1989 Excalibur S-5 Touring Sedan
C’est l’une des cent une… Ouuuuh-là ! Cent une ? Pas plus ? Pas moins ? Dit ou ânonné, écrit voire tapoté, comme ça, sans savoir vraiment, alors qu’on s’en tapote les couilles, ça n’a aucun fond, ni de vraisemblance, ni d’invraisemblance… 101 Excalibur’s Touring Sedan construites… Mazette… Toute une histoire… Cette Excalibur y aurait fait plus appropriée que la Panther deVille des 101 Dalmatiens de Disney… Ultra rare pas si rare que ça, avec seulement 19.000 miles au compteur ! OK ! why not ? Quoique, je doute… Existerait-il un vendeur honnête d’autos ? Je doute aussi… Brooks Stevens, natif de Milwaukee, Wisconsin, USA, un enfant de ce pays, comme on dit, était un designer qui eut un certain succès, surtout auprès de ses clients industriels qui utilisaient ses services pour concevoir des sécheuses, des bagages, des tondeuses à gazon, des trains, des bateaux et des voitures. Brooks Stevens et son associé Charles Cowdin.Jr., ont conçu en 1952 un bizarre roadster deux places qui avait quelques ressemblances avec les Allard-J et Lotus Seven, utilisant un minimum de courbures afin de maintenir les coûts d’outillage les plus bas possible. Pour vendre on fait souvent n’importe quoi… Brooks Stevens de même, a été contraint d’élargir la gamme en produisant également un Coupé Sport, les deux ont été appelées “Excalibur-J” et Brook Stevens a ensuite continué l’aventure en indépendant.
L’Excalibur-J était au départ une voiture de course, trois seront construites et quelques années plus tard elles ont terminé exposées dans le Musée de Brook Stevens. Dix ans plus tard, en 1961, Egbert McCulloch, qui venait d’être nommé président de Studebaker, a demandé à Brooks Stevens qu’il redessine la Studebaker GT Hawk, et fasse un “facelift” de la Studebaker Lark… tout en pensan à créer une nouvelle Studebaker sportive, un projet nommé “Avanti” sur lequel travaillait déjà Raymond Loewy. Va ainsi naître la Mercebaker, qui sera refusée au profit de l’Avanti de Raymond Loewy, suite aux pressions des dirigeants allemands de Mercedes…. Studebaker fait faillite peu de temps plus tard ce qui touche Brook Stevens dans ses finances, ce qui lui met en tête de fabriquer ce prototype avec le nom Excalibur de ces anciennes “J” d’il y a 10 ans, qui voit le jour sous la houlette de ses fils qui commencent sa fabrication et ses ventes en 1963/1964 à Milwaukee, Wisconsin. S’inspirant des lignes classiques d’avant-guerre des voitures de sport Mercedes-Benz Supercharged SSK de 1928. Pour minimiser les frais, “Papa Stevens” rachète 300 châssis Studebaker Lark dans la faillite de cette société… Les 300 premières Excalibur SSK ont donc été construites sur des châssis Studebaker récupérés/bricolés provenant de la faillite .
Sauf la première motorisée par un V8 Studebaker, toutes les suivantes disposeront d’un Small Bloc Chevrolet V8… Le vice-président de l’entreprise, fils de Brook…, William Stevens, a déclaré au New York Times en 1975 que leur produit était destiné à l’homme ou à la femme qui voulait une machine amusante avec une classe antique. Bigre… Quel souci du détail historique… Entre 1965 et 1989 divers types d’Excalibur’s ont été construites, attirant de nombreux propriétaires célèbres, dont Jay Leno, Arnold Schwarzenegger, Roberto Duran, Dick Van Dyke, Tony Curtis, Shirley Jones, Sonny and Cher, Dean Martin, Jackie Gleason, Paul Harvey, George Foreman, Steve McQueen et bien d’autres dont moi, en personne, qui en a eu (ou a été baisé par elles) une vingtaine, dont 10 en même temps… Je plaide coupable par vanité et inconscience de mes actes… J’étais jeune, riche, arrogant, j’avais préalablement possédé des Morgan’s et des Panther’s J72 et deVille ainsi que des Morgan’s et quantité de répliques… Je n’éprouve pas le besoin de vous en conter ici tout par le menu ni de vous conter la suite de l’histoire Excalibur qu’inclus la mise en production de toutes les séries et sous-séries, le début de la fin coïncidant avec la Séries V, la première faillite et la création de la Séries V 4 portes, de la Limo, des répliques de Cobra’s et des quelques successeurs en file indienne.
