ne vienne plus du néant mais d’une source sure (quoiqu’incertaine) qui permet ainsi une immatriculation de Ford Mustang 1967…
Ça tombe bien : voyager dans le temps, c’est possible. La mauvaise nouvelle, par contre, c’est que l’avenir est déjà écrit. La théorie de la relativité et Einstein nous le disent depuis déjà un siècle. Ces discours pourtant, nous les entendons de loin, comme des vérités abstraites et des réflexions farfelues de scientifiques ésotériques. Divers physiciens confrontés par mes soins à cet engin nommé à tord Ford Mustang’67, ont de suite déploré que la conscience collective des habitants de notre planète Terre n’aient jamais intégré ce que la science fondamentale du XXe siècle nous dit sur le monde.
Accrochez-vous à vos bretelles : GatsbyOnline/ChromesFlammes (sous ma casquette) vous invitent à défier le sens commun, à la découverte du très méconnu monde de la relativité. Notre monde. Ce qui est plus ardu que de se contenter de causer “boulons d’origine”… Notre conception du temps est totalement dépassée. Pourtant, lorsque Einstein met au point sa théorie de la relativité restreinte, en 1905, puis celle de la relativité générale, en 1915, ce qui nous semblait évident s’est écroulé d’un coup…
Le changement fondamental, est que la relativité restreinte nous dit que l’écoulement du temps est une illusion et que la réalité existe au sein d’un espace-temps qui ne s’écoule pas. Une bonne façon d’expliquer cela, c’est la dernière phrase du Temps retrouvé de Proust, qui représente les hommes comme des géants plongés dans les années. L’essence de Proust consiste à dire que l’idée habituelle de temps qui passe (c’est le temps perdu) est une illusion. Ce que sentait Proust intuitivement et ce que Einstein suggère, c’est que la vraie réalité est hors du temps.
Il faut imaginer des paquets (de cartes) les uns sur les autres. Les cartes sont comme des photographies du passé, du présent et du futur, qui coexistent. Il n’y a rien qui s’écoule. Mais pourtant nous avons une mémoire, des souvenirs qui s’accumulent. Tout indique que le temps passe… On a l’illusion de n’avoir d’informations que sur les cartes d’en dessous, celles du passé, et du coup tout se passe comme si on vieillissait. C’est à cause de la deuxième loi de la thermodynamique : l’état de l’univers dans le passé était probablement ordonné et il tend à se désordonner.
C’est ce passage de l’ordre au désordre qui donne, à travers les fonctions cérébrales et neurologiques, la mémoire, et cette impression que le temps s’écoule. En réalité, la rivière du temps est gelée. Le temps n’est que la quatrième dimension de l’espace-temps. Et la science-fiction l’a découvert avant la physique ! Le livre de H. G. Wells “La machine à voyager dans le temps”, commence par une très belle description du temps au sens d’Einstein, comme une dimension verticale. Le château de cartes dans lequel toutes les époques coexistent, tuant tout espoir de libre-arbitre !
“La distinction entre passé, présent et futur ne garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit-elle” écrivait Albert Einstein. Si passé et futur coexistent sans s’écouler, est-ce que ça signifie que le libre-arbitre n’existe pas ? Oui ! Le futur est déjà écrit. D’ailleurs, Einstein en était convaincu. Il avait une spiritualité cosmique hors du temps proche de la spiritualité hindouiste, qui est déterministe. Mais de toute façon, nous n’avons pas eu besoin de la science pour enterrer le libre-arbitre. Kant disait déjà que le temps est une illusion.
Tout a déjà été pensé par la philosophie occidentale. Les derniers mots écrits par Einstein sont éloquents en la matière. Dans une lettre datée du 21 mars 1955, un mois avant sa mort, il termine par ces mots : “Pour nous, physiciens dans l’âme, la distinction entre passé, présent et futur ne garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit-elle”... La bonne nouvelle, en revanche, c’est que le voyage dans le futur devient possible, c’est expérimentalement vérifié : des horloges synchronisées et extrêmement précises ont été décalées de quelques milliardièmes de secondes par les effets de la relativité.