Tout cela n’aboutira à rien d’autre que la reprise finale par une employée Excalibur préposée aux nettoyages et préparations-clients, qui avait été virée et a pris sa revanche en faisant main basse sur l’affaire lorsqu’elle était à l’agonie de deux repreneurs crétins… Je ne soulignerai pas non plus avoir été importateur Excalibur-Europe et m’être m’être frotté aux nouvelles lois scélérates d’homologations impossibles dans toute l’Europe… J’ai d’ailleurs tout envoyé au diable suite aux péripéties d’un dimanche familial… Sur ce point, j’explique… J’avais une douzaine d’Excalibur en collection, dans mon garage-musée et je me suis mis en tête d’aller faire une balade en famille… La première Excalibur est tombée en panne, la second aussi, la troisième pareil, qui n’a jamais voulu démarrer… La quatrième nécessitait l’appoint d’un booster mais l’emplacement sous les échappements coté passager empêchant toute recharge (une ingénierie d’incapables), et rendait le changement de batterie impossible sans enlever les échappements et le capot… Au moins une journée de galère… Puis la suivante avait…. Merde/merdum, j’ai stoppé à la huitième car c’est ce que peut transporter un “Porte-Huit” pour aller les déposer chez un réparateur après un week-end passé à surveiller les belles dispersées dans les extérieurs…
Je les ai en cette suite ubuesque, toutes vendues, y compris la Sedan 4 portes bleue-nuit qui m’avait peu auparavant, valu de subir l’inquisition fiscale, d’ailleurs narrée avec humour dans l’article la concernant.. J’étais excédé, j’en avais marre… J’en ré-attrape nausée, haut-le-cœur et boutons… La berline Excalibur Series V Touring de 1989 présentée ici est une des diverses séries de fin de règne alors qu’étant aux mains d’un troisième repreneur affairiste, a été mise en fabrication une série d’Excalibur 4 portes/4 places, réalisées sur les châssis d’un Pick-Up… Le moteur choisi au moindre coût était un small Bloc V8 de 305ci de seulement 155cv équipé d’une transmission automatique. C’était beau à voir, mais l’engin semblait réalisé pour les parades et enterrements… Aucune puissance… La mienne était bleue nuit sans artifices en cuivre… Cet exemplaire est dans une livrée assez Kitch, un rouge métallisé décoré de pièces chromées et cuivrées, avec un intérieur rouge en cuir, un tapis rouge assorti et un tableau de bord en noyer. Son vendeur américain indique qu’elle sera livrée à l’acquéreur en parfait état de fonctionnement… Elle dispose de presque toutes les options d’usine Excalibur imaginables (ce qui est mensonger) et est prête à servir la vanité de son futur propriétaire qui pourra en outre la conduire, ce qui est le minimum auquel on a droit…
Direction assistée, freins assistés, vitres électriques, sièges électriques, climatisation et chauffage, système audio haut de gamme de Sony avec amplificateur Sony et haut-parleurs Sony, antenne radio électrique Sony et bien plus de Sony encore… Le look flamboyant des années trente peut être remarqué partout, des pneus à flancs blancs de style gangster, classiques, et de vraies jantes à rayons chromés en excellent état. Egalement de grands phares d’avant-guerre, deux phares chercheurs, plein de “trucs” partouze, deux roues de secours encastrées aux ailes, un double capot en aluminium (le reste est en polyester) et des pare-chocs en aluminium poli, très solides, une grande calandre de style Mercedes surmontée d’un ornement de capot Excalibur façon mascotte, 4 trompettes vintage, un feu antibrouillard central, des lattes de marchepieds en teck, un intérieur très propre, et un coffre très propre et modérément spacieux. La voiture pourrait en serrant les occupant(e)s, facilement accueillir 5 personnes, le grand compartiment arrière est d’ailleurs dans un état comme neuf, avec de nouveaux tapis, des nouveaux sièges en cuir véritable (sic !) et la banquette arrière itou…, Cette Excalibur est idéale pour les mariages ou autres événements chics incluant des diners et surtout des enterrements de première classe réservés aux pontifes qui furent pontifiants…
Les chromes brillent tout autour du véhicule et quelques accents dorés donnent à la voiture le Kitch de mauvais gout des riches parvenus dans une fausse ambiance des années trente… C’est une grande et lourde voiture moderne/ancienne, qui doit d’être conduite de manière docte et très douce en raison de son empattement long et de la faible puissance moteur eu rapport à son poids… Le compteur indique un total de 19.640 miles, et la voiture est en bel état, très propre et bien entretenue, une vraie belle pute qui fait se tourner les têtes de pifs et cons partouze ou elle est conduite pour attirer l’attention comme toutes les fausses et kitchissimes voitures réplicas d’avant-guerre d’un million de dollars au minimum…. Arghhhhhhhhhhh ! Notre vie est un voyage. Dans l’hiver et dans la Nuit nous cherchons notre passage, dans le Ciel où rien ne luit…. Voyager en Excalibur Sedan, c’est bien utile pour faire travailler l’imagination. Tout le reste n’est que déceptions et fatigues. Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force. Il va de la vie à la mort. Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C’est un roman, rien qu’une histoire active. Littré l’écrit, qui ne se trompe jamais. Et puis d’abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux. C’est de l’autre côté de la vie.
Ahhhhh ! On remet mon passé en route. Ça me fait un effet. Il s’est passé beaucoup de choses depuis toutes ses années… Si j’étais pas tellement contraint, obligé pour remplir ma vie, je vous l’écris tout de suite, je supprimerais tout. Je laisserais plus passer plus une ligne. Tout est souvent mal pris. Trop de malfaisances. Regardez un peu le nombre des morts, des haines autour… Ces perfidies… Le genre de cloaque que ça donne… Tous des monstres… Ah, il faut être aveugle et sourd ! Vos crimes là, que vous en creviez, c’est rien à faire pour moi, je m’en tape ! C’est votre malédiction vous-même ! Vos ignominies pataquès, ces derniers temps Macroniennes en Franchouillle et que des Bidemnies en Amérique et la Poutine en Russie… Le pire étant les scélératesses imageuses de Zeelinsky qui se gave par milliards qui débordent de ses comptes off-shores… Notez qu’il donne la moitié en remerciements aux donateurs et surtout à la donateuse, la succube européenne, avec la Justice qui garrotte en prime ! Sous la hache, qu’elle hurle ! Au tout profond… Pas racontable… Quelle histoire ! Si j’étais pas tellement contraint, obligé pour conserver mon reste de vie, je vous l’écris tout de suite, je supprimerais tout. J’ai trop fait d’hommages aux chacals qui sévissent dans les automobiles et autres affaires !…
J’ai été charitable, voilà ! Le monde des intentions m’amuse… m’amusait… il ne m’amuse plus. Si j’étais pas tellement astreint, contraint, à mon grand âge de 75 ans, pensez donc que m’enfiler des beautés rares d’une vingtaine d’années est indécent, au dessus de mes ressources textuelles aussi, trop à en raconter et à en faire… Trop de travail… Donc, l’envie de supprimer tout s’infiltre dans mon inconscience….Le fonds sensible…Tout va reprendre ! La guerre va venir…Vous entendrez siffler d’en haut, de loin, de lieux sans noms : des mots, des ordres…Vous verrez un peu ces manèges !… Vous médirez… Ah, n’allez pas croire que je joue ! Je ne joue plus, je suis même plus aimable. Si j’étais pas là tout astreint, comme debout, le dos contre quelque chose… je supprimerais tout… Alors, au fait du vide, je remarque qu’il n’y a pas grand monde dans les rues, à cause de la chaleur de début aout 2024; j’écris ça pour dater… Au cas ou… Pas de voitures, rien. Quand il fait très froid, non plus, il n’y a personne… lorsqu’il ne fait pas bon à se promener, trop froid ou trop chaud, on ne voit plus les gens, ils sont tous dedans à se branler les uns/unes/les autres. C’est ainsi ! Siècle de vitesse ! qu’ils disent. Où ça ? Grands changements ! qu’ils racontent. Comment ça ? Rien n’est changé en vérité. Ils continuent à s’admirer en s’emmerdant les uns les autres et c’est tout. Et ça n’est pas nouveau non plus.