L’exemple classique pour expliquer ce phénomène consiste à imaginer le cas de deux jumeaux. Si un jumeau reste sur Terre et que son frère prend une fusée et voyage à une vitesse considérable, proche de celle de la lumière, il voyagera dans le futur. À l’intérieur de la cabine, il aura juste le temps de déjeuner, de prendre un café, puis de revenir sur Terre. Mais lorsqu’il atterrira, son jumeau sera mort depuis des millions d’années. Il aura fait un saut dans le temps digne de la science-fiction. Parce que durant son voyage, il aura emprunté un espace-temps différent de celui de la Terre.
Pour comprendre, il faut dessiner l’espace-temps comme un triangle : le jumeau sur Terre parcourt l’espace-temps du grand côté pendant que l’autre jumeau, dans sa fusée, parcourt l’espace-temps des deux autres côtés. On voit bien que la somme de deux côtés n’est pas égale à la longueur du troisième côté. L’espace-temps parcouru par le voyageur est donc différent de l’espace-temps du jumeau resté sur Terre. Toute la science moderne, depuis Galilée, s’est construite contre le bon sens. Attention toutefois à ne pas dire que le temps se contracte…
Non, quand il voyage, le jumeau voit un temps habituel, son cœur bat comme d’habitude, il boit son café dans le même temps que d’habitude, tout son organisme fonctionne comme d’habitude. Il a vécu normalement pendant mettons de 60 battements de cœur. Mais quand il revient sur Terre, ces 60 battements de cœur ont correspondu à des millions d’années écoulées sur Terre, donc à des milliards de battements de cœur de son frère jumeau. C’est extrêmement contre-intuitif… Toute la science moderne, depuis Galilée, s’est construite contre le “bon sens”.
Avec la relativité générale, l’espace classique de Newton, celui que tout le monde se représente, droit, immuable, disparaît. Il est remplacé par un espace-temps qu’on peut représenter comme de la gelée. Élastique et déformée en permanence par la présence de masses et d’énergie. En relativité générale, il n’y a même plus besoin de voyager pour aller dans le futur. Si un jumeau reste à proximité d’un objet extrêmement massif, comme un trou noir, et que son frère en est éloigné, quand ils se retrouveront, ils n’auront plus le même âge.
Pourquoi ? Parce que l’espace-temps, et donc ce qu’on appelle communément le temps, aura été énormément déformé par la masse du trou noir. Le trou noir imaginé dans Interstellar, le film de Christopher Nolan, deux astronautes partent en expédition quelques heures à proximité d’un trou noir. Lorsqu’ils reviennent dans leur navette spatiale, leur compagnon resté sur place a vieilli de plusieurs dizaines d’années. L’astre hyper massif a considérablement déformé l’espace-temps pour les deux explorateurs. C’est très violent pour les gens de changer ainsi notre rapport au temps, mais c’est la réalité.
D’ailleurs, notre technologie nous le rappelle tous les jours. Les horloges de nos GPS doivent être compensées en permanence, sans quoi les effets de la relativité décaleraient notre position de 10 mètres par minute ! C’est dû au fait que les satellites sont plus éloignés que nous de la Terre et qu’ils évoluent donc dans un espace-temps moins déformé par celle-ci que le nôtre. Le temps de leurs horloges n’est donc pas le même que le nôtre. Comment expliquer le décalage entre cet incroyable ordonnancement du monde décrit par la science et la perception que la plupart des gens ont encore de l’espace et du temps ?
En 1922, le 31 mars, Einstein vient à Paris. Tous les journaux titrent : “Einstein à Paris. Le temps n’existe pas” ou “Le temps n’est plus”... Les journalistes avaient senti que la théorie d’Einstein nous disait quelque chose d’important sur l’existence du temps. Des cartoons, des dessins, expliquaient ces concepts dans les journaux : “C’est un honneur pour les savants français d’avoir pour hôte à l’heure présente Einstein dont les théories géniales ont révolutionné nos conceptions les plus générales sur le monde extérieur, et en particulier nos conceptions de l’Espace et du Temps”... », écrivait-on le 31 mars 1922.