Des mots, et encore pas beaucoup, même parmi les mots, qui sont changés ! Deux ou trois par-ci, par-là, des petits… Bien fiers alors d’avoir fait sonner des vérités inutiles, c’est seulement un grand ramassis de miteux, qui échouéent ici à Saint-Tropez, poursuivis par la faim d’avoir ce que possèdent les autres, venus des quatre coins du monde. Ils ne peuvent pas aller plus loin à cause de la Méditerranée. C’est ça la Franchouillerie et puis c’est ça les Françhouillard(e)s. Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours… Ils ne changent pas ! Ni de chaussettes, ni de Maîtres, ni de Maîtresses, ni d’opinions, ou bien si tard, que ça n’en vaut plus la peine. Toutes et tous les mignons du Roi Misère. C’est lui qui possède ! Qui n’est pas sages, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C’est pas une vie… Reste l’amour, l’infini mis à la portée des caniches… Et qu’est-ce qu’on en a ? Rien ! Seulement, des misères, des bobards et puis des vacheries encore. C’est ça encore qu’est plus infect que toute reste. On est comme dans un bateau qui flotte au hasard, en bas dans les cales, le peuple souffle de la gueule, tous puants, suintants des couilles, et puis voilà !
En haut sur le pont, au frais, il y a les maîtres et qui s’en font pas, avec des belles femmes roses et gonflées de parfums sur les genoux. On nous fait monter sur le pont pour la parade de juillet ou pour les olympiades transgenres, que des faux-culs, avec les testicules bien en vue, alors ils nous en mettent un bon coup de la gueule comme ça : “Bandes de charognes, c’est la guerre en Ukraine” ! Allez ! Allez ! Tous en choeur ! Gueulez voir d’abord un bon coup et que ça tremble : Vive Zeelinsky et ses couillonneries, ses comptes off-shores ! Qu’on vous entende de loin ! Celui qui gueulera le plus fort, il aura la médaille d’honneur épinglée par le Président… Combien de temps faudra-t-il que dure leur délire, pour qu’ils s’arrêtent épuisés, enfin, ces monstres ? Combien de temps un accès comme celui-ci peut-il bien durer ? Des mois ? Des années ? Combien ? Peut-être jusqu’à la mort de tout le monde, de tous les fous ? Jusqu’au dernier ? Pour que dans le cerveau d’un couillon la pensée fasse un tour, il faut qu’il lui arrive beaucoup de choses et des bien cruelles… Les gens sont généralement si misérables, si puants, si torves aussi, que je me demande toujours où est leur limite de tuer.
Quelle honte ! Ils tuent même les oiseaux qui pépient après le printemps qu’ils ne reverront jamais dans leurs cages, à subir mâles et femelles qui peuplent l’Oxydant et gueulent leurs vantardises, de leurs jurons incertains et débordants. Surtout lors des matchs de footeux crétins milliardaires… Les torgnoles aplatissent au mur tout ce qui ne peut pas se défendre et riposter : enfants, chiens et chats. Dès le troisième verre de vin, le noir, le plus mauvais, c’est le chien qui commence à souffrir, on lui écrase la patte d’un grand coup de talon. Ça lui apprendra à avoir faim en même temps que les hommes. On rigole bien à le voir disparaître en piaulant sous le lit comme un éventré. C’est le signal. Rien ne stimule les femmes éméchées comme la douleur des bêtes, on n’a pas toujours des taureaux sous la main. La discussion en repart vindicative, impérieuse comme un délire, c’est l’épouse qui mène, lançant au mâle une série d’appels aigus à la lutte. Et après ça c’est la mêlée, les objets cassés se morcellent. La cour recueille le fracas, l’écho tourne autour de l’ombre. Les enfants dans l’horreur glapissent. Ils découvrent tout ce qu’il y a dans papa et maman ! Ils attirent sur eux la foudre en gueulant. Ils font ainsi la grande découverte, celle qui consiste à se convaincre que le délire des uns ne fait pas du tout le bonheur des autres…
Chacun ici-bas se trouve indisposé par la marotte du voisin. Le délire scientifique plus raisonné et plus froid que les autres est en même temps le moins tolérable d’entre tous. Mais quand on a conquis quelques facilités pour subsister même assez chichement dans un certain endroit, à l’aide de certaines grimaces, il faut bien persévérer ou se résigner à crever comme un cobaye. Les habitudes s’attrapent plus vite que le courage et surtout l’habitude de bouffer. Je suis comme arrivé au moment, à l’âge peut-être, où on sait bien ce qu’on perd à chaque heure qui passe. Mais on n’a pas encore acquis la force de sagesse qu’il faudrait pour s’arrêter pile sur la route du temps et puis d’abord si on s’arrêtait on ne saurait quoi faire non plus sans cette folie d’avancer qui vous possède et qu’on admire depuis toute sa jeunesse. Déjà on en est moins fier d’elle de sa jeunesse, on ose pas encore l’avouer en public que ce n’est peut-être que cela sa jeunesse, de l’entrain à vieillir. On découvre dans tout son passé ridicule tellement de ridicule, de tromperie, de crédulité qu’on voudrait peut être s’arrêter tout net d’être jeune, attendre la jeunesse qu’elle se détache, attendre qu’elle vous dépasse, la voir s’en aller, s’éloigner, regarder toute sa vanité, porter la main dans son vide, la voir repasser encore devant soi, et puis partir, être sûr qu’elle s’en est bien allée sa jeunesse et tranquillement…
De son côté, bien à soi, il faut alors repasser tout doucement de l’autre côté du Temps pour regarder vraiment comment qu’ils sont les gens et les choses. Autant pas se faire d’illusions, les gens n’ont rien à se dire, ils ne se parlent que de leurs peines à eux chacun, c’est entendu. Chacun pour soi, la terre pour tous. Ils essayent de s’en débarrasser de leur peine, sur l’autre, au moment de l’amour, mais alors ça ne marche pas et ils ont beau faire, ils la gardent tout entière leur peine, et ils recommencent, ils essayent encore une fois. Et la vie les reprend, jusqu’à la prochaine où on essayera encore le même petit truc. Comme on devient de plus en plus laid et répugnant à ce jeu-là en vieillissant, on ne peut même plus la dissimuler sa peine, on finit par en avoir plein la figure de cette sale grimace qui met des vingt ans, des trente ans et davantage à vous remonter enfin du ventre sur la face. C’est à cela que ça sert, à ça seulement, un homme, une grimace, qu’il met toute une vie à se confectionner, et encore qu’il arrive même pas toujours à la terminer tellement qu’elle est lourde et compliquée la grimace qu’il faudrait faire pour exprimer toute sa vraie âme sans rien en perdre. Les idées aussi finissent par avoir leur dimanche ; on est plus ahuri encore que d’habitude. On est là, vide. On en baverait. On est content.
On a rien à causer, parce qu’au fond il ne vous arrive plus rien, on a peut-être dégoûté l’existence ? Ça serait régulier. J’voudrais sortir de mon business. J’en ai assez moi de me crever comme un mulet… En Amérique j’allais pas assez vite… En Afrique, c’est la chaleur qui me crevait… Ici, enfin partout il y a quelque chose, en plus ou en moins… Mais tout ça, c’est du “bourre-mou” ! Ah ! A-t-on jamais vu personne descendre en enfer pour remplacer un autre ? Jamais. On l’y voit descendre. C’est tout. Et la musique reviens ensuite dans la fête celle qu’on entend d’aussi loin qu’on se souvienne depuis les temps qu’on était petit, celle qui ne s’arrête jamais par-ci par-là, dans les encoignures de la ville, dans les petits endroits de la campagne, partout où les cons et connes vont s’asseoir, pour savoir ce qu’ils sont devenus. “Paradis !” qu’on leur dit. Et puis on fait jouer de la musique pour eux, tantôt ci tantôt là, d’une saison dans l’autre, elle clinque, elle moud tout ce qui faisait danser l’année d’avant les riches. C’est la musique à la mécanique qui tombe des chevaux de bois, des automobiles qui n’en sont pas, des montagnes pas russes du tout C’est la fête à tromper les gens…Puisqu’on est assis, faut déjà pas se plaindre. C’est toujours ça de gagné…. Il suffit d’attendre un jour quand le mouvement du dedans rejoint celui du dehors et que toutes les idées s’éparpillent et vont s’amuser avec les étoiles.