Einstein a discuté avec des philosophes. Avec Henri Bergson notamment, qui croyait au temps qui s’écoule. Ce fut un dialogue de sourds… Proust est sans doute l’un des rares qui a compris intuitivement ce que disait Einstein sur le “temps illusion”. Mais l’intelligentsia de l’époque suivait la visite d’Einstein et s’intéressait philosophiquement à ce qu’il disait sur le temps. Aujourd’hui, plus personne ne dit que le temps est illusion. Je ne sais pas exactement pourquoi. La culture scientifique et la culture littéraire se sont séparées, dans les années 1950 sans doute, quand la physique est devenue plus compliquée encore.
Il y a eu un hiatus, un chiasme entre les deux. Même si l’on parle Big Bang, on en parle comme si c’était dans le passé, on n’a plus cultivé l’idée que le temps était une illusion. On explique la relativité dans le cadre newtonien. Le cadre einsteinien n’est pas pris au sérieux. On pourrait apprendre les bases de relativité, c’est très simple techniquement. Dans les années 1980, on étudiait la relativité restreinte au lycée, un petit coup de relativité générale et même un peu de physique quantique. C’était le top du top ! Après on a tout supprimé, on a enlevé toute la physique du XXe siècle du programme.
C’est choquant dans une société moderne fondée sur la technologie. D’autres pays, comme la Chine et la Corée du Sud, misent tout sur la science : leur société est organisée pour avoir des scientifiques de haut niveau. Nous, on supprime tout ça. La beauté de la science, plus personne n’y a accès. On est bien content d’être entourés d’objets hautement technologiques, mais on se moque des conséquences philosophiques de la science. Et ça, ç’est inquiétant. Mais, il reste la science-fiction. C’est le seul vecteur qui permet encore d’explorer les thèmes de la science, de les garder philosophiquement vivants.
Philip K. Dick, par exemple, jouait avec ces concepts, notamment dans Ubik. Il travaillait aussi sur les mondes quantiques dans “Le maître du haut château”. La science-fiction a un rôle important pour faire apprécier la science. Le danger est que la société ne s’intéresse plus à la science parce qu’elle devient incompréhensible. On est bien content d’être entourés d’objets hautement technologiques, comme les smartphones, mais on se moque des conséquences philosophiques de la science. Le rejet de la science existe déjà.
Beaucoup de gens, quand on parle de science, pensent aux OGM ou au nucléaire. Et ils assimilent la science à quelque chose d’horrible, d’anti-humain. C’est ça le danger : que l’on pense que la science est contre l’homme. D’un autre côté, il y a un vrai potentiel de fascination dans ces théories sur des questions où la physique rejoint presque la métaphysique… Il y a une dimension spirituelle dont les gens sont très demandeurs. C’est vrai que ce n’est pas la physique en tant que telle qui va résoudre les mystères. Elle suggère le temps illusion…
La multiplicité des mondes en physique quantique, ça donne de quoi réfléchir à ce que ça implique pour nous philosophiquement en tant qu’êtres humain… Les survivant des peuples Amérindiens qui ont été massacrés par nos ancêtres colonisateurs vivaient très bien depuis 3.000 ans au moins dans un univers déterministe fondé sur le karma. Ça ne les empêchait pas d’agir et d’avoir une conduite morale. Nous avons quasi tout détruit dans la survie rendue obligée des croyances médiévales polluées par un dogmatisme Chrétien lobotomisateur !