Parmi tant de gens dont j’ai perdu les noms, les coutumes, les adresses, et dont les amabilités et même les sourires, après tant d’années de soucis, devaient être tournés comme des vieux fromages en de bien pénibles grimaces… Les souvenirs eux-mêmes ont leur jeunesse… Ils tournent dès qu’on les laisse moisir en dégoûtants fantômes tout suintants d’égoïsme, de vanités et de mensonges… Ils pourrissent comme des pommes… Les riches n’ont pas besoin de tuer eux-mêmes pour bouffer. Ils les font travailler, les gens, comme ils disent. Ils ne font pas le mal eux-mêmes, les riches. Ils payent. On fait tout pour leur plaire et tout le monde est bien content… J’en vois à Saint-Tropez… Pendant que leurs femmes sont belles, celles des pauvres sont vaines. C’est un résultat qui vient des siècles, toilettes mises à part. Belles mignonnes, bien nourries, bien lavées. Depuis qu’elle dure la vie n’est arrivée qu’à ça. Quant au reste, les gens de la masse ont beau se donner du mal, ils glissent, dérapent, retombent dans l’alcool qui conserve les vivants et les morts, et ils n’arrivent à rien. C’est bien prouvé… Et ce depuis tant de siècles qu’on peut regarder nos animaux naître, peiner et crever devant nous sans qu’il leur soit arrivé à eux non plus jamais rien d’extraordinaire que de reprendre sans cesse la même insipide faillite où tant d’autres animaux l’avaient laissée.
Nous aurions pourtant dû comprendre ce qui se passait. Des vagues incessantes d’êtres inutiles viennent du fond des âges mourir tout le temps devant nous, et cependant on reste là, à espérer des choses… Puisque nous sommes que des enclos de tripes tièdes et mal pourries nous aurons toujours du mal avec les sentiments. Amoureux ce n’est rien c’est tenir ensemble qui est difficile. L’ordure, elle, ne cherche ni à durer, ni à croître. Ici, sur ce point, nous sommes bien plus malheureux que la merde, cet enragement à persévérer dans notre état constitue l’incroyable torture. Décidément nous n’adorons rien de plus divin que notre odeur. Tout notre malheur vient de ce qu’il nous faut demeurer coûte que coûte pendant toutes sortes d’années. Ce corps à nous, travesti de molécules agitées et banales, tout le temps se révolte contre cette farce atroce de durer. Elles veulent aller se perdre nos molécules, au plus vite, parmi l’univers ces mignonnes ! Elles souffrent d’être seulement nous, cocus d’infini. On éclaterait si on avait du courage, on faille seulement d’un jour à l’autre. Notre torture chérie est enfermée là, atomique, dans notre peau même, avec notre orgueil. On est ahuri par la nécessité, quand dans chacune de nos secondes s’écrase un désir de mille autres choses et d’ailleurs.
Pas d’erreur ! À vadrouiller dans le brouillard et dans la plainte, on dégouline de se lamenter, on en vieillit minute par minute. Le décor en suinte aussi lui, de la grande panique. Quand ça vient d’aussi loin, si sûrement, on peut pas se tromper, ni résister. C’est la manie des jeunes de mettre toute l’humanité dans un derrière, un seul, le sacré rêve, la rage d’amour. Ils apprendront plus tard, peut-être, où tout ça finit, On est ignoble. Il faut en vouloir à personne. Jouir et bonheur avant tout. Entre le pénis et les mathématiques, il n’existe rien ! Rien ! C’est le vide !À force de nous étirer, de nous sublimer, de nous tracasser l’entendement, de l’autre côté de l’intelligence, du côté infernal, celui-là, du côté dont on ne revient pas !… D’ailleurs on dirait déjà qu’ils y sont enfermés ces super malins dans la cave aux damnés, à force de se masturber la jugeote jour après nuit… Et ce n’est plus, autour d’eux, qu’une ragouillasse dégueulasse de débris organiques, une marmelade de symptômes de délires en compote qui leur suintent et leur dégoulinent de partout… On en a plein les mains de ce qui reste de l’esprit, on en est tout englué, grotesque, méprisant, puant. Quand voilà que tout se met à tourner ! Je me cramponne. Tout tourne en bile. Les gens se mettent à avoir des drôles de mines.
Ils me semblent devenus râpeux comme des citrons et plus malveillants encore qu’auparavant. D’être grimpé trop haut sans doute, trop imprudemment tout en haut, je retombe devant la glace, à me regarder vieillir, passionnément. On ne compte plus ses dégoûts, ses fatigues quand ces jours merdeux arrivent accumulés entre le nez et les yeux, il y en a rien que là, pour des années de plusieurs hommes. Il y en a bien de trop pour un homme. On a beau dire et prétendre, le monde nous quitte bien avant qu’on s’en aille pour de bon… Les choses auxquelles on tenait le plus, vous vous décidez un beau jour à en parler de moins en moins, avec effort quand il faut s’y mettre. On en a bien marre de s’écouter toujours causer… On abrège… On renonce… Ça dure depuis quand qu’on cause… 40 ans et plus, 50 ans même , Non, plus encore… Depuis… Trop longtemps… Je ne tiens plus à avoir raison. L’envie me lâche de garder même la petite place que je me suis réservée parmi les plaisirs… Il me suffit désormais de bouffer un peu, de me faire un peu de chaleur et de dormir sur le chemin de rien du tout. Il faudrait pour reprendre de l’intérêt trouver de nouvelles grimaces à exécuter devant les autres… Celle qui suinte de cert article par exemple… Mauvais exemple… Mais je n’ai plus la force de changer mon répertoire. Je bredouille.
Je me cherche bien encore des trucs et des excuses pour rester là avec vous, mes Popu’s, mais la mort est là aussi elle, puante. Demeurent quelques menus chagrins, celui de n’avoir pas trouvé le temps pendant qu’elle vivait encore d’aller voir ma vieille Marraine, sœur de ma mère, dont la petite chanson s’est éteinte à jamais un soir…. C’est tout ce qu’on conserve de la vie. Des petits regrets bien atroces, le reste je l’ai plus ou moins bien vomi au cours de la route, avec bien des efforts et de la peine. Je crains de devenir un vieux réverbère à souvenirs au coin d’une ruelle de Saint-Tropez où il ne passe déjà presque plus personne. Tant qu’à s’ennuyer, le moins fatigant, c’est encore de le faire avec des habitudes bien régulières. J’ai beau essayer de me perdre pour ne plus me retrouver devant ma vie, je la retrouve partout simplement. Je reviens sur moi-même. Mon trimbalage à moi, est-il bien fini. A d’autres !… Le monde se referme ! Au bout qu’on était arrivés nous autres !… Comme à la fête !… Avoir du chagrin c’est pas tout, faudrait pouvoir recommencer la musique, aller en chercher davantage du chagrin… Mais à d’autres !… C’est la jeunesse qu’on redemande comme ça sans avoir l’air… Pas gênés !…
Mais pour endurer davantage je ne suis plus prêt non plus !… Plus grosse encore une idée que ma grosse tête, plus grosse que toute la peur qui était dedans, une belle idée, magnifique et bien commode… Combien il m’en faudrait à moi des vies pour que je m’en fasse ainsi une idée plus forte que tout au monde ? Impossible d’en écrire ! C’est raté ! Les miennes d’idées elles vadrouillent plutôt dans ma tête avec plein d’espace entre, c’est comme des petites bougies “clignoteuses” qui tremblent depuis toute ma vie au milieu d’un abominable univers bien horrible… Bref… Bien content de pouvoir encore publier ce qui précède et de chier mon ressenti, vécu, sur toutes les Excalibur’s que je croyais avoir mais qui m’ont en réalité possédées bien profond…
2 commentaires
Maître,
Votre texte reflète un profond désenchantement, mais selon Épictète, la clé de la sérénité et du bonheur réside dans notre capacité à distinguer ce qui est sous notre contrôle de ce qui ne l’est pas. Bien que les circonstances extérieures échappent souvent à notre influence, nous avons toujours le pouvoir de contrôler notre esprit et notre manière de réagir.
Nietzsche, a mis en lumière cette idée avec son concept de l’amor fati — l’amour du destin. Il nous incite non seulement à accepter ce qui nous arrive, mais à l’embrasser pleinement, voyant chaque expérience, même la plus douloureuse, comme essentielle à notre croissance et à notre devenir.
Chaque jour, vous montrez à vos lecteurs la capacité de l’homme à se dépasser, à répondre aux difficultés avec grandeur, et à forger sa propre valeur en donnant un sens profond à son existence.
Encore merci.
Je suis désabusé pas désenchanté car je n’ai aucun souvenir d’avoir été enchanté… Même en état, je ne suis enchanté par personne, je n’ai jamais dit que j’étais enchanté à quiconque, même aux femmes, je ne suis enchanté de rien, je suis un éternel désenchanté… Être désabusé est un état de conséquence parce qu’on d’est forgé des illusions, être désabusé est la conséquence d’une action entreprise qui ne répond pas aux espoirs… On pourrait donc être désespéré mais c’est de trop grande ampleur laissant croire en un possible suicide réel ou moral qui serait un état de conséquence désespérant, amenant à….
D’un coup, là, j’ai le blue, je désespère de mes désabusements désenchantés…