Il était destiné à dominer et détruire au point d’influencer négativement la marche du monde et de créer des problèmes absurdes dans une volonté de détruire tout ce qui ne correspondait pas aux diktats qu’on voulait imposer à tous les humains. C’est toujours ce qu’il en est actuellement ! C’est effroyable que les religions, les clans, les croyances politiques imposent volontairement une vision qui a été déformée volontairement. Une vision relativiste du monde changerait profondément la société. Mais les “Maîtres autoproclamés du monde” n’en veulent pas…
Ils imposent des contraintes et des croyances absurdes et fausses jusque dans la création artificielle de pandémies qui permettent à la fois d’éradiquer les populations sans paraître singer la solution finale du nazisme et d’en tirer des surprofits démentiels partagés entre “élus”… Le “peuple” peut crever dans l’illusion du bien…. On est très loin de pouvoir dire que l’essentiel de la population a compris quoique ce soit à ces mécanismes ni à la relativité. Mais si on imaginait un monde dans le futur où cela serait évident pour tout le monde, je pense que ça aurait un impact majeur.
Ça bouleverserait le cadre de pensée des monothéismes qui ont façonné nos civilisations. Dans le christianisme, tout est construit autour du temps linéaire : l’idée de rédemption, de jugement dernier, etc… Le jour où il n’y aura plus de différence entre passé et futur, où le temps sera vu et enfin perçu comme une illusion, les perspectives changeront complètement. Le triptyque “Le jardin des délices”, de Jérôme Bosch, illustre bien la façon dont une vision linéaire du temps structure toute la pensée chrétienne. À gauche, l’Origine, l’Eden…À droite, l’enfer, promis à tous les pêcheurs à leur mort.
Entre les deux, les hommes vivent imprégnés du souvenir du paradis perdu et cherchent la rédemption en attendant la mort… Et en même temps, il peut y avoir un danger, une dérive qui consisterait à se dire que si tout est déterminé, personne n’est responsable de quoi que ce soit. Déresponsabiliser les gens des conséquences de leurs actes pourrait poser des problèmes éthiques ébranlant nos sociétés basées sur les croyances inculquées.. Les Indiens vivaient très bien depuis 3.000 ans dans un univers déterministe fondé sur le karma. Ça ne les empêchait pas d’agir et d’avoir une conduite.
Pour autant, les conséquences de cette absence de temps sont à double tranchant. C’est pour ça que je refuse de jouer les apôtres. La science dit tout ce que je vous ai expliqué. Pensez-le jusqu’au bout, et si ça vous gêne et que vous voulez revenir à votre temps d’avant, revenez à votre temps d’avant… Pour beaucoup de gens, la science est censée avoir désenchanté le monde. Je pense que c’est un malentendu. N’est-ce pas aux philosophes de s’approprier ces concepts scientifiques et d’en tirer de bonnes façons de vivre ensemble ?
Par le passé, il y avait un intérêt réciproque entre philosophes et scientifiques. Martin Heidegger discutait avec le physicien Heisenberg sur la mécanique quantique. Bergson échangeait sur le temps avec Einstein. Mais aujourd’hui, nous sommes soumissionnés aux diktats d’imbéciles qui plastronnent en nous plongeant dans la médiocrité… Allongé dans mon hamac à Saint-Tropez entre Brigitte (qui se meurt) et Bernard (qui se meut), j’admire le ciel bleu, j’écoute gazouiller les oiseaux, je sens un petit vent léger sur ma peau.
Mon smartphone, a beau tinter, je m’estime déconnecté de la connerie humaine ! Ça fait du bien pour un communicant numérique qui édite un web-site… Mais à un moment, il faut rentrer tapoter quelques textes pour alimenter le dit web-site, rebrancher… Pfffffffffff ! Pas pour poster mes photos de vacances devenues perpétuelles mais pour reprendre le service numérique de ma collectivité. Coucou les abonnés vous êtes mieux sur GatsbyOnline que sur les réseaux asociaux…
Et je repense à cette citation d’Umberto Eco : “Les réseaux asociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui, ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel”…. Quoi qu’il en soit je reste professionnel : toujours être poli, garder mon calme, remercier mes abonnés. Gérer un web-site, c’est un apprentissage de la patience, de la maîtrise de soi. Le sens de l’abnégation ? Mais déjà une certaine lassitude me gagne. Vite je retourne siester dans son hamac et je me déconnecte.